Le Hamas accuse Israël de «violation flagrante» de l’accord de trêve. Face au retard pris par la libération des prisonniers palestiniens, le mouvement islamiste fait part de sa colère. «Le non-respect par l’occupation de la libération du septième groupe de prisonniers à l’heure convenue aux termes de l’accord est une violation flagrante de celui-ci», a déclaré dans un communiqué Abdelatif al-Qanou, porte-parole du Hamas, accusant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, «de procrastination délibérée et de tactique dilatoire».

Trêve à Gaza : une interminable journée d’échange. Dès les premières heures du jour, samedi matin, les images retransmises depuis Gaza par les chaînes de télévision locales intriguent. Plusieurs rangées de soldats doctement alignées se tiennent de part et d’autre de deux estrades : l’une est installée à Rafah (ville du sud de l’enclave), la seconde à Nousseirat (au centre), prêtes à accueillir cinq des six otages libérés par le Hamas. Le tout en deux cérémonies distinctes. Hisham al-Sayed, Palestinien d’Israël retenu à Gaza depuis 2015, sera transféré plus discrètement depuis la ville de Gaza en milieu d’après-midi. Notre récit de la journée.

Nétanyahou promet d’agir avec «fermeté» pour le retour des otages. Le Premier ministre israélien a salué samedi le retour en Israël de six otages plus tôt dans la journée comme «un moment de joie et de soulagement pour leurs familles et toute la nation», selon un communiqué de son bureau. «Le gouvernement d’Israël est déterminé à continuer d’agir avec fermeté, afin de ramener tous nos otages à la maison», les vivants comme les morts, a-t-il ajouté.

La libération des prisonniers palestiniens retardée. Sans préciser l’heure à laquelle elle interviendra, les autorités israéliennes ont indiqué que les 602 prisonniers palestiniens détenus en Israël qui devaient être libérés après la restitution des six otages ce samedi a été retardée. «Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) tiendra ce soir une consultation à caractère sécuritaire», a indiqué une source officielle. C’est à l’issue de cette consultation qu’ «une décision sera prise à propos des prochaines étapes», a déclaré sans plus de précision cette même source.

Le Hamas dément les accusations d’Israël sur la mort des enfants Bibas. Accusé d’être responsables de l’assassinat de Kfir et Ariel Bibas, morts en captivité, tués «à mains nues» par des terroristes selon un rapport médico-légal cité par Tsahal, le mouvement islamiste a rejeté en bloc les accusations, qualifiant de «mensonges» les déclarations à ce sujet.

La libération des prisonniers palestiniens repoussée à 20 heures (19 heures en France). Selon le Haaretz, qui cite des sources israéliennes et palestiniennes, la libération de plus de 600 prisonniers palestiniens a été retardée en raison d’une réunion du cabinet de sécurité israélien convoquée par Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre souhaite discuter du sort des derniers otages qui doivent encore être libérés au cours de la première phase censée se terminer le 1er mars. Les détenus devraient être libérés dans la foulée, vers 20 heures, heure locale.

Hisham al-Sayed se trouve sur le territoire israélien, annoncent le Shin Bet et Tsahal. Après sa libération, sa famille a salué dans un communiqué, «un moment attendu depuis longtemps après près d’une décennie de combat pour le retour de Hisham». La famille du Bédouin retenu depuis 2015 a «remercié tout le peuple israélien pour s’être tenu à ses côtés pendant toutes ces années, et particulièrement les familles d’otages ainsi que le Forum qui nous ont accueillis à part entière dans leur combat pour ramener tout le monde à la maison».

Le dernier otage, Hisham al-Sayed, a été remis à la Croix Rouge. Le sixième et dernier otage censé être libéré ce samedi a été récupéré par l’ONG dans le nord de l’enclave palestinienne, à Gaza-ville. Cet arabe israélien était prisonnier du Hamas depuis plus d’une décennie, après avoir franchi de lui-même la barrière séparent le territoire palestinien d’Israël.

Un message sur les vêtements des prisonniers. Selon le journal Haaretz, le camp israélien prévoit aussi de délivrer un message au camp du Hamas en libérant les prisonniers. Ces derniers porteront, d’une part, des sweats où sera inscrit le message suivant : «Je poursuivrai mes ennemis et les combattrai, je ne reviendrai que lorsqu’ils seront détruits» ; d’autre part, des bracelets portant la mention : «Le peuple éternel n’oublie pas, je poursuivrai mes ennemis et les combattrai.» La semaine dernière, les prisonniers portaient l’inscription «Nous n’oublierons pas, nous ne pardonnerons pas».

Hisham al-Sayed bientôt livré à la Croix-Rouge. Souffrant de schizophrénie, Al-Sayed avait traversé la frontière Gaza-Israël en 2015, le Hamas l’accusant à tort d’être un soldat. L’organisation islamiste avait donné un premier signe de vie en 2022 et son père avait rejoint le Forum des familles d’otages pour révéler l’histoire de son fils au public.

La joie du père d’Omer Shem Tov. Dans une interview à la chaîne télévisée Channel 12, Malachi Shem Tov, le père d’Omer Shem Tov, a commenté la libération de son fils. «505 jours d’anxiété et d’inquiétude viennent de prendre fin. Omer est amaigri et pâle, mais il est tout ce qu’il y a de plus optimiste, c’est un gosse fantastique». «C’est la mission d’une vie qui s’achève aujourd’hui, a-t-il poursuivi, mais la mission de la nation n’est pas terminée. Nous devons ramener tout le monde à la maison. Et dès qu’Omer reviendra ici, on le serrera dans nos bras et on ne le laissera pas partir.»

Les trois otages sont revenus en Israël.

Omer Wenkert, Omer Shem Tov et Eliya Cohen remis à Tsahal. La Croix Rouge a remis à l’armée israélienne Omer Wenkert, Omer Shem Tov et Eliya Cohen, les trois otages libérés à Nousseirat. Un dernier otage, Hisham al-Sayed, mentalement instable et détenu depuis dix ans à Gaza, doit être remis dans la suite de la journée.

La famille Bibas demande de ne pas «rentrer dans les détails» du meurtre de Shiri, Ariel et Kfir. Deux jours après la restitution du cadavre des deux enfants, puis celui, samedi, de leur mère, les proches de la famille Bibas appellent à cesser de débattre autour de leur sort. «Yarden [le père, ndlr] et la famille veulent que le monde sache qu’il s’agit d’un meurtre, mais sans entrer dans les détails, précise un communiqué du Forum des familles d’otages publié ce samedi midi. Toute publication de détails (y compris les références à la profanation des corps) [...] ajoute une profonde douleur à la famille en ce moment.»

Les retrouvailles d’Avera Mengistu avec sa famille. Après plus de dix ans de séparation, l’homme de 38 ans, qui souffre de problèmes mentaux, a retrouvé son père et sa soeur, au moment de son transfert vers un hôpital israélien. Le Haaretz a partagé la vidéo de ces retrouvailles. Avera Mengistu était rentré de lui-même dans la bande de Gaza, le 7 septembre 2014, alors qu’il errait sur une plage de Zikim, ville côtière collée à la bande de Gaza. Il était détenu par le Hamas depuis.

Les otages Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert ont été remis à la Croix Rouge. Les trois jeunes hommes, tous dans la vingtaine et enlevés lors du festival Nova, le 7 octobre 2023, ont été présentés sur une scène de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, dans une tenue kaki de soldats. Une huitième cérémonie morbide du Hamas au terme de laquelle ils ont été remis aux membres de la Croix Rouge pour être ramenés en Israël.

Pas de cérémonie pour le dernier otage libéré. Hisham al-Sayed, l’un des deux otages qui doit être libéré ce samedi et n’a pas été enlevé le 7 Octobre, va être remis aux autorités israéliennes sans la mise en scène morbide que le Hamas répète à chacune des libérations depuis le début de la trêve, selon Al-Jazeera qui cite des sources palestiniennes. Hisham al-Sayed est un arabe israélien détenu à Gaza depuis avril 2015, lorsqu’il était entré de son plein gré dans l’enclave palestinienne.

Les véhicules de la Croix Rouge arrivent à Nousseirat pour la suite des libérations. Selon Reuters, la remise de trois autres otages vivants se déroule dans le centre de la bande de Gaza, à Nousseirat. Ils doivent être remis à la Croix Rouge puis emmenés en Israël, qui libérera ensuite 600 prisonniers palestiniens. Selon le Haaretz, qui cite une source sécuritaire, le quatrième otage devrait être libéré ensuite dans un autre lieu de l’enclave palestinienne.

L’excitation des proches d’Avera Mengistu. Dans Haaretz, Gil Elias, proche d’Avera Mengistu particulièrement actif dans les efforts pour ramener l’otage en Israël, partage ses sentiments après dix ans d’une «souffrance inimaginable» : «Nous sommes au sommet de l’excitation. La première chose qu’on lui dira, c’est : “Désolé que ça ait pris si longtemps.”»

L’émotion de la famille Shoham. Dans Haaretz, la famille de Tal Shoham a fait part de son émotion. La libération du détenu est «un moment que nous n’oublierons jamais. Notre Tal est avec nous. Aujourd’hui, notre seul demande est de tirer avantage de cette fenêtre d’opportunité pour obtenir un accord qui permettra le retour de tous les otages à la maison». La famille a également fait part de sa «gratitude à toute la société israélienne, qui a été à nos côtés lors de toutes ces longues journées de douleur et d’agonie».