En résumé :
- La ministre française des Affaires étrangère, Catherine Colonna, a appelé dimanche à une «trêve humanitaire immédiate», au 30e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
- Avant de se rendre en Turquie, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah ce dimanche. Ce dernier a dénoncé un «génocide».
- Israël fait état de plus de 1 400 morts, en majorité des civils, dans l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Côté palestinien, le Hamas dénombre près de 9 770 morts dans les bombardements sur Gaza, en majorité des civils.
- Le corps de la jeune Franco-Israélienne Ruth Perez a été identifié, a annoncé sa famille, portant à 40 le bilan des Français tués le 7 octobre.
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L’armée israélienne a annoncé dimanche une campagne de frappes «significatives», en pleine tournée régionale du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken axée sur l’aide humanitaire à la population palestinienne assiégée. «Des frappes significatives sont maintenant en cours» dans la bande de Gaza, où l’internet et les lignes téléphoniques ont été coupés peu auparavant, et «elles se poursuivront cette nuit et dans les jours à venir», a déclaré dimanche soir le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. Le gouvernement du Hamas a affirmé qu’Israël menait «d’intenses bombardements» autour de plusieurs hôpitaux, dont l’hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza.
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Il y a eu plus de 1 000 actes antisémites en France depuis le 7 octobre. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce dimanche que 1 040 actes antisémites avaient été commis en France et que 486 personnes avaient été interpellées depuis le 7 octobre, début de la guerre entre le Hamas et Israël. «Le nombre d’actes antisémites a explosé», a déclaré le ministre, interrogé au JT de France 2. Parmi les 486 interpellés, «102» sont des étrangers, a-t-il ajouté.
Billet
L’armée israélienne affirme avoir coupé la bande de Gaza en deux. L’armée israélienne a annoncé qu’elle menait dimanche soir des «frappes significatives» qui «se poursuivront dans les prochains jours» dans la bande de Gaza, ajoutant avoir coupé le territoire palestinien en deux. «Des frappes significatives sont maintenant en cours […] et elles se poursuivront cette nuit et dans les jours à venir», a déclaré le porte-parole de l’armée Daniel Hagari, affirmant que les forces israéliennes opérant dans le territoire l’avaient coupé en deux : «Gaza sud et Gaza nord».
Partout dans le monde, des manifestants ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien.
Le chef de la diplomatie américaine effectue une visite surprise à Bagdad. Après la Cisjordanie occupée, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken effectue ce dimanche une visite surprise à Bagdad où il a discuté avec le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani des risques d’extension de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. Cette visite n’avait pas été dévoilée au préalable pour des raisons de sécurité. Elle intervient alors que, depuis le début du conflit, des attaques à la roquette et au drone ont visé les bases irakiennes où sont déployées des troupes américaines et de la coalition internationale antijihadiste. Washington accuse l’Iran d’être impliqué par procuration dans ces attaques qui ont aussi ciblé des troupes américaines en Syrie voisine. L’Irak ne reconnaît pas l’Etat d’Israël et le gouvernement irakien est proche de l’Iran, pays qui soutient le Hamas palestinien.
Le corps d’une jeune Franco-Israélienne identifié. Le corps de Ruth Perez, adolescente Franco-Israélienne portée disparue depuis l’attaque du Hamas sur la rave party Nova le 7 octobre 2023, a été identifié, a annoncé sa famille. La jeune fille de 17 ans, née avec une infirmité motrice cérébrale et une dystrophie musculaire, était en fauteuil roulant. Être retenue en otage dans la bande de Gaza aurait été un calvaire : «elle ne pourra pas s’en sortir là-bas» avait confié dans l’incertitude sa sœur Yaarit au quotidien Yedioth Aharonoth il y a deux semaines. Le corps de son père Erick avait été identifié le 22 octobre mais il restait des doutes quand à celui de la jeune fille, bien que selon des témoins oculaires, le père ait tenté de s’échapper en portant sa fille dans ses bras.
Pour un ministre jordanien, «Israël perd son humanité». «Ce que nous essayons de faire, c’est de faire comprendre à tout le monde que cette folie ne peut pas continuer et que cette guerre doit cesser», a déclaré le ministre jordanien des affaires étrangères, Ayman Safadi. «Personne n’en profite, au contraire, tout le monde y perd. Les Palestiniens perdent la vie, les habitants de la région perdent la foi et Israël perd son humanité dans cette guerre», a-t-il ajouté, appelant à un cessez-le-feu pour «mettre fin au massacre des innocents». Ayman Safadi a également affirmé que la Jordanie avait toujours joué un rôle de médiateur pour la paix dans la région. «Le problème est que nous travaillons avec un gouvernement israélien qui n’a montré aucun intérêt pour cela», a-t-il encore dit, estimant que «la quantité de haine que cette guerre produit dépasse l’imagination» et qu’elle «définira les générations à venir.»
Aucune évacuation d’étrangers et de blessés de Gaza pour le 2e jour consécutif. Aucun blessé palestinien et aucun étranger ou binational n’ont été évacués dimanche de la bande de Gaza, pilonnée sans relâche par Israël, vers l’Egypte via le terminal de Rafah, pour le deuxième jour consécutif, ont indiqué des responsables égyptien et palestinien. «Le terminal est fermé parce qu’Israël interdit aux blessés de passer en Egypte pour être soignés, utilisant des faux prétextes pour les laisser mourir», affirme une source au sein du gouvernement du Hamas, sous le couvert de l’anonymat. «Aucun étranger ne partira tant que les blessés seront bloqués», a ajouté cette source. Un responsable du terminal côté égyptien a confirmé qu’aucun passage n’avait eu lieu dimanche, tout comme la veille. Un haut responsable américain avait affirmé samedi qu’«un tiers des noms des blessés étaient, après vérification, des membres du Hamas, des combattants». L’Egypte assure, elle, aider à évacuer «environ 7 000» étrangers et binationaux de la bande de Gaza.
Internet et lignes téléphoniques sont de nouveau coupés à Gaza. Pour la troisième fois depuis le début de la guerre le 7 octobre, les lignes téléphoniques et d’internet dans la bande de Gaza ont été coupées dimanche soir par Israël, a annoncé l’opérateur palestinien Paltel. «Nous avons le regret d’annoncer la coupure totale des communications et des services internet à Gaza après que la partie israélienne a débranché les serveurs», a écrit Paltel dans un communiqué. Peu après la mise en place de ce black-out, l’armée israélienne a lancé de très intenses bombardements à dans la ville de Gaza et d’autres zones dans le nord de la bande de Gaza. Les déflagrations étaient tellement puissantes qu’elles pouvaient être entendues depuis Rafah à l’extrême sud du territoire palestinien, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Au Liban, plusieurs civils ont été tués par une frappe israélienne. Deux véhicules ont été visés par un bombardement israélien dans le sud du Liban, rapporte le média L’Orient Le Jour. Selon ces informations, deux voitures roulaient au moment des faits, dont une appartenant à Samir Ayoub, journaliste d’une radio libanaise. La seconde voiture était conduite par la nièce du journaliste, accompagnée de sa mère et de ses trois enfants. Le journaliste et sa nièce auraient été blessés, tandis que le reste des passagers seraient morts, selon des secouristes. La chaîne pro-Hezbollah, Al Mayadeen, affirme pour sa part que les enfants sont décédés et la mère grièvement blessée. Selon l’AFP, qui cite la Défense civile libanaise, la frappe aurait tué quatre membres de la famille d’un journaliste.
Plusieurs milliers de personnes défilent à Marseille en soutien aux Palestiniens. Les manifestants ont défilé ce dimanche à Marseille en soutien aux Palestiniens, en appelant à un cessez-le-feu à Gaza, pilonné sans relâche par Israël depuis la sanglante attaque du Hamas il y a un mois. La manifestation, à l’appel d’un collectif d’associations, partis ou syndicats, a réuni dans l’après-midi 2 700 personnes, selon la préfecture de police. «Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine», «Libérez Gaza, libérez la Palestine», scandaient les participants, qui ont dénoncé «un génocide». Des slogans repris en chœur par la foule clamaient aussi «Sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes», «Israël assassin, Macron complice» ou «Palestine vaincra». «Palestine vaincra, c’est appeler à ce qu’il y ait un vainqueur. Mais on cherche la paix et le cessez-le-feu», a relevé Kaci Djebar, président d’une association culturelle et sportive des Algériens de Marseille, qui aurait préféré «une manifestation silencieuse» pour rendre la gravité du moment.
Récit
Qui est Amichay Eliyahu, ministre israélien suspendu pour avoir évoqué une bombe nucléaire sur Gaza ? Pour Amichay Eliyahu, le fait de bombarder la bande de Gaza avec une arme nucléaire, dont dispose Israël, n’est pas exclu. Une nouvelle déclaration outrancière de cet élu d’extrême droite, lors d’une interview donnée à Radio Kol Barama, qui a depuis été sanctionné. Le Premier ministre a ainsi annoncé «sa suspension de toute réunion gouvernementale» jusqu’à nouvel ordre, ce dimanche 5 novembre au matin, selon plusieurs médias israéliens. Avant cette annonce, Benyamin Nétanyahou avait estimé que les déclarations de son ministre étaient «déconnectées de la réalité». Lire le CheckNews.
Rencontre entre Antony Blinken et Mahmoud Abbas. «Nous avons rencontré le président Abbas et affirmé notre engagement en faveur de la fourniture de l’aide humanitaire et du rétablissement des services essentiels à Gaza», a tweeté le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, peu après sa rencontre avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Nous avons clairement indiqué que la violence extrémiste contre les Palestiniens en Cisjordanie doit cesser et avons réitéré notre soutien à une solution à deux États.»
Met with President Abbas and affirmed our commitment to delivery of humanitarian assistance and restoration of essential services in Gaza. Made clear that extremist violence against Palestinians in the West Bank must end and reiterated our support for a two state solution. pic.twitter.com/gax3F23ned
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) November 5, 2023
«Normalement, ici, ça devrait être bondé» : à Ashkelon, près de Gaza, l’impossible retour à la vie d’avant. Ashkelon, avec ses 140 000 habitants, est la grande ville israélienne la plus proche de la bande de Gaza. Plus de trois semaines après l’incursion du Hamas dans des localités israéliennes, qui a fait plus de 1 400 morts, majoritairement civils, la cité balnéaire tourne au ralenti. Les habitants qui avaient quelque part où aller sont partis, les autres ne sortent qu’en cas de nécessité. Tous étaient habitués depuis des années aux tirs de roquettes depuis Gaza. Mais depuis l’attaque du 7 octobre, le Hamas soumet le Dôme de fer à une forte pression, et le système antiaérien a tendance à se transformer en passoire. Lire notre reportage à Ashkelon.
Nétanyahou exclut tout cessez-le-feu sans le retour des otages israéliens. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a de nouveau rejeté dimanche les appels à un cessez-le-feu à Gaza tant que les 240 otages capturés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre n’auront pas été libérés. «Il n’y aura pas de cessez-le-feu sans la restitution de nos otages, nous le disons à la fois à nos ennemis et à nos amis. Nous continuerons jusqu’à ce que nous les battions», a déclaré le Premier ministre aux équipes aériennes et terrestres de la base aérienne de Ramon, dans le sud d’Israël, réitérant ainsi la position du gouvernement.
L’armée israélienne a largué 1,5 million de tracts pour exhorter les civils Palestiniens à fuir. Lors d’un point presse, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari affirme ce dimanche que son pays utilise des images satellite et les services de renseignement pour démontrer que certaines installations hospitalières de Gaza cachent «l’infrastructure terroriste du Hamas». Il a également annoncé que les Forces de défense israéliennes avaient largué 1,5 million de tracts, passé 20 000 appels téléphoniques et envoyé 6 millions de messages enregistrés aux civils pour les exhorter à évacuer le sud de la bande de Gaza.
Il y a eu 102 attaques contre les infrastructures de santé à Gaza. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme avoir recensé 102 attaques contre les infrastructures de santé à Gaza depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre du Hamas. Ces attaques ont fait 504 morts, 459 blessés et ont endommagé 39 établissements et 31 ambulances. Plus de la moitié des hôpitaux de la ville de Gaza ont été la cible de tirs et dix d’entre eux ne fonctionnent pas, détaille le bureau de l’OMS dans le territoire palestinien occupé. «Les soins de santé ne sont pas une cible. L’OMS appelle à une protection active des civils et des soins de santé», écrit l’organisation.
CheckNews
Des Palestiniens fuient vers le sud de la bande de Gaza.
Plus de 300 Américains évacués de Gaza. La Maison Blanche annonce ce dimanche que plus de 300 Américains ou résidents américains ont été évacués de Gaza. «Au cours des derniers jours, grâce à des négociations intensives avec toutes les parties concernées dans ce conflit, nous avons réussi à évacuer plus de 300 Américains, résidents permanents légaux et membres de leur famille», a déclaré Jonathan Finer, un conseiller à la sécurité nationale dans une interview à CBS, précisant que les Etats-Unis considèrent qu’«il y a encore un certain nombre d’Américains à l’intérieur de Gaza.»