En résumé :
- L’armée israélienne mène de nouveaux bombardements sur le Liban ce mercredi 25 septembre, disant cibler les infrastructures du Hezbollah. Depuis lundi, les frappes ont occasionné près de 570 morts et provoqué la fuite de 90 000 Libanais. Le pays a aussi décidé de fermer ses crèches, écoles et universités jusqu’à la fin de la semaine.
- Les sirènes d’alerte aérienne ont retenti ce mercredi matin à Tel-Aviv pour la première fois depuis le début de la guerre le 7 octobre à cause d’un missile tiré depuis le Liban. Les défenses anti-aériennes ont intercepté le projectile, que le Hezbollah a ensuite revendiqué avoir tiré en ciblant le QG du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens.
- A la tribune de l’ONU, le président américain Joe Biden a mis en garde contre une «guerre généralisée» au Liban. Alors que les forces israéliennes laissaient entendre l’imminence d’une invasion terrestre dans l’après-midi mercredi, Washington, avec le soutien de la France et de pays arabes, travaillaient à l’élaboration d’un plan de cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hezbollah.
- Retrouvez les informations de mardi sur le conflit au Proche-Orient ici.
De nouvelles frappes israéliennes sur le Sud-Liban. D’après le décompte des médias libanais, une vingtaine de localités de la région frontalière libano-israélienne ont été frappées dans de nouveaux raids de Tsahal, mercredi soir.
Washington contredit Netanyahou. Une offensive terrestre israélienne au Liban n’apparaît pas «imminente», estiment les Etats-Unis, par la voix de la porte-parole du ministère américain de la Défense, Sabrina Singh. Cette dernière a ajouté que les Etats-Unis ne voulaient «certainement pas de toute action qui pourrait mener à une nouvelle escalade dans la région». Plus tôt dans la journée, les différentes prises de paroles des forces et de l’exécutif israéliens,
Macron veut que «les armes se taisent» à Gaza. Après avoir évoqué le conflit au Sud-Liban, le président a porté son regard vers l’autre front occupé par Israël. La guerre qu’«Israël mène à Gaza n’a que trop duré», a lancé mercredi Emmanuel Macron, soulignant que «les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n’ont aucune justification». «Il est impératif qu’une nouvelle phase s’ouvre à Gaza, que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent, que les populations civiles enfin soient protégées», a poursuivi le chef de l’Etat, ajoutant que la France participera «à toute initiative qui sauvera des vies» et qui permettra d’assurer la sécurité de tous.
«Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas avoir de guerre au Liban» Toujours à la tribune de l’ONU, le président français a jugé qu’il «ne [pouvait] pas y avoir de guerre au Liban [...]. Nous demandons instamment à tous ceux qui fournissent les moyens au Hezbollah de tirer des missiles vers Israël de cesser de le faire.» Emmanuel Macron a également annoncé la visite à venir de Jean-Noël Barrot, son nouveau ministre des Affaires étrangères, en fin de semaine.
Macron s’adresse à Israël et au Hezbollah. A la tribune de l’ONU, où il participe à l’Assemblée générale des Nations unies, Emmanuel Macron a appelé «avec force Israël à cesser l’escalade au Liban et le Hezbollah, les tirs vers Israël». Plus tôt dans la journée, la France avait apporté son soutien au plan de cessez-le-feu provisoire de quatre semaines entre les deux parties élaboré par Washington. Une suspension pensée pour permettre ensuite la réouverture de négociations sur Gaza et la fin du conflit, ainsi que sur la libération des otages israéliens toujours retenus dans l’enclave.
Un nouveau front côté irakien ? La «Résistance islamique en Irak», nébuleuse de factions armées pro-iraniennes, a revendiqué mercredi une attaque de drone sur la ville portuaire israélienne d’Eilat. Plus tôt dans la soirée, Tsahal avait indiqué avoir intercepté un drone tiré depuis l’Est du pays sur cette région, tandis qu’un autre aéronef était tombé dans le secteur, occasionnant deux blessés légers.
Quelques minutes plus tôt, les Brigades du Hezbollah irakiennes, influent groupe armé pro-iranien, ont appelé mercredi à «augmenter» et intensifier les «opérations» menées contre Israël. «Nous espérons des factions de la Résistance islamique en Irak, qui soutiennent la Palestine et le Liban, qu’elles augmentent le nombre et l’ampleur de leurs opérations et le niveau de menace à l’ennemi», a déclaré l’organisation, dont l’ancien chef, Abou Mahdi al-Muhandis, avait été tué en janvier 2020 dans une frappe américaine à Bagdad aux côtés du général iranien Qassem Soleimani, dont il était le bras droit irakien.
Pression israélienne. Alors qu’un mince espoir de cessez-le-feu apparaît ces dernières heures, on maintient la pression du côté des autorités israéliennes : «Ces négociations n’existent apparemment pas dans la réalité, les lignes rouges sont franchies tout le temps par le Hezbollah», faisait savoir dans la soirée un proche du Premier ministre israélien aux médias israéliens. Le chef de l’armée, qui annoncé avoir frappé «plus de 2 000 cibles terroristes» au Liban ces trois derniers jours, affirmait de son côté : «Nous continuons à nous préparer à régler le problème nous mêmes.»
Un cessez-le-feu bientôt annoncé ? Mercredi soir, des informations filtraient dans les médias israéliens sur la possibilité d’une annonce imminente sur un plan élaboré par Washington, avec le soutien de la France et de pays arabes, qui prévoirait un cessez-le-feu provisoire de quatre semaines entre le Hezbollah au Liban et Israël, pour permettre ensuite la réouverture de négociations sur Gaza et la fin du conflit, ainsi que sur la libération des otages israéliens toujours retenus dans l’enclave. Selon Ynet et le Haaretz, les discussions, confirmées par Washington, porteraient également sur la suspension des hostilités au nord d’Israël et au Sud-Liban. Le président du parlement libanais Nabih Berri, qui a reçu le feu vert du Hezbollah d’après les médias libanais, a confirmé qu’une telle option était sur la table, en précisant que les «prochaines 24 heures seront décisives». Le récit de notre correspondant au Liban.
Israël utilisera «la force» contre le Hezbollah jusqu’au retour des habitants du Nord, promet Nétanyahou. Le Premier ministre a réitéré mercredi son engagement de faire rentrer chez eux les dizaines de milliers d’Israéliens évacués des zones frontalières du nord. «Je ne peux pas entrer dans les détails de tout ce que nous faisons, mais je peux vous dire une chose : nous sommes déterminés à faire rentrer nos résidents du nord chez eux en toute sécurité», a déclaré le dirigeant israélien dans un bref message vidéo qui n’a fait aucun commentaire sur les efforts déployés par les États-Unis pour parvenir à un accord de cessez-le-feu.
Biden évoque le risque d’une «guerre généralisée» tout comme «la possibilité d’un accord». «Une guerre généralisée est possible», a dit Joe Biden lors d’une interview sur ABC. Le dirigeant américain a aussi estimé que «la possibilité d’un accord qui puisse changer fondamentalement toute la région» existait encore. «Il y a une possibilité, je ne veux pas l’exagérer, mais il y a une possibilité que si nous parvenons à conclure un cessez-le-feu au Liban, que cela nous permette de nous atteler à la Cisjordanie. Nous devons également nous occuper de Gaza, mais tout cela est possible, et je consacre toute mon énergie avec mon équipe (...) à accomplir cet objectif», a assuré le locataire de la Maison Blanche à l’émission The View.
Les Etats-Unis et la France travaillent actuellement sur des propositions de cessez-le-feu. Les deux pays tentent de résoudre l’escalade des combats au Liban, rapportent trois sources israéliennes, ajoutant qu’aucun progrès significatif n’avait été réalisé jusqu’à présent. La proposition américaine comprend une trêve dans le nord du Liban pour permettre une solution diplomatique, a déclaré l’un des responsables.
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Rencontre mercredi entre Macron et Biden sur le Proche-Orient. Le président français va rencontrer son homologue américain en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York pour évoquer les situations au Proche-Orient et en Ukraine, informe l’Elysée. Le chef de l’Etat français s’entretiendra au préalable avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. A la demande de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU doit en outre se pencher en urgence mercredi soir sur la menace de déflagration générale au Proche-Orient.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne a dit à des soldats de se préparer à une «possible entrée» au Liban. «Vous pouvez entendre les avions ici, nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à votre possible entrée, mais aussi pour continuer à frapper le Hezbollah», a déclaré le général Herzi Halevi à des soldats d’une unité de blindés, lors d’un exercice à la frontière nord, selon un communiqué de l’armée.
Les civils en «grave danger», alerte Human Rights Watch. L’organisation met en garde mercredi contre le «grave risque» que font peser les frappes israéliennes sur les civils au Liban, appelant à une enquête internationale sur les hostilités en cours dans le pays et dans le nord d’Israël. «Plus de mille frappes israéliennes à travers le Liban» cette semaine «ont tué des centaines de personnes et blessé des milliers (...), mettant les civils en grave danger», alerte l’ONG de défense des droits humains dans un communiqué. Les Etats membres de l’ONU «doivent agir de toute urgence en lançant une enquête indépendante sur les violations commises pendant les violences en cours», appelle Lama Fakih, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.
Le Liban annonce 51 morts et plus de 220 blessés dans les frappes de mercredi. «Depuis ce matin, 51 personnes ont été tuées et 223 blessées dans les différentes frappes» sur le Liban, a détaillé le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, durant une conférence de presse. Un précédent bilan de son ministère faisait jusqu’ici état de 23 morts.
Plus de 90 000 nouveaux déplacés au Liban depuis lundi, selon l’ONU. Depuis lundi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), organisme affilié à l’agence onusienne, a enregistré précisément «90 530 nouveaux déplacés», a-t-elle précisé dans un communiqué.
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L’armée israélienne dit avoir touché plus de 280 cibles du Hezbollah. Parmi ces cibles, Tsahal affirme avoir frappé 60 cibles des services de renseignement du groupe armé libanais.
Israël annonce le déploiement de deux brigades de réserve. Tsahal informe du rappel de deux brigades de réserve qui vont être déployées dans le nord du pays. «Conformément à l’évaluation de la situation, (l’armée) rappelle deux brigades de réserve pour des activités opérationnelles dans la région du nord. Cela permettra de poursuivre le combat contre l’organisation terroriste du Hezbollah, de défendre l’Etat d’Israël et de créer les conditions nécessaires au retour des habitants du nord d’Israël dans leurs foyers», indique un communiqué militaire.