Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.
La CPI veut un mandat d’arrêt contre Nétanyahou et des cadres du Hamas
Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan a demandé ce lundi 20 mai un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, pour des «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité» présumés commis dans la bande de Gaza. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yoav Gallant, et plusieurs cadres du Hamas sont également visés par cette procédure. Contre Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant, le procureur de la CPI demande un mandat d’arrêt pour des crimes tels que «le fait d’affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et /ou meurtre». «Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis», affirme-t-il dans un communiqué.
Israël, Washington et le Hamas condamnent indépendamment la décision de la CPI
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a dénoncé dans la foulée du communiqué du procureur de la Cour pénale internationale, une «décision scandaleuse» et un «déshonneur historique» pour l’instance basée à La Haye. Nétanyahou rejette quant à lui «avec dégoût la comparaison faite par le procureur de La Haye entre Israël, pays démocratique, et les meurtriers de masse du Hamas». Et d’ajouter : «Avec quelle audace comparez-vous le Hamas qui a assassiné, brûlé, massacré, décapité, violé et kidnappé nos frères et sœurs et les soldats de Tsahal qui mènent une guerre juste ?»
Du côté de Washington, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a qualifié de «honteuse» la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI). «Nous rejetons l’équivalence établie par le procureur entre Israël et le Hamas. C’est une honte», a annoncé Antony Blinken dans un communiqué, ajoutant par ailleurs que la CPI n’avait «pas de juridiction» sur Israël. «Fondamentalement, cette décision n’aide aucunement, et pourrait même compromettre les efforts en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu», poursuit-il. Même indignation de la part du président américain Joe Biden, qui qualifie ce mandat d’arrêt de «scandaleux». «Nous nous tiendrons toujours aux côtés d’Israël contre les menaces à sa sécurité», a-t-il aussi affirmé.
Enfin, le Hamas dénonce, lui, dans un communiqué, «les tentatives du procureur de la Cour pénale internationale d’assimiler la victime au bourreau en émettant des mandats d’arrêt contre un certain nombre de dirigeants de la résistance palestinienne».
A contre-courant de ces réactions, la présidence sud-africaine a annoncé qu’elle se félicitait de la décision du procureur de la Cour pénale internationale. Depuis le début du conflit, Prétoria s’oppose à Israël et demande notamment à la plus haute juridiction de l’ONU, la Cour internationale de justice (CIJ), d’ordonner un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne.
Quatre combattants du Hezbollah tués dans des frappes israéliennes au Liban
Une source proche du Hezbollah libanais a indiqué qu’au moins quatre combattants de la formation pro-iranienne avaient été tués ce lundi dans des frappes israéliennes sur les localités de Naqoura et Meïss el-Jabal, dans le sud du Liban. L’agence nationale d’information (ANI, officielle), a indiqué que la frappe israélienne sur Naqoura avait visé un secteur où se trouvaient des secouristes affiliés au Hezbollah. L’armée israélienne a annoncé pour sa part avoir visé «une cellule terroriste du Hezbollah» dans la région de Meïss el-Jabal, et avoir touché «un site de stockage d’armes et un complexe militaire du Hezbollah».
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah cible régulièrement le nord d’Israël en soutien à son allié palestinien. L’armée israélienne riposte en menant des frappes de plus en plus en profondeur au Liban. Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 423 morts au Liban. Côté israélien, au moins 14 soldats et 11 civils ont été tués dans ces violences selon les autorités.
Six combattants pro-Iran tués dans des frappes en Syrie
Par ailleurs, six combattants de groupes pro-iraniens ont été tués lundi dans des frappes attribuées à Israël sur leurs positions dans le centre de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon cette ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un important réseau de sources en Syrie, «une frappe israélienne a visé une position du Hezbollah» libanais dans la région du Qoussair, proche de la frontière avec le Liban. Une source du Hezbollah a indiqué à l’AFP «qu’un combattant avait été tué et un autre blessé dans la frappe sur Qoussair». Le Hezbollah, qui soutient militairement le régime syrien, est fortement déployé dans cette région.
Le Hamas salue le défunt président iranien Ebrahim Raïssi
Le Hamas a présenté ce lundi ses «condoléances» au peuple iranien après l’annonce par Téhéran de la mort du président Ebrahim Raïssi. «Nous partageons la tristesse et la douleur du peuple frère iranien» après cet accident d’hélicoptère ayant coûté la vie au chef de l’Etat, à son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, et à d’autres responsables de la République islamique, dont le Hamas a pu apprécier «le soutien à la résistance palestinienne et les efforts incessants de solidarité» avec les Palestiniens depuis le 7 octobre, indique le mouvement dans un communiqué. Le soutien à la cause palestinienne est une constante de la diplomatie de la République islamique et a été réaffirmé avec force depuis l’accession à la présidence, en 2021, d’Ebrahim Raïssi, issu du camp ultraconservateur.