Tirs de dizaines de roquettes du Hamas sur tout le centre d’Israël, en rafales pour tenter de déjouer le Dôme de fer. Une roquette est parvenue à touché un immeuble résidentiel dans la ville de Rishon Letzion, au centre d’Israël. Les pompiers et les secouristes scrutent les lieux pour retrouver des personnes prises au piège. Deux blessés légers ont été évacués vers l’hôpital. Cette soirée de mercredi, 19ème jour de guerre entre le Hamas et Israël est marquée par des sirènes qui retentissent dans le centre de l’Etat hébreu et la banlieue de Tel-Aviv.

Joe Biden dit qu’Israël doit faire tout son possible pour épargner les civils et que les attaques des colons doivent «cesser maintenant». Le président américain Joe Biden a affirmé ce mercredi qu’Israël avait non seulement le droit mais «la responsabilité» de se défendre après l’attaque sanglante du Hamas mais qu’il devait faire «tout ce qui est en son pouvoir pour épargner les civils». S’exprimant lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre australien à la Maison Blanche, il s’est aussi dit alarmé par les «colons extrémistes» qui attaquent les Palestiniens en Cisjordanie. «Cela ressemble à verser de l’essence sur le feu, et c’est exactement ce que c’est, a-t-il déclaré. Ils attaquent les Palestiniens dans des endroits où les Palestiniens ont le droit d’être. Ils doivent être tenus pour responsables et cela doit cesser maintenant.» Le président américain a aussi assuré que le statuquo ne reviendrait pas après la guerre contre le Hamas et que la prochaine étape serait la solution à deux Etats. Interrogé sur le nombre de morts dans le conflit, le président américain a déclaré n’avoir «pas confiance» dans les bilans fournis par les Palestiniens. «Je suis sûr que des innocents ont été tués, et c’est le prix à payer pour faire la guerre. Mais je n’ai aucune confiance dans les chiffres utilisés par les Palestiniens», a-t-il dit.

«Tout le monde devra rendre des comptes, moi aussi», concède Nétanyahou. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a concédé mercredi soir qu’il devrait lui aussi «rendre des comptes» sur les «défaillances» sécuritaires ayant permis l’attaque terroriste du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre. «Nous examinerons en détail jusqu’au bout ce qui s’est passé, les défaillances seront examinées et tout le monde devra rendre des comptes, moi aussi. Mais tout ça se déroulera près la guerre», a souligné Netanyahu dans une allocution.

Une opération terrestre «massive» d’Israël serait «une erreur», juge Macron. Selon le président français, elle mettrait «en danger la vie des populations civiles» sans «protéger dans la durée Israël (...) et parce que ça n’est pas compatible avec le respect des populations civiles, du droit international humanitaire et même des règles de la guerre», a-t-il affirmé avant de décoller du Caire où il a rencontré son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Une actrice palestinienne d’Israël libérée après avoir partagé des posts pro-Hamas. Maisa Abd Elhadi a été libéréé sous conditions après que le tribunal de Nazareth a rejeté l’accusation d’incitation et de soutien au terrorisme. L’actrice, très populaire en Israël, avait partagé des images d’une femme âgée prise en otage par le Hamas avec des émojis rieurs et une autre image de terroristes du Hamas franchissant la barrière de sécurité israélienne avec la légende en anglais : «Allons-y, à la manière de Berlin.» Abd Elhadi est apparue dans plusieurs émissions israéliennes, et dans le blockbuster hollywoodien «World War Z» et plus récemment dans la série britannique «Baghdad Central». Le juge Arafat Taha a décidé que les messages étaient en effet «choquants», et qu’ils «pouvaient susciter des sentiments de colère et de déception», mais qu’il était très douteux que la publication de ces messages «constitue une infraction pénale». Le ministre d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, a attaqué le verdict, qualifiant Taha d’«ennemi intérieur».

Le navire hôpital français «Tonnerre» a appareillé en direction de Gaza. Le bâtiment a quitté Toulon vers l’enclave palestinienne où il doit prendre part à des opérations de secours pour les populations civiles du territoire palestinien, selon une source proche du dossier, confirmant une information de BFM TV. Le navire a quitté le port de Toulon (sud) vers 16h (14h GMT), selon la même source. En visite au Caire, le président Emmanuel Macron avait annoncé plus tôt dans la journée qu’un navire de la Marine française irait «soutenir les hôpitaux» de Gaza.

En images : à l’intérieur du refuge géré par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), à Khan Younis.

Arrestation d’un Palestinien en Belgique ayant évoqué une possible attaque-suicide. Un demandeur d’asile palestinien a été arrêté mercredi à Bruxelles, au lendemain d’une visite dans un organisme d’aide aux migrants où il aurait évoqué un projet d’attaque-suicide, selon une source proche du dossier. Il s’agit d’un homme âgé d’une vingtaine d’années, visiblement «désespéré» par la situation de sa famille confrontée à la guerre dans l’enclave de Gaza, de même source. Il aurait déclaré son intention de «mourir en martyr en se faisant exploser». Selon l’agence de presse Belga, le jeune homme a été arrêté à la mi-journée dans un hôtel de la commune bruxelloise d’Anderlecht alors qu’il faisait l’objet d’une vaste opération de recherches. En début d’après-midi, le parquet de Bruxelles a annoncé l’arrestation d’un individu dans la capitale belge, sans vouloir confirmer dans l’immédiat qu’il s’agissait bien de l’homme «activement recherché». «Diverses vérifications doivent être faites afin de confirmer l’identité», a souligné le parquet.

Un hôpital israélien remanié en vue d’«une possible arrivée d’otages libérés». L’hôpital Ichilov à Tel Aviv a préparé une salle d’urgences et de soins séparée dont l’entrée sera interdite au public pour «une possible arrivée d’otages libérés», annonce le média israélien Ynet. Les autorités israéliennes n’avaient pas apprécié l’interview aux médias qu’avait donné à l’hôpital l’otage libérée Yocheved Lifschitz, qui avait fait part de ses échanges polis et respectueux avec ses geôliers et avait fustigé principalement le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Les nouvelles directives proviennent du ministère de la santé israélien et sont opérationnelles pour trois hôpitaux à partir de ce soir.

Plutôt qu’un cessez-le-feu, Berlin veut des «fenêtres humanitaires». Le conflit sera au coeur d’un sommet des dirigeants des Etats membres de l’UE jeudi et vendredi à Bruxelles et la façon dont les 27 formuleront une position commune donne lieu à des tiraillements entre les capitales. «Dans la situation actuelle, faire comme s’il fallait faire la paix ou instaurer un cessez-le-feu n’est pas à la hauteur», a déclaré le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, Steffen Hebestreit, lors d’une conférence de presse régulière. Selon Steffen Hebestreit, l’offensive lancée par le Hamas «se poursuit» alors qu’«il y a encore plus de 200 otages, en général presque tous des civils, qui ont été enlevés brutalement et qui continuent d’être retenus prisonniers». Berlin défend plutôt la mise en place des «fenêtres spatiales et temporelles pendant lesquelles il n’y a pas de tirs», a détaillé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Sebastian Fischer.

Le chef de l’ONU «choqué» de la «représentation biaisée» de ses propos sur le Hamas. «Je suis choqué de la représentation biaisée par certains de ma déclaration d’hier au Conseil de sécurité, comme si j’avais justifié les actes terroristes du Hamas. C’est faux. C’est le contraire», a déclaré Antonio Guterres à la presse, alors que l’ambassadeur israélien à l’ONU a réclamé sa démission. «En commençant mon intervention hier, j’ai clairement dit, je cite : ‘‘j’ai condamné sans équivoque les actes terroristes horribles et sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre. Rien ne peut justifier de tuer, blesser et enlever délibérément des civils, ni les tirs de roquettes sur des cibles civiles’'», poursuit-il.

L’idée des deux Etats n’est pas «caduque», assure Macron. Le dirigeant français appelle à «parvenir enfin à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité», estimant que «ce n’est pas parce que cette idée est vieille qu’elle est devenue caduque». A noter que le terme «caduc» n’est sûrement pas choisi au hasard. Il avait marqué les esprits en 1989 lorsqu’il avait été employé par le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, pour amender la Charte nationale palestinienne qui prônait alors la disparition d’Israël.

Israël accuse Erdogan de défendre «l’organisation terroriste» Hamas. Le ministère israélien des Affaires étrangères dénonce fermement mercredi les propos du président turc, lequel a qualifié les hommes du mouvement islamiste palestinien Hamas de «libérateurs qui protègent leur terre». «Même la tentative du président turc de défendre l’organisation terroriste et ses mots provocateurs ne changeront rien aux horreurs que le monde entier a vues, ni à ce fait sans équivoque : Hamas = groupe Etat islamique», rappelle le ministère israélien des Affaires étrangères.

La France va envoyer un navire militaire pour «soutenir» les hôpitaux de Gaza. Le bâtiment «partira de Toulon dans les 48 prochaines heures», confirme Emmanuel Macron à l’issue de son entretien avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Le chef d’Etat ajoute : «Un avion français se posera dès demain sur votre sol (..) pour livrer du matériel médical», en précisant que «d’autres suivront», alors que l’aide humanitaire s’accumule en Egypte depuis des jours avant de passer au compte-gouttes à Gaza au grand dam de l’ONU.

Nouveau bilan des victimes françaises en Israël : 31 morts, 9 otages. Le nombre de Français tués s’établit désormais à 31 morts, indique mercredi le président français au Caire. Le chef d’Etat français ajoute que 9 autres sont toujours «otages» aux mains du mouvement islamiste palestinien.

«La France ne pratique pas le double standard», dit Macron en Egypte. «Le droit international s’applique à tout le monde et la France porte des valeurs universelles d’humanisme», affirme mercredi le président français au Caire. Alors que de nombreux dirigeants arabes ont accusé l’Occident de penser que «les vies palestiniennes valent moins que les vies israéliennes», Emmanuel Macron assure que «toutes les vies se valent, toutes les victimes méritent notre compassion, notre engagement durable pour une paix juste et durable au Proche-Orient».

Devant Macron, Sissi appelle à éviter une «invasion terrestre de Gaza». Le président égyptien appelle Israël à éviter l’offensive armée au sol aux côtés de son homologue français Emmanuel Macron car elle fera «un grand nombre de victimes civiles».

Valérie Rabault juge «désastreuse» la «méthode diplomatique» d’Emmanuel Macron au Proche-Orient. La vice-présidente PS de l’hémicycle chargée des relations internationales a dénoncé l’idée avancée par le président d’une «coalition» internationale contre le Hamas. «Quand on fait une proposition d’une coalition internationale, la première des choses, c’est d’abord en discuter avec ses partenaires. Il ne l’a pas fait», grince Valérie Rabault. «En termes de méthode diplomatique, je trouve ça désastreux. Sur la forme, on ne peut pas faire des propositions sur une coalition internationale et ne pas en parler à ses partenaires, ce n’est pas de la bonne diplomatie», a martelé la députée socialiste, devant l’association des journalistes parlementaires (AJP). «Sur la volonté» d’Emmanuel Macron «d’avoir un voyage équilibré» en Israël et dans les pays arabes, la députée dit souscrire «à cette idée-là, avec une condamnation extrêmement forte du Hamas qui est un mouvement terroriste et une exigence en parallèle de protection des populations civiles palestiniennes».

L’opéra d’Israël rend hommage aux otages. Le compte X (ex-Twitter) de l’Etat d’Israël a publié une vidéo de deux chanteurs de l’opéra interprétant «Bring him home» (en français : «Ramenez-le à la maison»), issu de la comédie musicale Les Misérables. Sur la vidéo défilent des images d’enfants retenus par le Hamas.

La Jordanie, le Qatar et la Turquie dénoncent le «deux poids deux mesures» des Occidentaux. La reine Rania de Jordanie fustige «le silence dans le monde» qui pèse autour de la situation à Gaza, se disant «choquée» de la «réaction» de l’Occident, qui a «immédiatement et sans équivoque soutenu Israël et son droit à se défendre». Ses termes, constatant une politique de «deux poids, deux mesures», ont été repris un peu plus tard par le Cheik Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, Premier ministre du Qatar. «Il n’est pas permis de condamner le meurtre de civils dans un contexte et de le justifier dans l’autre», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie, dans une conférence de presse menée avec son homologue turc, à Doha. Depuis l’attaque du 7 octobre, des milliers de personnes ont manifesté dans le monde arabe pour exprimer leur soutien à la population de Gaza.