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Libération
Tensions

Discours de Hassan Nasrallah : entre la frappe à Beyrouth et les explosions en Iran, la crainte de l’embrasement

Le leader du Hezbollah libanais doit prendre la parole ce mercredi 3 janvier. Prévu pour rendre hommage au général iranien Qassem Soleimani, ce discours, rattrapé par l’actualité au Proche-Orient, pourrait prendre une tout autre tournure.
L'allocution d'Hassan Nasrallah retransmise à Beyrouth, le 3 novembre 2023. (Mohamed Azakir /Reuters)
publié le 3 janvier 2024 à 16h37

On imagine que le Hezbollah a dû s’y prendre à plusieurs fois pour enregistrer la prise de parole de son leader, Hassan Nasrallah, qui doit être diffusée à 18 heures (17 heures, heure de Paris) ce mercredi 3 janvier au Liban. Prévu de longue date, ce discours était censé marquer le quatrième anniversaire de la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué par une frappe de drone américaine en Irak le 3 janvier 2020. Mais avec les derniers développements de ces dernières vingt-quatre heures, la milice libanaise pro-Iran a sans doute revu de A à Z l’allocution de son secrétaire général.

«Ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni»

Mardi en fin de journée, il y a d’abord eu une frappe, attribuée à Israël, qui a touché un immeuble dans la banlieue Sud de Beyrouth et tué Saleh al-Arouri, le numéro 2 du Hamas, ainsi que plusieurs cadres du mouvement islamiste palestinien. Un affront de taille pour le Hezbollah : Saleh al-Arouri se trouvait dans la capitale libanaise dans une zone sous protection de la milice. L’homme était aussi un relais important entre le parti chiite, son allié iranien et le Hamas. Enfin, le cofondateur de la branche armée du mouvement islamiste, les brigades Al-Qassam, semblait entretenir de bons rapports avec Hassan Nasrallah. Les deux hommes devaient d’ailleurs se rencontrer ce mercredi matin, selon plusieurs médias libanais.

Bien que les échanges de tirs à la frontière entre le Hebzollah et l’armée israélienne soient presque quotidiens, cet assassinat ciblé fait craindre une nouvelle escalade régionale. Dès mardi soir, le Hezbollah a assuré que «ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni».

«Toutes les options sont ouvertes»

Pour sa première prise de parole depuis le début de la guerre, le 3 novembre, Hassan Nasrallah s’était abstenu de déclarer frontalement la guerre à Israël… tout en laissant entendre qu’il pourrait le faire si l’Etat hébreu s’en prenait directement au Liban : «Une escalade sur le front libanais dépend de deux choses : l’évolution de la situation à Gaza, et l’attitude de l’ennemi sioniste vis-à-vis du Liban. […] Toutes les options sont ouvertes.»

Si le Hezbollah avait planché sur un nouveau discours mardi soir après l’assassinat de Saleh al-Arouri, il a probablement dû le reprendre une nouvelle fois ce mercredi en milieu de journée. Au moins 84 personnes ont été tuées dans une explosion dans le sud de l’Iran en marge d’une cérémonie commémorative en mémoire de Qassem Soleimani, celui-là même à qui Hassan Nasrallah devait originellement rendre hommage aujourd’hui. On ignore encore l’origine précise de ces explosions.

Mise à jour le 4 janvier à 10 h 21 avec un nouveau bilan en Iran.