En résumé :
- Un premier groupe de 13 otages israéliens a été relâché par le Hamas peu après 15 heures (16 heures heure locale), ainsi que 10 Thaïlandais et un Philippin. En contrepartie, 39 prisonniers palestiniens, femmes et enfants, ont été libérés.
- Quatre enfants et six femmes âgées figurent parmi les 13 otages israéliens libérés.
- D’abord prévue jeudi, la trêve entre le Hamas et Israël a débuté ce vendredi 24 novembre à 6 heures (7 heures heure locale), pour une durée théorique de quatre jours.
- Près de 15 000 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, dont 6 150 enfants, selon ces chiffres qui ne peuvent être vérifiés. Côté israélien, environ 1 200 personnes ont été tuées, essentiellement des civils, massacrés le 7 octobre.
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Israël a reçu du Hamas une liste des otages qui devraient être libérés samedi. Selon le quotidien israélien Haaretz, le Hamas a transmis à Israël une liste d’otages dont la libération est prévue samedi. Une fois qu’Israël aura vérifié que la liste est conforme aux critères, une liste correspondante de prisonniers palestiniens devant être libérés sera envoyée au Hamas en retour. Israël estime que la libération aura lieu samedi avant 16 heures, car c’est à ce moment-là que Tsahal reprend la surveillance aérienne dans le nord de la bande de Gaza.
Joe Biden réitère son appel à voir «une solution à deux Etats» émerger. Dans son allocution, Joe Biden, a aussi réaffirmé la position américaine sur le conflit, et la nécessité d’en finir avec le cycle sans fin de violence au Proche-Orient, appelant à retrouver la voie d’«une solution où Israéliens et Palestiniens pourront un jour vivre côte à côte dans le cadre d’une solution à deux Etats, à égalité de liberté et de dignité. Deux Etats pour deux peuples. C’est plus important que jamais. Le Hamas a déclenché cette attaque terroriste parce qu’il ne craint rien de plus que de voir les Israéliens et les Palestiniens vivre côte à côte dans la paix». D’ici-là, il a réitéré la nécessité pour Israël de «s’efforcer de réduire le nombre de victimes tout en essayant d’éliminer le Hamas, son objectif légitime. C’est une tâche difficile et je ne sais pas combien de temps cela prendra». Il a aussi dit son espoir de voir les pays arabes environnants peser dans l’équation, en faisant «pression sur toutes les parties pour mettre un terme [au conflit] aussi rapidement que possible». Selon le président américain, il relève de l’intérêt de tous, «et la plupart des nations arabes le savent», de «se coordonner les uns les autres pour changer la dynamique de la région dans le sens d’une paix à long terme».
Berlin salue la libération des premiers otages, dont 4 Germano-israéliens. La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, s’est réjouie ce vendredi soir la libération d’un premier groupe d’otages par le Hamas, dont quatre Germano-israéliens, se déclarant «infiniment soulagée». Le gouvernement allemand «est extrêmement reconnaissant auprès de tous ceux qui ont contribué à cette libération», en particulier le Qatar, l’Egypte et la Croix-Rouge, a-t-elle ajouté dans un communiqué, estimant «désormais essentiel que tous respectent les accords conclus et que d’autres otages soient libérés dans les prochains jours».
Biden prudemment optimiste. Pas de coupure pour le président Américain, en ce week-end de Thanksgiving aux Etats-Unis. Après avoir été tenu informé des moindres étapes de la mise en œuvre de l’accord sur la libération d’otages et la suspension des combats à Gaza, le chef d’Etat américain a voulu exprimer sa satisfaction et un optimisme prudent : «Ce n’est qu’un début d’un processus mais pour l’heure ça se passe bien, a-t-il déclaré, depuis la résidence présidentielle de Nantucket, dans le Massachusetts. On espère que d’autres otages seront relâchés demain, et d’autres le jour d’après, et encore le jour d’après». Interrogé sur la probabilité de voir la trêve en cours être prolongée, et les libérations d’otages se poursuivre ainsi au-delà des quatre jours prévus par l’accord en place, Joe Biden s’est montré plutôt confiant «Je crois que les chances sont réelles».
Rappelant ses nombreux appels depuis des semaines à pareille pause humanitaire, et son engagement constant auprès du Qatar, de l’Egypte et d’Israël, dont il a remercié les dirigeants, le chef de l’Etat américain s’est aussi félicité de l’arrivée en masse d’assistance humanitaire, soins et carburant à Gaza, alors que «des centaines d’autres camions se préparent pour soutenir les innocents palestiniens qui souffrent de cette guerre déclenchée par le Hamas». Au sujet de la libération annoncée de trois premiers otages américains, qui se fait encore attendre, Biden a dit ne pas savoir quand elle surviendrait, ni qui parmi les dix identifiés, mais «nous nous attendons à ce qu’ils soient relâchés bientôt».
Emmanuel Macron affirme sa «détermination» à obtenir la libération des otages français. Le président de la République a salué ce vendredi soir la libération de premiers otages par le Hamas, assurant les familles des Français retenus de sa volonté d’obtenir leur libération, alors qu’aucun Français ne figure parmi le premier groupe relâché dans le cadre d’un accord entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. «Pensées particulières pour les otages français et leurs familles. Ils peuvent compter sur notre détermination», a écrit le chef de l’Etat dans un message publié sur X (anciennement Twitter). «Nous restons mobilisés aux côtés des médiateurs pour obtenir la libération de tous», a-t-il ajouté.
Les personnes derrière le nombre. Treize otages, enlevés le 7 octobre lors de l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël, ont été libérés ce vendredi après-midi dans le cadre de l’accord officialisé mercredi entre l’Etat hébreu et l’organisation islamiste et sont enfin sortis de Gaza, après quarante-huit jours de détention. 13 femmes et enfants échangés contre 39 prisonniers palestiniens grâce à la trêve qui a commencé en début de matinée dans l’enclave palestinienne, assiégée depuis plus de six semaines par Israël.
Fin du calvaire
Près de 140 camions d’aide humanitaire sont entrés dans Gaza. La trêve entrée en vigueur ce matin a permis à l’ONU «d’augmenter» la livraison d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne, où 137 camions ont déjà été déchargés, s’est félicitée l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (Ocha). Cette livraison constitue le «plus gros convoi humanitaire» depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, ajoute l’Ocha dans un communiqué. Elle précise que 129 000 litres de carburant ont aussi pu passer la frontière vers Gaza, et que 21 patients en situation critique ont été évacués du nord de l’enclave palestinienne.
Paris reste «mobilisé» pour les otages français. Dans un communiqué ce vendredi soir, le ministère des Affaires étrangères a d’abord salué la libération d’un premier groupe de 24 otages et l’entrée en vigueur de la trêve à Gaza. Avant d’affirmer que le pays reste «mobilisé pour la libération d’otages français dans le cadre de l’accord en cours de mise en œuvre», celle de «tous nos compatriotes [étant] une priorité absolue pour la France, et nous travaillons sans relâche pour l’obtenir». Le Quai d’Orsay a par ailleurs salué «les efforts de médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, ainsi que de la Croix-Rouge, qui ont permis l’obtention de cet accord».
«Je suis rentré à la maison.» Sur les parois du musée d’art moderne de Tel-Aviv où défilaient les portraits des otages du Hamas accompagnés du slogan «Bring me Home» (Ramenez moi à la maison), on célèbre désormais le retour des treize otages. Les treize photos des treize personnes libérées sont maintenant mises à l’honneur. Une nouvelle phrase est projetée : «I’m back home» (Je suis rentré à la maison).
Signs in Tel Aviv with the photos of the hostages that said “Bring Me Home” now say “I have returned home” next to the 13 hostages who were freed.
— Dr. Alexandra Herzog (@alexandratali25) November 24, 2023
May we see this message next to each one of the hostages’ pictures. May they all be released. #BringThemHome pic.twitter.com/roevIdD81u
Joe Biden va bien tôt s’exprimer. Le président américain, l’un des grands artisans de l’accord entre le Hamas et Israël après des semaines de tractation, doit prendre la parole à 19 h 45 (heure française) au sujet de la libération des otages.
La cousine de Danielle Aloni réagit à sa libération. Yashar Ali, un journaliste américain du HuffPost et du New York Magazine, a affirmé sur Twitter (renommé X) avoir échangé avec Alana Zeitchik, la cousine de Danielle Aloni, tout juste libérée avec sa fille de 5 ans, Amelia. «Je sens qu’il y a de la lumière ; mon cœur crie, lui a-t-elle dit, émue. Nous pleurons, nous pleurons. Les voir revenir est indescriptible», a dit Danielle Aloni selon le journaliste. Avant de tempérer : «C’est aussi doux-amer. D’une part parce que nous attendons encore le retour de quatre autres membres de la famille, et d’autre part parce que nous savons à quel point ils sont traumatisés. C’est beaucoup d’émotions en même temps. Je pense à ma tante, j’ai hâte qu’elle les prenne dans ses bras.» L’autre cousine d’Alana, Sharon Cunio, son mari David, et leurs jumelles de 3 ans, Emma et Yuli, sont toujours aux mains du Hamas à Gaza.
NEW
— Yashar Ali 🐘 (@yashar) November 24, 2023
I have just spoken to Alana Zeitchik, who had six relatives taken hostage by Hamas on October 7.
Alana's cousin, Danielle Alony, and her five-year-old daughter Amelia (Emelia) were released by Hamas three hours ago and are now in Israel.
Here's what Alana told me about… pic.twitter.com/78Dg0PGN3C
Le citoyen philippin aurait été libéré par erreur. Le citoyen philippin ne s’attendait pas à faire partie du groupe de travailleurs asiatiques libérés car les négociations portaient sur des otages thaïlandais, selon le New York Times, qui cite un diplomate proche des pourparlers. Le Hamas n’avait pas les passeports des travailleurs thailandais et aurait fait monter le Philippin dans l’ambulance en le supposant thaïlandais.
Les 39 détenus palestiniens ont été libérés en Cisjordanie. L’information a été confirmée par la BBC et The Guardian. Des bus transportant des femmes et des enfants palestiniens emprisonnés par Israël ont été vus arrivant au point de contrôle de Beitunia, près de Ramallah, après leur libération de la prison d’Ofer dans le cadre de l’accord sur les otages entre le Hamas et Israël.
Channah Peri, 79 ans, fait partie des 13 otages israéliens libérés. Ayelet Svatitzky a reçu les dernières images de sa mère, Channah Peri, et de son frère, Nadav Popplewell, le 7 octobre. On les voyait tous les deux, assis, sans bouger, sur un canapé. La photo, signée «Hamas», avait été envoyée depuis le téléphone de sa mère. Quelques minutes plus tôt, à peine sortie du lit, Ayelet Svatitzky avait allumé son smartphone et découvert des messages par dizaines sur ses conversations WhatsApp. On y parlait d’une invasion du Hamas dans le kibboutz de Nirim, où vit sa famille. Ayelet a aussitôt appelé sa mère : «Je lui ai dit de s’enfermer dans une zone sécurisée, de s’y enfermer et de n’ouvrir sous aucun prétexte», racontait-elle il y a quelques jours à la BBC. Trop tard : «Au téléphone, j’ai entendu des gens parler en anglais avec un accent arabe. J’ai compris que les terroristes étaient arrivés.» La photo confirmera la prise d’otages de Channah et Nadav, tous deux diabétiques. A la tête de l’épicerie locale puis couturière, Channah Peri vit à Nirim depuis les années 60. Amatrice de jardinage et de tai-chi, elle va pouvoir renouer avec les parties de Rummikub avec ses petits-enfants, à la suite de sa libération annoncée ce vendredi par le Forum des familles d’otages et disparus. Nadav, lui, reste détenu à Gaza. Le troisième enfant de Channah, Roy, âgé de 54 ans, a été tué lors de l’attaque du Hamas.
Yaffa Adar, 85 ans, fait partie des 13 otages israéliens libérés. La famille de Yaffa Adar avait découvert, horrifiée, son enlèvement par le Hamas, en la reconnaissant sur une vidéo diffusée après l’attaque du kibboutz de Nir Oz. Les images de la vieille dame, âgée de 85 ans, emmitouflée dans une couverture rose à bord d’une voiturette de golf en direction de Gaza avaient fait le tour du monde. Elle apparaissait tête haute, menton levé. «Vous pouvez voir qu’elle est assise et qu’elle essaie de leur montrer qu’elle n’a pas peur, qu’elle n’est pas blessée. Vous savez, s’ils veulent la prendre, ils la prendront avec sa fierté», avait témoigné Adva Adar, une de ses petites-filles, au micro de BFM TV. Yaffa Adar est une femme passionnée de lecture et d’écriture, qui aime tellement «l’odeur du papier» qu’elle a toujours refusé que ses proches lui offrent une liseuse électronique, raconte sa petite-fille au Times of Israel. Sa grand-mère n’a en revanche jamais boudé l’utilisation des réseaux sociaux, grâce auxquels elle restait en contact avec ses trois enfants, huit petits-enfants et sept arrière-petits-enfants, à qui elle envoyait joyeusement messages et GIF animé. Dans un autre article du Times of Israel, Adva Adar s’inquiétait que sa grand-mère, israélienne et ne disposant pas d’une autre nationalité, ne puisse bénéficier de la pression exercée par les pays étrangers. «Elle est née dans ce pays, elle l’a construit de ses deux mains, et il n’est pas possible que cela ne suffise pas à la libérer de sa captivité.» «Elle était vraiment le ciment de notre famille, insiste encore sa petite-fille. Elle aimait la vie.» Désormais libre selon le Forum des familles d’otages et de disparus, elle va désormais pouvoir retrouver les siens.
Les 39 prisonniers palestiniens ont quitté la prison d’Ofer en Cisjordanie. Trente-neuf prisonniers palestiniens, des femmes et des enfants, ont été libérés de prison ce vendredi par les autorités israéliennes en échange des otages israéliens libérés par le Hamas, a fait savoir le Club des prisonniers, une ONG qui défend les prisonniers palestiniens. Des bus transportant les détenus ont ainsi pu être aperçus quittant la prison d’Ofer en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés plus tôt ce vendredi en vue de leur libération. Vingt-huit d’entre eux ont été déposés en Cisjordanie, alors que onze autres étaient conduits vers Jérusalem-Est occupée, a précisé l’ONG.
Quatre enfants et six femmes âgées parmi les treize otages israéliens libérés. Quatre enfants, dont un âgé de deux ans, et six femmes âgées de plus de 70 ans figurent sur la liste officielle des otages libérés ce vendredi au terme de l’accord entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas. Le document publié par le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, mentionne les noms des 13 otages. Parmi eux figurent notamment une mère de 34 ans et ses deux filles de 2 et 4 ans, une femme de 85 ans, ainsi qu’une famille sur trois générations, la grand-mère, sa fille et son petit-fils. Aucun homme n’a été libéré.
These are the Israelis who were released on Friday after 49 days in Hamas captivityhttps://t.co/ze5pPE13ZU pic.twitter.com/ah7HgL4G1Q
— Haaretz.com (@haaretzcom) November 24, 2023
Benyamin Nétanyahou : «Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages.» Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a salué dans une allocution télévisée la réalisation de la première partie de l’accord conclu avec le Hamas. «Nous avons maintenant achevé le retour des premiers de nos otages. Le retour d’enfants, de leurs mères, d’autres femmes, chacun d’entre eux représentant tout un monde», a déclaré Nétanyahou, paraphrasant le Talmud. Il a également suggéré de manière indirecte qu’Israël accepterait la reconduite de l’accord après la réalisation de sa première partie dans quatre jours : «Je le souligne auprès de vous, les familles, et vous, les citoyens d’Israël : nous sommes déterminés à ramener tous nos otages.»
Aviv Katz Asher, 2 ans, sa sœur Raz, 4 ans, et leur mère, Doron Katz Asher, 34 ans, font partie des 13 otages israéliens libérés. Doron Katz Asher, 34 ans, et ses deux filles, Aviv et Raz, âgées respectivement de 2 et 4 ans, font partie des plus de 70 personnes enlevées le 7 octobre dans le kibboutz Nir Oz, à environ deux kilomètres de la clôture de la bande de Gaza. Les trois Israélo-Allemandes se trouvaient alors chez le père de Doron Katz Asher, Gadi Moses, où elles passaient le week-end pour la fête de Soukkot. L’agronome, âgé de 80 ans, a lui aussi été kidnappé alors qu’il tentait de discuter avec les terroristes du Hamas. Le corps sans vie de sa conjointe, Efrat Katz, aurait pour sa part été retrouvé plusieurs jours plus tard, selon le quotidien israélien The Times of Israel. Depuis un abri, Doron téléphone à son mari, Yoni. «Elle essayait de rassurer les filles, elle jouait avec elles», racontait le 10 octobre à Libération la belle-sœur de Doron, Yarden Greenfeld. «Et puis plus rien, on a suivi la géolocalisation de son téléphone. On l’a vu se déplacer, jusqu’à Khan Younès», dans le sud de la bande de Gaza. Elle se souvenait aussi d’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux du Hamas : «Doron serre Aviv dans ses bras, et Efrat embrasse Raz ; elles sont fourguées dans un pick-up. Il y a des hommes partout autour d’elles, ils crient Allah akbar. Et le pick-up démarre.» Son frère, Doron Katz, a également été capturé par le Hamas le 7 octobre. Doron Katz Asher, Raz et Aviv Katz Asher ont été libérées ce vendredi selon le Forum des familles d’otages et de disparus.