En résumé :
- Le cabinet de sécurité israélien s’est réuni ce mardi 26 novembre pour se prononcer sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais. Les Etats-Unis affirment qu’un accord est «proche».
- En parallèle, Tsahal a pilonné la banlieue sud de Beyrouth ce mardi, un porte-parole des forces de défense israéliennes ayant déclaré que l’armée de l’air menait «une attaque généralisée» contre des cibles du Hezbollah dans cette zone. Au moins 10 frappes simultanées ont été menées.
- Sur l’autre front de la guerre, la Jordanie a largué de l’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza pour la première fois en cinq mois, afin de soulager la situation humanitaire désastreuse dans l’enclave. De fortes pluies, dans la nuit de lundi à mardi, ont inondé les tentes de fortune des Palestiniens déplacés et détruits leurs abris, tandis que l’armée israélienne continue de bombarder le territoire.
L’ONU salue l’accord de cessez-le-feu. «Cet accord crucial marque le point de départ d’un processus critique» pour assurer la sécurité des civils des deux côtés de la Ligne bleue, ligne de démarcation entre le Liban et Israël, et «un travail considérable se profile pour assurer que l’accord perdure», a déclaré Jeanine Hennis-Plasschaert, représentante de l’O dans un communiqué.
Des tirs vers Israël. Après l’annonce de cessez-le-feu, et alors que celui-ci doit entrer en vigueur à 4 heures heure locale, le Hezbollah a annoncé des tirs vers le nord d’Israël. Un peu plus tôt, des frappes israéliennes avaient été constatées par l’agence syrienne Sana sur la frontière entre le Liban et la Syrie.
Biden affirme que les Etats-Unis vont mener un nouvel «effort» pour un accord sur Gaza. Le président américain, qui a pris la parole ce mardi soir pour annoncer officiellement l’acceptation par Israël et le Liban du cessez-le-feu, a affirmé que les Etats-Unis allaient mener un nouvel «effort» avec la Turquie et le Qatar pour «parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir». «Les habitants de Gaza ont vécu l’enfer» et ils «méritent que les combats s’arrêtent», a ajouté le président américain, cité par Reuters. Maintenant, a-t-il dit, «le Hamas a le choix» et «doit libérer les otages».
Le cabinet de sécurité israélien approuve l’accord de cessez-le-feu. Le cabinet de sécurité israélien a approuvé mardi l’accord de cessez-le-feu au Liban, où Israël combat le Hezbollah, a indiqué le bureau de Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre israélien s’est entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden et l’a remercié «pour son implication» afin de conclure cet accord, ont précisé ses services.
Biden annonce le cessez-le-feu pour 4 heures du matin. Contrairement à ce qui avait été précédemment annoncé par Nétanyahou, qui avançait l’horaire de 10 heures, le président américain a affirmé ce mardi soir dans une prise de parole que le cessez-le-feu entrerait en vigueur à 4 heures du matin heure locale, alors que les frappes qui se poursuivaient entre Israël et le Hezbollah laissaient craindre une dure nuit.
Joe Biden et Emmanuel Macron signent un communiqué commun pour se féliciter du cessez-le-feu. Les président américain et français ont réagi ce mardi soir à l’annonce faite par Nétanyahou d’un accord de cessez-le-feu au Liban, «après de nombreuses semaines marquées par une intense mobilisation diplomatique». «L’annonce faite ce jour verra la fin des combats au Liban et protégera Israël de la menace que représentent le Hezbollah et les autres organisations terroristes opérant depuis le Liban. Elle créera les conditions nécessaires au rétablissement durable du calme et permettra le retour en toute sécurité dans leurs foyers des habitants des deux côtés de la Ligne bleue», ont-ils affirmé, ajoutant que les Etats-Unis et la France veilleront «à ce que cet arrangement soit mis en œuvre dans son intégralité et appliqué».
Israël fait état de tirs de projectiles depuis le Liban après la déclaration de Nétanyahou. L’armée israélienne a fait état de tirs de projectiles visant le territoire national en provenance du Liban ce mardi soir après une déclaration télévisée de Benjamin Nétanyahou laissant entrevoir une trêve. Alors que de multiples sirènes d’alerte anti-aérienne retentissaient dans le nord et le centre du pays, l’armée a dit avoir intercepté trois projectiles tirés du Liban, où elle combat le mouvement islamiste Hezbollah.
L’armée israélienne affirme avoir ciblé neuf «cibles terroristes» au Liban. L’armée israélienne a annoncé ce mardi soir sur Twitter avoir ciblé au Liban neuf «cibles terroristes», liées à la gestion financière et aux systèmes du Hezbollah dans les régions de Beyrouth, Sidon, Tyr et Bekaa, dans la lignée de frappes précédentes. Parmi les bâtiments ciblés : un entrepôt, des succursales d’Al-Qard Al-Hassan (la banque du Hezbollah) et le bureau de change Al-Insaf, qui était selon Tsahal «utilisé pour financer les activités militaires du Hezbollah».
Pendant ce temps, les frappes israéliennes sur le Liban continuent. Après avoir confirmé une frappe dans le quartier central de Beyrouth Hamra juste après l’annonce du cessez-le-feu, l’Agence nationale d’information libanaise a rapporté une autre frappe israélienne sur «le bâtiment d’al-Qard al-Hassan», la banque du Hezbollah, dans le quartier de Zokak el-Blat. Le ministère de la Santé a par ailleurs publié un nouveau bilan d’une frappe sur Hadath, dans la banlieue sud de Beyrouth, qui a fait un mort et cinq blessés plus tôt dans la journée.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale s’oppose publiquement à l’accord. Allié d’extrême droite de Benyamin Nétanyahou, Itamar Ben Gvir a déclaré ce mardi soir son opposition à l’accord de cessez-le-feu approuvé par le Premier ministre israélien. «Cet accord, a affirmé le ministre israélien de la Sécurité nationale dans un tweet, ne répond pas à l’objectif de la guerre : ramener chez eux les habitants du nord en toute sécurité.» Lundi déjà, il jugeait qu’un cessez-le-feu serait une «grosse erreur».
«L’Orient-le Jour» révèle les 13 points de l’accord de cessez-le-feu. Le journal libanais a obtenu le texte complet de l’accord pour un cessez-le-feu entre Israël et le Liban, a-t-il révélé ce mardi soir. Les 13 points d’accord sont les suivants :
- Le Hezbollah et toutes les autres organisations armées présentes sur le territoire libanais s’abstiendront de mener toute action offensive contre Israël.
- En contrepartie, Israël ne mènera aucune action militaire offensive contre des cibles au Liban, que ce soit sur terre, dans les airs ou en mer.
- Israël et le Liban reconnaissent l’importance de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
- Ces engagements n’ôtent pas à Israël et au Liban leur droit inhérent à la légitime défense.
- Les forces de sécurité et l’armée libanaise seront les seules entités autorisées à porter des armes ou à déployer des troupes dans le sud du Liban.
- La vente, la fourniture ou la production d’armes et de matériel connexe au Liban seront supervisées par le gouvernement libanais.
- Toutes les installations non autorisées liées à la production d’armes et de matériel connexe seront démantelées.
- Toutes les infrastructures et positions militaires non conformes à ces engagements seront démantelées, et toutes les armes non autorisées seront confisquées.
- Un comité approuvé par Israël et le Liban sera créé pour superviser et aider à la mise en œuvre de ces engagements.
- Israël et le Liban rapporteront toute violation de ces engagements à ce comité et à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
- Le Liban déploiera les forces de sécurité officielles et l’armée le long de toutes les frontières des points de passage et de la ligne définie pour la zone sud, comme décrit dans le plan de déploiement.
- Israël se retirera progressivement de la zone du sud de la Ligne bleue dans un délai allant jusqu’à 60 jours.
- Les Etats-Unis renforceront les négociations indirectes entre Israël et le Liban pour parvenir à un tracé de la frontière terrestre reconnue internationalement.
Après l’annonce du cessez-le-feu, une frappe israélienne en plein centre de Beyrouth. Une frappe a visé ce mardi un bâtiment dans le quartier commerçant de Hamra dans le centre de Beyrouth, a constaté un journaliste de l’AFP, peu après l’annonce par Israël de l’adoption ce soir d’un cessez-le-feu au Liban. Le journaliste a vu de la fumée s’élever au-dessus d’un bâtiment dans ce quartier habituellement très animé, qui abrite notamment des immeubles résidentiels, restaurants, bureaux, magasins et l’Université américaine de Beyrouth. Une information confirmée par l’Agence nationale d’information, citée par le quotidien libanais l’Orient-le Jour.
Les frappes israéliennes sur le Liban ont tué 3823 personnes depuis un an. Le ministère libanais de la Santé a dévoilé ce mardi le bilan des frappes israéliennes sur le pays depuis octobre 2023 : elles ont fait 3823 morts et 15859 blessées. Rien que lundi 25 novembre, 55 personnes ont été tuées et 160 blessées dans des frappes israéliennes.
Le Premier ministre libanais demande la «mise en œuvre immédiate» du cessez-le-feu. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé ce mardi la communauté internationale à agir pour «une mise en œuvre immédiate d’un cessez-le-feu» peu après l’annonce par Israël de l’adoption ce soir d’une trêve. «La communauté internationale est invitée à agir rapidement pour mettre fin à cette agression», a-t-il écrit dans un communiqué.
Les familles des otages israéliens désapprouvent le cessez-le-feu en l’état. «Nous exhortons à ce que tout accord de cessez-le-feu inclue une demande explicite de libération des otages», ont écrit les familles des otages dans un communiqué partagé après l’annonce de Benyamin Nétanyahou à la télévision ce mardi. «Nous ne pouvons et ne devons pas traiter les deux fronts [à Gaza et au Liban] comme des sujets séparés», ont-elles ajouté. Elles craignent qu’un accord ne mentionnant pas explicitement leur retour signifie l’abandon «d’un levier diplomatique et sécuritaire crucial».
Benyamin Nétanyahou : «Si le Hezbollah rompt l’accord, nous l’attaquerons». S’il a donné son accord pour un cessez-le-feu au Liban, le Premier ministre israélien a aussi affirmé que «si le Hezbollah se réarme, rompt l’accord», le groupe serait à nouveau sous le feu des attaques.
«Nous focaliser sur la menace iranienne» : Nétanyahou donne les raisons de son approbation du cessez-le-feu. Pourquoi une trêve au Liban ? Lors de sa prise de parole, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a évoqué trois raisons. «Il nous faut nous focaliser sur la menace iranienne», «permettre aux troupes de se reposer» et «isoler le Hamas», a-t-il affirmé ce mardi à la télévision israélienne.
Nétanyahou va proposer au cabinet de sécurité israélien d’autoriser un cessez-le-feu au Liban. «Je proposerai au cabinet de sécurité israélien ce soir d’autoriser un cessez-le-feu au Liban» à 10 heures du matin heure locale, a affirmé ce mardi Benyamin Nétanyahou lors de sa prise de parole à la télévision israélienne. Le cabinet de sécurité israélien aurait approuvé un peu plus tôt un accord de cessez-le-feu avec le Liban, selon la chaîne de télé Channel 12, citée par Reuters.
Le cessez-le-feu au Liban dans sa «phase finale», selon la diplomatie américaine. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a estimé ce mardi soir que les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu au Liban étaient dans «la phase finale». Il a également jugé qu’une telle trêve aidera à mettre fin à la deuxième guerre en cours à Gaza entre le Hamas et Israël. «Nous n’y sommes pas encore, mais je crois que nous sommes dans la phase finale», a-t-il affirmé lors d’une conférence presse à l’issue d’une réunion avec ses homologues du G7 près de Rome.
L’Italie estime que le fonctionnement du mandat d’arrêt contre Nétanyahou n’est pas clair. L’Italie a déclaré ce mardi qu’elle était prête à respecter ses obligations concernant les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale à l’encontre des dirigeants israéliens, mais qu’il fallait clarifier la manière dont cela fonctionnerait dans le cas du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a précisé qu’il n’était pas clair si les hauts fonctionnaires bénéficiaient de l’immunité contre les poursuites judiciaires. Il a également ajouté qu’il «existe de nombreux doutes juridiques et la faisabilité me semble très théorique, car M. Nétanyahou ne se rendra jamais dans un pays où il peut être arrêté».