Négociations pour la paix à Gaza : le Hamas «a accepté certaines choses très importantes», assure Trump

Alors que rien ne sort des pourparlers indirects entre les négociateurs israéliens et ceux du Hamas, cela n’empêche pas le président américain d’être optimiste. «Je crois que cela se passe très bien et je crois que le Hamas a accepté des choses très importantes», a dit le président américain pendant un échange avec la presse dans le Bureau ovale, ce lundi.

Les négociations indirectes entre les délégations du Hamas et d’Israël venues en Egypte pour discuter d’un cessez-le-feu à Gaza ont commencé à Charm el-Cheikh, selon une télévision liée à l’Etat égyptien. Les médiateurs égyptiens et qataris «travaillent avec les deux parties pour établir un mécanisme» pour la libération de tous les otages israéliens en échange des prisonniers palestiniens, selon une télévision liée à l’Etat égyptien.

L’Union européenne veut jouer un rôle dans le plan de paix de Donald Trump et faire partie du nouvel organe international de transition prévu pour Gaza. C’est Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, qui l’a affirmé ce lundi lors d’une visite au Koweït. «Nous estimons que l’Europe a un rôle important et que nous devrions également faire partie de ça», a-t-elle déclaré en réponse à la question d’un journaliste sur une éventuelle participation de l’UE au «Comité de la paix» mentionné dans le plan du président américain.

Un homme et son épouse ont été tués par une frappe israélienne contre leur voiture dans le sud du Liban, ce lundi, selon un média d’État. L’homme avait perdu la vue lors de l’attaque aux bipeurs organisée par Israël contre des membres du Hezbollah, l’année dernière. L’armée israélienne a affirmé avoir tué Hassan Atwi, «un terroriste important de l’unité de défense aérienne du Hezbollah dans la région de Nabatiyé». En dépit du cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre 2024, l’Etat hébreu poursuit ses frappes contre le Liban, affirmant viser des combattants du groupe islamiste et ses infrastructures. 103 civils ont été tués depuis le début du cessez-le-feu, selon l’ONU.

Les autorités israéliennes ont annoncé ce lundi l’expulsion vers la Grèce et la Slovaquie de 171 militants issus de 19 pays, dont des Français et l’écologiste suédoise Greta Thunberg. Arrêtés la semaine dernière au large de la bande de Gaza, à bord de la flottille Global Sumud qui souhaitait «briser le blocus» imposé à l’enclave palestinienne, ils étaient détenus depuis dans des prisons israéliennes.

Alors que des représentants d’Israël, du Hamas et des différents médiateurs sont réunis au Caire ce lundi pour des négociations indirectes sur le plan de paix pour Gaza proposé par Donald Trump, les bombardements israéliens se poursuivent dans l’enclave. Au moins 19 Palestiniens ont été tués au cours des vingt-quatre dernières heures, selon les chiffres du ministère de la Santé à Gaza, jugés fiables par l’ONU. Au total, plus de 67 000 Gazaouis ont été tués par l’armée israélienne depuis deux ans.

Le Forum des familles d’otages, qui représente les proches de captifs israéliens retenus dans la bande de Gaza, a adressé ce lundi un «courrier urgent» au comité Nobel, par lequel il réclame que Donald Trump reçoive le prix Nobel de la paix. «Au cours de l’année écoulée, aucun dirigeant ni aucune organisation n’a autant contribué à la paix dans le monde que le président Trump», affirme dans sa lettre le collectif, qui salue notamment le plan pour Gaza proposé par le président lundi 29 septembre, aux côtés de Benyamin Nétanyahou. «Pour la première fois depuis des mois, nous avons bon espoir que notre cauchemar touche enfin à sa fin», écrivent les familles. Le prix Nobel de la paix sera décerné le 10 octobre.

Dans l’enclave assiégée et bombardée depuis bientôt deux ans, les habitants n’osent espérer un cessez-le-feu par peur d’être, une fois de plus, déçus. Pourtant, certains se prennent à rêver de lendemains en paix, d’un retour à une vie normale, sans bombes. Libé a recueilli leurs témoignages, ce week-end.

Le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré ce lundi qu’il était prêt à agir en tant «qu’intermédiaire humanitaire neutre» pour aider à ramener les otages israéliens et les détenus palestiniens dans leurs familles. «Nous sommes également prêts à acheminer de l’aide à Gaza et à la distribuer en toute sécurité aux civils qui en ont désespérément besoin», a ajouté la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, dans un communiqué, tout en précisant que «ces opérations sont extrêmement complexes et nécessitent une planification logistique et sécuritaire minutieuse».

Un «hommage» sera rendu mardi au ministère français des Affaires étrangères pour les Français tués le 7 octobre 2023 dans les attaques perpétrées par le groupe islamiste palestinien Hamas ou lors de leur captivité à Gaza, a annoncé lundi le chef de la diplomatie. «Une cérémonie sera organisée au Quai d’Orsay, en hommage des 51 Français qui sont morts le 7 Octobre ou en captivité, parce que nous le leur devons», a déclaré Jean-Noël Barrot sur France Inter. La France est avec les Etats-Unis, le pays qui hors Israël compte le plus grand nombre de victimes de ces attaques.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a salué lundi le plan de Donald Trump pour Gaza, alors que des représentants du Hamas et d’Israël doivent tenir des négociations indirectes en Egypte sur un échange d’otages et de prisonniers ainsi qu’un cessez-le-feu. «Je ne peux qu’exprimer mes éloges et ma gratitude au président américain Donald Trump pour son initiative visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza, a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la guerre israélo-arabe d’octobre 1973 (guerre du Kippour). Un cessez-le-feu, le retour des prisonniers et des détenus, la reconstruction de Gaza et le lancement d’un processus politique pacifique menant à l’établissement et à la reconnaissance de l’Etat palestinien signifient que nous sommes sur la bonne voie vers une paix et une stabilité durables.»

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a déclaré ce lundi que les tentatives en cours pour mettre fin à la guerre à Gaza étaient les plus prometteuses depuis son début il y a deux ans. «Pour la première fois en deux ans, il ne s’agit pas seulement d’un cessez-le-feu, mais d’une solution politique viable. Les acteurs israéliens, arabes et palestiniens échangent désormais leurs idées sur la manière dont les choses peuvent évoluer dans la bande de Gaza», a déclaré le ministre à la chaîne publique allemande ARD.

«Le Hamas est très soucieux de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre et entamer immédiatement le processus d’échange des prisonniers (otages contre détenus palestiniens)», a dit un responsable du mouvement islamiste sous couvert de l’anonymat. Son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, est arrivé dimanche soir en Egypte à la tête d’une délégation, a annoncé le mouvement islamiste palestinien, précisant que des discussions allaient débuter sur «les mécanismes d’un cessez-le-feu, le retrait des forces d’occupation et un échange de prisonniers». Les réunions prévues ce lundi seront les premières auxquelles il participe depuis qu’Israël l’a pris pour cible, ainsi que d’autres dirigeants du Hamas, lors de frappes sur Doha le mois dernier. La délégation israélienne doit, elle, partir pour Charm el-Cheikh ce lundi.

Près d’une semaine après avoir présenté un plan de paix pour le territoire palestinien, Donald Trump met la pression sur les pourparlers. Le président américain a appelé les négociateurs d’Israël et du Hamas à «avancer rapidement» lors des pourparlers prévus à partir de ce lundi en Egypte pour mettre fin à la guerre à Gaza, jugeant «très positives» les discussions engagées avec le mouvement islamiste palestinien. «Des discussions très positives ont eu lieu ce week-end avec le Hamas et des pays du monde entier (arabes, musulmans et autres) afin de libérer les otages, mettre fin à la guerre à Gaza, mais, surtout, enfin instaurer la PAIX tant attendue au Moyen-Orient», a déclaré le président américain dimanche soir sur son réseau, Truth Social, ajoutant au sujet des pourparlers de ce lundi : «On m’a dit que la première phase devrait être achevée cette semaine, et je demande à tout le monde d’AVANCER RAPIDEMENT.»

Des émissaires d’Israël et du Hamas sont en Egypte ce lundi afin de finaliser la première phase de l’accord de paix proposé par Donald Trump, presque deux ans jour pour jour après l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. Libé fait le point sur cette nouvelle étape des pourparlers.

«Il n’y a pas de cessez-le-feu, mais un changement dans la situation opérationnelle : le niveau politique utilise les moyens et les succès que vous avez obtenus sur le terrain pour les traduire en gains diplomatiques. Si cet effort échoue, nous reprendrons le combat», a mis en garde dimanche le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir lors d’une visite aux troupes dans la bande de Gaza.