En résumé :
- Des milliers de civils palestiniens ont fui mercredi le nord de la bande de Gaza pilonnée par les bombardements d’Israël, qui affirme resserrer son «emprise» sur la ville de Gaza, rejetant de nouveau tout cessez-le-feu avant la libération des otages.
– Israël recense plus de 1 400 morts, en majorité des civils, dans l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Côté palestinien, la barre des 10 000 morts dans les bombardements israéliens sur Gaza a été franchie, selon les chiffres du mouvement islamiste. Il s’agirait en majorité de civils.
- En France, la marche contre l’antisémitisme dimanche à l’initiative des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat divise la gauche. Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet ont annoncé mercredi soir qu’ils «ne défileront pas à côté du Rassemblement national» mais seront «en tête du cortège» dimanche.
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Terroristes interrogés par Tsahal : les cadres du Hamas «se cachent dans les hôpitaux, en particulier à l’hôpital Al-Shifa». L’armée israélienne et le Shin Bet ont publié des extraits d’interrogatoires de terroristes ayant participé au massacre du 7 octobre. Ils indiquent que le Hamas utilise des ambulances, des hôpitaux, des mosquées et des écoles à des fins terroristes, rapporte le quotidien Haaretz. L’un des terroristes du Hamas interrogés par le Shin Bet assure que le Hamas possède ses propres ambulances et que leur apparence est «similaire à celle des ambulances civiles pour éviter d’éveiller les soupçons ou d’être pris pour cible par Israël». «La plupart des hauts responsables politiques et militaires du Hamas se cachent dans les hôpitaux, en particulier à l’hôpital Al-Shifa», aurait déclaré l’un des terroristes.
Le Mossad a déjoué un attentat du Hezbollah au Brésil. Le service de renseignement extérieur israélien a coopéré avec les services de sécurité brésiliens et d’autres agences internationales pour déjouer un attentat au Brésil planifié par le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a déclaré mercredi le bureau du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Il a déclaré que la cellule était gérée par le Hezbollah et comptait mener une attaque contre des cibles juives au Brésil, ajoutant : «Il s’agissait d’un vaste réseau qui opérait dans d’autres pays.»
Checknews
Les plus de 200 étoiles de David bleues peintes au pochoir dans les rues de Paris et en proche banlieue fin octobre seraient une action «de soutien aux juifs d’Europe». C’est du moins ce qu’affirme celui qui a été présenté dans la presse comme le commanditaire présumé de l’opération, et que CheckNews a pu contacter. L’enquête, menée par la sûreté territoriale de Paris, pointe depuis plusieurs jours vers la Moldavie, après l’arrestation d’un premier couple de ressortissants du petit pays d’Europe orientale. Selon le Monde, reprenant les informations d’Europe 1, les auteurs des graffitis auraient agi contre rétribution, et à la demande d’un certain Anatoli Prizenko, homme d’affaires moldave, ancien proche du Parti des socialistes de la République de Moldavie (PSRM), une organisation pro-Moscou et eurosceptique.
«Le vrai cordon républicain, il est contre l’antisémitisme, pour la République», tacle Larcher. Sur la présence décriée du RN : «Nous n’avons invité que les citoyens de notre pays, nous parlons aux Français. Ce n’est pas un meeting, nous n’avons invité aucun parti. Il n’est pas question de savoir s’ils sont les bienvenus (…) nous ne défilerons pas à côté du RN», assure Yaël Braun-Pivet. Sur l’absence de LFI : «Nous sommes là pour penser à nos 40 morts, à nos otages retenus», rappelle Gérard Larcher. Le ténor de LR estime que «se rassembler, ce n’est pas gommer nos différences». Avant d’ajouter : «Le vrai cordon républicain, il est contre l’antisémitisme, pour la République.»
«Cette concorde nationale est indispensable» : le message commun de Braun-Pivet et Larcher avant la marche de dimanche. «Il nous a semblé que la situation dans le pays appelait une réaction extrêmement forte. Nous ne pouvions pas rester passif.» Sur le plateau de TF1, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet justifie l’organisation de la marche contre l’antisémitisme de dimanche, qu’elle a prévu conjointement avec le président du Sénat Gérard Larcher. «La France a besoin d’un sursaut autour des valeurs de la République, de la laïcité. Il n’est pas souhaitable que nos compatriotes Juifs soient traités comme ils sont traités», complète Gérard Larcher, pour qui «c’est notre responsabilité». Braun-Pivet l’assure : «Cette concorde nationale est indispensable.»
A la veille de la conférence internationale sur Gaza, Paris insiste sur l’amélioration de l’aide humanitaire. Organisé en France à la hâte par Emmanuel Macron, l’événement de ce jeudi 9 novembre vise à élaborer la mise en place concrète d’un soutien aux civils de l’enclave palestinienne, sous blocus et bombardements israéliens. Plus d’infos ici.
En image : l’exil contraint des travailleurs transfrontaliers gazaouis.
Tsahal affirme que 50 000 civils ont fui mercredi du nord de Gaza vers le sud. Ces habitants de l’enclave palestinienne ont quitté la partie septentrionale de la bande via le «couloir d’évacuation» sécurisé par les troupes de Tsahal pour la deuxième journée consécutive, selon son porte-parole. «Ils partent parce qu’ils comprennent que le Hamas a perdu le contrôle du nord et la situation est plus sécurisée dans le sud. Il y a une zone sécurisée où médicaments, eau et nourriture sont disponibles», a expliqué Daniel Hagari lors de son point de presse quotidien, ajoutant que le couloir serait de nouveau ouvert jeudi.
Nétanyahou rejette de nouveau tout cessez-le-feu sans la libération des otages. «Je voudrais écarter toutes sortes de rumeurs vaines qui nous parviennent de toutes parts, et répéter clairement une chose : il n’y aura pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Tout le reste est futile», a martelé le Premier ministre israélien lors d’une rencontre avec des représentants des colons de Cisjordanie, selon un communiqué de son bureau.
Entretien
Depuis l’université du Vermont, où il réside pour une année sabbatique, le politiste franco-israélien Denis Charbit, de l’Université ouverte d’Israël, analyse les ressorts du traumatisme du 7 octobre sur la société israélienne, et ses déclinaisons politiques à court et à long terme.
La police londonienne sous pression pour interdire une marche pro-Palestine. Le Premier ministre Rishi Sunak a qualifié mercredi de «provocation et manque de respect» un rassemblement prévu samedi, jour de commémoration de l’armistice de la Première guerre mondiale, où des milliers de personnes doivent participer pour demander un cessez-le-feu dans à Gaza. Malgré l’appel des autorités à annuler cette manifestation, les organisateurs ont maintenu cette marche. Sunak a mis la pression sur le chef de la Metropolitan Police, Mark Rowley en cas d’éventuels débordements. «Il (Rowley) a affirmé qu’il pouvait préserver les commémorations mémorielles ainsi que la sécurité de la population. Maintenant, mon rôle est de le tenir responsable» de cette décision, a affirmé le Premier ministre lors d’un déplacement dans une école du Lincolnshire (est de l’Angleterre). Mardi soir, le responsable de la police avait affirmé que la marche ne pouvait à ce stade être interdite car «les renseignements concernant de potentiels troubles graves ce week-end n’atteignent pas le seuil requis pour demander une interdiction».
Lire aussi
En images : l’exode des Gazaouis du nord de l’enclave vers le sud se poursuit.
Les Houthis affirment avoir abattu un drone américain. Les rebelles Houthis yéménites, proches de l’Iran, annoncent avoir détruit au large du Yémen cet appareil déployé, selon eux, dans le cadre du soutien militaire des Etats-Unis à Israël. «Nos défenses aériennes ont pu abattre un appareil américain MQ-9 alors qu’il menait des activités hostiles, de surveillance et d’espionnage dans l’espace aérien des eaux territoriales yéménites, dans le cadre du soutien militaire américain à l’entité israélienne», affirment-ils. L’armée américaine n’a pas réagi dans l’immédiat à ces déclarations. Les Houthis font partie «de l’axe de la résistance», une appellation désignant les forces ennemies d’Israël. Ils ont déjà revendiqué plusieurs attaques de drones et de missiles contre Israël.
Une quarantaine d’Ukrainiens extirpés de Gaza. «L’Ukraine a réussi à évacuer son premier groupe de 43 ressortissants ukrainiens de Gaza», se félicite dans un post X (ex-Twitter) le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ils sont désormais en sécurité en Égypte, où des diplomates ukrainiens leur fournissent l’assistance nécessaire.» La diplomatie ukrainienne a également contribué à l’évacuation de 36 ressortissants de la Moldavie voisine.
Ukraine has successfully evacuated its first group of 43 Ukrainian nationals from Gaza.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) November 8, 2023
They are now safe in Egypt, where Ukrainian diplomats are providing them with the necessary assistance.
We have also helped evacuate 36 citizens of Moldova, and we are glad to help our…
Checknews
La mise à jour est apparue à la mi-journée, ce mercredi 8 novembre. Sur le site de Radio France, dans la description de tous les épisodes donnant la parole à la chercheuse Sophie Pommier, intervenante à Sciences-Po et ancienne collaboratrice du quai d’Orsay, est à présent rédigé ce disclaimer : «Cette émission a été enregistrée et diffusée le 20:08 /2013. Mme Pommier est intervenue ponctuellement dans certaines émissions en lien avec ses activités de chercheuse. Ultérieurement, en novembre 2023, nous avons pris connaissance de propos et d’actes que nous condamnons avec la plus grande fermeté. Nous tenions à en informer nos auditeurs.» En cause ? Une vidéo relayée la veille par le député Meyer Habib, montrant Sophie Pommier en train d’arracher des murs de Paris des portraits d’otages israéliens retenus par le Hamas depuis le 7 octobre.
Le Canada appelle à une pause humanitaire significative. Le Premier ministre Justin Trudeau l’a martelé devant la presse mercredi, et ce afin de permettre la libération de tous les otages. Le gouvernement canadien avait déjà demandé une série d’arrêts des combats pour permettre l’acheminement de l’aide dans l’enclave, mais s’était gardé de préconiser une pause plus longue.
Treize ONG appellent à un cessez-le-feu immédiat. A la veille de la conférence internationale humanitaire organisée par Emmanuel Macron à Paris, 13 ONG (dont Médecins sans frontières, Amnesty International ou encore la Fédération internationale pour les droits humains) appellent ce mercredi «Emmanuel Macron et les chefs d’Etat et de gouvernement et dirigeants mondiaux présents à Paris jeudi à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir un cessez-le-feu immédiat» dans la bande de Gaza, écrivent-elles dans un communiqué commun. Elles veulent également que soient garantis «l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et le respect du droit international humanitaire».
Les Pays-Bas envoient un navire humanitaire vers Chypre. Le patrouilleur côtier MS. Holland, prêt à apporter une éventuelle aide humanitaire à Gaza, doit partir mi-novembre et arrivera dans la région d’ici la fin du mois, confirme Alex Kranenburg, un responsable de la marine néerlandaise. «Il s’agit en réalité plutôt d’un prépositionnement au cas où une aide humanitaire ou des évacuations seraient nécessaires», explicite Alex Kranenburg. «Aucune décision n’a encore été prise», a-t-il insisté, expliquant qu’il «faudra d’abord créer certaines conditions préalables».
Les discussions sur une trêve en échange de la libération d’otages se poursuivent. Les négociations menées sous la médiation du Qatar, en coordination avec les États-Unis, sont toujours en cours. Selon Reuters, qui cite une source proche des négociations, elles pourraient aboutir à la libération de 10 à 15 otages détenus le Hamas en échange d’une pause humanitaire d’un ou deux jours. L’AFP, qui s’appuie sur une source proche du Hamas, évoque de son côté une trêve de 3 jours en échange de 12 otages dont 6 Américains. L’agence française précise tout de même que les discussions achoppent pour le moment «sur la durée» de la trêve et l’inclusion dans cet accord du «nord de la bande de Gaza théâtre de larges opérations de combat», de même source. «Le Qatar attend une réponse des Israéliens», a-t-elle ajouté.
En images : au poste-frontière de Rafah, dans le sud de Gaza, les civils palestiniens s’entraident pour survivre.