Menu
Libération
Reportage

En Cisjordanie, une autre intifada en gestation

Article réservé aux abonnés
Conflit israélo-palestiniendossier
Dans le sillage de Jamil al-Amouri, fondateur d’une cellule armée à Jénine tué à 23 ans par l’armée israélienne, une nouvelle génération de militants, qui s’oppose à l’Autorité palestinienne, prend les armes, communique sur les réseaux sociaux et s’organise de façon autonome.
Le 9 novembre, lors des funérailles d'un Palestinien tué le jour même par l’armée israélienne, à Naplouse (Cisjordanie). (Victorine Alisse/Hors Format pour Libération)
par Samuel Forey, Envoyé spécial à Jénine et Naplouse
publié le 19 décembre 2022 à 7h14

Mohamed al-Saadi est l’un des derniers morts d’une guerre qui ne dit pas son nom. Ce 1er décembre, c’était le huitième en soixante-douze heures, sur plus de 150 tués par l’armée israélienne depuis le début de l’année en Cisjordanie occupée. Un chiffre jamais vu depuis la seconde intifada. Cela s’est passé à proximité de Jénine, dans le nord de ce territoire qui reprend, pas à pas, incursion après incursion, la lutte armée, après quinze ans de trêve. Le militant de 26 ans a laissé une forme de testament vidéo, diffusé sur l’application Tiktok : «Jamil a ranimé le camp entier et son esprit, toute la Cisjordanie. Aujourd’hui, il est une icône de la résistance de Jénine, non de la paix ou des négociations. Jamil a mis fin à tous ces faux slogans quand il a pris son arme pour se battre.»

Cette icône, Jamil al-Amouri, est à la fois le représentant et le modèle d’une nouvelle génération de Palestiniens née entre les accords d’Oslo, signés en 1994, dont elle n’a connu que les promesses non tenues, et la fin de la seconde intifada, au milieu des années 2000, dont elle retient des souvenirs confus de douleur et de gloire. Elle vient des camps de r