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Rassemblements

Deuxième jour de manifestation à Gaza : des centaines de manifestants martèlent des slogans anti-Hamas

Conflit israélo-palestiniendossier
Mardi déjà, des centaines de Palestiniens appelaient, dans les ruines du nord de l’enclave, à la fin de la guerre avec Israël. Dans le cortège, ce mercredi 26 mars encore, le mouvement islamiste palestinien est particulièrement ciblé.
Des Palestiniens participent à un rassemblement appelant à la fin de la guerre, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025. (Bashar Taleb/AFP)
publié le 26 mars 2025 à 18h43

Pour le deuxième jour consécutif, les Gazaouis protestent dans leurs terres dévastées. Des slogans anti-Hamas ont été à nouveau scandés ce mercredi 26 mars dans une manifestation rassemblant plusieurs centaines de Palestiniens appelant à la fin de la guerre avec Israël, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, ont expliqué des témoins. «Hamas dehors !» ou «Dehors, dehors, dehors, le Hamas dehors !» ont encore martelé les manifestants - certains réunis autour d’un drapeau palestinien agité par un participant - à l’encontre du mouvement islamiste palestinien.

Mardi, Beit Lahia a été le théâtre du plus grand rassemblement anti-Hamas depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023. Les participants avaient notamment scandé «Hamas terroriste». Après ce rassemblement, des appels à manifester, d’origine inconnue, dans neuf points de la bande de Gaza, avaient circulé sur Telegram. De quoi ravir le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui s’est félicité, en s’adressant ce mercredi aux députés israéliens à Jérusalem, que «de plus en plus de Gazaouis comprennent que le Hamas leur apporte destruction et ruine, et c’est essentiel. Tout cela prouve que notre politique fonctionne».

Bataille existentielle

La situation humanitaire est particulièrement dramatique depuis qu’Israël a fermé les points de passage pour l’aide internationale et les marchandises, le 2 mars, espérant faire plier le Hamas pour qu’il accepte de libérer les otages enlevés le 7 octobre 2023, avant d’intensifier encore la pression en reprenant ses bombardements le 18 mars.

Il reste très compliqué d’évaluer le soutien ou l’aversion au mouvement qui a tenu ce territoire d’une main de fer, et demeure l’une des principales organisations politiques palestiniennes. Selon le dernier sondage disponible du Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR), 35 % des Palestiniens dans la bande de Gaza disaient soutenir le Hamas en septembre, et 26 % le Fatah, parti du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Samedi, le porte-parole du Fatah à Gaza, Mounther Hayek, avait appelé le Hamas à quitter le pouvoir avertissant qu’en cas contraire «la bataille qui vient mènera à la fin de l’existence des Palestiniens» à Gaza. Depuis la reprise des opérations militaires d’Israël, au moins 792 Palestiniens ont été tués dans le territoire assiégé, selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza publié mardi.