En résumé :
- Des dizaines de chars sont entrées ce lundi 4 décembre dans le sud de la bande de Gaza. «L’armée israélienne continue d’étendre son opération terrestre contre le Hamas dans l’ensemble de la bande de Gaza», affirmait dimanche soir son porte-parole.
- Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne dit avoir mené «environ 10 000 frappes aériennes», a-t-elle chiffré dimanche. 200 cibles du Hamas ont été frappées par Tsahal dans la nuit de dimanche à lundi.
- Depuis le début de la guerre le 7 octobre, 15 523 Palestiniens sont morts dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza et 41 316 ont été blessés selon les chiffres invérifiables du Hamas. Côté israélien, près de 1 200 personnes ont été tuées, essentiellement des civils, massacrés le 7 octobre.
- Retrouvez toutes les informations de la journée de dimanche.
Selon Washington, le Hamas ne voulait pas que des femmes otages parlent. Les efforts pour prolonger la «pause» dans les combats entre Israël et le Hamas à Gaza ont échoué en partie parce que le mouvement islamiste palestinien ne voulait pas que des femmes otages révèlent ce qu’elles avaient subi, a déclaré lundi un responsable américain. Israël avait arrêté son offensive à Gaza dans le cadre d’un accord négocié sous l’égide du Qatar et des Etats-Unis prévoyant de libérer des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre. Les autorités israéliennes ont déclaré vendredi qu’elles reprenaient leur offensive militaire car le Hamas n’avait pas libéré toutes les femmes otages. «Il semble que l’une des raisons pour lesquelles ils ne veulent pas libérer des femmes qu’ils retiennent en otage et que cette pause a volé en éclats, c’est qu’ils ne veulent pas que ces femmes racontent ce qui leur est arrivé pendant leur détention», a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat.
A lire aussi
Les «Sages» appellent les gouvernements à réviser leur aide militaire à Israël. Le groupe des ex-personnalités formant les «Sages» («The Elders») a appelé les gouvernements qui apportent une aide militaire à Israël à réviser leur approche et poser des conditions à tout approvisionnement futur. Le groupe fondé par Nelson Mandela et qui compte parmi ses membres l’ancien Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a mis en cause «la réponse disproportionnée d’Israël aux effroyables attaques terroristes du Hamas le 7 octobre – que les Sages ont condamnées sans équivoque». Selon Israël, 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de ces attaques sans précédent. La riposte israélienne a fait selon le dernier bilan du Hamas 15 899 morts, à 70 % des femmes et des enfants, et 42 000 blessés dans les bombardements israéliens à Gaza. Les Sages estiment que la réponse israélienne «a atteint un niveau d’inhumanité envers les Palestiniens qui est intolérable», a écrit le groupe dans un communiqué.
L’ensemble des télécommunications à l’arrêt dans la bande de Gaza. La compagnie palestinienne des télécommunications, Paltel, a annoncé lundi soir que «tous les services de télécommunications de la bande de Gaza» étaient à l’arrêt, en raison «d’une coupure des principaux réseaux de fibre du côté israélien». Les télécommunications ont déjà été coupées deux fois dans la bande de Gaza, la première fois le 27 octobre lorsque l’armée israélienne avait lancé ses opérations au sol dans le nord du territoire palestinien. La seconde, le 16 novembre, par manque de carburant pour alimenter les générateurs de la compagnie.
Les Etats-Unis demandent à Israël de laisser plus de carburant entrer dans Gaza. Washington appelle ce lundi son allié israélien à laisser davantage de carburant entrer dans la bande de Gaza après qu’une trêve d’une semaine entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a volé en éclats vendredi. «Tôt vendredi, le gouvernement israélien ne permettait pas au carburant de rentrer» dans Gaza, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, alors que le territoire palestinien assiégé est confronté à des pénuries de nourriture, d’eau et de carburant. «Nous avons eu des conversations très franches avec eux sur la nécessité de voir le carburant entrer (dans le territoire) et on a vu du carburant rentrer vendredi», a-t-il dit.
Une délégation du Sénat autour de Larcher en Israël fin décembre. Le président du Sénat, accompagné d’une délégation de parlementaires des groupes de la chambre haute, se rendra en Israël l’avant-dernière semaine de décembre, selon l’AFP, confirmant une information du Parisien. Le programme précis de cette visite, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas, n’a pas encore été établi mais «tous les présidents de groupes parlementaires» du Sénat ont été conviés par Gérard Larcher, a fait savoir la présidence. Ce déplacement aura lieu la semaine du 18 décembre. Le président du groupe d’amitié France-Israël au Sénat, Roger Karoutchi, a confirmé à l’AFP que cette date étaient «envisagée» mais que le programme n’était «pas totalement stabilisé». Il a estimé que la participation de l’ensemble des sensibilités politiques à ce voyage était un «symbole fort».
Israéliens et Palestiniens s’accusent mutuellement de «génocide» à l’ONU. Représentantes israélienne et palestinienne ont échangé lundi au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève des accusations mutuelles de «génocide» à propos de la guerre à Gaza, à la veille du 75e anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. «Les attaques [commises par] le Hamas le 7 octobre étaient motivées par une idéologie génocidaire», a déclaré Yeela Cytrin, conseillère juridique de la mission israélienne à Genève devant les diplomates réunis au siège européen de l’ONU. La représentante palestinienne Dima Asfour a estimé que «la catastrophe d’origine humaine» résultant des bombardements massifs et de l’offensive terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza constituaient «un cas d’école de génocide».
La reprise du procès de Netanyahou pour corruption. En pleine guerre contre le Hamas, et critiqué de toute part, Benyamin Netanyahou voit son procès pour corruption reprendre ce lundi à Jérusalem, environ deux mois après sa suspension due à l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. Le Premier ministre israélien, 74 ans, répond de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires, des accusations qu’il récuse. Dans le dossier de nouveau examiné devant le tribunal de Jérusalem, Netanyahou est soupçonné d’avoir tenté de s’assurer une couverture favorable de la part du site d’informations Walla en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Shaul Elovitch, qui était patron à la fois du principal groupe de télécommunications israélien Bezek et de Walla.
L’armée israélienne dit agir «avec force» à Khan Younès, dans le sud de Gaza. Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord du petit territoire, l’armée israélienne a affirmé étendre désormais ses opérations au sol contre le Hamas «dans l’ensemble de la bande de Gaza». Depuis la fin de la trêve de sept jours, des témoins ont indiqué que des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens étaient entrés dans Gaza, au niveau de Khan Younès, proche de la frontière avec l’Egypte. De son côté, l’armée israélienne a confirmé agir «avec force» autour de Khan Younès, une ville soumise à d’intenses bombardements, et a ordonné aux Gazaouis de fuir la zone.
Le ministère de la santé de Gaza publie un nouveau bilan des victimes : 70 % sont des femmes et des enfants. D’après le ministère de la santé de Gaza, 15 899 personnes ont été tuées dans les attaques menées par l’armée israélienne depuis le 7 octobre. Le ministère, qui fait partie du gouvernement dirigé par le Hamas dans la bande de Gaza, indique que 70 % des personnes tuées sont des femmes et des enfants. Les chiffres ne font pas de distinction entre les civils et les combattants et n’ont pas pu être vérifiées de sources indépendantes. Le nombre de morts est par ailleurs probablement sous-estimé, car l’effondrement du système de santé à Gaza a rendu difficile la collecte de statistiques.
Après la reprise des bombardements, les hôpitaux du sud de Gaza en plein chaos. Alors que les frappes d’Israël ont repris après la fin d’une courte trêve de sept jours, la situation dramatique dans les établissements hospitaliers de l’enclave n’en finit pas d’empirer.
Reportage
La cheffe du CICR dénonce les souffrances «intolérables» de la population à Gaza. Tout juste arrivée dans la bande de Gaza, la cheffe du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) Mirjana Spoljaric Egger dénonce dans un post sur X (anciennement Twitter) des «souffrances […] intolérables». Par ce message, elle réitère leur «appel urgent à ce que les civils soient protégés conformément aux lois de la guerre et à ce que l’aide puisse entrer sans entrave». Elle exhorte le Hamas à libérer les otages et à permettre au CICR de leur «rendre visite en toute sécurité».
I have arrived in Gaza, where people’s suffering is intolerable.
— Mirjana Spoljaric (@ICRCPresident) December 4, 2023
I repeat our urgent call for civilians to be protected in line with the laws of war and for aid to enter unimpeded.
The hostages must be released and @ICRC allowed to safely visit them.https://t.co/64AaIwOLQJ
Trois Arabes israéliens accusés d’avoir hébergé des Gazaouis entrés en Israël le 7 octobre. Selon le quotidien israélien de gauche Haaretz, un acte d’accusation a été déposé par le bureau du procureur général contre trois Arabes israéliens accusés d’avoir hébergé quatre habitants de Gaza, infiltrés en Israël lors de l’attaque du Hamas 7 octobre. Leur détention jusqu’à la fin de la procédure a été demandée, en raison de la mise en danger de la sécurité publique.
Berlin appelle Israël à protéger les civils et à les mettre à l’abri à Gaza. Israël doit garantir une protection «réelle» aux civils palestiniens, exhorte Berlin. Israël doit non seulement demander aux habitants de Gaza de se mettre à l’abri, mais aussi rendre cette mise en sécurité possible, a déclaré ce lundi un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, alors que des dizaines de chars sont entrées dans le sud de la bande de Gaza, selon l’AFP.
Les opérations dans le nord de la bande de Gaza sur le point de s’achever selon un général israélien. Le général du corps blindé israélien Hisham Ibrahim a déclaré ce lundi à la radio israélienne que «les objectifs dans la partie nord ont presque été atteints». Il ajoute : «Nous commençons à étendre la manœuvre terrestre à d’autres parties de la bande de Gaza, avec un seul objectif : renverser le groupe terroriste du Hamas.»
Six nouveaux otages thaïlandais de retour dans leur pays. Un deuxième groupe d’otages thaïlandais libérés par le Hamas dans la bande de Gaza ont été ramenés chez eux ce lundi, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Les familles des six travailleurs agricoles thaïlandais se sont précipitées pour étreindre leurs proches à l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok. Selon le ministère thaïlandais du travail, l’un des rapatriés a été blessé à l’abdomen durant sa captivité. Avant la guerre, environ 30 000 travailleurs thaïlandais, originaires pour la plupart du nord-est rural du pays, travaillaient dans le secteur agricole israélien, ce qui en faisait l’un des groupes de travailleurs migrants les plus importants du pays. Jusqu’à présent, 9 000 Thaïlandais ont été rapatriés. Selon le gouvernement thaïlandais, 39 Thaïlandais ont été tués et 32 autres enlevés lors de l’attaque du 7 octobre. Le premier groupe de 17 otages thaïlandais est rentré la semaine dernière et neuf d’entre eux sont toujours en otage.
Face aux protestations des familles d’otages, le cabinet du Premier ministre promet une rencontre rapide. Leurs voix s’élevaient trop fortement. Réagissant à la conférence de presse des familles d’otages qui dénonçaient le silence du cabinet de guerre sur la poursuite des négociations pour la libération de leurs proches, le cabinet du Premier ministre Benyamin Nétanyahou a annoncé, selon le quotidien israélien Haaretz, qu’«une réunion avec les familles et le cabinet de guerre était prévue mercredi. Compte tenu de la demande des familles, la possibilité de tenir cette réunion avant cette date sera examinée.»
Les familles d’otages attendent toujours une rencontre avec le cabinet de guerre. Les proches des otages israéliens restent dans le silence. Selon le quotidien israélien de gauche Haaretz, des représentants des familles ont tenu, ce lundi matin, une conférence de presse dénonçant le refus du cabinet de guerre de les informer sur la poursuite des négociations pour la libération des 136 otages. Un membre de ce cabinet avait promis de les rencontrer, un engagement qui n’a pas été tenu. «Si le cabinet n’est pas disposé à fournir des réponses, nous devrions peut-être rencontrer quelqu’un qui est prêt à nous en donner comme Biden», a tancé Haim Yitzhak Or, le frère d’Avinatan Or, enlevé le 7 octobre lors du festival.
Des dizaines de chars israéliens sont entrées dans le sud de la bande de Gaza. Des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrées dans le sud de la bande de Gaza, au niveau de la ville de Khan Younès, ont indiqué lundi des témoins à l’AFP. Amine Abou Hola, 59 ans, a rapporté que ces véhicules militaires israéliens étaient désormais entrés «sur une profondeur de deux kilomètres», dans le village d’al-Qarara, au nord-est de Khan Younès. «Les chars sont désormais sur la route Salaheddine», qui longe la bande de Gaza du nord au sud, a ajouté de son côté Moaz Mohammed, 34 ans.
Pour Erdogan, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou sera jugé comme criminel de guerre. Dans un discours prononcé lors d’une réunion d’un comité de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé ce lundi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu sera jugé en tant que criminel de guerre pour l’offensive israélienne en cours dans la bande de Gaza. «En plus d’être un criminel de guerre, M. Netanyahu, qui est actuellement le boucher de Gaza, sera jugé en tant que boucher de Gaza, tout comme Milosevic l’a été», a-t-il martelé, en référence à l’ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, qui a été jugé pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par un tribunal de La Haye. Le président turc a également déclaré que la bande de Gaza était une terre palestinienne et qu’elle appartiendrait toujours aux Palestiniens.
76 morts dans les opérations terrestres d’Israël à Gaza, trois soldats israéliens tués. L’armée israélienne a déclaré que ses forces affrontaient les combattants du Hamas dans toute la bande de Gaza, indiquant que son offensive terrestre planifiée dans le sud de l’enclave, où les réfugiés sont nombreux, avait commencé, alors que les bombardements israéliens ont tué et blessé des dizaines de Palestiniens. L’Etat hébreu a ajouté que le bilan des opérations terrestres à Gaza s’élevait à 76 morts mais affirme définir des «zones de sécurité» pour les civils de Gaza afin de minimiser les dommages qu’ils subissent. Un coup d’épée dans l’eau pour les fonctionnaires de l’ONU et les habitants de Gaza qui affirment qu’il est difficile d’avoir accès à ces informations en temps réel en raison de l’accès irrégulier à Internet et du manque de fiabilité de l’électricité. Trois soldats de Tsahal ont par ailleurs été tués lors des combats, portant à 75 le nombre de pertes de l’armée dans l’enclave palestinienne depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre.