Mohamed al-Saadi est l’un des derniers morts d’une guerre qui ne dit pas son nom. Ce 1er décembre, c’était le huitième en soixante-douze heures, sur plus de 150 tués par l’armée israélienne depuis le début de l’année en Cisjordanie occupée. Un chiffre jamais vu depuis la seconde intifada. Cela s’est passé à proximité de Jénine, dans le nord de ce territoire qui reprend, pas à pas, incursion après incursion, la lutte armée, après quinze ans de trêve. Le militant de 26 ans a laissé une forme de testament vidéo, diffusé sur l’application Tiktok : «Jamil a ranimé le camp entier et son esprit, toute la Cisjordanie. Aujourd’hui, il est une icône de la résistance de Jénine, non de la paix ou des négociations. Jamil a mis fin à tous ces faux slogans quand il a pris son arme pour se battre.»
Cette icône, Jamil al-Amouri, est à la fois le représentant et le modèle d’une nouvelle génération de Palestiniens née entre les accords d’Oslo, signés en 1994, dont elle n’a connu que les promesses non tenues, et la fin de la seconde intifada, au milieu des années 2000, dont elle retient des souvenirs confus de douleur et de gloire. Elle vient des camps de r