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Défense

«Elle n’est plus radicalisée» : Emilie König, ex-figure de l’Etat islamique respecte la loi aujourd’hui, assure son avocat

L’ex-djihadiste française de 40 ans a été renvoyée mi-septembre devant une cour d’assises spéciale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Incarcérée en France depuis juillet 2022, elle serait depuis dans «une démarche d’introspection».

Emilie König dans un camp syrien de la province d'Hassaké, en mars 2021. (DELIL SOULEIMAN/AFP)
Publié le 21/10/2025 à 11h18

La revenante Emilie König, ex-figure du groupe Etat islamique renvoyée aux assises, a pu depuis son retour «volontaire» en France «revenir vers une conception de la vie en société conforme à nos idéaux républicains», a assuré mardi à l’AFP son avocat, Me Emmanuel Daoud.

«Émilie (König) n’est plus la même femme dix ans après son départ de France et son retour volontaire dans notre pays», a indiqué son avocat, au lendemain de la médiatisation de son renvoi ordonné mi-septembre devant une cour d’assises spéciale, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

«Les investigations menées établissent qu’elle n’est plus radicalisée et qu’elle a tout fait pour sauver ses enfants», assure Me Daoud. «Son parcours est celui d’une jeune femme dont la conscience individuelle a été annihilée pendant un temps par l’outil de propagande de l’EI et la pression psychologique et physique subie au quotidien», a-t-il encore souligné.

«Dès que cette emprise s’est relâchée, Émilie (König) a pu revenir vers une conception de la vie en société conforme à nos idéaux républicains et au respect de la loi», insiste son conseil.

«Dangerosité criminologique»

Le 16 septembre, des juges d’instruction antiterroristes parisiens ont ordonné le renvoi aux assises spéciales de cette femme de 40 ans présentée par le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans son réquisitoire définitif comme une «véritable égérie» du groupe EI : elle a passé dix ans en Syrie, dont cinq comme détenue.

Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l’AFP, le Pnat reproche à cette femme née à Lorient d’être sciemment restée sur place pendant les pires exactions de l’EI en zone irako-syrienne, et d’y avoir agi comme «recruteuse, entremetteuse et propagandiste».

En 2014, l’ONU l’avait placée sur sa liste des combattants les plus dangereux, pointant notamment des vidéos où elle s’entraînait au maniement d’un fusil et encourageait «à commettre des actes violents» dans l’Hexagone contre des institutions ou des épouses de militaires.

Incarcérée depuis son retour en France en 2022, elle a indiqué lors de sa mise en examen que si elle est «rentrée, c’est pour réparer tout ça, récupérer (ses) enfants et travailler». Une première expertise psychiatrique a évoqué sa «dangerosité criminologique», mais une évaluation plus récente en détention a souligné «une dynamique positive» et une «démarche d’introspection».