En résumé :
- De nouvelles frappes israéliennes ont visé ce vendredi matin la banlieue sud de Beyrouth, provoquant un nuage de fumée grise au-dessus de la capitale libanaise. Jeudi, au moins douze nouvelles personnes, dont huit secouristes, ont été tuées lors d’un raid israélien contre un centre de la défense civile libanaise près de la ville de Baalbek, dans l’est du pays.
- L’armée israélienne a accusé jeudi l’ONG Human Rights Watch de «déformations flagrantes», après que celle-ci a affirmé que le déplacement forcé à répétition des Palestiniens à Gaza constituait un «crime contre l’humanité».
- Vendredi après-midi, le ministère des Armées français a annoncé la mort d’une militaire française engagée au Liban lors d’un «accident de la route».
Une nouvelle porte pour un cessez-le-feu. Le Liban étudie une proposition américaine de cessez-le-feu, ont indiqué vendredi à l’AFP deux responsables gouvernementaux libanais, près de deux mois après le début de la guerre entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Un haut responsable libanais a indiqué à l’AFP que l’ambassadrice américaine à Beyrouth Lisa Johnson avait présenté au Premier ministre et au chef du Parlement un plan en 13 points. En cas d’accord sur cette «proposition américaine», «il y aura un cessez-le-feu de 60 jours», a précisé ce responsable, soulignant qu’Israël n’y avait pas encore apporté de réponse.
Une militaire française de la Finul est morte lors d’un accident de la route au Liban. La maréchal des logis (un grade de sous-officier de la gendarmerie) Fany Claudin, membre du 121e régiment du train, «a perdu la vie [ce vendredi 15 novembre] lors d’une mission d’escorte de convoi au Liban», a fait savoir le ministère des Armées français dans un communiqué. La militaire, déployée au sein de la force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), a été «mortellement blessée lors d’un accident de la route survenu durant une mission opérationnelle d’escorte de convoi logistique» dans le sud du pays. Selon le communiqué de l’état-major des armées français, qui ne donne pas plus de détails sur les circonstances de l’accident, «l’équipe médicale n’a pu que constater» son décès malgré «une prise en charge rapide».
Grande tristesse à l'annonce du décès accidentel de la maréchal des logis Fany Claudin lors d’un accident de la route survenu durant une mission opérationnelle d’escorte de convoi au Liban.
— Chef d'état-major des armées (@CEMA_FR) November 15, 2024
Engagée au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dans le cadre de… pic.twitter.com/NIGEIO8sit
Après la démolition d’un centre culturel à Jérusalem-Est, Paris demande des «comptes». Paris a demandé «des comptes aux autorités israéliennes» sur la démolition du centre de l’Association al-Bustan financé par la France dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, a annoncé ce vendredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Cette démolition «s’inscrit dans le cadre de la politique de colonisation israélienne qui est illégale au regard du droit international et menace la solution à deux Etats et le statut de Jérusalem», a réagi Christophe Lemoine, lors d’un point presse. Le quartier visé, al-Bustan (le jardin, en arabe), fait partie de Silwan, un faubourg de Jérusalem-Est, proche de la Vieille ville où sont concentrés plusieurs lieux saints chrétiens, juifs et musulmans, dans un secteur où la colonisation israélienne s’est intensifiée ces dernières années.
La Palestine se félicite du vote de l’ONU concernant son droit à l’autodétermination. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a publié une déclaration saluant l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution reconnaissant «le droit du peuple palestinien à l’autodétermination». Le ministère a souligné que 170 pays avaient voté en faveur de cette résolution, y compris des États «qui ont fait évoluer leur position pour soutenir ce droit fondamental». Seuls Israël, les États-Unis, l’Argentine, la Micronésie, l’Etat insulaire de Nauru et le Paraguay ont voté contre, tandis que neuf autres pays, dont Palau et Tonga, se sont abstenus. De son côté, le porte-parole d’Israël a qualifié le projet de «nature politique» et «d’exemple flagrant de deux poids, deux mesures à l’égard de son pays».
Dans le nord de Gaza, l’acheminement de l’aide humanitaire quasi impossible, selon un responsable de l’ONU. «De notre point de vue, tous les indicateurs de la réponse humanitaire vont dans la mauvaise direction» dans le nord de l’enclave, «où il est pratiquement impossible d’acheminer l’aide humanitaire», a déploré ce vendredi Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, lors d’un point presse à Genève. «L’accès [à l’aide] est au plus bas. Le chaos, la souffrance, le désespoir, la mort, la destruction, le déplacement sont à leur paroxysme», a-t-il ajouté. Les remarques de Jens Laerke vont à l’encontre de l’évaluation faite par les États-Unis cette semaine, selon laquelle Israël n’entraverait pas l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza.
Une nouvelle frappe israélienne sur Damas. L’agence de presse officielle syrienne Sana fait état ce vendredi en début d’après-midi d’un deuxième raid en deux jours sur Damas. «Une agression israélienne vise Mazzé», a précisé l’agence Sana, en allusion au quartier abritant ambassades, institutions sécuritaires et quartier général de l’ONU. La veille, des frappes meurtrières ont visé ce même quartier, ainsi que la localité de Qoudsaya dans la banlieue de la capitale syrienne.
Des ONG accusent l’armée israélienne de favoriser le pillage de l’aide humanitaire. Ce vendredi, 29 ONG dénoncent l’inaction d’Israël face aux pillages dans la bande de Gaza. «Le pillage est un problème récurrent, conséquence du ciblage par Israël des forces de police restantes à Gaza, de la pénurie de biens essentiels, du manque de routes et de la fermeture de la plupart des points de passage, et du désespoir de la population qui en résulte dans ces conditions désastreuses», pointent ces ONG, dont Médecins du monde, Oxfam ou encore le Norwegian refugee council (NRC). L’armée israélienne «échoue» en outre à «empêcher le pillage des camions d’aide et les gangs armés à extorquer aux organisations humanitaires de l’argent pour leur protection», poursuivent les ONG, citant notamment un article du quotidien israélien de gauche Haaretz, paru lundi et titré : «L’armée israélienne permet aux gangs de Gaza de piller les camions d’aide et d’extorquer des frais de protection aux chauffeurs.» Dans leur rapport, les ONG affirment également que «dans certains cas», alors que des policiers palestiniens «tentaient de prendre des mesures contre les pilleurs, ils ont été attaqués par les troupes israéliennes».
Le Hamas appelle Donald Trump à «faire pression» sur Israël pour un accord de cessez-le-feu. Le Hamas est «prêt» à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et appelle Donald Trump à «faire pression» sur Israël pour qu’il mette fin à ses opérations militaires, a déclaré vendredi un haut responsable du mouvement islamiste palestinien. «Le Hamas est prêt à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au cas où une proposition de cessez-le-feu est présentée et à condition que [Israël] le respecte», a affirmé Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, en appelant «l’administration américaine et Trump à faire pression sur le gouvernement israélien pour arrêter l’agression» dans la bande de Gaza.
Le Jihad islamique diffuse une vidéo d’un otage retenu à Gaza. Le Jihad islamique a diffusé ce vendredi matin un nouvel extrait vidéo de l’otage israélien Sacha Trupanov, deux jours après la diffusion d’une première vidéo. Dans cet extrait, le jeune homme, identifié mercredi sur les images vidéo par ses proches, s’adresse au chef du parti ultra-orthodoxe, Shass Arié Dery, membre de la coalition gouvernementale, pour qu’il contribue à sa libération et celle des autres otages encore en captivité à Gaza.
Le chef de l’AIEA en déplacement en Iran. Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu ce vendredi sur deux importants sites nucléaires en Iran, au moment où Téhéran affirme vouloir lever «doutes et ambiguïtés» sur son programme controversé. Ce déplacement est perçu comme une des dernières chances pour la diplomatie avant le retour en janvier à la Maison Blanche de Donald Trump. Le président élu a été durant son premier mandat (2017-2021) l’artisan d’une politique dite de «pression maximale» à l’encontre de l’Iran et a rétabli de lourdes sanctions, que l’administration Biden a maintenues. Le texte prévoyait un allègement des sanctions internationales, en échange de garanties que l’Iran ne cherche pas à acquérir l’arme atomique. Téhéran conteste avoir de telles ambitions sur le plan militaire et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.
Analyse
«Violente frappe» contre le secteur de Bourj al-Barajneh, en banlieue de Beyrouth. L’agence nationale d’information libanaise a fait état ce vendredi matin d’une «violente frappe» menée avec deux roquettes tirées par l’aviation israélienne sur le secteur de Bourj al-Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth. Après l’appel à évacuer de l’armée israélienne, des coups de feu ont été entendus pour avertir la population et inciter les habitants à partir, de nombreuses personnes quittant effectivement le secteur,
France-Israël, un match nul au bout d’une soirée cadenassée. Dans un Stade de France sous haute surveillance policière, plus encore après les événements survenus la semaine précédente à Amsterdam, la France et Israël se sont quittées sur un score de 0-0, à l’image d’une soirée qu’aucun incident n’a perturbé : morose et désertée. Lire notre reportage.
Elon Musk a rencontré l’ambassadeur d’Iran. Homme le plus riche du monde, et désormais relais diplomatique du président américain. Tout juste nommé ministre de l’efficacité gouvernementale dans le futur gouvernement de Donald Trump, Elon Musk a rencontré lundi l’ambassadeur d’Iran aux Etats-Unis pour évoquer la manière de désamorcer les tensions entre Washington et Téhéran, selon des sources iraniennes citées par le New York Times. L’entretien a duré plus d’une heure et s’est déroulé de façon «positive», ont expliqué ces sources. La semaine dernière, au lendemain de la victoire électorale de Donald Trump, le milliardaire avait déjà assisté à la réunion téléphonique entre le républicain et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
La banlieue sud de Beyrouth à nouveau bombardée. De nouvelles frappes israéliennes ont visé ce vendredi matin la banlieue sud de Beyrouth, provoquant un nuage de fumée grise au-dessus de la capitale libanaise. L’agence nationale d’information libanaise Ani a fait état de deux frappes menées par «un drone israélien» sur le quartier de Ghobeiry, avant une «troisième frappe très violente» conduite par l’aviation israélienne qui a détruit un bâtiment près de la municipalité du quartier. Plus tôt, Avichay Adraee, porte-parole en langue arabe de l’armée israélienne, avait appelé les habitants de Ghobeiry à quitter le secteur, assurant qu’ils se trouvaient «près d’installations et d’intérêts affiliés au Hezbollah». La banlieue sud, un des fiefs du mouvement pro-iranien Hezbollah visé depuis plusieurs semaines par l’armée israélienne, a été largement vidée de ses habitants, même si parfois, en journée, certains reviennent inspecter leurs maisons ou leurs commerces.