L’argent est le nerf de la guerre. Pour les talibans, il sera surtout celui de la paix. Revenu aux manettes de l’Afghanistan après vingt ans passés dans la clandestinité, le mouvement islamiste jouera une partie de sa crédibilité intérieure sur sa capacité à gérer l’économie nationale, alors que 90 % de la population vit avec moins de 2 dollars (1,70 euro) par jour. Le pays, jusque-là sous perfusion de l’aide occidentale, pourrait se tourner vers de nouveaux parrains. A commencer par la Chine voisine, en quête d’influence et qui lorgne, à long terme, son sous-sol riche en lithium.
Comment est financé le mouvement des talibans ?
Face aux sanctions internationales qui les frappent en tant qu’organisation terroriste depuis 1999, les talibans se sont tournés vers les activités criminelles pour se financer. Dans un rapport de juin, le Conseil de sécurité des Nations unies estime leurs revenus annuels entre 300 millions et 1,6 milliard de dollars, notamment issus du trafic de drogue et de la production de pavot, des enlèvements contre rançons, de l’exploitation de minerais ou encore de la collecte des impôts dans les zones contrôlées ou influencées par le groupe. Des chiffres bien plus élevés que lors de la première prise de pouvoir par les talibans en 1996, lorsqu’ils ne bénéficiaient que de dons d’hommes d’affaires de la ville de Kandahar, où le groupe a été fondé, ou d’aides du Pakistan voisin.
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Le Conseil de sécurité estime que ce soutien de riches particuliers et de fondations caritatives représente toujours une part importan