En résumé :
- Des milliers de manifestants se sont rendus dans les rues de Tel Aviv pour contester le limogeage du ministre de la Défense Yoav Gallant, mardi 5 novembre. de Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé ce mardi 5 novembre au soir se séparer de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, justifiant la décision par les «trop grands écarts entre lui et son ministre sur la conduite des guerres» à Gaza et au Liban.
- Washington a commenté le départ de Gallant par l’intermédiaire d’un communiqué du Département d’Etat : «Le ministre Gallant a été un partenaire important sur tous les sujets liés à la défense d’Israël. En tant que partenaires proches, nous continuerons à travailler en collaboration avec le prochain ministre de la Défense israélien»
- Alors que la tactique de Nétanyahou paraît plus que jamais dédiée à se maintenir au pouvoir coûte que coûte, les oppositions au Premier ministre (gauche extrême droite, centre-droit et centre-gauche) vont tenir une conférence de presse commune ce mercredi matin, annonce Ynet.
- Au moins 20 personnes sont mortes, dans une frappe israélienne sur le sud de Beyrouth, dans le quartier de Barja, mardi soir, portant à 1 995 le nombre de morts depuis l’intensification des offensives israéliennes dans le pays.
- Retrouvez ici l’essentiel des informations de la journée de mardi sur la guerre au Proche-Orient.
Environ 230 personnes évacuées de Gaza pour raisons médicales. L’organe israélien supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés (Cogat) et l’OMS ont annoncé l’évacuation d’environ 230 malades et de leurs proches de la bande de Gaza vers les Emirats arabes unis et la Roumanie. Les patients ont quitté Gaza en autocar par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud-est du territoire, et ont été transportés à l’aéroport de Ramon, près de la mer Rouge, précise le Cogat, un organisme dépendant du ministère israélien de la Défense. Ce transfert intervient en coopération avec les Emirats, l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Selon le Cogat, il s’agit du plus grand nombre de malades et de leurs familles, dont des enfants, à être autorisés à emprunter le point de passage de Kerem Shalom ces derniers mois. L’OMS indique que 84 patients seraient évacués vers les Emirats et six vers la Roumanie, estimant toutefois entre 12 000 et 14 000 le nombre de patients nécessitant une évacuation.
Le Hezbollah dit avoir tiré des drones sur une base militaire au sud de Tel-Aviv. Le Hezbollah déclare avoir lancé, ce mercredi, des drones contre une base israélienne au sud de Tel-Aviv, précisant qu’il s’agissait de la première fois qu’il prenait pour cible cette installation militaire. Dans un communiqué, le mouvement islamiste libanais a précisé avoir envoyé un «escadron de drones d’attaque contre la base de Bilu [relevant de la brigade de parachutistes de réserve], au sud de Tel-Aviv».
Une opposition unie contre Nétanyahou. Quatre chefs de l’opposition israélienne se sont rassemblés pour dénoncer la décision de Benyamin Nétanyahou de limoger son ministre de la Défense, Yoav Gallant. Les centristes Yair Lapid et Benny Gantz, l’ultranationaliste laïc Avigdor Lieberman et le travailliste Yair Golan, ont dit représenter «non seulement 52 députés, mais une majorité d’Israéliens», selon Benny Gantz. Ils ont accusé le Premier ministre d’avoir pris sa décision en se basant sur des calculs politiques, répétant leurs accusations de corruption morale à l’endroit du chef du Likoud. «Si cela semble un bon moment pour voter en faveur d’une exemption de service [pour les ultra-orthodoxes], il ne devrait pas y avoir de problème pour faire des élections», a affirmé Yair Lapid en faisant référence à une loi controversée mise en avant par le gouvernement. Cette démonstration d’unité est sans précédent depuis le début de la guerre, mais apparaîtra comme largement symbolique. Les Israéliens attendent de l’opposition qu’elle prenne les rênes d’une contestation qui enfle mais n’a aucun impact sur la politique du gouvernement. Yair Golan a bien appelé à une grève générale, de manière abstraite, mais ils n’ont pas fait d’autres propositions – et se sont tous insurgés contre les appels à l’insubordination de certains secteurs de la société israélienne. Sur le banc de l’opposition manquait un cinquième joueur d’importance : les partis représentant les électeurs arabes. Sans eux, la mathématique électorale ne donne aucune chance à l’opposition en cas d’élections qu’elle réclame à grand cris, mais qui ne devraient pas se matérialiser. Par Nicolas Rouger, notre correspondant à Tel-Aviv.
Plus de 2 600 morts depuis l’escalade avec Israël le 23 septembre. «Plus de 2 600 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre», date du début de la campagne de bombardements massifs au Liban, «en majorité des civils», a déclaré le ministre de la Santé Firass Abiad à l’AFP ce mercredi. Cela porte à 3 000 le nombre total de morts au Liban depuis le début du conflit en octobre 2023, selon lui.
Le Hezbollah dit avoir lancé des missiles et des drones sur une base navale israélienne près de Haïfa. Le Hezbollah libanais affirme ce mercredi soir avoir lancé des missiles et des drones explosifs sur une base navale près de la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël, quatrième attaque contre cette base en un mois. Dans un communiqué, le groupe pro-iranien a indiqué avoir mené une «attaque complexe» en visant «la base navale de Stella Maris au nord-ouest de Haïfa avec une salve de missiles et un escadron de drones».
A Gaza, fin de la campagne de vaccination contre la polio. La campagne de rappel de vaccination contre la polio s’est achevée dans la bande de Gaza, malgré la poursuite des combats entre l’armée israélienne et les mouvements armés palestiniens, ont annoncé mercredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Unicef. «Un total de 556 774 enfants de moins de dix ans [a] reçu une deuxième dose de vaccin contre la polio», précise l’OMS dans un communiqué commun. Pour l’agence onusienne, c’est un «résultat remarquable compte tenu des circonstances extrêmement difficiles» alors que des milliers d’enfants se trouvent dans des «zones inaccessibles» du nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne a lancé une offensive d’ampleur il y a un mois. Entre 7 000 et 10 000 enfants restent «vulnérables au virus de la polio» dans cette zone.
L’armée israélienne annonce avoir intercepté un projectile tiré depuis Gaza vers le sud d’Israël. L’armée israélienne a annoncé avoir intercepté un projectile tiré depuis Gaza vers le sud d’Israël ce mercredi soir. «Il y a peu de temps, l’armée de l’air a intercepté un projectile tiré depuis le centre de la bande de Gaza vers la zone de Kissoufim», une localité proche du territoire palestinien, dans le sud d’Israël, rapporte l’armée dans un communiqué.
L’Irak dit que son territoire ne servira pas à lancer des attaques. Les autorités irakiennes assurent que l’Irak ne sera pas utilisé pour lancer «des attaques» dans un contexte régional explosif au Moyen-Orient, où l’Iran menace de riposter aux dernières frappes menées par Israël sur son territoire. Le média américain Axios, s’appuyant sur une source du «renseignement israélien», avait récemment indiqué que des représailles iraniennes pouvaient partir du territoire irakien. «Les informations faisant état de l’utilisation du territoire irakien pour lancer des attaques ou des ripostes à des agressions ne sont que des prétextes mensongers», assure dans un communiqué le Conseil sécuritaire du gouvernement irakien. Leur but est de «justifier toute attaque contre l’Irak et sa souveraineté», accuse le communiqué.
Nétanyahou et Trump ont discuté de la «menace iranienne» par téléphone. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président élu américain Donald Trump ont discuté de la «menace iranienne» sur la sécurité d’Israël lors d’un échange téléphonique, a annoncé le bureau de Nétanyahou ce mercredi. «La conversation a été amicale et cordiale. Le Premier ministre a félicité M. Trump pour sa victoire électorale et les deux [dirigeants] ont convenu de coopérer pour la sécurité d’Israël. Ils ont aussi discuté de la menace iranienne», qui soutient le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais en guerre contre Israël.
L’Unrwa vit «son heure la plus sombre», dénonce son chef à l’ONU. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qu’Israël a décidé d’interdire, vit «son heure la plus sombre», alerte son chef devant l’Assemblée générale de l’ONU, appelant les Etats membres à la sauver. «Sans intervention des Etats membres, l’Unrwa va s’effondrer, plongeant des millions de Palestiniens dans le chaos», insiste Philippe Lazzarini, appelant les Etats membres de l’Assemblée, qui a créé l’Unrwa en 1949, à «empêcher la mise en œuvre de la loi contre l’Unrwa» votée par le parlement israélien.
Environ 120 projectiles tirés mercredi par le Hezbollah sur le territoire israélien. Environ 120 projectiles tirés mercredi par le Hezbollah depuis le Liban ont franchi la frontière vers le territoire israélien, a annoncé l’armée israélienne sans dire combien s’étaient abattus dans le pays ni combien avaient été interceptés. A 16h locales (15h, heure française), «environ 120 projectiles tirés par l’organisation terroriste Hezbollah ont traversé [la frontière] du Liban en Israël», indique l’armée dans un communiqué.
Frappe sur la banlieue sud de Beyrouth après l’ordre d’évacuation de l’armée israélienne. Une frappe a visé ce mercredi après-midi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais, peu après un ordre d’évacuation de l’armée israélienne, selon des images de l’AFPTV. Une épaisse colonne de fumée noire s’est élevée de cette zone. La frappe est intervenue peu après la diffusion d’un discours préenregistré du nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem.
L’armée israélienne appelle à évacuer des secteurs sud de Beyrouth. L’armée israélienne a lancé un nouvel appel aux habitants de la banlieue sud de Beyrouth pour qu’ils évacuent deux secteurs où elle va mener des frappes aériennes contre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah. «Vous êtes situés à proximité des installations et des intérêts du Hezbollah», écrit sur X le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, dans un message accompagné des plans des zones visées par les frappes.
Le Hezbollah dit avoir des dizaines de milliers de combattants «entraînés» à affronter Israël. «Nous avons des dizaines de milliers de combattants de la résistance entraînés qui peuvent affronter et tenir bon» face à Israël, assure le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, dans un discours télévisé marquant les 40 jours depuis que l’ancien chef du Hezbollah a été tué dans une frappe israélienne. «Aucun endroit dans l’entité israélienne n’est hors de portée de [nos] drones et de nos missiles », ajoute-t-il.
«Nous ne misons pas sur les élections américaines» pour négocier un cessez-le-feu, selon le chef du Hezbollah. Le chef du Hezbollah libanais affirme que son mouvement ne mise pas sur le résultat des élections américaines pour parvenir à un cessez-le-feu, après plus d’un mois de guerre ouverte avec Israël, allié des Etats-Unis. «Nous ne misons pas sur les élections américaines. Que Harris ou Trump gagne, cela n’a aucune valeur pour nous», assure déclaré Naïm Qassem, lors d’une allocution enregistrée avant l’annonce de la victoire du républicain Donald Trump.
Herzog félicite Trump. Le président israélien Isaac Herzog a félicité mercredi Donald Trump, qui a revendiqué la victoire à l’élection présidentielle américaine, souhaitant «renforcer le lien à toute épreuve» entre Israël et les Etats-Unis. «J’attends avec impatience de travailler avec vous pour renforcer le lien à toute épreuve entre nos peuples, pour construire un avenir de paix et de sécurité dans la région et pour défendre nos valeurs partagées», a-t-il écrit sur X à l’adresse de M. Trump.
L’Egypte favorable à cesser les livraisons d’armes à Israël. Malgré le traité de paix qui le lie à Israël, Le Caire s’est joint à l’appel de 52 pays exhortant l’ONU à cesser les livraisons d’armes à cette destination. Une inclusion, précise le ministère égyptien des Affaires étrangères, qui s’inscrit dans le cadre des «efforts internationaux visant à faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses violations continues du droit international et du droit international humanitaire». Cet appel a été lancé par la Turquie lundi 4 novembre, lors d’une conférence de presse du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan au sommet Turquie Afrique à Djibouti. Parmi les signataires se trouvent l’Arabie saoudite, le Brésil, l’Iran ou encore la Russie, qui s’alarment de l’utilisation des armes destinées à Israël et des conséquences de leur usage sur la population palestinienne, pilonnée depuis le 7 octobre. Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique.
Le Hamas accueille l’élection de Trump avec une moue. Sans préjugé apparent, le mouvement islamiste a soufflé le chaud et le froid en réaction à la victoire du républicain, affirmant que ses positions pour réagir à la victoire de Trump, affirmant que «sa position à l’égard de la nouvelle administration américaine dépend [ra] de ses positions et de son comportement pratique envers notre peuple palestinien, ses droits légitimes et sa juste cause». Le parti qui dirige la bande de Gaza, bombardée depuis le 7 octobre ne s’est ainsi pas privé de critiquer «l’administration américaine précédente» pour son soutien «de l’occupation et de l’agression». Dans son communiqué, le Hamas a exigé «la fin des préjugés aveugles en faveur de l’occupant sioniste et un travail sérieux pour mettre fin à la guerre de génocide d’agression contre le peuple palestinien […] et le peuple libanais frère».
Israliens et Palestiniens accueillent une probable victoire de Donald Trump au milieu du chaos politique. Israël s’est réveillé dans une incertitude politique aiguë ce mercredi. Le limogeage par Benyamin Netanyahou de son ministre de La Défense, Yoav Gallant, mardi soir, a poussé des milliers d’Israéliens dans la rue, et pourrait sortir l’opposition de la torpeur collective qui a qualifié sa conduite ces douze derniers mois. Les chaînes israéliennes, tout comme Al Jazeera, la plus regardée chez les Palestiniens, ont retransmis les élections américaines en direct. Le sentiment populaire devant l’annonce d’une victoire probable de Donald Trump semblait être l’angoisse, celle d’un possible chaos imprévisible après le retour du milliardaire à la Maison Blanche. Pour les Palestiniens, qui continuent à mourir par dizaines chaque jour à Gaza, il est difficile de se dire que le changement de leadership américain aura un effet direct sur leur condition nationale. Chez les politiciens israéliens, l’extrême droite, moteur du gouvernement, a rapidement fait part de sa joie. Les suprémacistes juifs Betzalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, ministres des Finances et de la Sécurité respectivement, ont tous les deux envoyé des emoticons de drapeaux israéliens et américains sur leurs réseaux, agrémentés d’un «God bless America» pour Smotrich et d’un simple «Yesssssss» pour son collègue, colon d’Hébron. Chez les commentateurs israéliens, les sourires étaient rares, mais certains se réjouissaient quand même de la possibilité d’une attitude plus dure de Washington vis-à-vis de Téhéran. «Au bout du compte, le nucléaire iranien est notre seul problème existentiel. Nous gérerons tout le reste», a ainsi écrit le journaliste Ben Caspit, biographe et critique virulent de Benyamin Nétanyahou. Nicolas Rouger.
Nétanyahou salue la victoire de Trump. Après la quasi confirmation du nouveau mandat de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, le Premier ministre s’est empressé de saluer la victoire de son allié. «Cher Donald et Melania Trump, félicitations pour ce plus grand come-back de l’histoire ! Votre retour historique à la Maison Blanche offre un nouveau départ à l’Amérique ainsi qu’un puissant engagement dans l’alliance entre Israël et l’Amérique. C’est une grande victoire ! En toute amitié, Bet Sara Netanyahu.»