En résumé :
- Une explosion a fait des centaines de morts dans un hôpital de Gaza mardi 17 octobre, provoquant des condamnations internationales. Après une nuit de colère, les manifestations ont repris mercredi à travers le monde musulman.
- Israéliens et les Palestiniens se rejettent la responsabilité de cette explosion. Selon le président américain Joe Biden, qui est arrivé à Tel Aviv, l’explosion à l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza semble être le fait de «la partie adverse» palestinienne.
- L’assaut du Hamas le 7 octobre a fait 1 400 morts en Israël. Plus de 3 000 personnes ont été tuées depuis dans les frappes et les bombardements israéliens à Gaza.
- Retrouvez toutes les informations sur la journée de mardi ici.
Explosion à l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza : ce que nous disent les vidéos. Analystes et spécialistes dans la géolocalisation des images penchent, pour l’heure, vers un tir de roquette en provenance de Gaza. Sans pour autant être complètement affirmatifs. Lire ici notre Checknews.
Le footballer Mohamed Salah, star de la selection nationale égyptienne et de l’équipe de Liverpool, appelle les dirigeants mondiaux à «s’unir pour empêcher un nouveau massacre de toutes les âmes innocentes», demandant que l’aide humanitaire soit autorisée à entrer à Gaza et décrivant le bilan croissant de la guerre comme «insupportable à voir». Cet appel modéré mais émotionnel est inhabituel pour Salah, 31 ans, qui s’est efforcé de rester relativement discret sur les questions politiques, alors qu’il est devenu l’une des figures les plus reconnaissables du football mondial.
— Mohamed Salah (@MoSalah) October 18, 2023
Les manifestations «laissent aux dirigeants arabes une très, très faible marge de manœuvre». Un ancien conseiller du Pentagone affirme au média britannique Sky News que les manifestations dans le monde arabe plaçaient les dirigeants de ces pays dans une situation délicate. Alors qu’ils auraient pu faire partie de la solution, affirme cette source, ils «ont maintenant très, très peu de marge de manœuvre et de moyens pour arrêter l’escalade». Une situation préoccupante pour le président américain Joe Biden qui cherche à «rallier les Arabes et les Palestiniens à sa cause», poursuit cet ancien conseiller.
Des sirènes retentissent à Tel Aviv et dans le centre d’Israël. Des sirènes pour prévenir le tir de roquettes retentissent à Tel Aviv, Holon Bat Yam et Rishon Letzion.
Décryptage
L’Irlande débloque une aide humanitaire à destination des Palestiniens. Le gouvernement irlandais annonce ce mercredi débloquer 13 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaire immédiate à destination des Palestiniens, tout en appelant à un cessez-le-feu. «J’annonce ce soir un ensemble immédiat de 13 millions d’euros», a déclaré devant le Parlement irlandais le ministre des Affaires étrangères Micheal Martin. Ces fonds, qui s’ajoutent au programme irlandais de 16 millions d’euros cette année à destination des Palestiniens, passeront par des agences des Nations unies. Il a en outre exhorté les pays de l’UE et de la région à augmenter leur soutien humanitaire, «c’est une crise que ne peut pas attendre», a-t-il martelé.
Il y aurait eu des dizaines de morts et non des centaines à l’hôpital de Gaza. Selon une source européenne du renseignement interrogée par l’AFP, le tir meurtrier sur un hôpital de Gaza, dont Israël et les mouvements armés palestiniens se rejettent la responsabilité, aurait fait «quelques dizaines de morts» et non des centaines. «Il n’y a pas 200 voire 500 morts, mais plutôt quelques dizaines, probablement entre 10 et 50», affirme cette source sous couvert d’anonymat, qui estime par ailleurs qu’«Israël n’a probablement pas fait ça», d’après les «pistes sérieuses» de renseignements dont ses services disposent. «Le bâtiment n’a pas été détruit» et aucun élément ne corrobore «le fait que des centaines de personnes se trouvaient sur le parking où a atterri la frappe», ajoute ce haut responsable, qui soutient qu’il y a «pas mal de roquettes qui ont des incidents de tir».
Les abris surpeuplés de Gaza sont «proches du point de rupture». L’ONG Action contre la faim affirme que le manque d’accès à l’eau est «l’un des plus grands défis» à Gaza en ce moment et que les enfants sont «les plus exposés» aux conséquences sanitaires. Selon l’association, les abris surpeuplés sont «proches du point de rupture». «L’un de ces abris accueille actuellement plus de 24 000 personnes, dont 60 % d’enfants atteints de diarrhée», alerte l’ONG.
«Ce sont les monstres du Hamas qui ont déclenché la guerre, pas nous», affirme un ministre israélien. Dans une interview avec le média britannique Sky News, le ministre israélien de l’Economie a défendu avec véhémence les frappes aériennes israéliennes, insistant sur le fait qu’elles visaient des soldats du Hamas. «Nous n’avons pas déclenché cette guerre, mais nous y mettrons fin», a-t-il déclaré, soulignant la détermination d’Israël à riposter. «Ces monstres ne méritent pas de vivre dans ce monde», a-t-il martelé.
Au Liban, des centaines de manifestants. Plusieurs centaines de manifestants sont descendues dans la rue au Liban à l’appel du Hezbollah pro-iranien et allié du Hamas, dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, brandissant des drapeaux palestiniens et du parti chiite. «Ce qui se passe à Gaza n’est pas un conflit ou une guerre […] des massacres en série sont commis», a déclaré un haut responsable du mouvement, Hachem Safieddine.
Neuf roquettes tirées depuis le Liban. Les Forces de défense israéliennes affirment que neuf roquettes ont été tirées depuis le Liban ce mercredi. Quatre de ces roquettes ont été interceptées par la défense aérienne israélienne, déclare l’armée dans un communiqué.
כמו כן, בהמשך לדיווח הראשוני על הפעלת התרעות בקריית שמונה ומרחב הצפון, זוהו תשעה שיגורים שחצו משטח לבנון לשטח ישראל, לוחמי ההגנה האווירית יירטו ארבעה שיגורים.
— דובר צה״ל דניאל הגרי - Daniel Hagari (@IDFSpokesperson) October 18, 2023
Un risque «très réel et extrêmement dangereux» d’une extension du conflit. Tor Wennesland, le coordinateur pour la paix au Moyen-Orient auprès des Nations unies craint que «nous soyons au bord d’un abîme profond et dangereux qui pourrait changer la trajectoire du conflit israélo-palestinien, voire du Moyen-Orient dans son ensemble», a-t-il déclaré ce mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU, réuni à New York. Il a également mis en garde contre le risque «très réel et extrêmement dangereux» d’une extension du conflit.
Les ambassades d’Israël et des Etats-Unis visées par des alertes à la bombe en Argentine. L’ambassade d’Israël, située dans l’hyper-centre de Buenos Aires, a reçu en début de matinée par email «une menace de bombe», selon une source policière. Une menace similaire, également reçue par courrier électronique, a visé l’ambassade des Etats-Unis, dans le quartier un peu excentré de Palermo, selon la même source. Un important périmètre de sécurité a été établi autour des deux bâtiments, une partie des quartiers bouclés et l’ambassade israélienne évacuée, tandis que des équipes anti-terroristes et de déminage étaient dépêchées sur place. Celle des Etats-Unis «n’a pas été évacuée» et «a continué à fonctionner normalement».
Le président turc dénonce l’échec du Conseil de sécurité de l’ONU. «Le Conseil de sécurité des Nations Unies, devenu totalement inefficace, a une fois de plus manqué à ses responsabilités. Les pays occidentaux, qui ne négligent rien en matière de droits de l’homme et de libertés, n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu», a fustigé Recep Tayyip Erdoğan sur X (ex-Twitter). Selon lui, «l’attaque odieuse» contre l’hôpital Al-Ahli Arabi «a porté le massacre à Gaza à un autre niveau». En raison du veto américain, le Conseil de sécurité des Nations unies n’est parvenu à adopter aucune résolution sur la crise du Moyen-Orient.
Human Rights Watch critique les États-Unis pour leur position à l’ONU. L’ONG accuse les Etats-Unis d’avoir mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui aurait appelé à la création de couloirs humanitaires, à une pause dans les combats et à l’annulation de l’ordre donné par Israël obligeant les citoyens de Gaza à quitter le nord du territoire. Les Etats-Unis ont «utilisé cyniquement leur veto pour empêcher le Conseil de sécurité de l’ONU d’agir sur Israël et la Palestine à une époque de carnage sans précédent», dénonce Louis Charbonneau, directeur de Human Rights Watch à l’ONU. «Ils ont également bloqué la condamnation de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre et la demande de libération des otages», affirme-t-il.
🚨 🧵@hrw reaction to US veto of @Brazil_UN_NY draft resolution on #Israel/#Palestine (12 votes in favor, 2 abstentions, 1 no)
— louis charbonneau (@loucharbon) October 18, 2023
"Once again the US cynically used their veto to prevent the UN Security Council from acting on Israel and Palestine at a time of unprecedented carnage." pic.twitter.com/lZAyQFrH2o
Un débat à l’Assemblée nationale lundi sur la situation au Proche-Orient. L’Assemblée nationale débattra lundi à 16 heures de la «situation au Proche-Orient», indique le ministère des Relations avec le Parlement. Ce débat se tiendra en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire une déclaration donnant lieu à une discussion dans l’hémicycle.
Hôpital à Gaza : Biden impute la frappe à une roquette hors de contrôle tirée par un «groupe terroriste». Le président américain Joe Biden, en visite mercredi à Tel-Aviv, a imputé la frappe sur l’enceinte d’un hôpital de Gaza à une «roquette hors de contrôle» tirée par un «groupe terroriste» dans le territoire palestinien. «Sur la base des informations que nous avons eues jusqu’à maintenant, il semble que (la frappe) soit le résultat d’une roquette hors de contrôle tirée par un groupe terroriste à Gaza», a déclaré Joe Biden, appuyant la version d’Israël, qui a imputé le tir à l’organisation palestinienne Jihad islamique, alliée du Hamas, qui a démenti.
Hôpital de Gaza : des «images aériennes» et «communications» mettent Israël hors de cause, assure la Maison Blanche. Une porte-parole de la Maison Blanche a indiqué mercredi que «l’analyse d’images aériennes, de communications interceptées et d’information en accès libre» par les Etats-Unis mettait Israël hors de cause dans la frappe contre un hôpital de Gaza. «Nous continuons à rassembler des informations, mais notre position aujourd’hui, fondée sur l’analyse d’images aériennes, de communications interceptées et d’information en accès libre, est qu’Israël n’est pas responsable de l’explosion survenue à l’hôpital de Gaza», a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Israël autorise l’entrée d’aide humanitaire dans Gaza depuis l’Egypte. Israël a annoncé mercredi autoriser l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis l’Egypte, alors qu’il impose un strict siège au territoire palestinien pilonné sans relâche depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. «Israël n’empêchera pas l’aide humanitaire depuis l’Egypte tant qu’il s’agit de nourriture, d’eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza», d’après un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui précise qu’Israël «n’autorisera aucune aide humanitaire à partir de son territoire vers la bande de Gaza» tant que les otages pris par le Hamas «ne seront pas rendus».
Le Conseil de sécurité de l’ONU rejette une résolution de condamnation de la guerre entre le Hamas et Israël. Le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté mercredi une résolution portée par le Brésil condamnant la guerre entre le Hamas et Israël et notamment les «attaques terroristes odieuses» du groupe islamiste palestinien. Sur 15 Etats membres du Conseil, 12 ont voté pour, deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les Etats-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre, ce qui suffit à rejeter toute résolution. Les Américains, qui soutiennent Israël après l’attaque du Hamas le 7 octobre, ne sont pas favorables à une résolution qui condamnerait la «guerre», afin de ne pas entraver le droit de riposte des Israéliens. Les Etats-Unis, se sont également opposés à la résolution car elle ne mentionnait pas «le droit d’Israël à se défendre», a fait valoir l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield.
Manifestation à l’appel du Hezbollah près de l’ambassade américaine de Beyrouth. Des milliers de manifestants et de nombreuses confrontations avec les forces de sécurité libanaises. Par notre correspondant au Liban, Arthur Sarradin.
🔴🇱🇧💥 Manifestation à l’appel du Hezbollah près de l’ambassade américaine de Beyrouth. Des milliers de manifestants et de nombreuses confrontations avec les forces de sécurité libanaises. pic.twitter.com/8oBWZCnwkl
— Arthur Sarradin | آرثر سري الدين (@ArthurSarradin) October 18, 2023