En résumé :
- Israël poursuit ses préparatifs en vue d’une offensive dans le nord de Gaza. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Israël de «crimes de guerre» à Gaza et dit refuser le «déplacement» des Palestiniens.
- Depuis l’attaque du Hamas contre Israël il y a une semaine, plus de 1 400 personnes sont mortes en Israël, en majorité des civils. Côté palestinien, le dernier bilan publié par le ministère de la Santé fait état de 2 670 morts et 9 714 blessés.
- Le Hamas détiendrait une centaine d’otages, qu’il menace d’exécuter. Samedi, l’organisation terroriste a fait état de 22 otages tués dans les bombardements israéliens.
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Pas de relocalisation de la population de Gaza dans le Sinaï, pour Blinken. Le secrétaire d’Etat américain rejette l’idée d’accueillir la population de Gaza dans la péninsule du Sinaï. «Cette idée ne tient pas la route et nous ne la soutenons pas», a déclaré Antony Blinken auprès d’Al Arabiya, ce dimanche soir. Le chef de la diplomatie américaine assure que Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, est sur la même ligne. «Nous croyons que les civils doivent pouvoir avoir les moyens de rester à Gaza, leur chez-eux. Mais nous voulons aussi nous assurer qu’ils sont hors de danger et qu’ils reçoivent toute l’aide dont ils ont besoin», précise Blinken.
La France apporte «du renseignement» à Israël, selon le ministre des Armées. Paris a assuré samedi ne pas avoir été sollicitée pour fournir de l’aide militaire à Israël et qu’il n’était «pas question» pour la France de se joindre à des opérations militaires. «Le renseignement fourni l’est dans le cadre du partenariat habituel entre nos deux pays», précise tout de même le ministre français des Armées Sébastien Lecornu dans un entretien pour les journaux du groupe Ebra publié ce dimanche soir. «Nous avons malheureusement une longue expérience en matière de lutte antiterroriste et nos services de renseignements disposent de moyens et de capteurs particulièrement performants», a-t-il ajouté. Le ministre a annoncé qu’il échangera avec son homologue israélien «la semaine prochaine».
Le gouvernement israélien n’a pas assuré la sécurité de ses citoyens, assure le ministre des Finances du pays. Le gouvernement israélien assume la responsabilité des attaques meurtrières du Hamas du 7 octobre, a déclaré ce dimanche le ministre des Finances d’Israël Bezalel Smotrich. Selon lui, son gouvernement doit «admettre honnêtement, douloureusement et en baissant la tête» qu’il n’avait pas réussi à «assurer la sécurité de nos citoyens».
Reportage
Pas d’engagement militaire iranien si Israël n’attaque pas, ni ses intérêts ni ses citoyens. La représentation de l’Iran aux Nations Unies, à New York, a assuré ce dimanche soir auprès de l’agence Reuters que la république islamique ne rentrerait pas dans le conflit si elle n’était pas attaquée. Dans le texte, ça donne : «Les forces armées iraniennes ne s’engageront pas, à moins que l’apartheid israélien n’ose attaquer l’Iran, ses intérêts ou ses ressortissants. Le front de résistance peut se défendre par lui-même.»
Karim Benzema affiche son soutien aux habitants de Gaza. Le footballeur français Karim Benzema a adressé ce dimanche «ses prières» aux habitants de Gaza dans un message publié sur les réseaux sociaux. «Toutes nos prières pour les habitants de Gaza victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n’épargnent ni femmes ni enfants», a écrit sur X (ex-Twitter) l’attaquant de 35 ans, transféré au club d’Al-Ittihad en Arabie saoudite en juin dernier. Le conseil de l’éthique de la Fédération française de football a par ailleurs été saisi dimanche après le partage par le joueur de Nice Youcef Atal d’une publication contenant des «appels à la violence», en lien avec le conflit.
L’attaque du Hamas a été «le coup le plus sévère» de l’histoire d’Israël, selon l’ancien Premier ministre israélien. Dans une interview au média Sky News, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak affirme que l’attaque du Hamas le week-end dernier est le «coup le plus grave» qu’Israël ait subi depuis le jour de sa création. Pour l’ancien dirigeant, Israël ne «s’abaissera pas au comportement du Hamas» lors de ses opérations terrestres et que son pays était «attaché au droit international». Il a également réitéré l’appel aux Palestiniens à fuir vers le sud. Selon lui, le blocus sur la nourriture, le carburant et les médicaments sont «nécessaires maintenant», et assure qu’Israël «ne laissera pas les gens mourir à l’hôpital».
Israël affirme que 155 otages sont aux mains du Hamas. L’armée israélienne affirme ce dimanche avoir notifié les familles de 155 otages de leur captivité, actualisant un bilan qui faisait auparavant état de 126 captifs aux mains du Hamas palestinien dans la bande de Gaza. «Nous mettons en place des efforts colossaux pour la libération des otages», a assuré Daniel Hagari, un porte-parole militaire lors d’une conférence de presse.
A Gaza, plus de 1 000 personnes portées disparues sous les décombres. Selon la défense civile palestinienne, plus de 1 000 personnes sont portées disparues sous les décombres des bâtiments détruits lors des frappes aériennes israéliennes à Gaza. Dans un communiqué, l’équipe affirme que de nombreuses autres personnes ont été tirées vivantes des décombres 24 heures après que les bâtiments ont été touchés.
Emmanuel Macron met en garde le président iranien «contre toute escalade» du conflit. Le président français a «mis en garde» ce dimanche le président iranien Ebrahim Raïssi «contre toute escalade ou extension du conflit» entre Israël et le Hamas, «notamment au Liban», lors d’un entretien téléphonique avec son homologue, annonce l’Elysée. Le chef de l’Etat a par ailleurs «rappelé la nécessité pour tous de condamner sans équivoque les attaques terroristes perpétrées par le Hamas en Israël et le droit d’Israël de se défendre, ainsi que d’éliminer les groupes terroristes qui ont frappé sa population».
Blinken annonce la réouverture du point de passage entre l’Égypte et Gaza. À l’issue de sa tournée dans plusieurs pays de la région, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que le point de passage de Rafah entre l’Égypte et la bande de Gaza allait rouvrir, rapporte Reuters. Il a ajouté que les États-Unis mettaient en place des mécanismes, en collaboration avec les Nations unies, l’Égypte et Israël, afin d’apporter une aide à ceux qui en ont besoin. Des centaines de milliers d’habitants ont fui Gaza depuis 48 heures à la suite des ultimatums israéliens. L’envoyé spécial de la BBC dans le sud de la bande a estimé qu’un million de personnes se pressent à la sortie de la ville de Khan Younes, attendant fébrilement l’ouverture de la frontière avec l’Egypte.
«Israël a connu l’indicible», dit la ministre française des Affaires étrangères. A l’issue de sa visite en Israël, Catherine Colonna, a martelé que «rien ne justifie le terrorisme». «Il ne saurait y avoir ni excuse, ni explication» et Israël a le droit de se défendre «face à la monstruosité du Hamas», a-t-elle ajouté lors d’un point presse. La riposte israélienne au Hamas islamiste, mouvement au pouvoir à Gaza, «doit être ferme, forte et juste», a-t-elle souligné. Elle a également redit la nécessité pour Israël, qui assiège le territoire, de respecter le droit international et humanitaire. «Il est important que les Nations Unies puissent faire entrer de la nourriture, des biens de première nécessité dans le sud de Gaza», a ajouté la ministre. «De l’eau a été partiellement distribuée, c’est un premier pas». «Ne nous trompons pas», a-t-elle dit, «il est essentiel de se souvenir que le Hamas fait du mal aux Palestiniens», estimant que l’organisation prenait «en otage» la population palestinienne. La ministre se rend en Egypte en soirée avant de se rendre lundi au Liban.
Joe Biden s’est entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Je l’ai assuré que nous travaillions avec nos partenaires dans la région pour garantir que l’aide humanitaire parvienne aux civils de Gaza et pour empêcher que le conflit ne s’aggrave», a tweeté le président américain ce dimanche. Joe Biden a également déclaré qu’il avait réitéré sa condamnation de l’attaque du Hamas contre Israël et réaffirmé que le Hamas «ne défend pas le droit du peuple palestinien à la dignité et à l’autodétermination».
I spoke with Palestinian Authority President Abbas to condemn Hamas’ attack on Israel and reiterate that Hamas does not stand for the Palestinian people’s right to dignity and self-determination.
— President Biden (@POTUS) October 15, 2023
I assured him that we're working with partners in the region to ensure…
La France va poursuivre «ses efforts pour éviter un embrasement». «La situation est difficile, préoccupante. Elle est grave», a déclaré la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, appelant à la responsabilité de tous les dirigeants, lors d’une déclaration à la presse ce dimanche à l’issue de sa visite en Israël. Elle a par ailleurs annoncé que le bilan des Français tués dans les «attaques terroristes» s’était encore alourdi, montant à 19 morts - deux de plus que la veille - et 13 disparus. La France va poursuivre «ses efforts pour éviter un embrasement» au Proche-Orient a encore assuré la ministre.
Tsahal confirme son intention d’entrer à Gaza. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzl Halevi, a rencontré des soldats près de la frontière avec Gaza et a échangé avec eux. Lors de la rencontre, dont une séquence a été filmée par le porte-parole de l’armée et distribuée aux médias, Halevi a notamment déclaré : «Notre responsabilité est désormais d’entrer dans Gaza, de nous rendre dans les lieux où le Hamas s’organise, opère, planifie et lance ses opérations. Nous devons les frapper sévèrement partout, tous les commandants, tous les agents, et détruire les infrastructures. En un mot, vaincre». «Vous allez faire quelque chose de grand et d’important qui devra changer la situation pour très longtemps et de manière claire», a-t-il ajouté.
«Une catastrophe humanitaire inédite» a lieu à Gaza, selon l’ONU. Pilonnée sans cesse par l’armée israélienne en représailles à l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, la bande de Gaza se retrouve au cœur d’une «catastrophe humanitaire inédite» selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). «Pas une goutte d’eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant n’a été autorisé à entrer à Gaza ces huit derniers jours», affirme Philippe Lazzarini, le chef de l’Unrwa, lors d’une conférence de presse, estimant que «Gaza se fait étrangler».
2 670 morts à Gaza selon le Hamas. Les frappes israéliennes dans la bande de Gaza ont tué 2 670 personnes, a indiqué dimanche le ministère palestinien de la Santé du Hamas dans un bilan actualisé, alors que l’armée israélienne pilonne le territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste. D’après cette source, 9 600 personnes ont également été blessées dans les raids israéliens.
L’Iran menace Israël d’une escalade du conflit. Le ministre des affaires étrangères iranien a déclaré que les autres parties de la région étaient «prêtes à agir», a rapporté dimanche l’agence de presse semi-officielle Fars. «Si les agressions sionistes ne cessent pas, toutes les parties de la région auront le doigt sur la gâchette», a déclaré Hossein Amirabdollahian.
En partance du Caire, Blinken rassure sur la régionalisation du conflit. Les pays arabes que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a visités cette semaine sont «déterminés à ce que le conflit ne déborde pas», a-t-il assuré en repartant du Caire vers Israël ce dimanche soir. «Personne ne doit jeter de l’huile sur le feu ailleurs», a-t-il dit, alors que depuis des jours des violences à la frontière entre Israël et le Liban font redouter une régionalisation du conflit entre Israël et le Hamas palestinien. Les différentes capitales arabes où est passé Antony Blinken «utilisent leurs propres canaux pour s’assurer que cela n’arrive pas», a-t-il précisé.
Décryptage
Les Vingt-Sept rappellent l’importance de l’aide humanitaire à Gaza. Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne ont souligné «le droit d’Israël à se défendre conformément au droit humanitaire et international face aux attaques violentes et indiscriminées» du Hamas, dans un communiqué commun publié ce dimanche. «Nous réaffirmons l’importance de la fourniture d’une aide humanitaire d’urgence et sommes prêts à continuer à soutenir les civils qui en ont le plus besoin à Gaza, en coordination avec nos partenaires, en veillant à ce que cette aide ne soit pas détournée par des organisations terroristes. Il est essentiel d’empêcher une escalade régionale», ajoutent-ils.
Billet
Le secrétaire d’Etat américain est confiant sur le passage de l’aide humanitaire vers Gaza. En déplacement au Caire, en Egypte, Antony Blinken assure ce dimanche que l’aide humanitaire pourra être acheminée vers Gaza, bombardée sans répit par Israël, condition sine qua non posée par l’Egypte pour laisser sortir les Américains de l’enclave palestinienne. «Rafah sera ouvert», a-t-il dit, en référence au terminal égyptien, unique ouverture de Gaza sur le monde non contrôlée par Israël. «Nous mettons en place avec l’ONU, l’Egypte et Israël un mécanisme pour acheminer de l’aide à ceux qui en ont besoin», a-t-il ajouté, alors que de premières cargaisons attendent dans le Sinaï égyptien.