En résumé :
- Dans sa première réaction depuis l’attaque israélienne sur son sol survenue dans la nuit de vendredi à samedi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a estimé ce dimanche qu’il ne fallait «ni exagérer ni minimiser» cette opération, en dénonçant toutefois «un mauvais calcul» de la part de l’Etat hébreu.
- Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré ce dimanche que l’attaque «précise et puissante» contre l’Iran a «atteint tous ses objectifs». L’armée israélienne avait dit avoir ciblé des fabriques de missiles et systèmes de défense aérienne. L’Iran a déclaré que seuls des «systèmes radar» avaient été endommagés, faisant état de quatre militaires tués.
- La communauté internationale n’a eu de cesse d’appeler à la retenue. La Maison Blanche a «exhorté l’Iran à cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade». La France a appelé pour sa part les belligérants «à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver le contexte d’extrême tension dans la région».
- En parallèle, Israël a bombardé sans relâche ce dimanche les fiefs du Hezbollah au Liban et les combattants du Hamas dans la bande de Gaza. Dans la soirée, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, a proposé un cessez-le-feu de deux jours dans l’enclave palestinienne, pour permettre un échange de quatre otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, en vue d’un «cessez-le-feu complet».
L’Iran, au courant de l’attaque israélienne ? Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé ce dimanche avoir «reçu des indications» avant les frappes aériennes israéliennes ayant visé la veille des installations militaires en Iran. «Nous avons reçu des indications depuis la soirée sur la possibilité d’une attaque cette nuit-là», a-t-il déclaré à la presse, sans préciser la nature de ces indications.
Le Royaume-Uni s’est entretenu avec l’Iran et Israël pour éviter une escalade du conflit. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, s’est entretenu par téléphone avec ses homologues iranien et israélien ce dimanche. «Le Royaume-Uni continue de faire pression pour une désescalade et la fin des conflits au Liban et à Gaza», a-t-il déclaré, ajoutant qu’une «guerre régionale serait catastrophique et n’est dans l’intérêt de personne».
L’Iran affirme ne pas chercher la guerre et promet une «réponse appropriée» aux frappes israéliennes. Le président iranien Massoud Pezeshkian a livré une réponse ambivalente ce dimanche après-midi aux frappes israéliennes de la veille sur des sites militaires iraniens. «Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous défendrons les droits de notre nation et de notre pays», a-t-il déclaré lors d’un Conseil des ministres. Avant d’ajouter : «Nous donnerons une réponse appropriée à l’agression du régime sioniste».
L’Egypte propose deux jours de cessez-le-feu à Gaza. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, a déclaré ce dimanche lors d’une conférence de presse au Caire, proposer un cessez-le-feu de deux jours dans l’enclave palestinienne. L’objectif est de permettre un échange de quatre otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. Le chef d’Etat - dont le pays est l’un des médiateurs dans la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza - souhaite ainsi engager «sous dix jours des négociations» en vue d’un «cessez-le-feu complet et de l’entrée de l’aide humanitaire» dans l’enclave assiégée, a-t-il déclaré au Caire.
L’Iran se réserve le droit de répondre à l’attaque israélienne. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré ce dimanche dans une lettre à Antonio Guterres se réserver le droit de répondre à l’«agression criminelle» d’Israël. Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Etat hébreu a admis (pour la toute première fois) avoir mené des «frappes de précisions» sur des cibles militaires iraniennes, dont des sites de fabrication de missiles. Réclamé par l’Iran, le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir en urgence ce lundi.
La CIA et le Mossad au Qatar pour un cessez-le-feu à court terme. Les services de renseignement américain et israélien vont rencontrer, ce dimanche, le Premier ministre qatari, à Doha, capitale de l’émirat, selon un responsable informé des négociations à Reuters. L’objectif est d’évoquer une reprise des discussions sur un cessez-le-feu à court terme (un arrêt des combats de moins d’un mois) pour permettre la libération de certains otages détenus par le Hamas en échange de la libération par Israël de prisonniers palestiniens, a ajouté le responsable. Il n’a pas été précisé si des responsables égyptiens participaient également aux négociations ce dimanche. Une semaine de trêve en novembre 2023 avait permis le retour de 105 otages israéliens, mais les autres négociations ont depuis échoué.
Le secrétaire général des Nations unies se dit «choqué par le nombre atroce de morts» à Gaza. D’après le porte-parole des Nations unies, Antonio Guterres s’est dit, ce dimanche, «choqué par le nombre atroce de morts, de blessés et de destruction dans le nord» de la bande de Gaza, où l’armée israélienne poursuit ses opérations. «La détresse des civils palestiniens pris au piège dans le nord de la bande de Gaza est insupportable», a-t-il dénoncé dans un communiqué, décrivant des «civils piégés sous les décombres, des malades et des blessés privés de soins de santé vitaux, et des familles manquant de nourriture et d’abris».
Cette déclaration intervient alors que les frappes israéliennes continuent de faire de nombreux morts : au moins 45 Gazaouis, la majorité dans le nord de l’enclave palestinienne, ont été tués ce jour, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas. Des chiffres corroborés par Tsahal, qui affirme avoir tué plus de 40 «militants», démantelé des infrastructures et localisé de grandes quantités d’équipements militaires dans la région de Jabalia. Parmi eux, des familles palestiniennes déplacées dans le camp de Shati, touchées par une frappe aérienne israélienne sur une école. Neuf personnes sont mortes, dont trois journalistes locaux, affirme le Hamas.
Au moins deux morts dans une frappe sur Saïda. La grande ville du sud du Liban, jusqu’ici relativement épargnée par les violences, a été la cible d’une frappe israélienne ce dimanche. Le ministère de la Santé dresse un premier bilan d’au moins deux personnes tuées et 11 blessées. Selon un correspondant de l’AFP sur place, un immeuble de trois étages a été touché et le dernier étage a été entièrement détruit, alors que des dizaines de commerces voisins ont été endommagées.
L’armée israélienne poursuit ses frappes sur le Sud-Liban et Beyrouth. Tsahal a lancé ce dimanche un nouvel appel à évacuer aux habitants de villages dans le sud du Liban avant des opérations militaires contre le mouvement islamiste Hezbollah dans la zone. «Pour votre sécurité et celle de votre famille, vous devez évacuer immédiatement vos maisons», a écrit sur le réseau social X le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee. Plus tôt dans la matinée, l’agence de presse libanaise avait fait état de raids israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth et près de Tyr dans le sud du pays. L’armée israélienne a affirmé avoir mené des frappes «ciblées» contre des installations de fabrication d’armes et un site de stockage d’armes dans la banlieue sud. Elle a ajouté avoir «éliminé 70 terroristes du Hezbollah et frappé plus de 120 cibles» du mouvement ces dernières 24 heures dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël. Tsahal a aussi annoncé dimanche que quatre soldats la veille dans le sud du Liban, portant à 36 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre au Liban le 30 septembre.
Le Hezbollah affirme avoir bombardé une base militaire dans le nord d’Israël. La milice libanaise soutenue par l’Iran a annoncé ce dimanche en fin de matinée avoir bombardé une base militaire proche d’Haïfa, ville du nord d’Israël, qui poursuit ses frappes contre le Hezbollah au Liban. Dans un communiqué, le mouvement chiite précise avoir «lancé une salve de roquettes» contre «la base de Zvulun pour les industries militaires», au nord d’Haïfa. La milice libanaise multiplie depuis plusieurs jours les tirs contre des bases militaires situées dans le nord de l’Etat hébreu et jusqu’à Tel-Aviv.
Interview
Le ministre israélien de la Défense inquiet pour le retour des otages. Il faudra faire «des concessions douloureuses» pour libérer les otages retenus en captivité dans la bande de Gaza après plus d’un an de guerre contre le Hamas palestinien, a affirmé ce dimanche le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. «Tous les objectifs ne peuvent être atteints uniquement par des opérations militaires […] ; pour remplir notre devoir moral de ramener nos otages à la maison, nous allons devoir faire des concessions douloureuses», a dit le ministre lors d’une cérémonie officielle pour le premier anniversaire hébraïque du 7 octobre 2023, jour de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre en cours à Gaza.
Benyamin Nétanyahou se dit satisfait de l’opération israélienne. L’attaque aérienne nocturne menée contre des cibles militaires en Iran était «précise et puissante» et a «atteint tous ses objectifs», a affirmé ce dimanche le Premier ministre israélien, dans une première déclaration publique sur les frappes, lors d’une cérémonie pour le premier anniversaire hébraïque de l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023. «L’Iran a attaqué Israël avec des centaines de missiles balistiques et cette attaque a échoué», a-t-il rappelé en référence à l’attaque de missiles iraniens le 1er octobre, pour la plupart interceptés par la défense antimissile israélienne. «Nous avions alors promis que nous réagirions avec force, et samedi à l’aube, nous avons tenu notre promesse. L’armée de l’air a attaqué en Iran et frappé les capacités de défense de l’Iran et de fabrication des missiles nous visant», a ajouté Benyamin Nétanyahou.
Le guide suprême iranien s’exprime pour la première fois depuis l’attaque. L’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé ce dimanche matin qu’il ne fallait «ni exagérer ni minimiser» les frappes menées par Israël dans la nuit de vendredi à samedi contre des sites militaires en Iran. Dans une publication sur le réseau social X (ex-Twitter), le dirigeant iranien a aussi dénoncé «un mauvais calcul» de la part d’Israël, dans sa première réaction à l’opération menée par l’armée de l’Etat hébreu.