Neuf morts dans les frappes de lundi. Au moins neuf personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur deux villages du sud du Liban lundi soir, a annoncé le ministère de la Santé, les attaques les plus meurtrières depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël la semaine dernière.

«Une frappe de l’ennemi israélien sur le village de Haris a tué cinq personnes et en a blessé deux, selon un premier bilan», a déclaré le ministère dans un communiqué, ajoutant qu’une autre sur Tallousa «a tué quatre personnes et en a blessé une».

Le «jeu dangereux» d’Israël. Selon le média américain Axios, les Etats-Unis s’inquiètent, malgré les déclarations rassurantes de la Maison Blanche, de l’état de tensions entre le Liban et Israël. Si des «frappes sporadiques» étaient bien attendues, comme l’a dit le porte-parole John Kirby, avec une diminution forte du niveau de violence, des officiels américains interrogés par le média jugent qu’«Israël joue un jeu dangereux ces derniers jours» en frappant ainsi la moindre infrastructure du Hezbollah. Et craint qu’Israël ne se lance dans des opérations plus vastes dans les jours à venir.

Tsahal confirme les frappes sur le Liban. Selon l’armée israélienne, les frappes sur le Hezbollah concernent des dizaines de lanceurs de roquettes et des infrastructures utilisées par la milice au Liban, accusant par la même le pouvoir libanais de ne pas tout mettre en oeuvre pour «empêcher les activités hostiles du Hezbollah depuis le territoire libanais».

Les menaces de Trump applaudies par le président Herzog. Le message incendiaire du président élu a été reçu cinq sur cinq par le président israélien Isaac Herzog. «Merci et soyez bénis, président élu Trump. Nous prions tous pour le moment où nos frères et nos sœurs reviendront à la maison»

Les frappes israéliennes ciblent des localités proches de la frontière avec Israël. Selon l’Agence nationale d’information libanaise, les avions de Tsahal ont mené des frappes sur les environs de la ville de Jbaa, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, ainsi que dans la région de Deir al-Zahrani.

Donald Trump demande à ce que tous les otages à Gaza soient libérés avant son investiture. Le président élu des Etats-Unis s’est emparé de la question des otages israéliens à Gaza. Dans un long message publié sur son réseau Truth Social, Donald Trump a fustigé les «paroles» au Moyen Orient autour du sort des otages retenus dans l’enclave palestinienne. «Si les otages ne sont pas libérés avant le 20 janvier 2025, la date à laquelle je prends fièrement mes fonctions de Président des Etats-Unis, il y aura tout l’enfer à payer au Moyen Orient pour les responsables qui ont perpétré ces atrocités contre l’Humanité», a averti le milliardaire de 78 ans. «Les responsables seront frappés plus durement que quiconque dans la longue et riche histoire des Etats-Unis», prévient-il.

Pour Washington, le cessez-le-feu «tient». Le cessez-le-feu est-il toujours de mise au Liban, alors que les frappes reprennent côté israélien et les tirs de projectile, côté Hezbollah ? Pour les Etats-Unis, la réponse est oui. «Le cessez-le-feu tient», a ainsi affirmé devant la presse Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat américain. «Quand nous recevons des informations de violations potentielles, nous avons un mécanisme mis en place avec le gouvernement français pour les examiner, déterminer si ce sont de réelles violations et se rapprocher des parties pour s’assurer qu’elles ne se répètent pas.»

Israël accusé d’avoir violé le cessez-le-feu à 54 reprises. Plus tôt dans la journée, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah, avait accusé Israël de «violation flagrante» du cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien à «au moins 54 reprises» depuis le 27 novembre. Il avait appelé le comité chargé de superviser la trêve, qui comprend les Etats-Unis et la France, «à entamer urgemment son action et contraindre Israël à arrêter ses violations et se retirer» du territoire libanais. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a insisté lundi auprès de son homologue israélien Gideon Saar sur «la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu au Liban».

Tsahal vise des «cibles terroristes». L’armée israélienne a annoncé lundi soir mener des frappes sur des «cibles terroristes» au Liban, après une attaque du Hezbollah vers une zone contestée aux confins du Liban et du Golan syrien annexé par Israël.

«L’armée israélienne mène en ce moment des frappes contre des cibles terroristes au Liban», a dit l’armée dans un bref communiqué, les autorités israéliennes ayant prévenu auparavant qu’il y aurait une riposte aux tirs du Hezbollah. Le matin même, l’organisation chiite avait revendiqué ses premiers tirs sur une position militaire israélienne, située sur «les collines occupées de Kfar Chouba», une zone frontalière occupée par Israël et revendiquée par le Liban. Deux projectiles ont été interceptés, sans faire de blessés.