A Jinba, la dernière attaque de colons, suivie quelques heures plus tard d’un épisode de vandalisme par les soldats de l’armée, a laissé les habitants sous le choc. Le village est implanté au sud de la Cisjordanie occupée, à 300 mètres à peine de la ligne de démarcation avec Israël. Situation qui en fait l’un des hameaux les plus isolés de Masafer Yatta et ses collines semi-désertiques où poussent colonies et avant-postes israéliens au mépris du droit international.
Mahmoud Makhamri a grandi ici. Aujourd’hui âgé de 28 ans, il est à la fois enseignant et photographe. Une semaine après la venue des colons et de l’armée, il se remémore le vendredi 28 mars comme une journée d’horreur : «A 7 heures du matin, c’est normalement le moment où mon oncle Maher, qui est berger, sort son troupeau. Ce jour-là, des colons sont venus à sa rencontre pour tenter de le chasser, lui et son fils. Alors qu’ils approchaient, Maher a vu dans leurs mains un objet en fer.» La photographie du berger, assis l’air hagard sur un rocher, le visage et les vêtements couverts de sang, fait depuis le tour des réseaux sociaux.
Une vidéo de l’attaque a également fait surface sur des comptes X d’activistes israéliens antisionistes lorsqu’un colon apparemment à l’origine de l’attaque a dit être «lynché» par des Palestiniens. Un contre-récit auxquels ces derniers se disent habitués.