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Négociations

Guerre à Gaza : le Hamas «optimiste» sur les négociations de paix, qui reçoivent du renfort diplomatique

Le groupe islamiste et Israël ont échangé des listes de prisonniers palestiniens qui pourraient être relâchés en échange d’otages israéliens, alors que des émissaires américains, turcs et qataris sont attendus ce mercredi en Egypte, où se déroulent les pourparlers.

Frappe israélienne à Gaza City, le 7 octobre 2025. (Ebrahim Hajjaj/REUTERS)
Publié le 08/10/2025 à 9h28, mis à jour le 08/10/2025 à 12h06

Les négociations de paix s’intensifient à Charm el-Cheikh. Réunis depuis lundi dans la cité balnéaire égyptienne pour des pourparlers indirects sur la base du plan de paix proposé la semaine dernière par Donald Trump, Israël et le Hamas ont échangé ce mercredi 8 octobre, selon le groupe islamiste, des «listes» de prisonniers palestiniens qui pourraient être libérés dans le cadre d’un échange avec les otages israéliens retenus dans la bande de Gaza. Le média d’Etat égyptien Al-Qahera News affirme que celui-ci a notamment réclamé la libération de Marwan Barghouthi, surnommé le «Nelson Mandela palestinien» et emprisonné depuis 2002.

Points en suspens

Dans un premier temps, le plan de paix en 20 points de Donald Trump prévoit un cessez-le-feu, un mécanisme d’échanges entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, et le retrait progressif de l’armée israélienne de la bande de Gaza. Benyamin Nétanyahou a donné son aval, tout en affirmant que son armée resterait dans la majeure partie de l’enclave. Le Hamas a, lui, manifesté son accord de principe au plan Trump, mais plusieurs points restent en suspens. «Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en œuvre des différentes étapes du cessez-le-feu, et un esprit d’optimisme prévaut parmi tous les participants», a cependant déclaré ce mercredi Taher al-Nounou, un des dirigeants du mouvement islamiste palestinien.

Les négociations doivent recevoir dans la journée le renfort de plusieurs représentants majeurs des pays médiateurs. Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, est attendu sur place, ainsi que l’émissaire spécial des Etats-Unis, Steve Witkoff, et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner. Les deux représentants américains devaient normalement arriver dès le week-end dernier.

«Réelle chance»

Une délégation turque, emmenée par le chef des services de renseignement, Ibrahim Kalin, participera également aux pourparlers, selon l’agence étatique Anadolu. Ankara entretient des relations étroites avec le Hamas. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait savoir ce mercredi que Donald Trump lui avait «expressément demandé» de convaincre le groupe islamiste de négocier avec Israël. Il a soutenu que son gouvernement était favorable au plan de paix du président américain, mais que la bande de Gaza avait vocation à appartenir à un Etat palestinien et à être gouvernée par des Palestiniens. Le projet de Washington, pour le moment, évoque une «autorité transitoire temporaire d’un comité palestinien technocratique et apolitique» placé sous le contrôle du président américain.

Ce mardi 7 octobre, date du deuxième anniversaire des attaques terroristes du Hamas, Donald Trump a évoqué une «réelle chance» de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, qui a causé la mort de plus de 67 000 Palestiniens et qu’une commission d’experts indépendants de l’ONU a qualifiée en septembre de «génocide».

En Israël, Benyamin Nétanyahou a promis la réalisation de tous les objectifs de la guerre dans l’enclave, citant la libération de «tous les otages» et «la destruction du pouvoir du Hamas». Deux accords de cessez-le-feu ont été conclus entre Israël et le Hamas depuis le début de la guerre, en novembre 2023 puis début 2025. Ce dernier avait été rompu unilatéralement par Benyamin Nétanyahou au mois de mars.