En résumé :
- Des négociateurs israéliens et du Hamas sont arrivés ce dimanche 5 octobre en Egypte pour des discussions indirectes sur le plan Trump en vue de la libération des otages - que le dirigeant israélien Benyamin Nétanyahou a dit espérer pour «dans les prochains jours» - et des prisonniers qu’ils détiennent respectivement.
- L’émissaire américain Steve Witkoff et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, sont également attendus en Egypte pour ces pourparlers.
- Donald Trump a prévenu qu’il ne «tolérerait aucun retard» dans l’application de son plan qui prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza, le désarmement du Hamas et l’exil de ses combattants.
- Israël a continué samedi ses bombardements dans l’enclave, faisant au moins 57 morts selon la Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas.
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Un groupe de 28 ressortissants français, qui se trouvaient à bord de la flottille d’aide à Gaza interceptée cette semaine par Israël, sera expulsé lundi à destination de la Grèce, a annoncé ce dimanche le ministère français des Affaires étrangères. «Après une première visite consulaire vendredi (...) une seconde visite consulaire a eu lieu ce dimanche à la prison de Ktziot. Nos équipes ont pu rencontrer tous nos compatriotes, qui vont bien», a ajouté sur X le porte-parole du ministère, Pascal Confavreux.
« Il n’y a pas de cessez-le-feu, mais un changement dans la situation opérationnelle : le niveau politique utilise les moyens et les succès que vous avez obtenus sur le terrain pour les traduire en gains diplomatiques. Si cet effort échoue, nous reprendrons le combat », a mis en garde ce dimanche le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir lors d’une visite aux troupes dans la bande de Gaza.
Donald Trump a affirmé ce dimanche que les négociations qui s’apprêtent à débuter lundi au Caire pourraient durer «quelques jours». «Ils sont en pleine négociation en ce moment même. Ils ont entamé les négociations», a déclaré le président américain à des journalistes à la Maison Blanche. «Nous verrons comment cela se terminera. Mais j’ai entendu dire que cela se passait très bien», a-t-il ajouté.
Selon les informations dévoilées par la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya news, le mouvement islamiste palestinien, qui a annoncé vouloir entamer des négociations «immédiates en vue de la fin de la guerre», commence à rassembler les dépouilles des otages tués dans l’enclave. Le Hamas demande par ailleurs aux forces armées israéliennes de cesser les frappes, rapporte la même source.
Selon le journal israélien Haaretz, les principales revendications du Hamas lors des négociations au Caire porteront sur l’arrêt total de toutes les opérations militaires israéliennes, le retrait des forces armées israéliennes des zones peuplées de Gaza et la suspension des activités de l’armée de l’air et des drones pendant dix heures par jour, et douze heures les jours où des échanges de prisonniers auront lieu. Le mouvement islamiste palestinien devrait également insister pour que ces conditions restent en place pendant toute la durée des négociations, détailles des sources du Hamas à la chaîne saoudienne Al-Sharq. Enfin, les critères de libération des prisonniers palestiniens détenus seront également au coeur des discussions.
Alors que les pourparlers sur la première phase de l’accord de paix s’apprêtent à débuter au Caire, en Egypte, et que Benyamin Nétanyahou s’est dit prêt à mettre fin aux bombardements sur l’enclave - d’après des propos rapportés par Donald Trump -, la guerre se poursuit à Gaza. Selon des sources médicales citées par Al Jazeera, au moins 19 Palestiniens ont été tués dans des attaques israéliennes depuis l’aube, dont 11 personnes dans la ville de Gaza.
Les militants arrêtés par les forces armées israéliennes alors qu’ils se trouvaient à bord de la flottille Global Sumud Flottille à destination de Gaza ont subi de «graves abus» en détention, déplore une équipe juridique représentant le groupe, citée dans CNN. Les avocats citent notamment un refus d’accès aux médicaments et – pour certains – des violences physiques. Ces accusations surviennent quelques jours après que les mêmes avocats ont déclaré que certains militants détenus avaient été forcés de «s’agenouiller, les mains liées par des attaches en plastique, pendant au moins cinq heures». Le ministère israélien des Affaires étrangères a rétorqué aujourd’hui que les allégations de mauvais traitements étaient des «mensonges éhontés».
Après les avancées sur le plan Trump pour la paix, plusieurs milliers de personnes se sont réunis ce dimanche dans la capitale pour réclamer la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, rapporte l’AFP. Brandissant des photos d’otages, des drapeaux français et israéliens ainsi que des banderoles, les manifestants sont partis peu après 14 heures de la place de la République aux cris de « Liberté pour les otages! ». Une soirée d’hommage aux victimes devait suivre, à l’initiative du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), et en présence de diverses personnalités.
Le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid s’est exprimé au sujet de les termes du plan de paix émis par Donald Trump entre Israël et le Hamas. Selon l’ancien chef du gouvernement, Israël se trouve dans une période d’espoir rare : «Nous sommes juste avant le 7 octobre et, pour la première fois depuis deux ans, les citoyens israéliens ont une lueur d’espoir. Pour la première fois depuis deux ans, il existe une réelle possibilité de retour de toutes les personnes enlevées, de fin de la plus longue guerre de l’histoire d’Israël», espère Yaïr Lapid. S’adressant directement au Premier ministre, il a fait savoir que Benyamin Nétanyahou pouvait «convenir» avec lui d’une date pour les élections à venir et ainsi se «protéger contre ses partenaires extrémistes et irresponsables».
Le secrétaire d’Etat américain a rappelé qu’en cas d’accord, «les bombardements israéliens devront cesser». Et d’ajouter : «nous sommes plus proches que jamais de ne plus avoir d’otages détenus par le Hamas.» «Cela ne peut pas prendre des semaines ou même des jours», a fait savoir Marco Rubio qui a précisé que les derniers détails logistiques étaient en train d’être finalisés. Puis, il a appelé à ce que l’accord soit finalisé «très prochainement», «tôt cette semaine».
Auprès de CNN, Donald Trump menace le mouvement islamiste d’«une destruction totale» si le Hamas décide de rester au pouvoir dans la bande de Gaza. Il a par ailleurs assuré que le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est d’accord pour mettre fin aux bombardements sur l’enclave palestinienne.
Selon Shosh Bedrosian, un porte-parole du gouvernement israélien cité par Reuters, la délégation israélienne partira ce dimanche soir pour l’Egypte. Les négociations pour la libération des otages vont débuter le 6 octobre, affirme cette même source. Shosh Bedrosian souligne qu’il n’y a pas de cessez-le-feu en cours à Gaza, mais que certaines interruptions dans les bombardements ont été décidées. Et d’ajouter que les manœuvres militaires de Tsahal se poursuivent dans l’enclave palestinienne, dans un but «défensif».
Un petit camion est au milieu de la foule avec une sono. Tout le monde reprend les slogans à la gloire d’Israël. Il y a aussi des «Hamas terroriste». La place de la République, à Paris, est quadrillée. Des gendarmes. Des motards. Des policiers en civil. «Il faut écraser tous les terroristes, explique Elie, un retraité fâché. Je n’aurai jamais de peine ou de pitié contre ceux qui font du mal à Israël.» Un couple âgé, en bout de cortège, parle en bien du président des Etats Unis. «Biden était un peu mou, mais le Donald est un bon, il est de notre côté et il peut encore frapper plus fort que nous.» Parmi les manifestants, les mots à l’endroit des morts palestiniens sont inexistants. Ils demandent la «libération des otages», et puis c’est tout.
Des militants arrêtés par les forces israéliennes lors du raid sur la flottille Global Sumud ont affirmé que Greta Thunberg avait été maltraitée après avoir été forcée d’entrer en Israël, rapporte Al-Jazeera. En réponse, le ministère israélien des Affaires étrangères a démenti ces allégations dans un message publié sur X, affirmant que Greta Thunberg «n’a pas porté plainte auprès des autorités israéliennes» concernant des mauvais traitements.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a déclaré que le plan de l’administration Trump visant à mettre fin à la guerre menée par Israël contre Gaza constituait une «occasion unique», à la veille du début prévu des négociations indirectes entre Israël et le Hamas. «Pour une mise en œuvre rapide du plan américain, une coopération internationale rapide est nécessaire», a souligné le ministre Wadephul dimanche, avant de se rendre au Qatar et au Koweït. Il a ajouté que Berlin ferait des «offres concrètes» en tant que «partenaire pour l’aide humanitaire, la stabilisation et la reconstruction» de Gaza.
Des responsables du Hamas ont fait savoir au New York Times que le mouvement islamiste aurait du mal à libérer tous les otages dans les 72 heures. D’autres sources israéliennes ont reconnu que le Hamas aurait effectivement besoin de plus de temps. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou l’a pourtant assuré, si les otages ne sont pas libérés avant la fin du délai fixé par Trump, Israël n’hésitera pas à reprendre les combats dans la bande de Gaza.
Marco Rubio l’assure, la guerre à Gaza n’est pas encore terminée, même si Israël et le Hamas ont tous deux accepté certaines parties du plan du président américain Donald Trump pour Gaza. «Nous saurons très rapidement si le Hamas est sérieux ou non en fonction du déroulement des discussions techniques sur la logistique», a déclaré Marco Rubio à l’émission «Meet the Press» de NBC News au sujet de la libération des otages de Gaza. Il a également affirmé que la deuxième phase du plan de Trump, qui porte sur le désarmement et la démobilisation, ne sera pas facile. «Cela va être difficile», a rappelé Rubio.
A Paris, la place de la République se remplit par petites grappes : familles, bande de potes, couples. De nombreux drapeaux israéliens flottent. Laeticia, étudiante dans la capitale, participe à de nombreux événements depuis le 7 octobre 2023. Des manifs, des réunions, des débats entre amis. «Depuis le départ, nous répétons la même chose, dit-elle. La discussion sera possible une fois que tous les otages rentreront à la maison.» Un homme au micro demande à la foule de se rassembler : la marche doit bientôt commencer.
Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le Hezbollah a fait avoir qu’il soutenait la position adoptée par le mouvement islamiste palestinien du Hamas concernant le plan émis par Donald Trump. «Nous exprimons notre soutien à la position adoptée par le Hamas, en consultation avec les autres factions de la résistance palestinienne, concernant le plan Trump, détaille un porte parole du mouvement islamiste libanais. Ce plan découle d’une volonté ferme de mettre fin à la brutale agression israélienne contre notre peuple dans la bande de Gaza et affirme notre attachement taux principes de la cause palestinienne et à l’unité entre les composantes du peuple palestinien».
Le Hezbollah appelle enfin «tous les pays arabes et islamiques à soutenir le peuple palestinien et la position du Hamas et de toutes les forces de résistance palestinienne».
Selon un responsable du Hamas, les négociateurs du mouvement islamiste devraient arriver dimanche en Egypte en provenance de Doha. La date du début des discussions n’a pas été annoncée officiellement. La délégation du Hamas présentera les listes de prisonniers palestiniens devant être libérés par Israël en échange des captifs israéliens. «Les négociations visent à discuter du calendrier de préparation des conditions sur le terrain pour le transfert des captifs détenus à Gaza, en prélude au lancement du processus d’échange de prisonniers», a fait savoir une source proche du dossier citée par le média égyptien Al Ahram.