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Opposition

Des associations contestent en justice le gel de l’accueil de Gazaouis par la France

Plusieurs organisations veulent attaquer devant le Conseil d'Etat la décision prise par le gouvernement après la polémique autour d’une étudiante gazouie survenue en août.

Les requérants accusent le gouvernement «d’infliger une punition collective à toute une population à la suite d’une polémique isolée». (Valerie Dubois/Hans Lucas. AFP)
Publié le 18/09/2025 à 17h53

La mesure était censée éteindre le feu déclenché par une polémique au cœur de l’été. Selon plusieurs associations, elle n’a que trop duré. Ces dernières ont annoncé ce jeudi 18 septembre saisir la justice pour suspendre la décision du gouvernement de geler l’accueil de toute personne originaire de Gaza. Elle avait été prise en août après la révélation qu’une étudiante arrivée dans le cadre d’une bourse avait auparavant publié des messages antisémites.

Les requérants - des associations (Union juive française pour la paix, Association France Palestine Solidarités, Gisti…) et deux organisations d’avocats (SAF, Collectif des avocats France Palestine) - accusent dans un communiqué le gouvernement «d’infliger une punition collective à toute une population à la suite d’une polémique isolée autour d’une jeune étudiante palestinienne».

Une décision «qui porte atteinte au droit à la vie»

Cette polémique avait éclaté après la révélation qu’une étudiante gazaouie accueillie en juillet en France, où elle devait suivre un enseignement à Sciences Po Lille avec un visa étudiant dans le cadre d’une bourse, avait par le passé publié des messages violemment antisémites sur ses réseaux sociaux. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait affirmé qu’elle n’avait «pas sa place» en France et l’étudiante avait quitté le pays début août pour le Qatar. Le chef du Quai d’Orsay avait alors annoncé «qu’aucune évacuation d’aucune sorte ne se tiendrait» en attendant les résultats d’une enquête sur les failles qui avaient permis d’accueillir cette étudiante.

Mais ce jeudi, les organisations demandent au Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, «de suspendre cette décision manifestement illégale qui porte atteinte aux droits à la vie, à la dignité humaine et à l’unité familiale en méconnaissance du principe de proportionnalité auquel l’administration est tenue».

La France avait jusqu’alors accueilli des centaines de Gazaouis depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, en représailles à des attentats sans précédent de ce dernier contre Israël le 7 octobre 2023.