En résumé :
- Le Hezbollah a annoncé ce samedi 12 octobre avoir tiré des «missiles» et des drones sur une base militaire israélienne près d’Haïfa, la grande ville du nord d’Israël.
- La France «ne tolérera pas» que l’armée israélienne vise à nouveau «délibérément» les Casques bleus, a prévenu le président français vendredi à Chypre après des tirs contre des membres de la Finul. Puis, une nouvelle fois, Emmanuel Macron a appelé «à cesser les exportations d’armes» utilisées à Gaza et au Liban. Cette position, déjà tenue la semaine dernière avait suscité l’ire de Benyamin Nétanyahou.
- Retrouvez les informations sur la guerre au Proche-Orient de la journée de vendredi ici.
Que se passe-t-il depuis une semaine à Jabalia ? Encerclée par l’armée israélienne, la ville du nord de l’enclave est le théâtre de bombardements et de combats d’une grande violence depuis plusieurs jours. De nombreux civils seraient pris au piège. Trente personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées, dans la seule journée de vendredi, à Jabalia, selon les autorités gazaouies. Dans cette ville du nord de Gaza, les combats et les bombardements n’ont pas cessé depuis le 6 octobre 2024. La ville, qui était déjà une des zones les plus détruites, est encerclée depuis plusieurs jours par les forces israéliennes. Tsahal avait ordonné dimanche l’évacuation de tout le nord de l’enclave, mais une grande partie des habitants sont encore sur place. Depuis six jours, de nombreuses images rapportent des violents bombardements, y compris sur un hôpital.
CheckNews
320 projectiles tirés par le Hezbollah depuis le début de Yom Kipour. L’armée israélienne a annoncé que le Hezbollah libanais avait tiré environ 320 projectiles depuis le Liban vers Israël durant Yom Kippour, jour le plus sacré du judaïsme, de vendredi soir au coucher du soleil samedi. «Pendant tout le weekend de Yom Kippour, environ 320 projectiles tirés par l’organisation terroriste Hezbollah ont traversé la frontière du Liban vers Israël», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Selon Al Jazeera, 8 personnes ont été tuées à Gaza dans une nouvelle série de frappes de l’armée israélienne. Une nouvelle vague de frappes aériennes a été menée par Tsahal sur une maison d’habitation dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, selon une information partagée par Al Jazeera. La chaîne cite des sources médicales qui indiquent que ce nouveau bilan qui porte à 30 le nombre de morts dans les attaques d’aujourd’hui survenues dans l’enclave palestinienne.
Selon le New York Times, Yahya Sinwar a tenté de convaincre le Hezbollah et l’Iran de se joindre à l’attaque du 7 octobre. Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, a tenté de convaincre le Hezbollah et l’Iran de se joindre à l’attaque du 7 octobre, selon un article du New York Times publié ce samedi. Il cite des procès-verbaux de dix réunions secrètes qui montrent que le Hamas a commencé à planifier l’attentat, surnommé «le grand projet», dès l’automne 2022, mais qu’il l’a retardé en raison des efforts déployés pour recruter le Hezbollah et l’Iran. Selon le rapport, un haut responsable du Hamas a rencontré un général iranien de haut rang au Liban en juillet 2023 pour demander l’aide de Téhéran dans l’attaque de sites sensibles en Israël pendant l’assaut. Le compte rendu note que l’Iran soutenait le plan, mais qu’il avait besoin de plus de temps pour s’y préparer.
Du carburant a finalement été livré à l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza. Après des jours d’avertissement face aux stocks qui s’amenuisaient, le carburant, énergie nécessaire pour faire fonctionner les équipements de sauvetage, est finalement arrivé à Gaza. Selon Fares Afana, qui dirige les services d’urgence dans le nord de la bande de Gaza, un camion-citerne est entré ce samedi dans le complexe hospitalier. Vendredi à CNN, le docteur Hussam Abu Saifiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan situé dans le nord de l’enclave, avait assuré que les patients risquaient de mourir si le gouvernement israélien continuait de s’opposer aux livraisons de carburant dans la zone, tout en précisant qu’il y avait eu «de nombreuses tentatives pour faire entrer du carburant, mais que l’armée israélienne l’avait empêché».
Les villages libanais de Maaysra et Barja ciblés par les raids de Tsahal. Le ministère de la Santé libanais a précisé que neuf personnes avaient été tuées ce samedi après-midi lors de raids menés par l’armée israélienne sur deux villages au nord et au sud de Beyrouth. Des zones situées hors des fiefs du Hezbollah pro-iranien. Une «frappe ennemie israélienne sur Maaysra», village chiite de la montagne à majorité chrétienne au nord de Beyrouth, a tué «cinq personnes et en a blessé 14 autres», a indiqué le ministère dans un communiqué. «Quatre personnes ont été tuées et 14 autres blessées» par ailleurs dans une «frappe ennemie israélienne» sur Barja, village sunnite situé dans la région du Chouf, au sud de la capitale.
Au Liban, les plus d’un million de déplacés entre accueil et méfiance. Fuyant le Sud-Liban et la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah et sous le feu quotidien de l’aviation israélienne depuis une quinzaine de jours, près de 1,2 million d’habitants, selon les chiffres officiels, se sont déversés dans le reste du pays. Ils se sont réfugiés où ils pouvaient, en fonction de leurs moyens et, parfois, de l’accueil pas toujours bienveillant de leurs compatriotes. Un exode massif en quelques jours «comme si toute la population du centre de Londres était déplacée», compare Maureen Philippon, du Norwegian Refugee Council (NRC) à Beyrouth, une ONG très impliquée dans l’action humanitaire au Liban ces dernières années. Ces déplacés sont visibles partout. Dans la capitale et à travers tout le pays. Ils se sont installés là où ils ont pu, là où on les accueille et surtout selon les moyens dont ils disposent. Le reportage de notre journaliste Hala Kodmani, envoyée spéciale à Beyrouth, est à lire ici.
Reportage
La Jordanie appelle à un embargo sur les armes à destination d’Israël. La Jordanie a appelé ce samedi les pays à imposer un embargo sur les armes à Israël afin de le contraindre à mettre fin à la guerre à Gaza et au Liban. Cet appel fait suite à ceux de la France et de l’Espagne. Le ministre jordanien des affaires étrangères, Ayman Safadi, a écrit sur son compte X qu’Israël «n’aurait pas été en mesure de lancer toutes ces agressions [...] s’il n’y avait pas eu l’impunité avec laquelle la communauté internationale continue de lui fournir, et les armes que de nombreux pays continuent de lui envoyer».
Israel will not stop its war crimes in Gaza, the West Bank & Lebanon unless Netanyahu and his radical extremist ministers are held accountable. They would not have been able to launch all these aggressions, including against UNFIL units, had it not been for the impunity with…
— Ayman Safadi (@AymanHsafadi) October 12, 2024
Le Liban fait état de neuf morts dans des raids israéliens sur deux villages. Plus tôt ce samedi, Tsahal avait enjoint les habitants de 23 villages du Sud Liban à évacuer leur domicile et les zones situées au nord de la rivière Awali, qui coule de l’ouest de la vallée de la Bekaa en direction de la Méditerranée. Un communiqué publié par les autorités libanaises annonce que neuf personnes ont été tuées lors de raids menés par les soldats israéliens. Selon le ministère de la Santé du Liban, au moins 2 255 personnes ont été tuées et 10 524 blessées au Liban depuis le début des frappes israéliennes.
L’Iran assure riposter à toute nouvelle attaque de l’Etat hébreu. Selon CNN, l’Iran a informé les États-Unis et certains pays du Moyen-Orient qu’il riposterait à toute nouvelle attaque d’Israël, «contrairement à certaines fausses nouvelles», a affirmé ce samedi à la chaîne américaine une source à Téhéran au fait des derniers échanges diplomatiques.
Les Brigades al-Qassam annoncent avoir frappé un char israélien à Jabalia. Dans un message publié sur Telegram, la branche armée du Hamas a annoncé avoir mené une attaque sur des positions israéliennes dans le centre de Jabalia au moyen d’obus de mortier. Les Brigades al-Qassam affirment avoir touché un char Merkava israélien à l’aide d’une roquette Yassin 105. Ces roquettes, développées par le Hamas depuis 2004, doivent leur nom au Cheikh Yassine, chef spirituel du mouvement tué par l’armée israélienne en mars 2004. Conçue comme une arme antichar, cette ogive est de plus en plus utilisée durant ce conflit en «charge tandem» pour mieux perforer les blindages.
En Israël, les sirènes d’alerte retentissent au nord et au sud. Alors que 15 roquettes ont été tirées du Liban vers Israël dans l’après-midi ce samedi dans une nouvelle salve du Hezbollah, un communiqué publié sur Telegram par Tsahal indique que des tirs ont été également effectués au niveau du sud du pays, notamment autour de la ville d’Ashkelon. Selon plusieurs médias arabes, le Hezbollah a ciblé une base militaire israélienne dans la vallée de Zevulun dans le nord d’Israël.
Des frappes israéliennes menées dans la nuit à Gaza ont fait 19 morts. Selon des médecins cités par Reuters, une série de frappes israéliennes survenues dans la nuit de vendredi à samedi ont fait au moins 19 morts dans la zone de Jabalia. Située dans le nord de l’enclave, cette zone abrite le plus important camp de réfugiés de Gaza. L’armée israélienne a publié ce samedi de nouveaux ordres d’évacuation pour deux quartiers situés à la limite nord de la ville de Gaza, déclarant que le secteur était une «zone de combat dangereuse».
Le cinquième Casque bleu blessé au Liban a été touché par une balle vendredi soir. Un nouveau Casque bleu a été blessé dans le sud du Liban, a annoncé ce samedi la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), et il a été touché par une balle à «l’origine pas encore déterminée». Selon le communiqué de la Finul, «le Casque bleu a été opéré à l’hôpital de Naqoura pour qu’on lui retire la balle». Jeudi et vendredi, la Finul, qui compte 10 000 hommes dans le sud du Liban, avait annoncé que quatre de ses membres, Indonésiens et Sri-Lankais, avaient été blessés, dont deux au moins du fait d’une attaque des troupes israéliennes.
Deux blessés en Israël après des tirs de roquettes. Selon le journal israélien Haaretz, deux personnes ont été légèrement blessées par une roquette qui a atterri à Jadeidi-Makr, une ville proche d’Acre dans le nord d’Israël, lors du dernier tir de barrage en provenance du Liban. Un bâtiment industriel de la zone a également été endommagé. Les sirènes d’alerte retentissent dans plusieurs villes du nord du pays.
נזק שנגרם למכוניות בג'דיידה מכר בעקבות מטח מלבנון pic.twitter.com/xKbA9Qb4h9
— הארץ חדשות (@haaretznewsvid) October 12, 2024
La Force intérimaire des Nations unies annonce un cinquième soldat blessé au Liban. La Finul a refusé de se replier cinq kilomètres plus au nord en territoire libanais, comme le lui réclamait l’armée israélienne qui l’a visée depuis à plusieurs reprises provoquant un tollé international, affirme samedi son porte-parole à l’AFP. «Les forces israéliennes nous ont demandé de quitter nos positions le long de la Ligne bleue, de la frontière jusqu’à cinq kilomètres de la Ligne bleue […] mais il y a eu une décision unanime pour que nous restions, parce que le drapeau de l’ONU doit flotter dans cette zone», explique Andrea Tenenti, porte-parole de la force qui compte 10 000 Casques bleus. Avant d’annoncer qu’un nouveau Casque bleu a été blessé dans le sud du Liban. Il s’agit du cinquième en deux jours. La Finul a également mis en garde contre un conflit «régional» à l’impact «catastrophique pour tous».
Statement:
— UNIFIL (@UNIFIL_) October 12, 2024
Last night, a peacekeeper at UNIFIL’s headquarters in Naqoura was hit by gunfire due to ongoing military activity nearby. He underwent surgery at our Naqoura hospital to remove the bullet and is currently stable. We do not yet know the origin of the fire.
Selon Erdogan, Israël représente «la menace la plus concrète pour la paix régionale et mondiale». La Russie, la Syrie et l’Iran devraient prendre des mesures plus efficaces pour protéger l’intégrité territoriale de la Syrie, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, interrogé sur la récente attaque israélienne contre Damas. «Israël est la menace la plus concrète pour la paix régionale et mondiale», a ajouté le président turc dans une interview accordée aux médias de son pays. «Il est essentiel que la Russie, l’Iran et la Syrie prennent des mesures plus efficaces contre cette situation, qui représente la plus grande menace pour l’intégrité territoriale de la Syrie», selon un compte rendu de l’entretien publié par la présidence. Une attaque aérienne a tué 13 personnes à Damas mardi soir, les autorités syriennes rejetant la responsabilité sur Israël. Israël n’a pas revendiqué chaque attaque, mais a admis avoir mené des centaines de raids sur des cibles en Syrie.
Exit les bipeurs à bord des avions iraniens. L’Aviation civile iranienne a de facto interdit aux passagers de transporter à bord des bipeurs et talkies-walkies, a annoncé samedi l’agence de presse Isna, après la vague d’explosions au Liban mi-septembre de ces petits boîtiers, imputée à Israël. «Tout appareil de communication, à l’exception des téléphones, est banni à bord […] et des vols cargo», a rapporté l’agence, citant le porte-parole de l’Aviation civile iranienne, Jafar Yazerlo. Le 17 septembre, des explosions simultanées de bipeurs utilisés par le Hezbollah, mouvement islamiste libanais pro iranien, ont fait des dizaines de morts et des milliers de blessés au Liban.
Vu du «Washington Post»
La Finul refuse de quitter ses positions. Alors que l’armée israélienne avait exhorté les membres de la Finul de quitter le sud du Liban, la Force des Nations Unies répond ce samedi après-midi que ses hommes ne quitteront pas la zone. Selon une déclaration du porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, «beaucoup de dégâts» ont été observés autour des positions de la Finul dans le sud du pays.
Deux drones interceptés par l’aviation israélienne. L’armée de l’air israélienne a déclaré avoir intercepté deux drones qui se dirigeaient vers Israël depuis le Liban. Selon Tsahal, les drones n’ont pas pénétré en territoire israélien et il n’y a pas eu de victimes.