Rishi Sunak veut l’annulation d’une marche pro-palestinienne. Le Premier ministre britannique a appelé mardi les organisateurs d’un rassemblement pro-palestinien à annuler cette manifestation prévue à Londres samedi, jour des commémorations de l’armistice de la Première Guerre mondiale. Des milliers de personnes sont attendues dans cette marche visant notamment à réclamer un cessez-le-feu immédiat dans le conflit entre Israël et le Hamas. «Nous continuons de penser que prévoir des manifestations le jour de l’armistice (Armistice Day) est une provocation et un manque de respect, et nous exhortons les organisateurs à reconsidérer» leur projet, a indiqué un porte-parole du Premier ministre à des journalistes. Le gouvernement «étudiera avec soin toute demande» de la police pour interdire la marche, a-t-il ajouté. Mais le chef de la police londonienne Mark Rowley a affirmé mardi soir dans un communiqué qu’il n’y a pas de «pouvoir absolu» permettant d’interdire les manifestations, sauf dans des cas «extrêmement rares». «Il y aura donc une manifestation ce week-end», a-t-il déclaré.

Samedi 7 octobre, Louis Baudoin-Laarman s’est réveillé à l’aube, surpris par le vacarme inhabituel des tirs de roquettes à destination d’Israël. Ce matin-là, alors que le Hamas s’apprête à commettre dans l’Etat hébreu des massacres qui coûteront la vie à plus de 1 400 personnes, le responsable de la communication de Médecins sans frontières (MSF) en Palestine se trouve dans la bande de Gaza depuis une semaine, dans le cadre de son travail. «Immédiatement, mon chef de mission a compris que quelque chose de grave était en train de se passer, parce que les roquettes étaient envoyées plus haut que d’habitude, et dirigées vers Tel-Aviv», rembobine-t-il lors d’une conférence de presse organisée au siège parisien de l’ONG mardi 7 novembre.

«Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous» : Jean-Luc Mélenchon vilipende la marche contre l’antisémitisme. Le leader de la France insoumise voit la marche transpartisane de dimanche, lancée par le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, comme le «rendez-vous» des «amis du soutien inconditionnel au massacre». Dénonçant sur X (anciennement Twitter) une «manif de ‘‘l’arc républicain’' du RN à la macronie de Braun-Pivet», Jean-Luc Mélenchon a déploré que «sous prétexte d’antisémitisme», ce rassemblement ne réclame pas «le cessez-le-feu», et donc l’arrêt des bombardements israéliens sur Gaza.

«Avant tout cela, je n’avais qu’un vieux téléphone.» C’est avec ces mots que Noam se lance dans le récit de son amour pour Inbar, enlevée par le Hamas. «Pendant toute la période du Covid, j’avais décroché de mes études de graphisme. Je venais de reprendre, j’étais un peu perdu, quand je l’ai aperçue à la fac. Elle était si belle, si douée, j’ai eu un coup de foudre. Comme je n’avais pas de smartphone, je lui ai demandé de m’envoyer par mail les messages des groupes WhatsApp, c’est comme ça qu’on s’est rapprochés.» Assis sur les marches du musée d’Art de Tel-Aviv, dimanche 29 octobre, Noam Alon conte d’un débit rapide, sans pause, les détails de leur vie depuis un an et demi. Comme pour retarder, en vain, le moment de parler du 7 octobre, jour du massacre et de la prise d’otages commis par le Hamas dans le sud d’Israël.

Un convoi humanitaire cible de tirs à Gaza City, selon la Croix-Rouge. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré qu’un convoi humanitaire avait été la cible de tirs dans la ville de Gaza mardi, mais qu’il avait pu livrer des fournitures médicales à l’hôpital al-Shifa.

Nés de l’exode de 1948, les quelques camps de réfugiés qui s’étendent sur l’enclave abritent des centaines de milliers de Palestiniens. Densément peuplés, ils sont désormais la cible des attaques d’Israël.

400 Américains ont quitté la bande de Gaza. Washington a annoncé ce mardi avoir aidé 400 Américains et membres de leur famille à quitter la bande de Gaza après la réouverture du poste-frontière de Rafah vers l’Egypte. « Nous avons aidé plus de 400 citoyens américains, résidents permanents et autres personnes éligibles à quitter Gaza », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel. Le nombre d’Américains toujours à Gaza et cherchant à partir n’a pas été précisé. « Nous allons continuer à travailler jusqu’à ce que tous les Américains qui veulent partir puissent le faire », a affirmé dimanche Jonathan Finer, un conseiller à la sécurité nationale, dans une interview à CBS.

Les Etats-Unis opposés à une «réoccupation de Gaza». Washington a affirmé ce mardi soir s’opposer à une nouvelle occupation à long terme de Gaza par Israël alors que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a assuré vouloir prendre « la responsabilité générale de la sécurité » du territoire après la guerre. « De façon générale, nous ne soutenons pas une réoccupation de Gaza et Israël ne le soutient pas non plus », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel.

Enquête administrative sur une ex-collaboratrice des Affaires étrangères arrachant des portraits d’otages israéliens. Une enquête administrative a été ouverte sur une ex-collaboratrice du ministère français des Affaires étrangères vue à Paris «arrachant le portrait d’otages israéliens» détenus par le Hamas à Gaza, selon un communiqué du Quai d’Orsay publié ce mardi soir. «Parmi ces otages figurent plusieurs ressortissants français, dont très probablement des mineurs», a affirmé le ministère, après la diffusion sur X (ex-Twitter) d’une vidéo montrant la scène, annonçant l’ouverture d’une enquête administrative «sur les conditions de son recrutement».

A Paris, un rassemblement pour la libération des otages du Hamas.

Tsahal est «au cœur de Gaza-ville» d’après le ministre israélien de la Défense. Les troupes israéliennes sont «au cœur de Gaza-ville», a affirmé ce mardi soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, au 32e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. «Nous allons détruire le Hamas (...) Nos forces sont prêtes sur tous les fronts», a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant que « Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite». «Il n’y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages.»

Marche contre l’antisémitisme : LFI réserve sa réponse sur sa participation. Les Insoumis n’ont pas encore pris leur décision concernant leur éventuelle présence ce dimanche à la marche contre l’antisémitisme appelée par Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, affirme mardi soir le coordinateur du mouvement Manuel Bompard sur Franceinfo. «Bien évidemment, quand il s’agit de combattre le racisme, l’antisémitisme (...) je suis toujours du côté de ceux qui luttent contre ces discriminations», a déclaré Manuel Bompard, avant d’ajouter qu’il serait «incongru de participer à une manifestation de cette nature en présence du Rassemblement national», qui a déjà signifié sa participation au rassemblement.

Des familles d’otages du Hamas devant le Congrès américain. Elles appellent les Etats-Unis à l’aide : des familles d’Israéliens enlevés et retenus en otage par le Hamas le 7 octobre ont demandé que leurs proches soient libérés, lors d’une conférence de presse au Congrès des Etats-Unis, à Washington. «Nous ne connaissons pas leur état de santé, je n’ai rien, alors j’ai besoin de votre aide», clame Doris Liber, sans nouvelle de son fils Guy Iluz, 26 ans, depuis l’attaque au cours de laquelle le Hamas a pris plus de 240 personnes en otages. Son fils participait au festival de musique où plusieurs centaines de personnes sont mortes ou ont été blessées dans l’attaque du mouvement islamiste palestinien. Présent à la conférence de presse, le chef nouvellement élu de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, a répété son soutien envers Israël et remercié les familles «pour leur courage et leur volonté de partager leur histoires éprouvantes».

Étoiles de David taguées : un juge va enquêter sur un possible commanditaire étranger. Un juge d’instruction a été désigné mardi pour enquêter sur les tags d’étoiles de David bleues, à Paris et dans sa banlieue la semaine dernière, indique la procureure de Paris Laure Beccuau, qui n’exclut pas que ce marquage «ait été réalisé à la demande expresse d’une personne demeurant à l’étranger». L’enquête va désormais se poursuivre «dans le cadre d’une instruction judiciaire, tant pour identifier les auteurs que pour analyser l’intention ayant guidé cette opération», a précisé Laure Beccuau. Notre reportage sur cette affaire.

Larcher et Braun-Pivet souhaitent une «grande marche» contre l’antisémitisme dimanche. Le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, appellent mardi «tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République» à participer dimanche à une «grande marche civique» contre l’antisémitisme. «Une marche pour la République et contre l’antisémitisme. Une marche pour la France des droits de l’homme et pour la nation réunie. Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine. Une marche pour la libération des otages dont huit de nos compatriotes», écrivent-ils dans une tribune publiée sur le site du Figaro, où ils dénoncent la multiplication des actes antisémites en France depuis le 7 octobre.

Les premiers Canadiens évacués de Gaza via Rafah. Un premier contingent de civils canadiens a quitté l’enclave par le poste-frontière de Rafah vers l’Égypte, a déclaré mardi le ministre du développement international canadien, Ahmed Hussen. «Ils sont maintenant sains et saufs en Égypte et nous sommes très, très heureux», s’est félicité Ahmed Hussen devant la presse mardi.

Mexico ne rompra pas ses relations diplomatiques avec Israël, dit son président. A l’occasion d’une conférence de presse gouvernementale ce mardi, le chef d’Etat du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador a également exhorté les dirigeants politiques à œuvrer en faveur d’une solution pacifique au conflit.

Otages du Hamas : à Paris, un rassemblement pour «interpeller» au-delà de la communauté juive. Rubans rouges sur la bouche, pancarte à la main : quelque 240 personnes ont participé mardi à Paris, place du Trocadéro, à un «happening» pour appeler à la libération des otages enlevés il y a un mois, jour pour jour, par le Hamas en Israël. Pendant une heure, entre silence et chants, les volontaires ont chacun porté une pancarte avec le nom, l’âge et une photo d’un otage du Hamas, surmontés de la mention «kidnappé(e)» sur fond rouge, et d’un QR code renvoyant au site du collectif. Au fond, une ligne de pancartes interrogeait : «30 jours, qu’avez-vous fait ?» Sur place, le président du Crif Yonathan Arfi a confié son désir d’entendre «plus de grandes consciences françaises sur cette question des otages, qui n’est pas politique mais avant tout morale et humanitaire».

En image : l’exode contraint des Gazaouis vers le sud.

L’Association de la presse étrangère s’émeut du traitement réservée par Tsahal aux reporters en Cisjordanie. Dans une déclaration publiée mardi, l’APE s’alarme de «plusieurs incidents» au cours desquels des journalistes en mission en Cisjordanie occupée «ont été harcelés par des soldats». L’APE demande à l’armée israélienne «d’assurer la sécurité des reporters et de faciliter et non d’entraver l’accès des journalistes accrédités» dans la région. Parmi les médias concernés : CNN, la chaîne allemande ARD, l’équipe autrichienne ORF, l’équipe néerlandaise NOS et une équipe d’Al Jazeera. «Le bureau du porte-parole militaire a promis d’assurer la sécurité des journalistes. Nous nous félicitons de ces promesses, mais nous demandons instamment à l’armée de passer de la parole aux actes», exige l’APE dans sa déclaration. Outre les problèmes d’accès à la Cisjordanie occupée, la presse a été empêchée à plusieurs reprises de rendre compte de la guerre en raison des coupures de communication imposées par Israël dans la bande de Gaza.

Affluence au terminal de Rafah pour de nouvelles évacuations. Des centaines de personnes, détentrices de passeports étrangers, attendaient mardi au terminal de Rafah, ce poste-frontière faisant la jonction entre la partie sud de l’enclave palestinienne et le nord-est de l’Egypte. «Le poste-frontière de Rafah a ouvert ce matin et des dispositions sont en cours pour les départs», confirme Wael Abou Omer, un porte-parole de l’administration de la partie palestinienne du terminal. Alors que les passages devaient commencer en début d’après-midi, de premières arrivées côté égyptien ont été observés par des journalistes sur place, notamment une femme palestinienne blessée transférée sur une civière dans une ambulance égyptienne. Le porte-parole du terminal a évoqué une liste de 500 personnes autorisées à entrer en Egypte mardi.

Un législateur du Hezbollah avertit : le groupe libanais ripostera «doublement» à toute attaque israélienne contre des civils. Cité par Reuters, Ali Fayyad a dit mardi que le Hezbollah répondrait «doublement» à toute attaque de l’armée israélienne contre des civils, après qu’une frappe ait tué trois enfants et leur grand-mère dans le sud du Liban dimanche. Les autorités libanaises affirment qu’une frappe israélienne a touché la voiture dans laquelle se trouvait la famille dimanche. Tsahal s’est justifié en déclarant que ses troupes impliquées dans l’attaque avaient identifié le véhicule comme «un moyen de transport suspecté d’être utilisé par des terroristes» et qu’elle examinait les informations selon lesquelles des civils se trouvaient à l’intérieur.

Plus de cent Français au total évacués de Gaza. Selon un premier bilan communiqué par le ministère français des Affaires étrangères mardi, plus de cent «ressortissants français, d’agents et d’ayants droit» ont pu sortir de l’enclave gazaouie via le poste-frontière de Rafah avec l’Egypte. Dans le détail, «deux groupes de ressortissants français, d’agents et d’ayants droit ont pu quitter» lundi et mardi le territoire soumis à d’incessants bombardements israéliens et «se trouvent en sécurité en Égypte», a précise-t-on au quai d‘Orsay. «Ceci porte à plus de 100 personnes le total des sorties organisées par la France.»

En image. A Ramallah en Cisjordanie occupée, une affiche avec le nom et la photo de Saed Taweel et la mention «Le martyr des médias palestiniens, guerre d’octobre 23» est affichée sur des cercueils factices de journalistes palestiniens tués pendant la guerre. Ces cercueils ont été préparés par des collègues journalistes avant des funérailles symboliques, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, le mardi 7 novembre 2023. Le syndicat des journalistes palestiniens a remis une déclaration au bureau de l’ONU qui stipule notamment que «depuis le début de l’agression contre Gaza, 30 journalistes palestiniens ont été tués».

Les Etats-Unis et le Japon ont discuté de l’aide humanitaire. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a conversé avec son homologue japonais Yoko Kamikawa ce mardi, notamment à propos de la nécessité d’accroître l’aide humanitaire. «Le secrétaire d’État a remercié le ministre des Affaires étrangères (Yoko) Kamikawa d’avoir dénoncé les attaques du Hamas contre Israël et présenté ses condoléances pour les citoyens américains qui ont perdu la vie», , indique le département d’État. Antony Blinken se trouvait à Tokyo pour une réunion du G7.

L’Arcom rappelle les médias à l’ordre. Il faut éviter «les généralisations hâtives, les stéréotypes et le sensationnalisme» quand on parle à l’antenne du conflit entre Israël et le Hamas, qui est «particulièrement sensible», a rappelé mardi le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, aux télés et aux radios. Après avoir reçu dans la matinée les représentants des médias audiovisuels publics et privés pour «échanger sur le traitement» de ce conflit, l’Arcom a souligné «la responsabilité particulière» qui leur incombe. L’autorité a d’ailleurs confirmé avoir été saisie au sujet «de plusieurs séquences» contestées, sans les détailler ni en préciser le nombre.

Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 10 328 morts. Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé ce mardi que 10 328 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Le bilan des morts dans la bande de Gaza de cette guerre entrée ce mardi dans son deuxième mois avait franchi hier le seuil de 10 000 morts, en immense majorité des civils incluant plus de 4 000 enfants (4 237), selon le ministère dont les chiffres restent invérifiables.

Blinken appelle le G7 à parler d’«une seule voix» sur Gaza. «C’est un moment très important où le G7 doit se rassembler face à cette crise et parler d’une seule voix claire», a affirmé le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Il s’exprimait avant une réunion bilatérale avec son homologue japonaise Yoko Kamikawa et un diner dans la soirée réunissant les ministres des Affaires étrangères des pays du G7. Les chefs de la diplomatie du G7 se retrouvent mardi et mercredi à Tokyo où ils s’efforceront de trouver une ligne commune sur le conflit Israël-Hamas, tout en réaffirmant leur soutien à l’Ukraine et en évoquant d’autres enjeux, du Caucase à l’Asie-Pacifique. Mais le groupe des Sept pourrait avoir du mal à parler d’une seule voix s’agissant des appels à un cessez-le-feu ou d’une trêve humanitaire dans la bande de Gaza. Le Conseil de sécurité des Nations unies n’y parvient pas lui-même pour l’instant et Israël y est opposé tant que ses ressortissants enlevés par le Hamas lors de l’attaque menée par ce mouvement islamiste le 7 octobre n’auront pas été libérés.

Pour MSF, il y a un «besoin immédiat et vital d’un cessez-le-feu». Alors que le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre a dépassé lundi le cap des 10 000, selon le ministère de la Santé dans l’enclave, contrôlé par le Hamas, Médecins sans Frontières (MSF) a réitéré ce mardi 7 octobre son appel à un cessez-le-feu. «C’est un besoin immédiat, vital, a souligné Claire Magone, la directrice générale de l’ONG. C’est la condition sine qua non de l’aménagement de véritables espaces d’humanité à Gaza.» Compte tenu des bombardements qui touchent tout le territoire et singulièrement les hôpitaux, a-t-elle expliqué, «il n’y a qu’un cessez-le-feu qui puisse permettre d’organiser le déploiement des secours» dans le territoire palestinien. Et Michel-Olivier Lacharité, le responsable du programme Urgences de MSF, d’insister : «Si la conférence humanitaire internationale [qui doit se tenir à Paris ce jeudi] n’aborde pas la question du cessez-le-feu, les discussions seront seulement cosmétiques.»

Un salarié de MSF raconte l’enfer de Gaza. Responsable de la communication de Médecins sans Frontières (MSF) en Palestine, Louis Baudoin-Laarman se trouvait dans la bande de Gaza au moment de l’attaque perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre, et il n’a pu en sortir que la semaine dernière. Il a fait le récit des trois longues semaines qu’il a passées dans l’enclave bombardée massivement lors d’une conférence de presse organisée au siège parisien de l’ONG, ce mardi. «Dès le début, c’était intenable», a-t-il déclaré, décrivant les frappes répétées à proximité de l’abri de la ville de Gaza où il avait élu refuge avec d’autres travailleurs humanitaires. Puis l’obligation de se déplacer vers le sud et l’arrivée dans un camp surpeuplé de la ville de Khan Younès. «Il y avait des dizaines de milliers de personnes, mais pas de toilettes et pas assez de nourriture. L’eau n’est disponible que deux heures toutes les douze heures. Je ne sais pas comment on peut vivre dans ces conditions-là», a-t-il ajouté.

Un journaliste de plus tué dans la bande de Gaza. L’agence de presse officielle palestinienne Wafa a annoncé mardi qu’un de ses journalistes à Gaza avait été tué dans une frappe israélienne. Selon l’agence, 42 membres de la famille de son journaliste Mohammad Abou Hassira, «dont ses enfants et ses frères», ont également péri dans le bombardement de sa maison. Au moins 36 journalistes et employés de médias ont été tués depuis le 7 octobre, avait dit lundi le Comité pour la protection des journalistes, 31 Palestiniens, 4 Israéliens et 1 Libanais.

Minute de silence en Israël. En Israël, une minute de silence a été observée dans plusieurs villes et institutions dont le Parlement, à la mémoire des victimes de l’attaque du Hamas il y a un mois. Plus de 1 400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, en majorité des civils tués ce jour-là par les commandos du Hamas, selon les autorités israéliennes. Le mouvement islamiste a aussi enlevé plus de 240 personnes.

«Il disait qu’en France, en tant que juif, il fallait toujours se cacher» : Valentin Ghnassia, soldat montpelliérain tué le 7 octobre près de Gaza. Engagé dans l’armée israélienne, un Français de 22 ans a été tué par le Hamas le 7 octobre en défendant un kibboutz près de Gaza. Un mois après l’attaque, sa famille évoque ce fils et ce frère épris d’Israël, pays où il n’avait plus besoin de cacher sa judéité.

160 personnels de santé sont morts à Gaza. L’Organisation mondiale de la Santé livre un bilan glaçant du premier mois de conflit entre le Hamas et Israël. «Plus de 160 personnels de santé sont morts dans l’exercice de leurs fonctions en s’occupant des blessés et des malades. Ce sont ces personnes qui assurent le fonctionnement du système de santé grâce à leur dévouement, car elles ont trouvé le moyen de maintenir un certain niveau de service», affirme le porte-parole Christian Lindmeier. Il appelle à une levée des restrictions sur l’aide médicale, affirmant que certaines opérations chirurgicales, y compris des amputations, se déroulaient sans anesthésie.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en visite au Moyen-Orient. Volker Türk était au Caire mardi et doit se rendre mercredi à Rafah, à la frontière avec Gaza, avant d’aller à Amman en Jordanie jeudi. Volker Türk a également entamé des démarches pour se rendre en Israël, en Cisjordanie occupée ainsi qu’à Gaza. «Cela a été un mois complet de carnage, de souffrances incessantes, d’effusions de sang, de destruction, d’indignation et de désespoir», a tonné Volker Türk dans un communiqué. «Les violations des droits humains sont à l’origine de cette escalade et les droits humains jouent un rôle central dans la recherche d’un moyen de sortir de ce tourbillon de douleur», a-t-il ajouté. Cette annonce intervient un mois après que des centaines de combattants du Hamas ont mené le 7 octobre l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël. Plus de 1 400 personnes y ont péri d’après les autorités, majoritairement des civils tués le jour de l’attaque. Le Hamas a également pris en otage plus de 240 personnes emmenées à Gaza.

Autain défend la gauche face aux accusations d’antisémitisme. «Comment imaginer que le combat contre l’antisémitisme ne soit pas un combat de la gauche ?», a déclaré sur France Inter la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, alors que son parti, LFI, est accusé par la majorité et la droite d’attiser l’antisémitisme en ne condamnant pas assez clairement les massacres perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre. «Je suis assez sidérée de voir qu’il y a un changement historique absolument fou, comme si on avait oublié l’Histoire. D’où vient l’antisémitisme ? Qui l’a théorisé ? Les théoriciens de l’antisémitisme, que ce soit Drumont, que ce soit Maurras, d’autres, ils viennent de l’extrême droite», a-t-elle expliqué. Et «historiquement, nous (l’)avons porté», ce combat, a-t-elle complété.

Le ministre de la Défense israélien définit les objectifs de Tsahal. Devant la Knesset, le parlement israélien, Yoav Gallant a dévoilé les trois objectifs de la guerre en cours contre le Hamas. Il s’agit, rapporte le quotidien local Haaretz, du retour des otages, de la fin des activités militaires et gouvernementales du Hamas ainsi que la garantie de la liberté d’action de Tsahal à Gaza «sans limitation des opérations».

Encore une escarmouche au Liban. Le porte-parole de l’armée israélienne confirme des tirs sur le Liban. «Il y a peu, un char des FDI a attaqué un groupe terroriste en territoire libanais qui tentait de lancer un missile antichar en direction du territoire israélien, près de la région de Shatula. Par ailleurs, plus tôt dans la journée, les forces de l’armée israélienne ont attaqué une position de l’organisation terroriste Hezbollah, afin d’éliminer une menace», écrit le porte-parole Daniel Hagari sur Twitter.

Une femme munie d’un couteau et d’un drapeau du Hamas neutralisée par Tsahal en Cisjordanie. L’info vient du journal israélien le Haaretz. Les forces israéliennes ont fait feu sur une femme qui s’approchait d’eux munie d’un couteau et d’un drapeau du Hamas. Arrêtée, l’assaillante est prise en charge par le personnel médical.

Le Hamas nie le meurtre de civils et rejette toute libération d’otages sans cessez-le-feu. Une parole rare. Moussa Abu Marzouk, un dirigeant du Hamas a parlé à la radio anglaise, la BBC. Malgré les écrasants témoignages sur les atrocités de l’attaque du 7 octobre, il affirme sans ciller que «les femmes, les enfants et les civils» n’ont pas été pris pour cibles. Concernant les otages, qu’il appelle des «invités», Moussa Abu Marzouk assure que «nous allons les libérer. Mais il faut arrêter les combats». La position israélienne est inverse sur le sujet. Benyamin Nétanyahou a martelé lundi soir son opposition à «un cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages». Moussa Abu Marzouk, lui, affirme ne pas avoir de liste précise des otages qui sont détenus par «différentes factions» du mouvement terroriste et qu’un cessez-le-feu serait nécessaire pour compiler ces informations.

Israël annonce avoir tué un des comandants du Hamas. Selon l‘armée israélienne, il a «a participé à l’envoi de milliers de terroristes pour attaquer, enlever et assassiner des civils israéliens le 7 octobre». Wael Asefa, commandant du bataillon Deir al-Balah du Hamas, a été «éliminé», annonce Tsahal sur X (anciennement Twitter). «Emprisonné de 1992 à 1998», il a aussi «été impliqué dans l’incitation et la promotion d’attaques terroristes contre des civils israéliens et des soldats de Tsahal depuis des décennies», poursuit l’armée israélienne.

L’Indonésie réfute les accusations d’Israël concernant un hôpital à Gaza. Passe d’armes diplomatique entre Israël et l’Indonésie à propos d’un hôpital gazaoui. Situé à Bait Lahia, dans le Nord de la bande de Gaza, l’hôpital a été construit grâce aux dons d’Indonésiens et de plusieurs groupes caritatifs en 2011. L’hôpital indonésien de Gaza est «un établissement construit par le peuple indonésien entièrement à des fins humanitaires et pour répondre aux besoins médicaux du peuple palestinien à Gaza», a affirmé le ministère indonésien des Affaires étrangères dans un communiqué. Ce communiqué intervient au lendemain de déclarations du porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, affirmant que l’hôpital indonésien a été construit sur un site situé au-dessus d’un réseau de tunnels du Hamas. Daniel Hagari a également déclaré que le Hamas utilisait une zone voisine comme base pour lancer des roquettes sur Israël. «Je vais vous montrer la raison pour laquelle ils ont construit l’hôpital là-bas. Sans surprise, le Hamas a construit l’hôpital au-dessus de ses infrastructures terroristes», a déclaré Daniel Hagari dans une déclaration vidéo publiée par l’armée israélienne sur YouTube. Il a également présenté des preuves, selon l’armée, de l’existence d’un site de lancement de missiles situé à 75 mètres de cet hôpital. Le ministère indonésien des Affaires étrangères a réfuté les affirmations concernant l’hôpital qui, comme d’autres centres médicaux dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, traite actuellement des patients bien au-delà de ses capacités.

Attaque du 7 octobre, opération militaire contre la bande de Gaza, risque d’extension du conflit : retour sur un mois de guerre entre le Hamas et Israël. Après le carnage perpétré par le Hamas, la riposte de l’armée israélienne s’est intensifiée peu à peu. Si l’Etat hébreu n’a pas annoncé de grande offensive terrestre, ses forces opèrent désormais massivement dans l’enclave. Et pendant que les appels à une trêve humanitaire restent vains, la région menace toujours de s’embraser.

A New York, des militants juifs occupent la Statue de la Liberté pour réclamer une trêve. Quelques centaines de militants juifs américains progressistes ont occupé dans le calme lundi soir la Statue de la Liberté à New York pour exiger d’Israël un cessez-le-feu et la fin du «bombardement génocidaire de civils palestiniens à Gaza». Vêtus de tee-shirts noirs frappés des slogans «des juifs demandent un cessez-le-feu maintenant» ou «pas en notre nom», quelques centaines de jeunes ont déployé des banderoles «le monde entier regarde» et «les Palestiniens devraient être libres» au pied du socle de l’emblématique monument symbole de New York. La gare de Grand Central à Manhattan avait également été occupée par un sit-in géant de milliers de personnes fin octobre avec les mêmes revendications et le gigantesque arrondissement multiculturel et à la mode de Brooklyn a vu déferler il y a dix jours des milliers de militants pro-palestiniens, y compris d’organisations juives américaines.

Un mois après l’attaque du Hamas, la vie reprend difficilement ses droits en Israël. Enfin, les enfants retournent à l’école, les embouteillages bloquent la circulation et on se laisse même aller à passer quelques émissions de divertissement à la télévision. Mais c’est une illusion ; la guerre dure, les roquettes continuent à tomber du nord au sud du pays, la perte des travailleurs réservistes, déplacés, étrangers et palestiniens bloque les champs et les chantiers, et partout dans les rues, toutes les pancartes publicitaires crient encore «ensemble nous vaincrons». Dans ce climat, l’extrême droite peut exprimer librement ses pulsions, et la société israélienne renoue aussi avec ses tensions internes.

L’article de notre correspondant à Tel-Aviv à retrouver ci-dessous :

Un homme juif meurt à Los Angeles après des heurts entre manifestants pro-israéliens et pro-palestiniens. La police de Californie a déclaré lundi soir avoir ouvert une enquête sur la mort d’un homme juif, après des affrontements la veille entre des manifestants de deux rassemblements, l’un pro-palestinien et l’autre pro-israélien, à Thousand Oaks, au nord-ouest de Los Angeles, selon le bureau du shérif du comté de Ventura. Sur les lieux, la police a constaté que la victime, Paul Kessler, 69 ans, «souffrait d’un traumatisme crânien», précise le communiqué. «Des témoins ont indiqué que Kessler était impliqué dans une altercation physique avec un ou plusieurs manifestants» du rassemblement pro-palestinien. «Au cours de l’altercation, M. Kessler est tombé en arrière et s’est cogné la tête contre le sol», ajoute le communiqué.

Benyamin Nétanyahou ouvre la porte à une occupation de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien a annoncé lundi soir dans un entretien télévisé avec la chaîne américaine ABC News qu’Israël prendra «pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité» de l’enclave palestinienne après la guerre. Car «lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas», a-t-il ajouté. Il a aussi affiché son hostilité à «un cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages». Et «en ce qui concerne les petites pauses tactiques - une heure par-ci, une heure par-là - nous les avons déjà eues», a ajouté Nétanyahou dans son interview. Une réponse directe aux déclarations de la Maison Blanche, qui avait annoncé quelques heures auparavant que le président Joe Biden avait évoqué la «possibilité de pauses tactiques» avec son homologue israélien.

La bande de Gaza «cimetière pour les enfants», déplore le chef de l’ONU. Antonio Guterres a une nouvelle fois plaidé lundi soir pour un «cessez-le-feu humanitaire» urgent dans la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Selon lui, l’enclave palestinienne est devenue «un cimetière pour les enfants». «Le cauchemar à Gaza est plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité», a-t-il commenté, répétant dans le même temps sa condamnation des «actes terroristes odieux» du Hamas du 7 octobre, et l’utilisation par le mouvement islamiste palestinien des civils comme «bouclier humain».