Depuis plusieurs années, le petit émirat gazier du Golfe déploie des efforts considérables pour s’imposer comme un médiateur essentiel des conflits, sur le terrain au Moyen-Orient mais également à l’échelle internationale. Entre Kaboul et Washington, avec les rebelles du Tchad, au Liban ou encore en soutien de la France en Libye, Doha a fait de la médiation un instrument clé de sa politique étrangère.
Afghanistan : le cadre d’un dialogue entre les talibans et les Etats-Unis
En juin 2013, un an avant le retrait programmé de la majorité des soldats de l’Otan, les talibans installent un bureau de représentation à Doha. Ils ouvrent la porte à des discussions, non pas avec le gouvernement afghan, honni, mais avec les Etats-Unis. Celles-ci démarreront à l’été 2018. Côté Washington, l’équipe menée par l’Américain d’origine pachtoune Zalmay Khalilzad, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Irak, comprend des membres du département d’Etat, de celui de la Défense et de la CIA. Côté taliban, c’est Abdul Ghani Baradar, ex-chef militaire de l’organisation, arrêté en 2010 au Pakistan et libéré pour rejoindre Doha, qui représente l’insurrection. Les négociations, non pas de paix, mais pour fixer les conditions du retrait des troupes américaines, aboutissent en mars 2020. Les talibans n’attendront pas la date prévue du départ des soldats américains, fixée au 31 août 2021. Ils prennent Kaboul deu