Le Hamas appelle à «faire pression» sur Washington pour mettre fin aux frappes d’Israël sur Gaza. Le Hamas a appelé ce mardi soir à «faire pression» sur les Etats-Unis, premier soutien d’Israël, pour que celui-ci cesse ses frappes sur la bande de Gaza destinées, selon les autorités israéliennes, à pousser le Hamas à accepter de nouvelles libérations d’otages. «Nous appelons les pays amis qui soutiennent la juste cause palestinienne à faire pression sur le gouvernement américain pour qu’il mette fin à cette agression et à cette guerre génocidaire contre des civils sans défense», écrit dans un communiqué le mouvement islamiste palestinien, qui plus de vingt heures après les premières frappes israéliennes meurtrières s’est abstenu de toute riposte militaire.

40 000 personnes se réunissent à Tel-Aviv pour protester contre la reprise de la guerre. Environ 40 000 personnes se sont réunies sur la place Habima à Tel-Aviv, selon des informations du journal israélien Haaretz. Cette manifestation, la première d’une série de protestations massives prévues dans tout le pays dans les prochains jours, intervient après l’annonce par Benjamin Nétanyahou de limoger le chef du service de renseignement intérieur israélien, Ronen Bar, et sa décision de reprendre les combats à Gaza.

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L’appel de Scholz au Hamas. Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit «très inquiet» mardi pour les victimes civiles et les otages après des bombardements intenses menés par Israël sur la bande de Gaza. «Mon appel clair au Hamas reste le suivant : libérez enfin les otages. Il est important de discuter de l’avenir politique de la bande de Gaza dans son ensemble, le plan de la ligue arabe offre une bonne base pour cela», a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse à Berlin avec le président français Emmanuel Macron.

Les avertissements de Benyamin Nétanyahou au Hamas. Les frappes aériennes de l’armée israélienne mardi sur la bande Gaza ne sont «que le début», a averti le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Le Hamas «a déjà ressenti notre force ces dernières 24 heures. Et je veux vous assurer, à vous et à eux : ce n’est que le début», a affirmé Benyamin Nétanyahou dans une allocution télévisée dans la soirée. «Désormais», les négociations sur la libération des otages encore retenus à Gaza «ne se dérouleront que sous le feu», a-t-il dit, estimant que la pression militaire était «indispensable» pour assurer leur retour.

Les Houthis confirment un tir de missile vers Israël. Les rebelles houthis au Yémen, soutenus par l’Iran, ont revendiqué un tir de missile mardi soir contre Israël, où l’armée a affirmé avoir intercepté un projectile en provenance de ce pays. L’armée israélienne a affirmé avoir intercepté le missile «avant qu’il ne pénètre dans l’espace israélien». Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué sur X que les rebelles avaient tiré un «missile balistique hypersonique de type Palestine 2» en direction de la base de Nevatim dans le désert du Néguev dans le sud d’Israël.

Tirs en provenance du Yémen dans le sud d’Israël. Les sirènes d’alertes antiaériennes ont retenti mardi soir dans plusieurs villes du sud d’Israël, l’armée israélienne indiquant qu’elles ont été déclenchées à la suite d’un tir de projectile à partir du Yémen. Les sirènes ont notamment retenti à Beersheva et dans plusieurs localités du Néguev, selon la défense passive. Dans un bref communiqué, l’armée israélienne indique que cela a eu lieu «après qu’un projectile a été tiré du Yémen». Il s’agit de la première attaque en provenance du Yémen depuis le début de la trêve entrée en vigueur à Gaza le 19 janvier. Elle intervient après une série de frappes israéliennes massives sur la bande de Gaza.

La Turquie condamne Israël. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié mardi soir Israël «d’Etat terroriste» après les frappes sur le territoire palestinien de Gaza qui ont fait plus de 400 morts. «Le régime sioniste a montré une fois encore qu’il est un Etat terroriste qui se nourrit du sang, des vies et des larmes des innocents, par ses attaques brutales sur Gaza la nuit dernière», a lancé le chef de l’Etat lors d’un diner de rupture du jeûne de ramadan.

D’autres bombardements sur Gaza à prévoir. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré ce mardi soir que la décision de frapper Gaza la nuit dernière avait été prise «il y a plusieurs jours». Et que ces bombardements ne sont qu’un début : «Ce n’est pas un attaque d’un jour. Nous allons va continuer l’opération militaire dans les prochaines jours.»

En Israël, le désarroi des familles des otages face à la jubilation de l’extrême droite. La reprise de la guerre mobilise l’opposition des familles d’otages israéliennes, alors que Benyamin Nétanyahou devrait y gagner politiquement, avec le retour d’une extrême droite belliciste parmi ses soutiens. Lire ci-dessous l’analyse de notre correspondant à Jérusalem.

L’Allemagne se dit «inquiète» et parle d’images «bouleversantes». La cheffe de la diplomatie allemande a exprimé ce mardi après-midi sa «grande inquiétude après la fin de la trêve à Gaza provoquée par les frappes israéliennes», appelant «tout le monde à respecter le droit international humanitaire». «Les images de tentes en feu dans les camps de réfugiés sont bouleversantes. Les enfants qui fuient, les personnes déplacées à l’intérieur du pays ne doivent jamais être un moyen de pression pour les négociations», a déclaré Annalena Baerbock, lors d’une conférence de presse à Berlin.

«Les portes de l’Enfer vont s’ouvrir», menace Israël. «Le Hamas doit comprendre que les règles du jeu ont changé», a déclaré ce mardi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. Si le Hamas «ne libère pas immédiatement tous les otages, les portes de l’Enfer vont s’ouvrir», a-t-il menacé lors d’une visite de la base aérienne de Tel Nov (sud). Et d’ajouter : «Nous ne cesserons pas de combattre jusqu’à ce que les otages soient de retour et que toutes les menaces contre les habitants du sud (du pays) disparaissent.»

Israël réaffirme que les bombardements ont été menés en accord «total» avec les Etats-Unis. «Je peux confirmer que la reprise des combats intenses s’est faite en totale coordination avec Washington», a de nouveau affirmé lors d’un point presse cet après-midi David Mencer, le porte-parole du gouvernement israélien. La Maison Blanche avait auparavant indiqué avoir été consultée par Israël avant le début des bombardements qui ont fait au moins 413 morts selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.

La population de Gaza à nouveau plongée dans une «peur abjecte», dénonce l’ONU. «La nuit dernière, nos pires craintes sont devenues réalité. Les frappes aériennes ont repris sur toute la bande de Gaza, avec des informations non confirmées de centaines de morts (...). La population de Gaza vit à nouveau dans une peur abjecte», s’est ému Tom Fletcher, le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, lors d’une intervention par vidéo pendant une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

L’Italie désavoue à son tour Israël. Les frappes intenses dans la nuit sur la bande de Gaza «mettent en péril les objectifs sur lesquels nous travaillons tous, à savoir la libération de tous les otages, une fin permanente des hostilités et la rétablissement d’une pleine aide humanitaire dans la bande», a estimé Giorgia Meloni lors d’une intervention au Sénat à Rome cet après-midi. «Nous suivons avec grande inquiétude le reprise des combats à Gaza», a-t-elle encore déclaré.

Des rassemblements ce mardi en Israël et en Cisjordanie.

La France demande l’arrêt immédiat des frappes israéliennes. Paris condamne la reprise des bombardement et appelle à «l’arrêt immédiat» des «hostilités» qui «menacent la vie des populations civiles de Gaza». «Toutes les parties doivent revenir au respect du cessez-le-feu dans son intégralité et s’engager dans des négociations de bonne foi afin de le pérenniser», a déclaré ce mardi après-midi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, déplorant «les très nombreuses victimes» et exhortant les autorités israéliennes «à assurer la protection permanente de tous les civils».

Pour les Etats-Unis, le Hamas a «choisi la guerre». Pour la Maison Blanche, tout est la faute du Hamas. «Le Hamas aurait pu libérer les otages pour prolonger le cessez-le-feu mais il a choisi le refus et la guerre», a estimé dans un communiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Brian Hughes.

Israël assure n’avoir «pas d’autre choix que de reprendre l’action militaire». Malgré les critiques d’une large partie de la communauté internationale, l’Etat hébreu persiste et signe. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a expliqué que son pays «n’a pas d’autre choix que de reprendre l’action militaire» contre le Hamas pour ramener les otages encore retenus dans la bande de Gaza, selon son ministère. Il aurait par ailleurs assuré à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qu’«Israël a accepté les propositions de l’émissaire du président américain, Steve Witkoff, pour une prolongation du cessez-le-feu, mais que le Hamas les a rejetées deux fois».

L’autorité palestinienne appelle à une «action internationale» contre Israël. Après les frappes israéliennes sur la bande de Gaza, Mahmoud Abbas, le président ministre de l’Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, a appelé à mettre fin à ce qu’il qualifie d’«agression». Son Premier ministre, Mohammad Mustafa, a de son côté souligné «l’urgence d’une action internationale plus forte et plus efficace pour contraindre Israël» d’arrêter son offensive.