Confrontations, tentes brûlées, vols et harcèlement. Depuis cinq ans, le petit village bédouin d’Ein Rashash, accroché à un bout de colline désertique de Cisjordanie, vit un calvaire, qui a un nom : «Malachei Hashalom», «les Anges de la Paix» en hébreu. Cette petite exploitation agricole israélienne implantée en 2018 a commencé par deux familles et quelques préfabriqués. Aujourd’hui, ses moutons viennent jusque dans le village palestinien, tandis que les bergers de Ein Rashash, harcelés, ne peuvent plus sortir.
Le 24 juin, les villageois ont été réveillés par trois adolescents israéliens, sifflotant au milieu des tentes, rejoint par la suite par des jeunes colons en voitures. Ils ont tiré en l’air, brisé des fenêtres, brûlé au moins une tente. Le patriarche du village, Hajj Salameh Zawahre, 85 ans, a été blessé à la tête. Quand l’armée israélienne est arrivée, elle a arrêté trois Palestiniens.
«Nous vivons une nakba continue, rage Suleiman Zawahre, 52 ans, en faisant référence à la «catastrophe», l’exil forcé de centaines de milliers de Palestiniens au moment de la création de l’Etat d’Israël. Nous allons d’expulsion en expulsion.» En 1948, la guerre a forcé son clan à quitter le Néguev israélien pour se rendre à l’est de Jérusalem. La situation y est devenue intenable dans les années 80, les poussant plus au nord.
Cette histoire, c’est celle de la plupart des 40 000 Bédouins qui habitent en Cisjordanie. Un tiers vit aujourd’hui dans les camps de réfugiés q