En résumé :
– Au moins 70 Palestiniens dont des enfants ont été tués dans la bande de Gaza dans la nuit de dimanche et ce lundi matin dans des raids intenses israéliens contre ce territoire assiégé où un troisième convoi d’aide humanitaire est entré lundi. Au 17e jour d’une guerre déclenchée par une attaque terroriste d’ampleur du Hamas, la bande de Gaza va pouvoir bénéficier d’un «flux continu» d’aide acheminée depuis l’Egypte, seul point de passage non contrôlé par Israël.
– 222 personnes sont retenues en otages à Gaza parmi lesquelles figurent des ressortissants étrangers, selon l’armée israélienne.
– Face au risque d’un embrasement régional, le président américain Joe Biden a discuté au téléphone avec les dirigeants du Canada, d’Allemagne, d’Italie et du Royaume-Uni, ainsi qu’avec le président français, Emmanuel Macron, attendu mardi en Israël.
– En France, un débat inflammable à la veille de la visite d’Emmanuel Macron. Le gouvernement a réaffirmé ce lundi sa position d’équilibriste sur le Proche-Orient devant les députés alors qu’une polémique entoure le déplacement de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, en Israël.
– Retrouvez toutes les informations sur la journée de dimanche ici.
Joe Biden veut attendre la libération de tous les otages du Hamas avant de discuter d’un cessez-le-feu. Des discussions sur un cessez-le-feu au conflit entre Israël et le Hamas ne seront possibles qu’après la libération de tous les otages retenus par le mouvement islamiste palestinien, a affirmé ce lundi Joe Biden. «Les otages doivent être libérés, ensuite on pourra discuter», a déclaré le président américain, interrogé sur son soutien à un tel cessez-le-feu.
En Israël mardi Emmanuel Macron va rencontrer les familles de Français tués ou pris en otage par le Hamas. Le Président français aura également des entrevues avec le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et le Président Isaac Herzog; puis avec les leaders de l’opposition Yair Lapid et Benny Gantz. Il n’est pas encore précisé s’il rencontrera le président palestinien Mahmoud Abbas.
Deux nouveaux otages libérés par le Hamas. Abu Obeida, le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, affirme dans un communiqué avoir libéré deux femmes enlevées lors de son attaque sur le territoire israélien, le 7 octobre et détenues jusque-là dans la bande de Gaza. «Nous, les Brigades al-Qassam, grâce à la médiation égypto-qatarienne, avons libéré les deux détenues, Nurit Yitzhak et Yochved Lifshitz [...] pour des raisons humanitaires impérieuses», peut-on lire dans le communiqué en arabe de l’organisation. L’information a été confirmé par une source du département d’Etat américain citée par CNN et le Comité international de la Croix-Rouge, qui affirme avoir facilité la libération. Selon le journal Haaretz, il s’agit de Yocheved Lifshitz et Nurit Cooper, deux femmes israéliennes, âgées respectivement de 85 ans et 79 ans, qui avait été enlevées à Nir Oz. Selon l’agence Reuters citant une agence égyptienne, les deux femmes sont arrivées au terminal de Rafah, à la frontière avec l’Egypte.
📢 We facilitated the release of 2 more hostages, transporting them out of #Gaza this evening.
— ICRC (@ICRC) October 23, 2023
Our role as a neutral intermediary makes this work possible & we are ready to facilitate any future release.
We hope that they will soon be back with their loved ones.
Une réunion de l’Assemblée générale de l’ONU jeudi sur le conflit. L’Assemblée générale de l’ONU se réunira jeudi pour discuter de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien, a annoncé son président dans une lettre aux Etats membres. Alors que le Conseil de sécurité n’a pas réussi à se mettre d’accord sur une résolution concernant cette guerre, plusieurs Etats, notamment la Jordanie au nom du groupe arabe, la Russie, la Syrie, le Bangladesh ou encore le Vietnam et le Cambodge, ont demandé formellement au président de l’Assemblée générale, Dennis Francis, de programmer cette réunion.
Washington rejette les appels au cessez-le-feu à Gaza, qui bénéficierait au Hamas. Les Etats-Unis ont prévenu ce lundi que tout cessez-le-feu à Gaza décrété par Israël profiterait au mouvement islamiste palestinien Hamas, au moment où les appels à une trêve humanitaire se font de plus en plus nombreux. Un cessez-le-feu «donnerait au Hamas la possibilité de se reposer, de se rééquiper et de se préparer à continuer à lancer des attaques terroristes contre Israël», a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.
Lors de sa visite en Israël, Emmanuel Macron va appeler à la «reprise d’un véritable processus de paix». Le président français, Emmanuel Macron, va appeler mardi en Israël à la «reprise d’un véritable processus de paix» pour la création d’un Etat palestinien, au côté de celui d’Israël, ce qui implique aussi «l’arrêt de la colonisation» en Cisjordanie, a déclaré ce lundi l’Elysée. «Le seul moyen d’être utile, c’est d’apporter de la solidarité à Israël, de prendre des engagements très clairs contre les groupes terroristes et de rouvrir une perspective politique», a indiqué la présidence française en évoquant les buts du déplacement du chef de l’Etat.
Le renforcement militaire américain au Proche-Orient fait risquer une «escalade» selon Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé ce lundi que le renforcement militaire américain en cours au Proche-Orient faisait courir le risque d’une «escalade» du conflit entre Israël et le Hamas palestinien. Evoquant lors d’une réunion diplomatique régionale à Téhéran l’envoi par les Etats-Unis de navires de guerre au Proche-Orient, Lavrov a jugé que «plus un Etat prend des mesures proactives de ce type, plus le risque, le danger d’escalade du conflit est grand».
Fabien Roussel demande que le gouvernement français «exprime sa propre voix, en toute indépendance», et reconnaisse un Etat palestinien. «C’est la démesure dans l’horreur», lance le député communiste Fabien Roussel devant la représentation nationale. Après avoir condamné l’attaque du Hamas, le député interpelle la Première ministre, Elisabeth Borne : «Seize ans de blocus, n’est-ce pas sur ce terreau que naissent le terrorisme et l’islamisme radical ?» «Il est temps de demander le respect de la dizaine de résolutions de l’ONU», interpelle le député en plaidant pour une situation à deux Etats, conformément à une résolution de l’Assemblée en 2014, tout en dénonçant une «amnésie coupable de la communauté internationale». Selon lui, la condamnation des attaques terroristes du Hamas doit aller de pair avec la condamnation de la «vengeance criminelle» du gouvernement israélien par une «voix forte en direction des peuples du Proche-Orient».
A l’Assemblée, le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, plaide pour le «respect du droit international». A la tribune de l’Assemblée, Boris Vallaud condamne fermement l’attaque du Hamas, en plaidant pour une réponse du gouvernement israélien «dans le respect du droit international». Le député socialiste déplore la situation de la population gazaouie, et insiste sur le fait que «la riposte du gouvernement israélien ne doit pas se changer en revanche aveugle», dénonçant le siège de la bande de Gaza par Israël. «L’importation du conflit n’est pas une vue de l’esprit, c’est une menace sérieuse», insiste-t-il, et ne doit pas se transformer en une «guerre irrémédiable entre musulmans et juifs».
Par la voix de son Premier ministre, Rishi Sunak, le Royaume-Uni indique que l’explosion à l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza a probablement été causée par un missile, ou une partie d’un missile, lancé depuis Gaza vers Israël.
PM Rishi Sunak says UK concludes Gaza hospital blast likely caused by missile, or part of one, launched from Gaza towards Israel
— BBC Politics (@BBCPolitics) October 23, 2023
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Le Modem Jean-Louis Bourlanges appelle à la fin de la politique de colonisation d’Israël. Le député des Hauts-de-Seine a pris la parole en se montrant très critique envers le gouvernement israélien en dénonçant une «politique brutale de colonisation», tout en soulignant que la politique menée par Nétanyahou a «puissamment contribué» à «la rupture introduite ces dernières années dans la politique israélienne», suscitant à plusieurs reprises des applaudissements sur les bancs de la gauche. Bien qu’il soit à la fois «trop tard et trop tôt», selon lui, pour une solution à deux Etats, les conditions à la résolution de la situation sont la fin de la «politique de colonisation d’Israël et la recréation d’une Autorité palestinienne active et respectée». Essoufflé, le député finit son discours et descend fébrilement de l’estrade, avant de quitter la salle.
Londres augmente son aide humanitaire pour Gaza. Le Royaume-Uni va augmenter de 20 millions de livres (environ 23 millions d’euros) son aide humanitaire pour Gaza et «maintenir la pression diplomatique» pour permettre le passage de convois d’aide supplémentaires, a annoncé lundi le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. «Nous nous sommes déjà engagés à verser 10 millions de livres supplémentaires (11,5 millions d’euros) de soutien supplémentaire pour aider les civils à Gaza […] et je peux annoncer [ce lundi] que nous allons plus loin : nous allons fournir 20 millions de livres supplémentaires d’aide humanitaire à Gaza», a déclaré Rishi Sunak, de retour d’un déplacement au Proche-Orient, devant le Parlement, ajoutant que «nous avons besoin d’un apport continu d’aide».
Au Palais-Bourbon, Mathilde Panot qualifie d’«inacceptables» les propos de Yaël Braun-Pivet. Dans son discours à l’Assemblée, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a une nouvelle fois fustigé la déclaration de Yaël Braun-Pivet en Israël, présidente du Palais-Bourbon. «Les propos tenus par la présidente de l’Assemblée, quatrième personnage de l’Etat, «rien ne doit empêcher Israël de se défendre», au moment même où la rapporteure spéciale des Nations unies alerte sur le risque de nettoyage ethnique à Gaza, sont inacceptables et gênent jusque dans vos rangs et dans ceux du Quai-d’Orsay», a lancé Mathilde Panot. «Cessez-le-feu, voilà l’appel que vous vous refusez toujours à lancer, dans le concert des nations pour la paix, la voix de la France manque», a également asséné la députée du Val-de-Marne à l’exécutif, avant de demander : «Pourquoi la France est-elle incapable de dénoncer avec la même force les crimes de guerre commis par le Hamas, et ceux commis par le gouvernement de Nétanyahou ?»
La Première ministre réclame une «trêve humanitaire» et rappelle que la France est «l’amie d’Israël, l’amie des Palestiniens». La France appelle à une «trêve humanitaire» pour permettre la distribution d’aide dans la bande de Gaza, qui «pourra mener un cessez-le-feu», a déclaré Elisabeth Borne devant l’Assemblée nationale. «L’ouverture au point de passage de Rafah est encore très limitée. Nous appelons à ce que la porte de Rafah soit ouverte pour permettre de nouveaux passages» d’aide, a déclaré la Première ministre devant les députés. «La distribution d’aide exige une trêve humanitaire qui pourra mener à un cessez-le-feu», a-t-elle dit.
Devant un hémicycle clairsemé, Borne a aussi appelé Israël à «ne pas tomber dans le piège du Hamas» et à fournir une «réponse juste» face au «terrorisme» après les attaques du 7 octobre. «Même dans les combats les plus durs, les plus âpres, nous ne devons jamais perdre de vue ce qui fait de nous des démocraties : nos valeurs, le respect de l’État de droit, comme le droit international humanitaire», a-t-elle averti. Avant de rappeler les relations historiques entre la France et les Palestiniens. «Elle est l’amie d’Israël, l’amie des Palestiniens et elle est l’amie des pays arabes de la région. C’est une position indépendante que nous avons toujours assumée», a-t-elle dit.
Elisabeth Borne affirme son «soutien et celui de [son] gouvernement» à Yaël Braun-Pivet. La Première ministre a apporté son soutien envers la présidente de l’Assemblée nationale, après les accusations de Jean-Luc Mélenchon à son encontre. «Je voulais affirmer ici mon soutien et celui de mon gouvernement à la présidente de l’Assemblée nationale, après les accusations ignobles, proférées à son encontre», a dit Elisabeth Borne lors d’un débat sur le Proche-Orient à l’Assemblée. Dimanche, le chef de file de la France insoumise a accusé Yaël Braun-Pivet d’«encourager le massacre» à Gaza en se rendant en Israël.
Borne à l’Assemblée : «Justifier voire absoudre le terrorisme, c’est accepter qu’il frappe à nouveau.» En préambule des débats dans l’hémicycle, la Première ministre a de nouveau taclé les insoumis. Depuis le 7 octobre, la gauche est divisée entre ceux qui qualifient l’attaque du Hamas de «terroriste» et les insoumis, qui préfèrent parler de «crimes de guerre». Ou plutôt, la direction du mouvement, proche de Jean-Luc Mélenchon, qui doit composer avec une fronde de plusieurs personnalités historiques du clan, parmi lesquelles la députée Raquel Garrido. Dimanche sur France Info, elle a encore reproché à Jean-Luc Mélenchon de nuire à son camp «depuis peut-être un an».
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A l’Assemblée, un hémicycle bien vide avant un débat sous tension. Peu de députés sont rentrés de circonscription pour assister au débat à l’Assemblée, ce lundi, sur la situation au Proche-Orient. Quelques dizaines de députés de la majorité sont présents, 6 élus côté RN, dont Marine Le Pen, deux élus de droite, une vingtaine d’élus de gauche.
En image : les photos de plus d’un millier de personnes tuées, portées disparues ou enlevées lors de l’attaque du Hamas. Ces photographies sont exposées sur les sièges de l’Auditorium Smolarz de l’Université de Tel Aviv.
Deux Palestiniens tués dans un camp de réfugiés en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Deux sont mortes dans le camp de Jalazone, près de Ramallah, annonce ce lundi le ministère palestinien de la Santé contrôlé par le Hamas. Des habitants ont dit à l’agence Reuters que les forces israéliennes ont procédé à un raid dans le camp et procédé à de nombreuses arrestations, au cours desquelles elles ont affronté des hommes armés et des jeunes qui jetaient des pierres. Tsahal a déclaré avoir arrêté 15 suspects recherchés au cours du raid, dont 10 étaient des membres du Hamas.
L’UE confrontée au risque d’un afflux de migrants fuyant le conflit, selon un ministre grec. Lundi, le ministre grec des migrations, Dimitris Kairidis, a appelé à plus de solidarité entre les Etats membres de l’UE. «Il y a toujours le risque, si l’instabilité au Moyen-Orient s’étend, et surtout si elle engloutit les pays voisins comme l’Egypte, qui a une très grande population, les choses peuvent devenir vraiment dangereuses», a déclaré Kairidis à Reuters. «Nous devons être vigilants, nous devons nous rapprocher ensemble en tant qu’Europe. (Nous avons besoin) d’une meilleure surveillance des frontières, de lutter contre les réseaux criminels de passeurs et de renvoyer ceux qui n’obtiennent pas l’asile», a-t-il déclaré.