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Libération
Reportage

Elections turques : au Kurdistan, le retour du bruit des armes

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La confortable avance du président turc sortant Recep Tayyip Erdogan fait craindre au PKK, considéré comme terroriste par Ankara, une intensification des frappes sur ses positions au Kurdistan d’Irak.
Dans le camp de Makhmur, en 2014. (Ahmad Al-Rubaye/AFP)
par Théo Renaudon, envoyé spécial dans le camp de Makhmur (Kurdistan irakien)
publié le 21 mai 2023 à 13h18

C’est un ciel blanc, éblouissant que tout le monde regarde ici en plissant les yeux. Un ciel blanchi par la poussière du proche désert irakien. Un ciel menaçant. Des drones ou des avions bombardiers turcs peuvent surgir de n’importe quel horizon, à tout moment. Le camp de Makhmur n’a pas été́ bombardé depuis plusieurs mois. Mais il y a une semaine, le 14 mai, Recep Tayyip Erdogan a déjoué les pronostics au premier tour de l’élection présidentielle turque. Il a arraché un second tour avec une avance confortable sur le candidat de l’opposition unie, Kemal Kiliçdaroglu, et depuis, les attaques de l’armée d’Ankara ont repris sur les positions du PKK au Kurdistan d’Irak. Il n’y en avait pas eu depuis des semaines.

PKK : Parti des Travailleurs du Kurdistan. Organisation nationaliste kurde de Turquie et groupe armé d’origine marxiste et considéré comme terroriste par Ankara. Dans les années 90, elle mène une insurrection contre l’Etat turc qu’elle accuse de persécutio