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Interview

Dérive autoritaire en Turquie : «Erdogan se sent indispensable pour les Occidentaux»

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Après l’arrestation ce mercredi 19 mars du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, la chercheuse Dorothée Schmid analyse pour «Libération» la multiplication des attaques contre l’opposition en Turquie, sous l’impulsion d’un président conforté par le rôle croissant de son pays dans l’équilibre sécuritaire régional.
Manifestation mercredi devant la mairie d'Istanbul en soutien au maire Ekrem Imamoglu, arrêté dans la matinée. (Emrah Gurel/AP)
publié le 19 mars 2025 à 20h12

Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant politique du président turc Recep Tayyip Erdogan, a été interpellé ce mercredi 19 mars au matin, en même temps qu’une centaine de ses collaborateurs. Il est accusé de «corruption» et de «terrorisme». Signe, selon Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie et Moyen-Orient de l’Institut français des relations internationales, de la dérive autoritaire d’un président que l’instabilité géopolitique mondiale a renforcé sur la scène internationale.

Dans quel contexte politique national intervient l’arrestation d’Ekrem Imamoglu ?

La Turquie est en marche vers un système politique autocratique et autoritaire. Le déclencheur de ce mouvement est l’érosion de l’électorat de Recep Tayyip Erdogan, qui pendant longtemps s’est maintenu au pouvoir par l’élection, avec quand même quelques manipulations techniques pour se présenter à la présidentielle et en écarter ses rivaux.

Les deux alertes ont été les élections législatives et présidentielle de 2023 où les résultats du parti au pouvoir avaient baissé, puis les municipales de 2024 où les trois grandes villes