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Témoignage

Edouard Elias, ancien otage en Syrie : «On parle de 300 personnes dans des cellules de 40 m², de fosses communes, d’exécutions sommaires… Ces prisons-là, ce sont des abattoirs»

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Le photoreporter de 33 ans, partie civile dans le procès des geôliers de l’Etat islamique, est retourné en Syrie pour documenter la bureaucratie infernale des prisons de Bachar al-Assad.
Edouard Elias au procès des geôliers de l'Etat islamique, le 17 février 2025 à Paris. (Yann Castanier/Focus pour Libération)
publié le 26 février 2025 à 6h55
(mis à jour le 26 février 2025 à 11h49)

La Syrie, Edouard Elias n’y était pas retourné depuis 2013. Depuis ses onze mois d’horreur dans les geôles du groupe Etat islamique avec son confrère Didier François, grand reporter à Europe 1. Il n’avait que 22 ans lorsqu’il a été enlevé. C’était lors de son deuxième reportage dans le pays. L’un des premiers de sa carrière de photojournaliste. Il a raconté son calvaire pour la première fois publiquement la semaine dernière, au procès de Mehdi Nemmouche, accusé d’avoir été l’un des geôliers des journalistes français. Un récit pudique et puissant.

Avec la chute inattendue de Bachar al-Assad, le 8 décembre, le monde d’Edouard Elias a basculé. Le pays qui l’avait vu otage s’est rouvert pour la première fois depuis tant d’années. Il y est donc retourné avec Arthur Sarradin, envoyé spécial de Libération, pour enquêter sur la bureaucratie tortionnaire du régime baasiste, son inextricable réseau de prisons qui furent de véritables «abattoirs», et où tout, absolument tout a été consigné sur papier. L’occasion pour Edouard Elias de clore «un cycle personnel»<