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Libération
Conflit au Moyen-Orient

En Cisjordanie, le meurtre d’une citoyenne américaine par l’armée israélienne met l’administration Biden au pied du mur

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Les funérailles de la jeune militante se sont tenues lundi 9 septembre. Dans l’attente des résultats d’une improbable enquête israélienne, la diplomatie américaine joue les abonnés presque absents.
Hommage à Aysenur Eygi, 26 ans, tuée par les soldats israéliens lors d'une manifestation, à Naplouse (Cisjordanie) lundi. (Nasser Nasser/AP)
par Nicolas Rouger, Envoyé spécial à Naplouse (Cisjordanie)
publié le 9 septembre 2024 à 20h27

La dépouille d’Aysenur Eygi, jeune militante américano-turque tuée par l’armée israélienne pendant une manifestation dans le village de Beita en Cisjordanie vendredi, a reçu tous les honneurs officiels des martyrs palestiniens, lundi, à Naplouse. Des soldats palestiniens, armes vierges et purement symboliques en bandoulière, ont porté son corps enrobé d’un drapeau palestinien et d’un keffieh sous l’œil d’une vingtaine de caméras fiévreuses. Ils ont suivi sur 200 mètres une fanfare discordante menée par deux cornemuses écossaises, avant de glisser la civière dans une ambulance, direction la frontière avec la Jordanie.

«Ça ne nous arrêtera pas»

«Aysenur sera ensuite emmenée en Turquie, où elle sera enterrée», a confirmé l’envoyé d’Ankara auprès des Palestiniens, Ismail Çobanoglu, clarifiant ainsi un point de dispute familial qui avait eu des remous diplomatiques. Aysenur Eygi, née en Turquie, vivait dans l’Etat de Washington aux Etats-unis, et avait la double nationalité. Pourtant, la représentation officielle américaine brillait par son absence. Le représentant aux affaires palestiniennes auprès de la Maison Blanche, Hady Amr, était pourtant à Naplouse, le matin même, pour un tête-à-tête avec le gouverneur. A une unique question glissée par un journaliste