Menu
Libération
L'essentiel

Drones abattus par la France, otages, discussions diplomatiques… Ce qu’il faut retenir de la journée dans le conflit entre Israël et le Hamas

Conflit israélo-palestiniendossier
L’essentiel de la journée de ce dimanche 10 décembre au Proche-Orient.
Image obtenue auprès de l'état-major des armées de la frégate «Languedoc», en mer Rouge. (État-major des armées)
publié le 10 décembre 2023 à 19h55

Les combats se poursuivent au 65e jour du conflit entre Israël et le Hamas, déclenché par le massacre du groupe terroriste le 7 octobre sur le sol israélien. Selon les autorités israéliennes, 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 ont été enlevées. Les bombardements israéliens menés en représailles sur la bande de Gaza ont fait plus de 17 700 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. Retour sur les faits majeurs de ce dimanche 10 décembre.

Une frégate française abat en mer Rouge deux drones venant du Yémen

C’est la première fois depuis trente-six ans que l’armée française abat un aéronef étranger – en 1987, au Tchad, un missile Hawk avait été lancé sur un bombardier libyen qui menaçait N’Djamena. C’est aussi la première fois qu’un bâtiment militaire français est pris à partie par les Houthis depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. «Le 9 décembre, la frégate multimissions Languedoc de la marine nationale a abattu deux drones qui se dirigeaient droit sur elle, en provenance des côtes du Yémen. L’interception et la destruction de ces deux menaces caractérisées ont eu lieu vers 21 h 30 puis vers 23 h 30 (heures françaises) à 110 km des côtes du Yémen, à hauteur de Al-Hodeïda», a expliqué un communiqué de l’état-major français une heure après la deuxième attaque.

Aucune autre précision n’a été donnée par l’armée française sur l’opération, mais d’après les informations de Libération, la trajectoire des drones a contraint l’équipage à les intercepter avec des missiles antiaériens Aster 15 – le canon de 76 mm ayant une trop courte portée pour assurer la sécurité du bâtiment et de la centaine de ses marins. Soit des missiles d’une valeur estimée à 2 millions d’euros chacun pour abattre des aéronefs télépilotés de quelques dizaines de milliers d’euros seulement. Notre article.

Le Hamas affirme qu’aucun otage ne sortira «vivant» de Gaza sans «négociation»

Le groupe terroriste a prévenu qu’aucun des otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre et encore retenus dans la bande de Gaza n’en sortirait «vivant» sans négociation et sans «répondre aux exigences» du mouvement palestinien. «Ni l’ennemi fasciste et sa direction arrogante ni ses soutiens ne pourront récupérer leurs prisonniers vivants sans un échange et une négociation, et sans répondre aux exigences de la résistance», a déclaré dans une vidéo le porte-parole de la branche armée du mouvement, Abou Obaïda.

Pour Doha, les efforts «se poursuivent» en vue d’une trêve

«Nous sommes déterminés à faire libérer les otages, mais nous sommes également déterminés à arrêter la guerre», a assuré ce dimanche le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, lors du Forum de Doha. «Nous ne voyons pas la même volonté de la part des deux parties» et «la poursuite des bombardements réduit nos possibilités», a pointé le ministre qatari. L’Etat du Golfe avait joué un rôle clé dans les négociations ayant abouti à une trêve de sept jours fin novembre, jusqu’à la reprise des combats le 1er décembre.

António Guterres déplore la «paralysie» de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a quant à lui déploré la «paralysie» des Nations unies face à la guerre après le veto vendredi des Etats-Unis pour bloquer la résolution appelant à un cessez-le-feu. S’exprimant lui aussi devant le Forum de Doha au Qatar, Guterres a estimé que le Conseil de sécurité était «paralysé par des divisions géostratégiques», compromettant ainsi sa capacité à trouver des solutions à la guerre. «L’autorité et la crédibilité du Conseil de sécurité ont été gravement compromises» par sa réponse tardive au conflit, une atteinte à sa réputation aggravée par le veto des Etats-Unis, a-t-il encore dit. «J’ai réitéré mon appel à déclarer un cessez-le-feu humanitaire […], malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué à le faire», a regretté Guterres. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a quant à lui fait part ce dimanche au président russe, Vladimir Poutine, de son «mécontentement» après le vote de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU.

L’OMS adopte une résolution réclamant une aide immédiate pour Gaza

Le conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la santé a adopté ce dimanche par consensus une résolution réclamant une aide humanitaire immédiate pour Gaza. Les 34 pays membres de ce conseil appellent tous au «passage immédiat, durable et sans entrave de l’aide humanitaire» dans la bande de Gaza. «L’impact du conflit sur la santé est catastrophique» et les personnels médicaux «font de leur mieux dans des conditions inimaginables», a souligné son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a également fait état de signes inquiétants de maladies épidémiques, qui risquent de s’aggraver avec la détérioration de la situation et l’arrivée des conditions hivernales. Seulement 14 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent, et ce avec une capacité réduite.