En résumé :
- Un nouvel échange d’otages du Hamas contre des prisonniers palestiniens a eu lieu dimanche. Selon l’armée israélienne, qui cite la Croix-Rouge, 14 otages israéliens et 3 étrangers ont été remis au CICR ce dimanche.
- La trêve entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur vendredi pour quatre jours, a vacillé samedi. Le mouvement islamiste palestinien a accusé l’Etat hébreu de ne pas avoir respecté tous les termes de l’accord, notamment sur l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza et la liberté de circulation des Gazaouis vers le nord de l’enclave.
- Conséquence : la deuxième vague de libération d’otages et de prisonniers palestiniens a été suspendue pendant plusieurs heures samedi soir. Après 13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin vendredi, treize Israéliens et quatre Thaïlandais ont retrouvé la liberté samedi peu après 23 heures. En contrepartie, comme la veille, 39 prisonniers palestiniens, femmes et enfants, avaient été libérés.
- Depuis le début de la guerre, environ 15 000 Palestiniens sont morts dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza, dont 6 150 enfants, selon les chiffres invérifiables du Hamas. Côté israélien, environ 1 200 personnes ont été tuées, essentiellement des civils, massacrés le 7 octobre.
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La France espère que la trêve dure jusqu’à la libération de «tous les otages». La France espère que la trêve à Gaza dure jusqu’à la libération de «tous les otages», a déclaré dimanche sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, alors que le mouvement islamiste palestinien a libéré 58 personnes depuis vendredi, parmi lesquels ne figure aucun Français. «Nous demandons la libération de nos otages et de tous les otages», a lancé la cheffe de la diplomatie française sur BFMTV. «Il serait bon, utile et nécessaire que la trêve soit prolongée à cette fin», a-t-elle ajouté, assurant avoir «bon espoir» que des otages français soient libérés, au moment où les appels à une prolongation de la trêve entre Israël et le Hamas se multiplient.
La joie du côté israélien après la libération de 14 nouveaux otages ce dimanche 26 novembre.
Des photos des otages libérés ce dimanche 26 novembre.
Israël dit avoir libéré 39 prisonniers palestiniens en vertu de l’accord avec le Hamas. Trente-neuf prisonniers palestiniens, tous âgés de moins de 19 ans, ont été libérés de prison dimanche par les autorités israéliennes en échange de 13 otages israéliens relâchés plus tôt par le Hamas, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des bus sont sortis de la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés avant leur libération. Ces prisonniers sont ensuite arrivés à Beitunia. L’échange intervient dans le cadre d’un accord de trêve censé prendre fin lundi soir, après la libération de 50 otages contre 150 prisonniers. Cette trêve pourrait être prolongée.
Une manifestation propalestinienne à Barcelone.
Biden dit souhaiter que la trêve à Gaza se poursuive «au-delà de demain». Joe Biden a dit dimanche espérer que la trêve de quatre jours convenue entre Israël et le Hamas et qui doit prendre fin lundi puisse se poursuivre «au-delà de demain». «C’est mon objectif et notre objectif de faire en sorte que cette pause se poursuive au-delà de demain afin que nous puissions voir d’autres otages relâchés et plus d’aide humanitaire» acheminée dans la bande de Gaza, a indiqué le président américain lors d’un discours sur la libération d’une jeune otage américaine tenu depuis le Massachusetts.
Trêve : une source proche du Hamas assure que le mouvement est prêt à une prolongation «de 2 à 4 jours». Une source proche du Hamas a indiqué à l’AFP dimanche que le mouvement islamiste palestinien avait «informé les médiateurs» qataris et égyptiens que les groupes armés retenant des otages israéliens étaient «d’accord pour prolonger la trêve actuelle de deux à quatre jours». Ces mouvements palestiniens «pensent qu’il est possible d’assurer la libération de 20 à 40 prisonniers israéliens» supplémentaires, outre les 50 censés être libérés en échange de 150 prisonniers palestiniens au cours des quatre jours de trêve qui prennent fin lundi soir.
Une manifestation de solidarité avec les otages, samedi 25 novembre.
Une manifestation contre l’antisémitisme à Londres.
Trois étudiants palestiniens blessés par balles aux Etats-Unis. Trois étudiants palestiniens ont été blessés par balle samedi soir à Burlington, sur le campus de l’université du Vermont, sur la côte Est des Etats-Unis et la police est toujours à la recherche du ou des agresseurs, selon les médias locaux. Les trois jeunes hommes viennent de la Ramallah Friends School, en Cisjordanie. La chaîne de télévision locale WCAX raconte que les victimes ont été visées par des tirs dans une rue de la ville étudiante et qu’ils sont soignés.
Joe Biden annonce la libération par le Hamas d’une Américaine de 4 ans. Le président Joe Biden a annoncé la libération dimanche par le Hamas d’une otage américaine de 4 ans nommée Abigail. «Elle est libre et elle est en Israël», a-t-il indiqué lors d’un discours depuis l’Etat américain du Massachusetts. «Ce qu’elle a enduré est impensable», a déclaré Joe Biden immédiatement après son entrée sur le territoire israélien, soulignant les résultats des efforts diplomatiques américains visant à obtenir la libération des otages ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire à Gaza pendant la pause de quatre jours négociée avec le Qatar et l’Égypte.
Treize otages sont arrivés en Israël, quatre autres en chemin. Treize otages sont arrivés en Israël, a annoncé dimanche soir l’armée, précisant que quatre autres étaient en chemin, dans le cadre d’un accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas. C’est la troisième fois que des otages israéliens et étrangers sont libérés en trois jours, suite à la trêve entamée vendredi. Douze otages ont été emmenés par des unités d’élite israéliennes, une femme est rentrée en hélicoptère et quatre personnes sont passées par l’Egypte via le terminal de Rafah (sud de la bande de Gaza), selon le communiqué de l’armée israélienne.
A Gaza, Netanyahu affirme : «on continue jusqu’à la victoire». L’offensive israélienne dans la bande de Gaza se poursuivra «jusqu’à la victoire» contre le mouvement palestinien Hamas, a affirmé dimanche le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, en visite dans le territoire palestinien pour la première fois depuis le début du conflit. «On continue jusqu’à la fin, jusqu’à la victoire. Rien ne nous arrêtera», a déclaré Benyamin Nétanyahou à des militaires israéliens, selon une vidéo postée par son cabinet. «Nous avons trois buts dans cette guerre: éliminer le Hamas, faire revenir tous les nôtres enlevés et faire en sorte que Gaza ne devienne pas à nouveau une menace pour Israël.»
Roni Krivoi, 25 ans, parmi les otages libérés ce dimanche. Il est le seul otage israélien libéré hors du cadre de l’accord passé entre Israël et le Hamas. Sauvé par son origine russe : Moscou a négocié directement avec l’organisation islamiste pour brandir sa libération comme un trophée. Roni Krivoi est un miraculé. A 25 ans, le jeune homme a déjà survécu, selon le récit de son père à deux accidents de voiture et une chute dans une bouche d’égoût. Et désormais aussi à un mois et demi de captivité entre les mains du Hamas, qui l’a libéré ce dimanche 26 novembre. Né en Israël, ce technicien du son avait été capturé le 7 octobre lors du festival de musique Tribe of Nova, décimé par les militants islamistes, après s’être caché dans un trou pour échapper aux tueurs. Il avait eu le temps d’envoyer un message à ses proches pour leur dire qu’il allait bien.
Accord Israël-Hamas : 39 Palestiniens seront libérés des prisons israéliennes, selon le Qatar. Un total de 39 Palestiniens détenus par Israël seront libérés de prison dimanche, a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar. Dans le cadre des engagements pris au troisième jour de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, «39 civils palestiniens seront relâchés aujourd’hui (dimanche) en échange de la libération de 13 détenus israéliens de Gaza, ainsi que d’un détenu de nationalité russe et de trois Thaïlandais», a indiqué Majed Al-Ansari dans un message sur X, anciennement Twitter.
Adrienne «Aviva» Siegel, 62 ans, parmi les otages libérés ce dimanche. Adrienne Siegel, aussi appelée «Aviva», a été libérée ce dimanche 26 novembre. Cette enseignante d’école maternelle de 62 ans, «adorée des enfants partout où elle va», selon le collectif Bring Them Home Now, avait été kidnappée le 7 octobre par le Hamas à son domicile du kibboutz de Kfar Aza. Son mari, Keith Samuel Siegel, 64 ans, employé d’une société pharmaceutique, était à ses côtés – il est toujours en captivité. Originaire des Etats-Unis, il s’était installé il y a une quarantaine d’années en Israël, où il a rencontré sa femme, a raconté à l’émission Good Morning America son frère, David Siegel, médecin dans l’Etat de New York. Ce sont «des gens très modestes, très simples», a déclaré de son côté au Guardian Yuval Baron, gendre des Siegel qui vit dans le nord d’Israël. «Ce qu’ils aiment le plus, c’est leur famille, et nous avons besoin qu’ils reviennent.» Apprenant l’enlèvement, les quatre enfants du couple se sont assis avec leurs propres enfants, âgés de 3 à 9 ans, pour tenter d’expliquer ce qu’il était arrivé à leurs grands-parents. «Comment dire à des enfants que quelqu’un peut venir vous chercher dans votre maison, dans votre « safe place » ? C’est le pire cauchemar de tout enfant, et ce cauchemar s’est réalisé», a déclaré Yuval Baron. «C’était il y a dix-huit jours, et depuis, rien, zéro, nada. Nous ne savons pas s’ils sont ensemble ou s’ils ont leurs médicaments. Nous n’avons plus de larmes, plus d’espoir», a-t-il déploré le 25 octobre, près d’un mois avant d’apprendre la libération d’Adrienne Siegel.
Elma Avraham, 84 ans, parmi les otages libérés ce dimanche. «Ma mère est une belle femme, elle l’a toujours été. Elle est belle à l’intérieur comme à l’extérieur, raconte le comédien Uri Rawitz sur son compte Instagram. S’il vous plaît, ramenez ma mère, Elma Avraham, à la maison.» Le 7 octobre, Elma, 84 ans, entrait dans sa cinquantième année passée dans le kibboutz de Nahal Oz quand les hommes du Hamas ont débarqué. Au téléphone avec son fils Uri, cette mère de trois enfants s’était réfugiée dans son abri sécurisé mais ne pouvait pas fermer la porte. Trop lourde. Son deuxième fils, habitant du même kibboutz et réfugié dans son propre abri, n’a pas pu venir l’aider. Une fois l’armée israélienne sur place, celui-ci s’est précipité dans la maison de sa mère, cambriolée, saccagée. Uri reçoit alors un appel de sa sœur : «Uri, maman a été kidnappée.» Vingt-quatre heures après l’attaque du Hamas, le comédien reçoit une photo sur son téléphone d’un expéditeur inconnu. Il y reconnaît immédiatement sa mère Elma, assise sur une moto, s’accrochant à la femme qui tient le guidon. Un homme du Hamas, fusil d’assaut en main, est assis à l’arrière du deux-roues. Depuis, il n’avait eu aucune nouvelle.
Oria Brodutch, 4 ans, son frère Yuval, 8 ans, sa sœur Ofri, 10 ans, et leur mère Hagar Brodutch, 39 ans, parmi les otages libérés ce dimanche. Avichai Brodutch n’était pas chez lui pendant l’attaque de Kfar Aza, où il vivait avec sa famille. Cet agronome de 42 ans a d’abord cru que sa femme et ses trois enfants, qui étaient sur place, avaient été tués. L’espoir a refait surface lorsque des témoins ont raconté les avoir vus être emmenés, vivants, par le Hamas. Il va désormais pouvoir les serrer dans ses bras. Oria, 4 ans, Yuval, 8 ans, Ofri, 10 ans, et leur mère, Hagar, 39 ans, ont été libérés ce dimanche 26 novembre. Trois jours après l’attaque, Avichai, incapable de trouver le sommeil malgré les médicaments prescrits par son médecin, a attrapé une chaise en plastique et s’est installé devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv, une pancarte à la main : «Ma famille est à Gaza». Il vivait depuis neuf ans à Kfar Aza, rapporte le Point qui l’a rencontré le 28 octobre. «Je pouvais voir Gaza de ma fenêtre, a-t-il raconté aux journalistes de l’hebdomadaire. Notre ferme jouxtait la bordure de sécurité.» Rapidement rejoint devant le ministère par des centaines de personnes désireuses de faire pression sur le gouvernement israélien, Avichai Brodutch est devenu l’une des figures des familles d’otages dans les médias du monde entier.
Ofri, sa fille aînée, allait célébrer ses 10 ans lorsqu’elle a été prise en otage. «Son gâteau est encore dans le frigo», raconte son père au Point. «Elle a une intelligence émotionnelle extraordinaire et l’âme d’une personne qui prend soin des autres», témoigne sa grand-mère sur le site du collectif Bring Our People Home. Elle aime prendre soin de ses deux petits frères, et leur répète souvent qu’il ne faut pas se moquer des autres. Son désir de comprendre le monde est «profond, elle pose souvent des questions curieuses». Yuval, lui, «a un grand sens de l’humour et une créativité sans limite, qui se manifeste lorsqu’il joue à Minecraft, poursuit l’aïeule. Il adore jouer au basket-ball et au football avec ses amis, promener le chien de la famille». Quant au petit dernier, Oria, c’est un «enfant joueur, qui aime être au centre des choses» et «essaie continuellement de prouver qu’il est «un grand garçon». Pendant l’attaque du kibboutz, leur mère avait recueilli une petite fille de 3 ans, Abigail Idan. Ses parents venaient d’être tués par le Hamas. Sa famille est sans nouvelle depuis.
Tal Goldstein, 9 ans, son frère Gal, 11 ans, sa sœur Agam, 17 ans, et leur mère Chen Goldstein-Almog, 49 ans Israélo-argentins, parmi les otages libérés ce dimanche. La situation de Chen Goldstein-Almog et de trois de ses enfants illustre les déchirements familiaux depuis le 7 octobre. Les membres du Hamas ont pénétré la maison de Chen et Nadav Goldstein-Almog, à Kfar Aza, en couple depuis l’âge de 14 ans. La famille s’était réfugiée dans la pièce sécurisée mais le mari, triathlète célèbre en Israël qui se remettait d’une chute depuis juillet, a été tué, ainsi que leur fille aînée, Yam, 19 ans. La mère et les trois autres enfants, Tal, Gal et Agam, sont enlevés. Assistante sociale de formation, Chen est mère au foyer, son mari voyageant fréquemment en raison de son poste à l’usine de plastique Kafrit Industries de Kfar Aza, explique Omri Almog, le frère de Chen dans Times of Israel. Le média a d’ailleurs raconté mardi l’état de la maison des époux Goldstein-Almog, désormais en ruine, avec de multiples impacts de balles, les béquilles de Nadav par terre et leurs vélos mutilés à l’entrée de la maison. En 2003, la famille Almog, dont fait également partie le président de l’Agence juive et général de division Doron Almog, avait déjà perdu cinq membres lors d’un attentat-suicide du Jihad islamique dans le restaurant Maxim, à Haïfa. Lors des funérailles de Nadav et Yam, Inbar Goldstein, la belle-sœur de Chen, a dit dans un poème que «notre devoir est de ne pas oublier, ne pas oublier ceux qui ont été emmenés au-delà de la clôture, ne pas oublier ceux qui attendent de rentrer chez eux».
Abigail Idan, 4 ans, parmi les otages libérés. Abigail Idan est sortie de captivité ce dimanche 26 novembre. Cette Israélo-Américaine vient d’avoir 4 ans, vendredi, en captivité. Et elle ne retrouvera pas ses parents, Samdar et Roi Idan, pour fêter cet anniversaire : tous deux ont été assassinés le 7 octobre dans le kibboutz de Kfar Aza, où la petite Israélo-Américaine a été enlevée. Selon le récit de la famille, le père Ro Idan, un photojournaliste de 43 ans, a été tué alors qu’il tenait sa fille dans ses bras. Celle-ci s’est ensuite traînée, maculée du sang de son géniteur, jusqu’à la maison d’un voisin, où elle a été capturée. Cachés dans les toilettes, où ils sont restés pendant quatorze heures, le grand frère et la grande sœur d’Abigail ont assisté au meurtre de leurs parents. «Notre famille a passé les sept dernières semaines à s’inquiéter, s’interroger, prier, et espérer», racontait à la télévision américaine la grand-tante d’Abigail en début de semaine. Et d’ajouter : «Nous avons besoin de la voir sortir et ensuite seulement nous pourrons y croire».