Des combats toujours intenses à Gaza. Khan Younès, dans le sud de Gaza, est le théâtre ce mercredi 31 janvier de combats meurtriers entre le Hamas et l’armée israélienne, qui poussent les habitants à fuir et menacent les hôpitaux, au moment où les pays médiateurs tentent de parvenir à une nouvelle trêve dans le territoire palestinien dévasté. Les combats et les bombardements ont fait 150 morts en vingt-quatre heures à travers le territoire, a annoncé mercredi le ministère de la Santé du Hamas. Selon l’armée israélienne, «des dizaines de terroristes» ont été tués lors d’un raid contre des installations du Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien, dans l’ouest de la ville. «Un atelier de fabrication d’armes, y compris de roquettes à longue portée, de missiles antichars, de mines et d’explosifs» a été détruit, de même qu’une «voie souterraine située dans un tunnel», a ajouté l’armée.
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Selon des témoins, des tirs d’artillerie ont visé mercredi matin l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud du territoire. Des milliers de civils y sont réfugiés tout comme dans l’hôpital du Croissant-Rouge palestinien, al-Amal, près duquel le personnel a signalé des combats alors que la nourriture manque. «Nous avons quitté l’hôpital Nasser sans matelas, sous les bombardements et frappes aériennes. Nous ne savions pas où aller. Nous sommes dans le froid, livrés à nous-mêmes, sans tentes et sans rien pour survivre», a témoigné une femme qui a fui pour Rafah, à une vingtaine de kilomètres plus au sud.
Réunion sur un projet de trêve prévue au Caire. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en exil au Qatar, est attendu ce mercredi ou jeudi au Caire pour des discussions sur un projet de trêve. Sa délégation doit rencontrer «des responsables du renseignement égyptien», a déclaré un responsable du mouvement à Gaza, pour discuter d’une proposition formulée lors d’une récente réunion à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. Le Hamas examine une proposition d’accord de trêve avec Israël à Gaza comportant trois phases et prévoyant un cessez-le-feude plusieurs semaines. La première phase de cette proposition prévoit une trêve de six semaines, avec possibilité de prolongation. Au cours de cette période, Israël devra libérer entre 200 à 300 prisonniers palestiniens n’étant pas détenus sous un régime de haute sécurité, en échange de 35 à 40 otages captifs à Gaza, a indiqué une source au sein du Hamas proche des médiateurs égyptiens et qataris.
L’armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures militaires en Syrie. L’armée israélienne a indiqué mercredi avoir frappé dans la nuit des infrastructures militaires du régime syrien dans la province de Daraa (sud), en réponse à des tirs lancés selon elle depuis la Syrie. «La nuit dernière, un certain nombre d’attaques depuis la Syrie vers le sud du plateau du Golan ont été identifiées. En réponse, les avions des forces de défense ont frappé des infrastructures militaires appartenant au régime syrien dans la région de Daraa», a-t-elle dit dans un communiqué. L’armée n’a pas donné d’indication sur des victimes ou dégâts éventuels dans cette région annexée par Israël. Israël commente rarement ses attaques en Syrie mais dit vouloir empêcher l’Iran, qui soutient le régime syrien de Bachar al-Assad, de s’implanter à ses portes.
L’Unrwa est la «colonne vertébrale» de l’aide humanitaire à Gaza, dit le chef de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a prévenu mercredi que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) demeurait la «colonne vertébrale» de l’aide humanitaire à Gaza, après des accusations d’Israël d’implication avec le mouvement palestinien Hamas. «J’ai rencontré mardi soir des donateurs pour écouter leurs inquiétudes et pour détailler les démarches entreprises pour les régler», a dit le secrétaire général lors d’une réunion à l’ONU. Il a affirmé que «l’Unrwa était la colonne vertébrale de toute réponse humanitaire à Gaza» après que des pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni eurent suspendu leurs financements.
La population «meurt de faim» à Gaza, dénonce un responsable de l’OMS. «C’est une population qui est poussée au bord du gouffre», a déclaré le directeur du programme des urgences sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan, lors d’une conférence de presse à Genève. «Les Palestiniens à Gaza sont en catastrophe massive… Si vous demandez si la catastrophe peut s’aggraver, oui absolument», a-t-il ajouté. L’aide humanitaire entre au compte-gouttes dans ce territoire palestinien totalement assiégé par Israël. «Le nombre de calories consommées par les habitants de Gaza a systématiquement diminué et la qualité de l’alimentation a chuté. Les gens ne sont pas censés survivre avec de l’aide alimentaire pendant des mois et des mois ou des années», a expliqué Michael Ryan.
Attaques en mer Rouge : baisse de 30 % du transport de conteneurs sur un an. Le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a chuté de près de 30 % sur un an, a annoncé mercredi le Fonds monétaire international (FMI) sur fond de multiplication d’attaques des rebelles Houthis contre des navires marchands au large du Yémen. Depuis le 19 novembre, les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont mené plus de 35 attaques contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, selon le Pentagone, perturbant le trafic maritime dans cette zone cruciale, par où transite jusqu’à 12 % du commerce mondial. Ces insurgés proches de l’Iran disent vouloir empêcher les navires liés à Israël de naviguer au large du Yémen, «en solidarité» avec les Palestiniens de la bande de Gaza.