Les Etats-Unis affirment avoir abattu des missiles lancés depuis le Yémen vers Israël. Un destroyer américain «opérant dans le nord de la mer Rouge» a abattu ce jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones lancés par les rebelles Houthis au Yémen, a annoncé le Pentagone. Difficile pour l’heure d’établir «avec certitude ce que ces missiles et drones visaient», précise le ministère de la Défense américain lors d’une conférence de presse, notant seulement qu’ils «se dirigeaient vers le nord le long de la mer Rouge, potentiellement vers des cibles en Israël». Aucun blessé n’est à déplorer parmi les marins de l’USS Carney ni parmi les civils au sol «à notre connaissance», assurent par ailleurs les autorités américaines.

Des armes destinées à l’Ukraine finalement envoyées par les Etats-Unis à Israël ? Selon le site Axios, cité par le Guardian, le Pentagone aurait l’intention d’offrir à Israël des dizaines de milliers d’obus de 155mm qui étaient destinés à l’Ukraine. Ce détournement d’armes intervient après qu’Israël a fait savoir aux États-Unis qu’il avait besoin de projectiles en prévision d’une invasion terrestre de la bande de Gaza, rapporte Axios.

Pour la Russie, le veto américain à l’ONU aura des «conséquences monstrueuses». Moscou estime ce jeudi que la décision des Etats-Unis de bloquer une résolution de l’ONU qui appelait à une «pause humanitaire» entre le Hamas et Israël aura des «conséquences monstrueuses» en termes de perte de vies civiles. «Dans le contexte d’une confrontation qui prend de l’ampleur et risque de dépasser les frontières de la région du Proche-Orient et d’acquérir une dimension confessionnelle, les conséquences d’une telle démarche sont monstrueuses», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Hier, le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté une résolution portée par le Brésil condamnant la guerre entre le Hamas et Israël et notamment les «attaques terroristes odieuses» du groupe islamiste palestinien. Sur 15 Etats membres du Conseil, 12 ont voté pour, deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les Etats-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre, ce qui suffit à rejeter toute résolution. Les Américains, qui soutiennent Israël après l’attaque du Hamas le 7 octobre, ne sont pas favorables à une résolution qui condamnerait la «guerre», afin de ne pas entraver le droit de riposte des Israéliens.

Pour le renseignement américain, il y aurait eu «entre 100 et 300 morts» lors de l’explosion de l’hôpital de Gaza. Un rapport non classifié des services de renseignement américains estime que le bilan de l’explosion d’un hôpital à Gaza se situe «probablement dans la partie basse de la fourchette des 100 à 300 morts», mais ajoute que ce bilan peut évoluer. Signe de la difficulté de compter les morts, une source européenne du renseignement interrogée par l’AFP parlait hier de «quelques dizaines de morts» et non de centaines. «Il n’y a pas 200 voire 500 morts, mais plutôt quelques dizaines, probablement entre 10 et 50», assurait-elle sous couvert d’anonymat, estimant par ailleurs qu’«Israël n’a probablement pas fait ça», d’après les «pistes sérieuses» de renseignements dont ses services disposent.

Place de la République à Paris. A la manifestation propalestinienne, place de la République à Paris, on ne se réjouit pas trop vite après l’interdiction levée en plein rassemblement. En témoigne Nour-El-Houda, la vingtaine : «Regardez, c’est calme quand la police n’est pas là. Mais dans une heure, les CRS vont revenir et ils vont regazer tout le monde.» Pour cause : l’annulation de l’interdiction ne portrait que jusqu’à 20 heures. Par notre reporter Margaux Gable.

Amin Maalouf : «Le modèle occidental est en crise, mais il n’y en a pas d’autres en face.» A l’aune de la récente escalade entre le Hamas et Israël, l’auteur de l’essai le Labyrinthe des égarés, désormais à la tête de l’Académie française, analyse pour Libération les profonds déséquilibres mondiaux contemporains et remonte aux origines des confrontations entre «l’Occident et ses adversaires». Notre interview.

Valence : victime d’un éclairage défectueux, «Chamas Tacos» devenu «Hamas Tacos» menacé de fermeture par la police municipale. La guerre Hamas-Israël a des conséquences jusque dans la Drôme. Une vidéo, publiée ce jeudi 19 octobre sur TikTok, montre des policiers municipaux s’adresser au gérant du «Chamas Tacos», un restaurant de fast-food à Valence (Drôme), et le menacer d’une fermeture administrative. En cause : l’enseigne lumineuse du restaurant, défectueuse. Elle n’affichait plus la lettre «C», laissant les mots «Hamas Tacos» apparaître une fois la nuit tombée. Selon la mairie, de nombreuses personnes se sont émues, depuis l’attaque du mouvement islamiste sur Israël le 7 octobre, d’apercevoir le mot «Hamas» en passant devant le restaurant.

Place de la République à Paris, des milliers de personnes en soutien aux Palestiniens. «Enfants de gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine», scande la foule, à nouveau réunie ce jeudi soir en soutien au peuple palestinien, sur la place de la République à Paris. Malgré l’interdiction de la préfecture de police, que le tribunal administratif vient de retoquer, Friha, marocaine de confession juive, est venue, keffieh sur les épaules, brandir un drapeau palestinien avec sa fille : «C’est mon devoir humanitaire. Je ne peux pas assister à un tel massacre sans rien faire […] surtout, j’en ai marre que l’on tue des gens au nom de ma religion.» Quelques mètres plus loin, Bénédicte et Marie tentent de fuir le cordon policier qui se resserre autour d’elles. «C’est disproportionné, il y a plus de policiers que de manifestants», partage la première, inquiète que «ça dégénère». Une jeune femme leur tend un autocollant jaune. En lettres noires : «Vive la résistance du peuple palestinien», lit-elle a voix haute avant de le ranger dans son sac. Elle ne le portera pas. Elle préférerait un autre slogan. «Contre le Hamas, contre Netanyahou et pour les civils, par exemple !» Par notre reporter Margaux Gable.

A Paris, la manifestation propalestinienne finalement autorisée. Le tribunal administratif de Paris a suspendu ce jeudi soir l’interdiction préfectorale d’une manifestation propalestinienne. L’action était, malgré l’interdiction préalable, déjà en cours sur la place de la République à Paris et rassemblait plusieurs milliers de personnes. «L’exécution des arrêtés […] du préfet de police du 18 octobre est suspendue en tant qu’ils interdisent le regroupement projeté entre 19 heures et 20 heures», indique le tribunal dans son ordonnance. La manifestation, qui se déroule dans le calme depuis 18 heures, est organisée par l’association CAPJPO Europalestine et par le Nouveau parti anticapitaliste.

Prévus à Paris, les MTV awards annulés. La cérémonie devait se tenir dans la capitale française le 5 novembre. Il n’en sera rien. En raison «de la volatilité des événements mondiaux», à commencer par les «événements dévastateurs qui se déroulent en Israël et à Gaza», l’organisation des MTV Europe Music Awards a décidé d’annuler sa fête annuelle en 2023. Une décision prise par précaution «pour les milliers d’employés, de membres de l’équipe, d’artistes, de fans et de partenaires qui voyagent des quatre coins du monde pour donner vie au spectacle», explique-t-elle dans un communiqué.

A Gaza, la peur d’une dramatique crise sanitaire. Action contre la faim alerte des difficultés d’accès à l’eau à Gaza et du drame sanitaire qui risque d’en découler, comme le rapporte le Guardian. Le personnel de l’organisation caritative affirme que les abris pour personnes déplacées sont surpeuplés et proches du point de rupture. Action contre la faim cite l’exemple d’un abri qui accueille actuellement plus de 24 000 personnes où 60 % des enfants souffrent de diarrhée.

Les Nations unies estiment qu’il y a moins de trois litres d’eau par personne et par jour pour les 2,3 millions de personnes vivant à Gaza, dont la moitié sont des enfants qui sont les plus exposés aux pénuries d’eau et aux infections diarrhéiques - la principale cause de mortalité infantile dans le monde. Et cette quantité risque de diminuer de jour en jour à mesure que les approvisionnements et le carburant utilisés pour rendre l’eau potable dans les usines de dessalement se réduisent.

Fausses alertes à la bombe : que risquent les auteurs ? Rien que depuis la rentrée, 168 alertes à la bombe ont visé des établissements scolaires. Un chiffre divulgué ce lundi octobre par le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, à l’occasion d’une visite dans un collège parisien trois jours après l’attentat d’Arras. Alors que les fausses alertes se multiplient depuis le samedi 14 octobre, le gouvernement veut sanctionner les auteurs de celles-ci avec fermeté, comme l’a fait savoir le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. Lors de l’inauguration d’un centre de détention rénové à Fleury-Mérogis, il a mis en garde ces «petits guignols» : «On ne laissera rien passer.» Mais alors, que risquent les auteurs ? Libé fait le point.

Pour Macron, l’interdiction des manifestations propalestiniennes se justifiait par un «délai de décence». Lors d’un échange avec des étudiants en pleine rue à Paris ce jeudi, le président de la République a été interpellé sur l’interdiction en France des manifestations de soutien aux Palestiniens. «Je pense qu’il y avait un délai de décence, il y avait eu une attaque terroriste, c’était pas bon, s’est-il justifié. Je vois des gens qui veulent manifester de manière pacifique mais dedans se greffent des éléments hyper radicaux qui vont aller brûler les drapeaux d’Israël, défendre le Hamas.»

Israël promet un programme d’aide «plus important» encore que pendant le Covid. Le gouvernement israélien prépare un programme d’aide économique pour les personnes touchées par les attaques des militants du Hamas, qui sera «plus important et plus large» que lors de la pandémie de COVID-19, assure ce jeudi le ministre des finances, Bezalel Smotrich. S’adressant aux journalistes, il a expliqué que l’économie et la situation budgétaire d’Israël - notamment le faible ratio dette /PIB - étaient suffisamment solides pour soutenir les efforts de guerre militaires et civils en cas de besoin.

Pour le patron de l’OMS, malgré les rumeurs, il n’est pas sûr que l’aide humanitaire passe dès demain. Il n’est pas sûr que l’aide humanitaire puisse entrer dès vendredi dans la bande de Gaza, a déclaré le patron de l’OMS, quelques minutes avant qu’un média égyptien n’annonce l’ouverture du passage frontalier de Rafah ce jour-là. «Nous exhortons ceux qui peuvent le faire (laisser passer l’aide humanitaire, ndlr) à faire en sorte que cela se produise, s’il vous plaît, pour éviter la tragédie qui nous attend», a imploré Tedros Adhanom Ghebreyesus au cours d’un point de presse à Genève, juste avant que la chaîne de télévision AlQahera News n’affirme que «Rafah ouvrira demain», sans donner plus de détails sur l’aide qui passera.

Le ministre de la Défense israélien prévient ses hommes qu’ils verront bientôt «Gaza de l’intérieur». Cela fait des jours que des rumeurs fusent sur une potentielle offensive terrestre des forces israélienne dans Gaza. Celle-ci pourrait débuter d’ici peu. «Vous voyez aujourd’hui Gaza de loin, vous la verrez bientôt de l’intérieur. Le commandement viendra», a déclaré ce jeudi à ses troupes regroupées le long de la frontière le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant. Selon le site d’information israélien Ynet, le cabinet de guerre israélien se réunira ce soir à 19 heures - 18 heures en France - à Tel-Aviv pour «une décision concernant les prochaines phases de la guerre contre le Hamas». Ce «cabinet de gestion de la guerre» a été créé la semaine dernière, comprenant le Premier ministre, le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et Benny Gantz, dans la foulée de l’attaque par la Hamas le 7 octobre.

Un premier convoi d’aide humanitaires attendus à Gaza ce vendredi. Le terminal de Rafah, l’unique ouverture sur la bande de Gaza non contrôlée par Israël, ouvrira vendredi pour laisser passer l’aide humanitaire vers le territoire palestinien pilonné par l’armée israélienne depuis treize jours, annonce un média proche du renseignement égyptien. La chaîne AlQahera News affirme que «Rafah ouvrira demain» (vendredi), sans donner plus de détail sur l’aide qui passera. Dans la nuit, le président américain, Joe Biden, avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de «laisser jusqu’à vingt camions traverser», un nombre totalement insuffisant selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les bombardements continuent sur Gaza.

L’OMS demande à faire passer beaucoup plus d’aide à Gaza. L’aide humanitaire doit entrer «tous les jours» dans Gaza pour pouvoir subvenir aux besoins, insiste le directeur général de l’OMS ce jeudi, estimant que les 20 camions d’aide prévus pour le moment sont totalement insuffisants. L’Organisation mondiale de la santé a également demandé à Israël, lors d’un point de presse à Genève, d’autoriser l’entrée de carburant dans Gaza dans le cadre de l’aide humanitaire, pour alimenter les générateurs des hôpitaux et les stations de désalinisation.

L’OMS prête à faire entrer de l’aide humanitaire dans Gaza. A la frontière entre l’Egypte et Gaza, cinq camions de fournitures médicales sont prêts, assure l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Nos camions sont chargés et prêts à partir», a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse, saluant au passage l’annonce faite par Israël de ne pas bloquer l’entrée de l’aide dans le territoire palestinien. Le DG de l’OMS a par ailleurs ajouté qu’il espérait que les fournitures soient livrées dès l’ouverture du point de passage, «demain, si possible». Cette livraison devrait être la première depuis qu’Israël a annoncé qu’elle imposait un «blocus total» à Gaza, où vivent 2,3 millions de personnes, en coupant l’électricité et en interrompant les flux de nourriture et de carburant.