Le maréchal Al-Sissi est trop impatient d’être réélu à un troisième mandat pour attendre le printemps. «Les électeurs égyptiens voteront les 10, 11 et 12 décembre», a donc annoncé lundi 25 septembre le patron de la Commission électorale égyptienne. Cette présidentielle anticipée n’est pas une surprise. L’annonce était attendue depuis des semaines. Elle est dictée par une détérioration accélérée de l’économie égyptienne qui étrangle la population, risquant de dégénérer en explosion sociale.
Une échéance capitale et périlleuse est attendue en janvier avec une visite probable du Fonds monétaire international (FMI), qui avait réclamé de l’Egypte des réformes toujours pas mises en place. Un prêt de 3 milliards de dollars avait été accordé au Caire fin 2022, sous conditions, et en premier lieu une nouvelle dévaluation de la livre égyptienne. Or, une première dévaluation de 50 % au début de cette année a provoqué une inflation de 40 % et une flambée des prix, même des denrées essentielles.
«L’Egypte ne tolérera pas un troisième mandat»
Le pari d’Abdel Fatah al-Sissi est d’anticiper ce nouveau seuil de misère qui s’annonce pour sa population de 109 millions d’habitants dont le pouvoir d’achat ne cesse de fondre. Et de profiter encore de sa popularité d’ancien de l’armée, arrivé au pouvoir en déposant l’islamiste Mohamed Morsi en 2013 avant d’être ensuite élu