Israël est au bord d’une crise constitutionnelle sans précédent. Trois jours après la reprise de la guerre à Gaza, le gouvernement israélien a limogé dans la nuit de jeudi 20 mars le chef du Shin Bet, Ronen Bar. Ravivant du même coup les profondes divisions qui traversent la société face au retour des bombes dans l’enclave palestinienne où se trouvent encore de nombreux otages. La Cour suprême a finalement suspendu ce vendredi la décision en se laissant jusqu’au 8 avril pour étudier ce renvoi, inédit dans l’histoire du pays.
Historien et diplomate, ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi connaît intimement la vie politique israélienne et ses rouages. Il nous fait part, depuis Tel-Aviv vendredi 21 mars, des craintes qui le tenaillent sur l’avenir de la démocratie israélienne.
L’ancien président de la Cour suprême Aharon Barak a déclaré vendredi que le limogeage par Nétanyahou du patron du Shin Bet «laissait planer sur le pays l’ombre d’une guerre civile». Cela vous a surpris ?
Pas du tout, je fais partie de ceux qui le pensent aussi. Il y a en Israël