Le prolongement de la trêve en négociation. Censée prendre fin dans la nuit de mardi à mercredi, la pause des combats entre Israël et le Hamas a été prolongée une première fois jusqu’à jeudi matin. Selon une source israélienne citée par Reuters, la trêve pourrait se poursuivre à condition que le Hamas continue à libérer au moins 10 otages israéliens par jour. Le hic : d’après l’accord entre les belligérants, seuls des femmes et des enfants peuvent être relâchés, pour le moment. Or, le nombre de ces captifs aux mains des organisations palestiniennes diminue au fil des libérations. Les discussions porteraient donc sur le fait d’inclure pour la première fois au moins quelques hommes dans les prochains otages qui pourraient retrouver la liberté.

Rimon Kirsht, 36 ans, fait partie des otages libérées ce mardi. Rimon Kirsht, 36 ans, et son compagnon Yagev Buchstab, 34 ans, toujours captif, ont été enlevés à leur domicile de Nirim le 7 octobre. La jeune femme, terrorisée, avait envoyé un dernier message vocal à sa mère à 8h30, a raconté à la presse Moran Betzer Tayar, la tante de son compagnon. Un message qui s’achevait par les cris des assaillants et des coups de feu. Quelques heures plus tard, lorsque les forces israéliennes demandèrent aux habitants de se réunir au centre du kibboutz, ils ne se présentèrent pas. Leur maison était vide. Rimon Kirsht, qui travaille dans les médecines alternatives et adore les animaux, était apparue dans une vidéo diffusée par le Hamas le 30 octobre, aux côtés de Danielle Aloni, libérée vendredi, et de Yelena Trupanov, toujours retenue à Gaza.

Meirav Tal, 53 ans, fait partie des otages libérées ce mardi. Meirav Tal, 53 ans, a été libérée dans la foulée des deux enfants de son compagnon Yair Yaakov, Yagil et Or relâchés lundi. Yair, lui, est toujours captif. Le couple a été enlevé séparément des adolescents, qui étaient seuls chez leur mère. Yair et Meriav s’étaient réfugiés dans la pièce sécurisée de sa maison de Nir Oz. A 9H20, Meirav avait envoyé un message vocal au frère de son conjoint, le prévenant que des hommes armés avaient pénétré chez eux.Le lendemain de l’attaque, les proches du couple tombaient sur une vidéo montrant que les assaillants étaient parvenus à forcer la porte du couple à l’aide de grenades.

Noralin Agojo, 60 ans, fait partie des otages libérées ce mardi. Originaire des Philippines, Noralin Agojo, 60 ans, a été enlevée à Nirim, où elle rendait visite à des amis avec son compagnon Gideon Babani, tué dans l’attaque. Avant d’être capturée, Noralin avait appelé son frère Exo pour lui annoncer qu’il ne la reverrait peut-être pas. La sexagénaire, qui possède la nationalité israélienne, vit à Yehud, près de Tel-Aviv, où elle aime cultiver des cactus et des fleurs. Elle est le second otage philippin libéré, après Gelienor Pacheco, 33 ans, relâché vendredi hors du cadre de l’accord entre Israël et le Hamas.

Ada Sagi, 75 ans, fait partie des otages libérées ce mardi. Noam Sagi, Londonien de 53 ans, a perdu contact avec sa mère, Ada Sagi, au moment où celle-ci s’est réfugiée dans l’abri de sa maison. C’est en découvrant une vidéo d’un journaliste palestinien foulant la pelouse de la maison de la professeure d’arabe que son fils a compris que sa mère avait été enlevée. Il a alors écumé les réseaux sociaux pour savoir ce qui lui était arrivé et s’est rendu à Nir Oz avec des journalistes du Guardian. Un regard dans la chambre des six-petits enfants d’Ada avant d’entrer dans la pièce sécurisée de sa mère. Devant, une mare de sang et des traces rouges sur la poignée. A l’intérieur, pas d’impact de balles. Née à Tel-Aviv en 1948 de survivants polonais de la Shoah, cette mère de trois enfants avait appris l’arabe pour se faire des amis parmi ses voisins, puis enseigné cette langue à d’autres afin d’améliorer la communication avec les Palestiniens vivant à la frontière sud-est de la bande de Gaza. Noam espère que cela lui a permis de négocier avec ses preneurs d’otages. Ada se préparait à se rendre à Londres pour fêter son 75e anniversaire, après une année traumatisante, a témoigné son fils auprès de l’agence de presse AP. Elle venait de subir une lourde opération de remplacement de la hanche et faisait le deuil de son mari, décédé l’an passé d’un cancer.

Ofelia Roitman, 77 ans, fait partie des otages libérées ce mardi. Ofelia Ferel Roitman a enfin pu répondre à tous les messages WhatsApp que lui a laissés sa famille. Argentine immigrée en Israël depuis 1985, cette ancienne directrice d’une école juive dans son pays d’origine faisait partie des quinze otages argentins détenus par le Hamas. Le matin du 7 octobre, cette éducatrice de 77 ans, habitante du kibboutz de Nir Oz – où elle vivait avec son mari Héctor –, a raconté en direct l’assaut du Hamas à sa famille. Son neveu Hernán Feler, journaliste sportif en Argentine, a témoigné de ces derniers échanges. Réfugiée dans l’abri antiaérien de sa maison, en contact avec ses trois enfants Pablo, Natalia et Damián, elle a décrit le son des coups de feu. A 9h37, la grand-mère de neuf petits-enfants a envoyé son dernier message : «S’il vous plaît, envoyez de l’aide, les Palestiniens sont ici.» Quelques heures après, les soldats israéliens qui ont fouillé sa maison n’ont trouvé ni corps ni trace de lutte. Son conjoint était absent au matin du 7 octobre. Blessé à la hanche, il avait été hospitalisé. Depuis la disparition de sa tante, Hernán Feler lui envoyait quotidiennement des messages, sans réponse. «Ofelia est une tante présente, douce et unique. C’est une tante qui, malgré la distance, est toujours présente», témoignait son neveu le 10 octobre au média argentin Clarín.

Tamar Metzger, 78 ans, fait partie des otages libérées ce mardi. «Jusqu’ici tout va bien.» C’est le dernier message que Tamar, dite «Tami», Metzger, 78 ans, et son mari Yoram, 80 ans, ont envoyé à leur petite fille, Ofir Metzger, le matin du 7 octobre depuis leur maison dans le kibboutz de Nir Oz. Le couple, parent de trois enfants et sept fois grands-parents, âgé, malade, ne s’est pas réfugié dans son abri pendant l’attaque du Hamas. Leur belle-fille, Ayala Metzger, témoignait dans les colonnes du Times of Israël que Yoram était diabétique et avait du mal à marcher depuis une fracture de la hanche en mai. «Tami fume beaucoup et elle a des problèmes rénaux», ajoute Ofir Metzger pour l’agence de presse Israel National News. Alors la famille s’inquiète énormément de l’état de santé de leurs aînés, kidnappés par les hommes du Hamas. Tami, née à Tel-Aviv d’une famille yéménite, travaillait dans l’éducation et était une lectrice vorace. Son mari, dont les parents avaient survécu à l’Holocauste, était un ex-ouvrier de l’usine Nirlat et depuis peu garagiste. Il semble condamné à rester en captivité.

Un haut responsable du Hamas invite Elon Musk à se rendre à Gaza. Un haut responsable du Hamas a invité mardi le milliardaire américain Elon Musk à se rendre dans la bande palestinienne de Gaza. «Nous l’invitons à se rendre à Gaza pour constater l’ampleur des massacres et des destructions commis contre la population de Gaza, dans le respect des normes d’objectivité et de crédibilité», a déclaré le haut responsable du Hamas, Osama Hamdan, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. Lundi, Elon Musk, le magnat des médias sociaux attaqué pour avoir soutenu un message visant ouvertement la communauté juive, a visité le site de l’attaque du Hamas contre Israël et a déclaré son engagement à faire tout ce qui était nécessaire pour arrêter la propagation de la haine.

Mia Leimberg, 17 ans, fait partie des otages libérées ce mardi avec sa mère, Gabriela, 59 ans et sa tante, Clara Marman, 62 ans. Sur les cinq membres de cette famille israélo-argentine enlevés par le Hamas le 7 octobre, trois ont été libérées. Mia, 17 ans, sa mère Gabriela, directrice d’un ranch écologiste pour adultes autistes dans le kibboutz Ramat-Rachel, à Jérusalem, et Clara Marman, la sœur de Gabriela. Le compagnon de cette dernière, Fernando, Le frère de Gabriela et Clara, Fernando, ainsi que Luis Norberto Har, le compagnon de cette dernière, restent otages dans la bande de Gaza. A la réunion de famille organisée le 7 octobre pour la fête de Simhat Torah, dans le kibboutz de Nir Yitzhak, manquait à l’appel Moshé Leimberg, le mari de Gabriela et père de Mia, grippé. Ayant appris que lors d’enlèvements précédents, des otages avaient eu le crâne rasé, et redoutant une expérience traumatisante pour sa fille adolescente, Moshé Leimberg a révélé à l’agence Reuters qu’il avait coupé tous ses cheveux. «Ainsi, quand Mia reviendra, je lui dirais tu vois, on est tous dans le même bateau», a-t-il expliqué.

Gaza : un navire français a accueilli de premiers blessés. Le porte-hélicoptères français Dixmude, configuré pour offrir du soutien hospitalier aux civils blessés de la bande de Gaza, a accueilli mardi de «premiers patients en urgence relative» dans le port égyptien d’Al-Arich, a annoncé mardi le ministre français des Armées Sébastien Lecornu sur la chaîne de télévision CNEWS. «Tout ça va monter ne puissance lentement», a déclaré Sébastien Lecornu, se félicitant que la France soit «la première puissance occidentale à mettre des moyens de soins aussi près de la bande de Gaza».

Israël annonce avoir libéré 30 prisonniers palestiniens en échange des otages relâchés à Gaza. Trente prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, ont été libérés mardi soir par Israël après que le Hamas et le Jihad islamique ont relâché dix otages israéliens dans la bande de Gaza, a annoncé l’autorité pénitentiaire israélienne. Chaque jour depuis vendredi, le Hamas libère une dizaine de femmes et d’enfants otages, enlevés lors de son attaque sanglante du 7 octobre en Israël, en échange de la libération de trois fois plus de détenus palestiniens. L’accord sur ces échanges, qui inclut un arrêt des combats et l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, est censé courir jusqu’à jeudi matin.

Ditza Haiman, 84 ans, fait partie des otages libérés ce mardi. A 84 ans, Ditza Haiman a été enlevée chez elle dans le kibboutz Nir Oz. Lorsque les membres de sa famille ont essayé de l’appeler, dès le samedi matin du 7 octobre, un homme parlant en arabe leur aurait répondu «Hamas, Hamas». «Un voisin a déclaré l’avoir vue appeler à l’aide et être entourée par un certain nombre d’hommes armés alors qu’elle était emmenée hors de sa maison», a déclaré sa petite-nièce. Cette assistante sociale à la retraite est la veuve de Zvi Shdaimah, qui s’est échappé de l’Europe sous contrôle nazi grâce à l’opération humanitaire «Kindertransport» menée par le Royaume-Uni, neuf mois avant la Seconde Guerre mondiale. A l’époque, le pays avait accueilli près de 10 000 enfants juifs, placés dans des familles d’accueil anglaises. Sa nièce a décrit Ditza Haiman comme «la femme la plus merveilleuse, une femme extrêmement chaleureuse et aimante, une vraie personne de famille qui se consacre à ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants».

Les otages de retour en Israël. Les 12 personnes libérées par le Hamas et le Jihad islamique sont désormais de retour sur le sol israélien, a fait savoir l’armée de l’Etat hébreu ce mardi soir.

Douze otages relâchés remis à la Croix Rouge dans la bande de Gaza. Le Hamas a libéré mardi un nouveau groupe de douze otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, après la prolongation pour 48 heures de la trêve dans la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël. Plusieurs femmes accompagnées par des combattants palestiniens masqués du Hamas et du Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien, ont été remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Rafah, dans le sud du territoire palestinien près de la frontière égyptienne, selon un photographe de l’AFP sur place. Elles ont ensuite pris place à bord de véhicules du CICR. Selon l’armée israélienne, citant «des informations reçues de la Croix-Rouge», «12 otages, dix Israéliens et deux étrangers, sont en route pour Israël».

L’extension de la trêve, jusqu’à 5 heures GMT jeudi, doit permettre la libération mardi et mercredi de 20 otages israéliens et 60 prisonniers palestiniens, selon le Qatar, principal médiateur dans les négociations sur le dossier des otages. Une source proche du Hamas avait plus tôt indiqué que 10 otages israéliens et 30 prisonniers palestiniens devaient être relâchés mardi, ainsi que «plusieurs travailleurs étrangers» non concernés par l’accord de trêve. Chaque jour depuis l’entrée en vigueur de la trêve vendredi, le Hamas libère une dizaine de femmes et d’enfants enlevés lors de son attaque sanglante du 7 octobre en Israël, en échange de la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens. Cet accord de trêve négocié sous l’égide du Qatar, avec l’appui de l’Egypte et des Etats-Unis, a permis jusqu’à présent la libération de 60 otages israéliens et de 150 Palestiniens écroués dans des prisons israéliennes.

Washington envoie de l’aide à Gaza par avions militaires. Les Etats-Unis envoient en Egypte trois avions militaires chargés d’aide destinée à la bande de Gaza à partir de mardi, ont annoncé des responsables de la Maison Blanche. Les appareils, dont le premier est arrivé mardi et les deux autres suivront «dans les prochains jours», sont chargés d’aide médicale et alimentaire ainsi que d’équipements pour l’hiver, qui seront distribués par les Nations unies, ont-ils précisé lors d’un entretien avec la presse lundi, dont le contenu était sous embargo.

Ils ont affirmé que le président américain Joe Biden, qui se présente comme le premier soutien d’Israël, avait aussi été «le fer de lance des efforts internationaux de réponse à la crise humanitaire à Gaza». Un premier avion C-17 chargé de 24,5 tonnes de matériel médical et de denrées alimentaires a d’ores et déjà atterri en Egypte, selon l’Agence américaine de développement (USAID). L’ONU doit ensuite faire le transfert vers Gaza.

Vers une nouvelle prolongation de deux jours de la trêve ? Le média en ligne Al-Araby Al-Jadeed, basé à Londres et financé par le Qatar, cite des responsables égyptiens ce mardi soir assurant qu’«un accord préliminaire a été conclu pour prolonger de deux jours supplémentaires la trêve » entre le Hamas et Israël, « avec la médiation égypto-qatari-américaine, sous les mêmes conditions ». La trêve initiale de quatre jours a déjà été prolongée de deux jours et doit s’interrompre jeudi matin. Selon cette hypothèse, elle pourrait désormais courir jusqu’à samedi matin. Par ailleurs, l’une des sources d’Al-Araby Al-Jadeed fait état de «contacts avec des groupes à Gaza qui avaient entre leurs mains des prisonniers qui remplissaient les conditions d’une trêve», ce qui signifie qu’il s’agit de femmes et d’enfants.

Washington met en garde Israël sur des déplacements dans le sud de Gaza. Le président américain Joe Biden a averti Israël que l’offensive prévue par Tsahal dans le sud de la bande de Gaza devait éviter les déplacements de civils en masse, comme cela a été le cas avec le pilonnage du nord du territoire palestinien, ont fait savoir de hauts responsables américains. «Il ne faut pas que l’ampleur des déplacements qui ont eu lieu dans le nord se répète dans le sud» de Gaza, a insisté lundi devant la presse un responsable américain. Israël, qui a déclaré qu’il poursuivrait la guerre contre le Hamas après la trêve en vigueur, s’est montré «réceptif» à ces avertissements, d’après cette source. Pour les responsables américains, l’offensive israélienne devra «être ciblée au maximum» et éviter de frapper des refuges de l’ONU, des hôpitaux, ainsi que les sites de production d’électricité et d’approvisionnement d’eau.

Le processus de transfert de dix personnes enlevées a commencé, selon des responsables égyptiens. Le processus de transfert de dix otages israéliennes enlevées par le Hamas - une fille et neuf femmes - vers la Croix-Rouge a commencé ce mardi, indiquent des responsables égyptiens au média israélien Ynet. Ces dix femmes doivent être échangées contre 30 prisonniers palestiniens, dans le cadre de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas.

Le chef de l’aide humanitaire de l’ONU attendu en Jordanie pour des négociations sur l’ouverture d’un deuxième passage vers Gaza. Le chef de l’aide humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, se rendra mercredi à Amman, la capitale de la Jordanie, pour des discussions sur la possibilité d’ouvrir le poste-frontière de Kerem Shalom pour permettre à l’aide humanitaire d’entrer à Gaza depuis Israël. Situé à l’intersection d’Israël, de la bande de Gaza et de l’Égypte, ce point de passage était utilisé pour transporter plus de 60 % des camions entrant à Gaza avant le conflit actuel. L’aide humanitaire est actuellement autorisée à entrer à Gaza par le passage de Rafah, à la frontière égyptienne. Ce dernier a été conçu pour les passages piétons et non pour les camions. «Nous avons dit depuis le début que nous avions besoin de plus d’un passage», a déclaré Griffiths lors d’un briefing des États membres aux Nations Unies à Genève mardi. La possibilité d’utiliser Kerem Shalom devrait être explorée, et ce sera un sujet à Amman. Cela ajouterait énormément de poids (à la réponse).»

L’aide entrant à Gaza pendant la trêve «pas suffisante», avertit l’ONU. L’ONU a salué mardi l’arrivée d’une aide supplémentaire dans la bande de Gaza grâce à la trêve en vigueur. Tout en a avertissant que cela ne suffirait pas pour commencer à répondre aux besoins massifs de la population, appelant à un cessez-le-feu permanent. Pour l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, les livraisons d’aide les plus importantes dans le nord de ce petit territoire depuis qu’a éclaté le 7 octobre la guerre entre Israël et le Hamas ne sont qu’«un début».