En résumé :
- Le Hamas a annoncé qu’il allait commencer à libérer les otages israéliens à Gaza dès lundi matin comme prévu, peu avant un «sommet de la paix» en Egypte qui rassemblera les dirigeants d’une vingtaine de pays autour des présidents américain Donald Trump et égyptien Abdel-Fattah al-Sissi.
- En échange de la libération des otages, Israël doit libérer 250 «détenus pour des raisons de sécurité», dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1 700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.
- Dans la bande de Gaza dévastée par deux ans de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a annoncé samedi que plus de 500 000 personnes déplacées étaient revenues dans le nord du territoire depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi.
- Retrouvez le fil des événements de la journée du 11 octobre dans notre live de samedi.
L’armée israélienne s’attend à ce que toutes les dépouilles d’otages encore dans la bande de Gaza ne soient pas rendues lundi, a affirmé dimanche soir un haut responsable militaire. «C’est malheureusement quelque chose que nous prévoyons, que tous les otages morts ne soient pas restitués demain», a déclaré ce responsable à des journalistes sous couvert d’anonymat. Plus tôt, une porte-parole du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait assuré à la presse qu’un «organisme international, convenu dans le cadre [de l’accord de cessez-le-feu, aiderait] à localiser les otages (morts) s’ils ne sont pas retrouvés et libérés» lundi.
Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent signer lundi un document garantissant l’application de l’accord, lors du sommet organisé dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, a annoncé dimanche une source diplomatique. «Les signataires en seront les garants : les Etats-Unis, l’Egypte, le Qatar et probablement la Turquie», a précisé cette source au fait des préparatifs du sommet, sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité du dossier. Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait annoncé plus tôt qu’un document mettant fin à la guerre à Gaza devait être signé lors de cette rencontre coprésidée par les Etats-Unis et l’Egypte.
Alors que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas devrait participer lundi au sommet international pour la paix à Gaza, qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, Israël n’a toujours pas été officiellement invité, rapporte le média israélien Haaretz. Une vingtaine de dirigeants du monde entier devraient y être, à l’instar de Donald Trump et Emmanuel Macron. Le sommet devrait s’ouvrir lundi à 14 h 30, heure locale (13 h 30 à Paris).
Il souffle un vent nouveau sur le Moyen-Orient. Celui d’un espoir véritable que cesse enfin la guerre à Gaza. Les effusions de joie sur la place des Otages de Tel-Aviv, ainsi que les images de centaines de milliers de Gazaouis regagnant le nord de l’enclave, après l’entrée officielle du cessez-le-feu vendredi, ressemblent à celles de janvier, lors du dernier accord entre le Hamas et Israël. A ceci près que désormais des milliers de Palestiniens supplémentaires sont morts, que le calvaire des derniers captifs israéliens s’est considérablement prolongé, et que la destruction du territoire palestinien est encore plus flagrante. Mais cette fois-ci, la perspective d’une résolution semble réellement à portée de main parce qu’un homme en a décidé ainsi : Donald Trump. Lire l’analyse de notre correspondant à Washington.
Tsahal lance l’opération «Retour à la maison» pour ramener les otages, a écrit l’armée israélienne sur X. «Dans quelques heures, nous serons tous réunis, un seul peuple, uni et solidaire», affirme le chef d’Etat-Major, le lieutenant-général Eyal Zamir, qui précise que «la pression militaire» exercée depuis deux ans, «combinée aux mesures diplomatiques complémentaires, constitue une victoire sur le Hamas». Tsahal promet aussi de continuer à agir pour «garantir une réalité sécuritaire dans laquelle la bande de Gaza ne représente plus une menace pour l’Etat d’Israël et ses citoyens.»
L’Iran, soutien de longue date du Hamas palestinien, a annoncé ce dimanche soir avoir reçu une invitation pour le sommet de la paix à Gaza prévu lundi en Egypte, sans toutefois préciser s’il y participerait, selon un média d’Etat. Lors d’une réunion du gouvernement, «le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a présenté une invitation officielle de l’Egypte au président iranien pour assister au sommet de Charm el-Cheikh», a rapporté l’agence officielle Irna. «Le président (Massoud Pezeshkian) l’a déclinée et l’invitation a été adressée au ministre des Affaires étrangères», a ajouté l’Irna, laissant entendre que ce dernier devait à présent prendre une décision.
«Il y a eu plusieurs affrontements avec le Hamas qui reprend la main sur la bande face à d’autres factions claniques. Le notoire Saleh al-Jaafaraoui a été tué pendant un de ces affrontements», affirme sur X le journaliste de France24 Wassim Nasr. «Des sources proches du Hamas affirment que l’influenceur gazaoui Saleh Al-Jafarawi, connu sous le nom de Mr. FAFO, a été tué par le clan local Doghmush», assure également le média israélien i24NEWS. Accusé d’être un «acteur de crise» par les soutiens d’Israël, ce vidéaste de 25 ans a inlassablement documenté les bombardements sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre et est devenu une des personnalités palestiniennes les plus suivies sur les réseaux sociaux.
Le retour des otages retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 est «un événement historique qui mêle la tristesse liée à la libération des meurtriers à la joie du retour des otages», a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors d’une courte allocution télévisée. Malgré les «nombreux désaccords» entre Israéliens, il dit aussi espérer une «union des cœurs» dans le pays.
En deux ans d’une guerre contre le Hamas à Gaza ayant largement débordé de ses frontières, Israël a remporté d’«immenses victoires» , mais «la lutte n’est pas terminée», a déclaré ce dimanche soir Benyamin Nétanyahou. «Ensemble, nous avons accompli d’immenses victoires, des victoires qui ont stupéfié le monde entier. Et je veux vous le dire : partout où nous avons combattu, nous avons remporté la victoire, mais en même temps, je dois vous dire que la lutte n’est pas terminée», a dit le Premier ministre dans une allocution à la nation à la veille du retour attendu des otages encore détenus à Gaza. «Nous avons encore de très grands défis sécuritaires devant nous. Certains de nos ennemis tentent de se rétablir pour nous attaquer de nouveau, et comme on dit chez nous, on s’en occupe», a ajouté le chef du gouvernement israélien, sans plus de précisions.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas participera au sommet de la paix visant à finaliser un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza, a annoncé le média américain Axios, citant un haut responsable palestinien. Le sommet, auquel participeront Donald Trump et Emmanuel Macron, se tiendra lundi dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh.
Le chef d’état-major israélien a revendiqué ce dimanche soir une victoire sur le Hamas dans la guerre de Gaza à la veille du retour attendu en Israël des otages dans le cadre d’un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump. «La pression militaire que nous avons exercée au cours des deux dernières années» depuis l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023, «ainsi que les mesures diplomatiques complémentaires, constituent une victoire sur le Hamas», a déclaré le lieutenant-général Eyal Zamir, lors d’une brève allocution télévisée. «Nous continuerons à agir afin de façonner une réalité sécuritaire qui garantisse que la bande de Gaza ne représente plus une menace pour l’Etat d’Israël et ses citoyens», a-t-il ajouté.
L’Autorité palestinienne est prête à collaborer avec le président américain Donald Trump et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair dans leurs efforts pour consolider le cessez-le-feu à Gaza et entamer la reconstruction, a déclaré ce dimanche un haut responsable palestinien. Le plan de Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza laisse entrevoir la possibilité que l’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée par Israël et dirigée par le président Mahmoud Abbas, prenne finalement le contrôle de Gaza. «Nous avons confirmé notre volonté de travailler avec le président Trump, M. Blair et les partenaires pour consolider le cessez-le-feu, l’entrée de l’aide, la libération des otages et des prisonniers, puis commencer la reconstruction», a écrit Hussein al-Sheikh, vice-président de l’Organisation de libération de la Palestine sur X.
Today I met with Mr. Tony Blair to discuss the day after the war and efforts aimed at making President Trump's efforts which aim at stopping the war and establishing lasting peace in the region a success. We have confirmed our readiness to work with President Trump, Mr. Blair and… https://t.co/cPLZmYB40A
— حسين الشيخ Hussein Al Sheikh (@HusseinSheikhpl) October 12, 2025
La Suisse pas si neutre. Plus de 5 000 personnes ont pris part samedi à une manifestation non-autorisée dans les rues de Berne, la capitale. Parmi elles, de nombreuses personnes vêtues de noir et portant des masques, qui ont affronté les forces de l’ordre et dégradé des biens. Bilan : 20 blessés, dont 18 policiers, et «des millions» d’euros de dégâts, a recensé ce dimanche la police bernoise, qui a affirmé avoir riposté «avec force», faisant usage de canons à eau, gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et matraques. Au total, 536 personnes ont été interpellées, puis relâchées une fois leurs identités vérifiées.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré ce dimanche dans une interview à Fox News qu’il espérait que le succès de Donald Trump dans le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas soit le signe qu’un résultat similaire puisse être obtenu entre la Russie et l’Ukraine. «Je pense que ce succès en Israël nous donne des signes d’espoir. Trump pourrait utiliser les mêmes instruments qu’au Moyen-Orient pour faire pression sur Poutine afin qu’il mette fin à sa guerre en Ukraine», a déclaré Volodymyr Zelensky.
Le Hamas et ses alliés ont «terminé les préparatifs» en vue de la libération des otages vivants, prévue lundi, mais le mouvement islamiste continue d’exiger la libération de chefs palestiniens par Israël dans le cadre de l’échange, ont affirmé ce dimanche deux sources proches de négociations et du Hamas. «Le Hamas insiste pour que la liste finale [des détenus que relâchera Israël] inclue les sept grands leaders, notamment Marwan Barghouthi, Ahmed Saadat, Ibrahim Hamed et Abbas al-Sayed», a déclaré une de ces sources. «Le Hamas et les factions [palestiniennes] ont terminé les préparatifs pour [la libération] de tous les prisonniers vivants et de plusieurs corps qui ont été retrouvés», a ajouté cette source, dont les propos ont été confirmés par une autre source proche du mouvement et de négociations.
Une porte-parole du gouvernement israélien a donné plus de détails quant à la libération des otages israéliens, ce dimanche. Elle a affirmé qu’ils seront libérés lundi matin tôt. «Nous nous attendons à ce que les vingt otages en vie soient libérés en même temps [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge et transportés dans six à huit véhicules», a déclaré Shosh Bedrosianlors d’un point de presse. Elle a ajouté que son pays était prêt à recevoir les corps des 28 otages décédés après la libération des otages vivants. «Les prisonniers palestiniens seront libérés une fois que tous les otages qui doivent être libérés lundi auront été remis», a-t-elle ajouté.
Le président israélien Isaac Herzog s’est adressé aux médias, ce dimanche, entouré des familles des otages capturés par le Hamas le 7 octobre 2023. Israël attend «avec impatience» le retour des 48 otages restants, affirme-t-il, soulignant que le Hamas a «l’obligation absolue» de tous les libérer. Demain, ajoute Isaac Herzog, «nous verserons des larmes et accueillerons nos fils et nos filles chez nous».
Au sein de la première phase du plan américain pour la paix à Gaza, se trouve la mise en place d’une force internationale de stabilisation, qui serait chargée de veille au respect de l’accord. «C’est au menu des tout prochains jours», a précisé le ministre français démissionnaire des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, affirmant qu’il fallait «un mandat clair des Nations unies». Cette force, qui doit être mise en place de manière transitoire, «n’a pas vocation à prendre à sa charge l’intégralité de la sécurité», a-t-il expliqué. Outre les Européens, l’Indonésie et la Turquie ont d’ores et déjà indiqué qu’elles souhaitaient prendre part à cette force internationale.
Le vice-président américain, J.D. Vance, a annoncé ce dimanche que les otages israéliens vont être libérés de Gaza «d’un moment à l’autre». Il a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis n’envisageaient pas d’envoyer des soldats à Gaza ou en Israël.
L’Union européenne va «très vraisemblablement» augmenter sa présence sur le terrain à Gaza, une fois un cessez-le-feu durable établi, a souligné ce dimanche Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. «L’Europe est déjà présente au travers de deux missions», a rappelé Jean-Noël Barrot, invité de l’émission un Dimanche en politique sur France 3.
La première, qui est une mission de surveillance au poste-frontière de Rafah (EUBAM), à laquelle des gendarmes français participent, «va jouer un rôle très important pour les points de passage», a-t-il assuré. La seconde (EUPOL COPPS) est en soutien à la formation des policiers palestiniens. Le ministre français a souligné que la formation des policiers était indispensable pour qu’ils assurent, eux-mêmes, la sécurité dans la bande de Gaza après le départ du mouvement islamiste palestinien Hamas et de l’armée israélienne. La France n’a pas encore décidé si elle comptait envoyer des troupes au sol, ou non.