A la manifestation de soutien aux Palestiniens à New York. Une armée de flics sur les dents, une imposante enceinte de barrières et des vendeurs de churros ceignent le gros millier de personnes massées sur un tronçon de Broadway, au cœur de Manhattan, pour manifester leur soutien à Gaza et la cause palestinienne. Il y a là une foule très plurielle sous les keffieh, casquettes et pakols, qui scande « Libérez la Palestine », « Stop au génocide », « Intifada jusqu’à la victoire », « Fin au sionisme, au massacre et à la haine »... Des pancartes appellent à « l’Intifada jusqu’à la victoire », lient la cause de Gaza à d’autres « impérialismes » de Hawaï au Kashmir et d’autres « génocides » et «nettoyages ethnique», amérindiens ou arméniens, tandis qu’un militant propose des explications historiques sur le conflit au Proche-Orient via des QR codes géants.

De l’autre côté de la 42e rue baignée dans le halo des écrans géants de Times Square, une petite centaine de contre-manifestants brandit des panneaux imprimées des photos de victimes du massacre de samedi, et crie « Honte, honte, honte » en agitant des drapeaux israéliens. Un attroupement houleux se forme soudain au milieu de la chaussée qui sépare les deux camps, où les insultes fusent en hébreu autour de deux hommes hassidiques et d’un enfant qui viennent tranquillement de s’extraire, bardés de drapeaux palestiniens, du bloc pro-Gaza. Un escadron policier les exfiltrera avec trop de hâte pour qu’ils aient le temps d’expliciter leur pensée. Tandis qu’au bout de deux heures, la foule se disloque en petits groupes lancés en une manif sauvage qui chante « Quand le peuple est occupé, la résistance est justifiée ! », une famille de touristes français, tentant de se frayer un chemin, tente de déchiffrer les pancartes une à une les yeux plissés -- « C’est quoi ça « zionism » ? » lance la mère, en VF, à sa fille et son mari, sans obtenir hélas plus de réponse qu’une moue benoîte. Par Julien Gester, correspondant aux Etats-Unis

Pour l’OMS, une évacuation massive du nord de Gaza serait «catastrophique». Une évacuation massive du nord de Gaza serait «catastrophique», pour les patients des hôpitaux, les hôpitaux du sud étant déjà à pleine capacité, a estimé vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Une évacuation massive serait catastrophique pour les patients, le personnel de santé et les autres civils restés sur place ou pris dans le mouvement de masse», a estimé l’OMS dans un communiqué. Surtout, les quatre hôpitaux du ministère de la Santé dans le sud de la bande de Gaza ont déjà atteint ou dépassé leur capacité, et ne disposent pas des capacités de soins intensifs et des fournitures nécessaires pour traiter les patients supplémentaires, a fait valoir l’OMS.

Biden assure que « la crise humanitaire » à Gaza est « une priorité » pour lui. Joe Biden a assuré vendredi que «c’était aussi une priorité (pour lui) de répondre en urgence à la crise humanitaire à Gaza», au septième jour de la guerre entre Israël et le Hamas. «Mes équipes dans la région travaillent, en communication avec les gouvernements d’Israël, d’Egypte, de Jordanie, d’autres nations arabes et des Nations unies, pour augmenter le soutien» humanitaire, a encore dit le président américain, qui est en déplacement à Philadelphie (est) pour des annonces économiques, en ajoutant: «Nous ne pouvons pas perdre de vue le fait que l’écrasante majorité des Palestiniens n’ont rien à voir avec le Hamas.»

A Strasbourg, 13 interpellations au rassemblement de soutien à la Palestine. Treize personnes ont été interpellées lors d’un rassemblement de soutien au peuple palestinien qui s’est tenu vendredi soir à Strasbourg malgré son interdiction, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin. «La police nationale a interpellé 13 personnes dont l’organisatrice de la manifestation qui sera présentée à la justice», a indiqué la préfecture sur X (ex-Twitter). Près de 300 personnes se sont rassemblées en fin de journée dans le centre-ville, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes, non loin de la place Kléber qui avait été rendue inaccessible par la police. Le rassemblement a été dispersé par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Selon une source syndicale, un policier a été blessé.

les ONG demandent des corridors humanitaires. Plusieurs organisations d’aide humanitaire internationale ont demandé vendredi la mise en place de corridors humanitaires dans la bande de Gaza, au septième jour de la guerre entre Israël et le Hamas. «Nous redoutons une catastrophe humanitaire sans précédent», alerte Ivan Karakashian, responsable de plaidoyer de l’ONG Norwegian Refugee Council (NRC). «Petit à petit, on va perdre le contact avec les équipes», explique Louise Nichet, responsable du pôle Moyen-Orient de Médecins du Monde (MDM) alors que les communications sont entravées par le manque d’électricité. Les opérations de nombreuses organisations sont suspendues. « Nos collaborateurs fuient avec leurs familles (...) sans bien sûr savoir où ils seront en sécurité à Gaza, et ils sont incapables de fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin », explique Ivan Karakashian, dont l’organisation emploie 53 personnes localement. «A priori, à part acheter des médicaments sur le marché local pour les distribuer à nos partenaires, on ne peut pas faire grand-chose, du moins tant que rien ne rentre dans Gaza», précise Louise Nichet. «L’intensité du siège, et toute la situation en général, c’est du jamais vu, et s’il est besoin de le rappeler, ce siège est contraire au droit humanitaire », conclut elle.

«Même les guerres ont des règles». «Même les guerres ont des règles», a lancé vendredi le secrétaire général de l’ONU avant un Conseil de sécurité sur la situation en Israël et à Gaza, réclamant la protection des civils qui ne doivent pas non plus être «utilisés comme boucliers». «La situation à Gaza a atteint un plus bas dangereux», a déclaré à la presse Antonio Guterres, décrivant un «système de santé au bord de l’effondrement», des «morgues débordées» et «une crise de l’eau» dans l’enclave palestinienne en état de siège.

Nétanyahou promet que les bombardements sur Gaza «ne sont que le début». Dans une adresse à la nation retransmise sur toutes chaines de télévision israéliennes, le Premier ministre Benjamin Nétanyahou a déclaré qu’Israël «n’oubliera ni ne pardonnera jamais les actes horribles de nos ennemis» et a promis que les frappes aériennes incessantes sur la bande de Gaza, qui ont jusqu’à présent coûté la vie à plus de 1 700 Palestiniens, n’étaient «qu’un début». Il a également précisé qu’Israël bénéficiait d’un soutien international important dans sa lutte contre le Hamas, tant au niveau de l’opinion publique qu’au niveau de l’aide militaire fournie par les États-Unis. «Nous allons anéantir le Hamas et apporter la victoire. Cela prendra du temps, mais nous terminerons cette guerre plus forts que jamais », a-t-il conclu.

70 morts après une frappe israélienne sur un convoi fuyant Gaza, selon le Hamas. Alors que les critiques pleuvent sur la demande israélienne d’une évacuation de la population gazaouie, les responsables du Hamas affirment, rapporte Associated Press, que 70 personnes ont été tuées lors de frappes aériennes de Tsahal contre des convois fuyant Gaza. Selon le bureau des médias du Hamas, les voitures ont été touchées à trois endroits alors qu’elles se dirigeaient vers le sud du territoire. Si AP ajoute que la cible des frappes aériennes n’est toujours pas claire, le Hamas assure que l’essentiel des victimes sont des femmes et des enfants.

«Nos efforts se concentrent sur la création des ‘safe zones’». Une gêne aussi rare qu’aisément déchiffrable se lisait sur le visage d’Anthony Blinken lorsqu’il s’est vu demander, lors d’une conférence de presse à Doha, d’expliciter la position des Etats-Unis sur l’ultimatum lancé par Israël à plus d’un millions de personnes d’évacuer le nord de Gaza sous vingt-quatre heures. Benjamin Netanyahou, rencontré par Blinken la veille, a-t-il reçu la bénédiction américaine sur ce point ? Comment cela cadrerait-il avec les rappels incessants au droit international et, encore un instant plus tôt, à «l’importance qu’Israël prenne toutes les précautions possibles pour éviter de mettre en danger les civils, [tandis que] les familles palestiniennes de Gaza souffrent, payant le prix d’une faute qui n’est pas la leur» ? Le chef de la diplomatie américaine s’est gardé de répondre, mettant simplement en avant la nécessité de «placer les civils de Gaza hors de danger et de leur fournir le soutien humanitaire dont ils ont besoin et l’accès aux vivres, à l’eau» : «Nos efforts se concentrent sur la création des « safe zones ». Nous travaillons en ce sens les organisations internationales, Israël et d’autres pays.» a-t-il répondu. Par Julien Gester

Selon un nouveau bilan, 15 Français ont été tués lors de l’attaque du Hamas, selon le ministère français des Affaires étrangères.

Précautions dans la ville de New York avant une manifestation propalestinienne. Les autorités à New York s’étaient voulues rassurantes, à la veille d’un vendredi sur lequel plane l’appel lancé par le Hamas à un «jour de colère» : «Il n’y a aucune menace crédible ou spécifique» identifiée selon le maire Eric Adams, «mais dans un moment aussi délicat que celui-ci, nous continuerons à faire preuve d’une vigilance accrue et à prendre des mesures pour prévenir toute violence potentielle», a déclaré la gouverneure de l’Etat, Kathy Hochul. Les services de police ont donc annulé les congés déjà posés de leurs agents afin que tous soient se tiennent «prêts, en uniforme» et sur le terrain pour encadrer les manifestations programmées (notamment un rassemblement pro-Gaza à Times Square) et sécuriser les lieux de culte et écoles confessionnelles. Certains établissements israélites de la ville ont préféré fermer par précaution, tandis que des synagogues annonçaient qu’elles privilégieraient une tenue virtuelle des offices. Après la fermeture la veille du campus de l’université de Columbia face à des manifestations, l’autre grande faculté de la ville, NYU, a incité enseignants et étudiants à privilégier l’option distancielle. Kathy Hochul a voulu souligner qu’il relevait d’un «choix personnel» de ne pas envoyer ses enfants en classe, alors que les écoles publiques fonctionnent normalement : «Je comprends le désir très humain de protéger sa famille [...], c’est quelque chose que chacun devra décider individuellement.» Julien Gester

Un journaliste de Reuters tué et deux autres blessés au Sud Liban. Un journaliste de Reuters, Issam Abdallah, a été tué vendredi dans un bombardement dans le sud du Liban sur la frontière israélienne. Deux autres journalistes de Reuters, Thaer Al-Sudani et Maher Nazeah, ont été blessés dans la même frappe, a confirmé l’agence de presse. «Nous sommes profondément tristes de vous annoncer que notre vidéaste Issam Abdallah a été tué. Issam était membre d’une équipe de Reuters dans le sud du Liban qui diffusait des informations en direct», a déclaré l’agence dans un communiqué. «Les journalistes de Reuters Thaer Al-Sudani et Maher Nazeah ont été blessés et sont actuellement soignés». Selon l’AFP, deux journalistes de l’AFP auraient également été blessés lors du même bombardement qui aurait eu lieu aux abords du village de Alma-el-Chaab. Selon des sources de sécurité libanaises, les équipes de journalistes auraient été touchées par des obus israéliens.

Des échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah à la frontière libanaise. L’armée israélienne a échangé des tirs sur la frontière libanaise ce vendredi, a déclaré Tsahal dans un communiqué. Le Liban a tiré en direction d’avant-postes israéliens, indique l’armée, ce qui a conduit les troupes israéliennes à répondre par des tirs de chars sur des «infrastructures terroristes» exploitées par le groupe armé libanais Hezbollah. L’armée israélienne a également tiré sur la source des tirs, selon le communiqué.

L’armée israélienne annonce avoir mené des incursions au sol à Gaza «dans les dernières vingt-quatre heures». Les forces terrestres israéliennes ont mené des incursions au sol dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures, a annoncé ce vendredi Tsahal, avant une offensive terrestre attendue dans ce territoire palestinien densément peuplé. «Au cours des dernières 24 heures, les forces de l’armée israélienne ont mené des raids localisés à l’intérieur du territoire de la bande de Gaza» pour rechercher des «terroristes» et de «l’armement», précise un communiqué. Durant ces opérations, des efforts ont également été déployés «pour retrouver des personnes disparues», ajoute l’armée. C’est la première fois que Tsahal parle d’une telle incursion militaire depuis le début du conflit, samedi dernier.

Des journalistes visés par un projectile dans le sud du Liban, sur la frontière israélienne. Des journalistes ont été visés par un bombardement dans le sud du Liban sur la frontière israélienne. Sur une vidéo issue du direct de l’agence Reuters, une détonation retentit suivie de cris. «Je ne sens plus mes jambes», gémit une femme allongée sur le sol. Dans une autre vidéo consultée par Libération, elle porte un gilet pare-balles sur lequel est inscrit le mot «Press». Autour de son cou, pend un appareil photo. Selon un journaliste de Reuters sur place, il y a plusieurs blessés. La chaîne de télévision Al Jazeera parle d’un bilan de un mort et trois blessés.

Ordre d’évacuation à Gaza : «L’attaque du Hamas ne justifie pas la destruction illimitée» de l’enclave palestinienne. Directeur du Comité international de la Croix-Rouge pour le Moyen-Orient, Fabrizio Carboni met en garde contre les «conséquences catastrophiques» de l’ordre d’évacuation lancé aux civils de Gaza, «protégés» par le droit humanitaire. Retrouvez son interview.

L’envoyé palestinien à l’ONU exhorte le chef de l’ONU à mettre fin au «crime contre l’humanité» d’Israël. L’envoyé palestinien des Nations Unies a appelé vendredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à faire davantage pour mettre fin à un «crime contre l’humanité» commis par Israël. «Il doit faire plus. Tout ce qui a été fait n’a pas suffi. Nous avons besoin que nous fassions tous davantage pour mettre fin à ce crime contre l’humanité», a déclaré l’envoyé palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, aux journalistes avant une réunion des ambassadeurs du groupe arabe aux Nations Unies.

En Cisjordanie, le nombre de victimes passe à 11. 11 Palestiniens ont été tués vendredi par des tirs israéliens en Cisjordanie occupée lors de rassemblements de solidarité avec Gaza, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.

A la Grande mosquée de Paris, l’imam appelle à «ne pas importer le conflit». L’imam de la Grande mosquée de Paris a appelé à «ne pas importer» en France «le conflit en cours au Moyen-Orient», vendredi lors de son prêche pour la prière du vendredi. L’imam n’a pas évoqué l’attaque meurtrière dans un collège-lycée de Arras, qui a coûté la vie à un enseignant, drame survenu peu de temps seulement avant son prêche.

Infantino présente les condoléances de la Fifa aux fédérations palestinienne et israélienne. Le président de la Fifa Gianni Infantino a présenté les condoléances de l’instance aux présidents des Fédérations de football palestinienne et israélienne dans une lettre envoyée vendredi, en réaction au conflit sanglant entre Israël et Gaza. «La Fifa se joint aux appels à une fin immédiate des hostilités et pour l’apaisement immédiat des souffrances des peuples israélien et palestinien», ajoute-t-il dans ce courrier adressé à Moshe Shino Zuares, président de la Fédération israélienne, et Jibril Rajoub, son homologue palestinien.