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Guerre Hamas-Israël : la guerre à Gaza «sera difficile et longue», prévient Nétanyahou

Guerre à Gazadossier
Trois semaines après l’attaque terroriste du Hamas, l’armée israélienne a décidé «d’étendre ses opérations terrestres» dans Gaza. Les communications dans l’enclave sont coupées ce samedi 28 octobre, compliquant encore le travail des secours.
Benyamin Nétanyahou en conférence de presse à Jérusalem le 24 octobre 2023. (Christophe Ena /AFP)
publié le 28 octobre 2023 à 7h18
(mis à jour le 28 octobre 2023 à 21h53)

En résumé :

– En marge d’intenses bombardements, l’armée israélienne a intensifié depuis vendredi soir ses opérations dans la bande de Gaza. Les forces israéliennes sont «encore sur le terrain» ce samedi et poursuivront leur opération «jusqu’à nouvel ordre». Les représentants de Tsahal ne précisent toutefois pas s’il s’agit du début de l’offensive terrestre d’ampleur.

- Internet et la téléphonie mobile restent coupés dans l’enclave palestinienne. Le travail des équipes de secours et des humanitaires est paralysé. L’ONU appelle à une «trêve humanitaire immédiate».

– L’attaque terroriste du Hamas sur Israël le 7 octobre a fait plus de 1 400 morts, en majorité des civils. Plus de 220 otages sont détenus par le mouvement islamiste. Le Hamas dénombre quant à lui plus de 7 700 morts dans les bombardements israéliens sur Gaza, en majorité des civils.

– Retrouvez toutes les informations sur la journée de vendredi ici.

il y a 666 jours

Les discussions Hamas-Israël se poursuivent au sujet des otages. Le chef du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar, s’est dit ce samedi prêt à conclure «immédiatement» un échange des otages que le Hamas détient contre «tous les prisonniers» palestiniens incarcérés par Israël, a-t-il déclaré dans un communiqué. Il s’agit de la première prise de position publique de Yahya Sinouar depuis le début de la guerre le 7 octobre. De son côté, Benyamin Nétanyahou a confirmé samedi soir la poursuite des contacts en vue de la libération des otages même pendant l’offensive terrestre israélienne. Il a aussi déclaré que l’idée d’un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens avait été discutée au sein du cabinet de guerre israélien, sans pour autant entrer dans le détail.

il y a 666 jours

Le pilonnage israélien ne faiblit pas. Sderot, 22 heures. La nuit est tombée depuis trois heures, et le rythme des bombardements ne faiblit pas. Depuis l’extrémité d’une impasse résidentielle qui domine la plaine, on devine le nord de Gaza, plongé dans un noir profond, à 4 ou 5 km seulement. C’est sur Beit Hanoun que se concentrent les tirs. Des projectiles filent vers le territoire, porteurs d’une petite lumière rouge, suivis par une détonation qui se répercute sur les immeubles du quartier de la petite ville israélienne. Des fusées éclairantes s’allument dans le ciel, restent stationnaires quelques dizaines de secondes, le temps pour l’artillerie ou l’aviation de reconnaître la cible, vite suivies par les lueurs orangées d’une frappe. Les bombardements, dont le son est étouffé ou étourdissant suivant la distance à laquelle ils ont touché leur cible, s’enchaînent à un rythme effréné, chaque seconde ou presque.

Quand le silence se fait, on entend le bruit des avions de chasse et le vrombissement des drones de reconnaissance ou bombardiers, invisibles dans le ciel. Parfois, des missiles tirés par le Hamas traversent le ciel dans l’autre sens, vers la ville d’Ashkelon, avant d’être interceptés par la défense antiaérienne israélienne. De notre envoyée spéciale Laurence Defranoux, à Sdérot. De notre envoyée spéciale Laurence Defranoux, à Sdérot.

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A la manifestation pro-Gaza à Paris, malgré l’interdiction : «Il faut soutenir les familles des civils». Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi place du Châtelet pour appeler à un cessez-le-feu au Proche-Orient et à la solidarité avec le peuple palestinien. Plusieurs manifestants ont été verbalisés pour participation à une manifestation non autorisée. Notre reportage.

il y a 666 jours

L’avion humanitaire français a décollé. Promis cette semaine par le gouvernement français, le «vol spécial» acheminant de l’aide humanitaire à la population gazaouie a quitté le sol français ce samedi soir, a annoncé sur Twitter le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. L’avion est censé transporter 54 tonnes d’aide : kits médicaux d’urgence, médicaments, matériel hospitalier, respirateurs d’urgence, lampes solaires, générateurs et tentes. Sans oublier des compléments alimentaires et des tablettes de potabilisation. Ces produits devraient être remis au Croissant-Rouge égyptien.

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Nétanyahou entrevoit une «guerre difficile et longue». Dans une déclaration télévisée ce samedi soir, le chef du gouvernement israélien a prévenu que le conflit dans la bande de Gaza face au Hamas sera «difficile et long». Benyamin Nétanyahou a ensuite affirmé que «les opérations terrestres en cours à Gaza constituent la seconde phase de la guerre» contre le mouvement islamiste. «L’extension de l’incursion terrestre a été approuvée à l’unanimité» par le gouvernement d’unité nationale, a assuré le Premier ministre israélien. Il a d’ailleurs insisté lourdement sur «l’unité» de toute la société israélienne dans cette guerre, qu’il a appelée «notre deuxième guerre d’indépendance».

«Notre objectif est unique : défaire l’ennemi meurtrier. Nous avons dit ‘’plus jamais ça’’, et nous le répétons, ‘’plus jamais ça’’, maintenant», a-t-il martelé dans son court discours aux accents churchilliens. Benyamin Nétanyahou s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec les familles des otages, sa deuxième depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas. «J’ai le cœur brisé», a-t-il dit, en promettant qu’il les avait «assuré que toutes les possibilités seront explorées pour ramener à la maison leurs proches. Leur captivité est un crime contre l’humanité». Par Sonia Delesalle-Stolper

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Nétanyahou «explorera toutes les options» pour libérer les otages. Le Premier ministre israélien a promis ce samedi soir aux familles des otages retenus dans la bande de Gaza qu’Israël «explorerait toutes les options» pour obtenir leur libération. «L’effort pour les ramener à la maison» par l’armée israélienne «non seulement se poursuit, mais s’intensifie de jour en jour», a assuré Benyamin Nétanyahou, selon le média Haaretz. Un collectif réunissant les familles des plus de 220 otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, avait demandé à être reçu par des responsables du cabinet de guerre. Ils entendent être informés des conséquences pour leurs proches de l’offensive au sol engagée vendredi soir par l’armée israélienne et de l’intensité accrue des bombardements sur la bande de Gaza.

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Des manifestations en cours en Israël. Des rassemblements de soutien aux familles des otages ont lieu ce samedi dans plusieurs villes de l’Etat hébreu, selon le média Haaretz. Certains des manifestants demandent également la destitution du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. A Tel-Aviv, des «dizaines de personnes» se trouvent devant le ministère de la Défense, pour le troisième samedi consécutif. Mais la taille des regroupements pourrait s’accroître, suivant le résultat de la réunion - en cours - entre le gouvernement et les familles d’otages. Celles-ci avaient souligné leur inquiétude pour la santé de leurs proches ce samedi matin, à la suite de l’intensification des frappes et des combats dans la bande de Gaza, où ils seraient détenus.

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Les Émirats arabes unis demandent une réunion en urgence du conseil de sécurité des l’ONU. Face à l’extension des opérations terrestres d’Israël et à la déconnexion des réseaux de télécommunications, les Emirats arabes unis ont demandé ce samedi soir au Conseil de sécurité des Nations unies de se réunir «dès que possible». L’instance, qui compte 15 membres, pourrait siéger dès dimanche, selon des diplomates.

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Un «massacre de masse» pour Mélenchon, Roussel et Tondelier, des «dommages collatéraux» selon le RN. Les samedis se suivent et ne se ressemblent pas dans les réactions françaises aux différents épisodes de la guerre entre le Hamas et Israël. Depuis l’intensification de l’attaque israélienne sur la bande de Gaza, la gauche a retrouvé ce samedi 28 octobre un semblant d’union dans la dénonciation. Le reste du paysage politique ne dit rien, excepté le RN, qui estime qu’Israël a laissé du temps aux civils pour «fuir». A lire ici.

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La tension monte entre Israël et la Turquie. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré ce samedi qu’Israël rappelait certains de ses envoyés diplomatiques en Turquie en raison des «graves déclarations» faites par le président Erdogan plus tôt dans la journée. L’Etat hébreu va «procéder à une réévaluation» de ses relations avec Ankara, a précisé Eli Cohen. Lors d’un rassemblement en faveur des Palestiniens ce samedi, Erdogan a déclaré qu’Israël est un «occupant», qui «commet ouvertement des crimes de guerre depuis 22 jours», ajoutant que le Hamas «n’est pas une organisation terroriste».

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Le Hamas exige la libération de tous les prisonniers palestiniens pour relâcher les otages. Selon un porte-parole de la branche armée du mouvement islamiste, un accord aurait été proche avec Israël au sujet des otages détenus à Gaza, mais l’Etat hébreu aurait «bloqué» cette possibilité. La crédibilité des déclarations du Hamas est largement soumise à caution, et aucune autre partie n’a confirmé que les négociations sur la libération des otages étaient sur le point d’être conclues. Abu Ubaida, porte-parole des brigades al-Qassam, a aussi affirmé dans un discours vidéo que le groupe ne relâcherait tous les otages que si Israël libérait tous les prisonniers palestiniens. Le Hamas peut également discuter d’un accord «partiel» sur les otages, a-t-il ajouté.

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Une «opération terrestre est nécessaire», selon le chef de l’armée israélienne. Dans une déclaration vidéo ce samedi après-midi, le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, a affirmé que les troupes de l’Etat hébreu mènent actuellement «des opérations importantes et complexes», avec «les meilleurs soldats israéliens désormais en action à Gaza». Il décompte «plusieurs centaines de morts et d’infrastructures détruites» côté Hamas. Le chef de l’armée israélienne a souligné que pour accomplir ses objectifs - «détruire le Hamas, protéger ses frontières et libérer les otages» -, une «opération terrestre est nécessaire» dans l’enclave palestinienne.

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Le chef de l’ONU déplore l’escalade militaire et appelle à une trêve. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a critiqué ce samedi l’«escalade sans précédent» dans les bombardements israéliens sur Gaza et renouvelé son appel à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat». «Malheureusement, au lieu d’une pause, j’ai été surpris par une escalade sans précédent des bombardements et de leurs effets dévastateurs, compromettant les objectifs humanitaires», a déclaré Guterres depuis Doha, dans sa première réaction à la nuit d’intenses bombardements et d’incursion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

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La ville de Gaza et sa région sont «un champ de bataille», selon l’armée israélienne. Tsahal a prévenu ce samedi qu’elle considérait désormais Gaza-ville et sa région (situés dans le nord de l’enclave palestinienne) comme un «champ de bataille» et a ordonné aux habitants de «partir immédiatement» vers le sud. «Les lieux d’abris et l’ensemble du gouvernorat de Gaza ne sont pas sûrs», est-il écrit sur des tracts que l’armée israélienne affirme avoir largués dans le territoire palestinien. Dans une vidéo, un représentant de l’armée israélienne assure que ces déplacements de population sont «une mesure temporaire. Il sera possible de revenir dans le nord de Gaza, une fois que les intenses hostilités s’achèveront».

il y a 666 jours

Le siège de la force de l’ONU au Liban touché par un tir. Un obus s’est abattu ce samedi sur le siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), sur la base de Naquara, dans le sud du pays, a rapporté un porte-parole de l’organisation. Il a précisé qu’il n’y avait pas de victimes mais quelques dégâts. La force l’ONU cherche désormais à vérifier qui est l’auteur du tir. Il s’agit du deuxième incident de ce type depuis l’intensification des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise.

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Le chef de la diplomatie de l’UE appelle à une trêve. «Gaza est totalement privée d’électricité et complètement isolée alors que d’intenses bombardements continuent», a déploré ce samedi sur Twitter Josep Borrell, le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères. «Beaucoup trop de civils, notamment des enfants, ont été tués. C’est contraire au droit humanitaire international», écrit-il, ajoutant : «Une pause des hostilités est urgemment requise pour permettre un accès humanitaire».

il y a 666 jours

La ville la plus touristique de Cisjordanie est à l’arrêt. Najib s’est toujours dit que, pour avoir des enfants, il fallait un emploi stable. Pour leur offrir un avenir meilleur que celui promis par la Cisjordanie. Ce trentenaire costaud au regard doux s’est ainsi retrouvé à travailler dans un hôtel d’une ville touristique israélienne, bien loin des murs de Bethléem et des siens. Avec sa femme, ils ont tout de même attendu deux ans, pour s’assurer de leur nouvelle stabilité financière. D’autant que le père de Najib est mort entre-temps et qu’il fallait prendre sa mère en charge. Mais voilà qu’il y a huit mois, la providence leur a promis des jumeaux. Une heureuse surprise. «Un cadeau d’Allah, souffle-t-il d’une voix feutrée. Jusqu’au 7 octobre.» Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Najib n’a plus droit de retourner travailler. Bloqué chez lui sans économies ni aucune perspective, avec une famille à entretenir et une promesse déjà brisée pour deux enfants pas encore nés. «Je n’ai plus rien d’autre à leur offrir que ce avec quoi j’ai grandi : le désespoir de la Palestine.»

il y a 666 jours

Israël insiste sur l’usage d’un hôpital par le Hamas. L’armée israélienne a révélé ce samedi de courtes séquences d’interrogatoires de deux hommes présentés comme ayant participé à l’attaque du mouvement islamiste sur l’Etat hébreu le 7 octobre. Sur ces vidéos, ces membres supposés du Hamas évoquent les «niveaux souterrains de l’hôpital Al-Shifa» qui abriteraient notamment des tunnels utilisés par l’organisation terroriste pour se cacher et dissimuler des armes. Vendredi, l’armée israélienne avait déjà publié des documents en ce sens. Les services de sécurité de l’Etat hébreu déclarent avoir «partagé davantage de renseignements sur le sujet avec des responsables occidentaux de la communauté du renseignement».

il y a 666 jours

L’Occident est le «principal coupable» des massacres à Gaza, selon Erdogan. Le président turc accuse samedi les nations occidentales d’être responsables des crimes en cours dans l’enclave. «Les principaux coupables des massacres à Gaza sont les Occidentaux. A l’exception de quelques consciences qui ont élevé la voix, (ces) massacres sont totalement l’œuvre de l’Occident», a lancé Recep Tayyip Erdogan, lors d’un «meeting de soutien à la Palestine» qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes sur l’ancien aéroport Atatürk d’Istanbul.

il y a 666 jours

A Ramallah, malgré les yeux rougis et le sommeil court, des Palestiniens prêts à battre le pavé. Les manifestations spontanées contre l’offensive terrestre israélienne à Gaza ont continué en Cisjordanie samedi, en nombre limité. Une grève nationale a été déclarée mais dans Ramallah la commerçante, on s’arrête rarement de travailler. Dans tous les cafés, les écrans retransmettent Al Jazeera, qui passe en boucle les quelques images de destruction qui sortent de la bande de Gaza martyrisée. Il y a beaucoup d’yeux rougis : la Palestine dort mal, même si Gaza semble très loin, cachée derrière les checkpoints fermés et le territoire israélien verrouillé. On ne croit pas en général aux massacres indiscriminés du 7 octobre dans les kibboutzim, et de toute façon, cette offensive du Hamas fait partie de la «réponse naturelle aux crimes de l’occupation» répètent comme une litanie les agents politiques de tout bord.

Une manifestation se tiendra dans le centre de Ramallah à 17 heures heure locale (18 heures en Israël, car même la guerre n’arrête pas l’heure d’hiver), et dans les autres grandes villes de Cisjordanie. On y retrouvera les militants de la gauche rouge, le Fatah jaune, le Hamas vert-Islam, et même le Jihad islamique, noir et jaune, épaule contre épaule, malgré leurs haines intestines. Pour eux, la guerre que mène Israël est contre tous les Palestiniens, et pas seulement le Hamas, avec un but : le nettoyage ethnique. Mais on ne pense pas que ces manifestations iront plus loin que cette colère populaire désabusée. Ce n’est pas par hasard, selon les analystes palestiniens, de salon comme de comptoir : dans les 1 500 Palestiniens arrêtés depuis le 7 octobre par les autorités israéliennes, on trouverait beaucoup de personnalités politiques et de la société civile locale. Sans eux, comment organiser une action concertée ? De notre correspondant Nicolas Rouger, à Ramallah (Cisjordanie).