En résumé :
- Alors que la guerre entre dans son 44e jour dimanche, l’armée israélienne a annoncé continuer «à étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza». L’hôpital al-Shifa, ciblé depuis mercredi par Tsahal car elle soupçonne qu’il héberge un QG du Hamas, est devenu une «zone de mort», a dénoncé l’Organisation mondiale de la Santé.
- Le Premier ministre du Qatar a fait état ce dimanche d’avancées significatives vers un accord entre Israël et le Hamas en vue de libérer des otages, estimant qu’il demeure des «obstacles très mineurs». Plus tôt, la Maison Blanche a affirmé «continuer à travailler dur» à cet accord, demandant une information du Washington Post selon qui un accord prévoyant des libérations d’otages contre une pause de cinq jours avait été conclu entre les belligérants.
- D’après le bureau des médias du gouvernement de Gaza, rattaché au Hamas, au moins 13 000 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Parmi les morts recensés à ce jour figureraient 5 500 enfants, selon ces chiffres qui ne peuvent être vérifiés. Côté israélien, environ 1 200 personnes ont été tuées, essentiellement des civils, massacrés le 7 octobre.
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Macron interpelle Nétanyahou sur les «trop nombreuses pertes civiles» à Gaza et précise les actions humanitaires de la France auprès de l’Autorité palestinienne. Tout en réaffirmant le «droit d’Israël à se défendre», Emmanuel Macron a interpellé le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou sur les «trop nombreuses pertes civiles» à Gaza, lui rappelant la «nécessité absolue de distinguer les terroristes de la population», a annoncé l’Elysée dimanche dans un communiqué.
Le chef de l’Etat s’est également entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, auprès duquel il a «condamné les violences» commises «contre les civils palestiniens» en Cisjordanie, a précisé la présidence française. Par ailleurs, l’Elysée a «présenté les efforts de la France pour parvenir à une trêve humanitaire immédiate devant mener à un cessez-le-feu», poursuit le communiqué. Des actions humanitaires entreprises par la France en termes de financement, de vols, de «moyens militaires médicalisés en mer» et de «prises en compte» des blessés et malade de Gaza ont été détaillées.
L’armée israélienne diffuse des images d’otages dans l’hôpital Al-Shifa le 7 octobre. Ce dimanche soir, les services de sécurité de l’armée israélienne publient une séquence vidéo datée du 7 octobre au matin dans laquelle des membres du Hamas transportent deux otages à l’intérieur de l’hôpital Al-Shifa à Gaza. Le porte-parole des forces israéliennes Daniel Hagari a indiqué lors d’un point presse que les deux otages étaient des civils népalais et thaïlandais enlevés sur le territoire israélien. Sur les images manifestement tirées des caméras de surveillance de l’hôpital, l’un d’entre eux apparaît blessé et transporté sur une civière. L’autre est en train de marcher, encadré par des hommes armés. Le porte-parole a également confirmé que la soldate Noa Marciano, 19 ans, kidnappée le 7 octobre, avait été initialement retenue vivante dans un appartement près de l’hôpital Al-Shifa avant d’être ensuite transportée dans l’établissement où elle a été tuée. «Des sources de renseignements montrent que d’autres otages se sont trouvés dans l’hôpital à différents moments», a ajouté Daniel Hagari.
De notre correspondant à Tel-Aviv
Reportage
Plusieurs milliers de manifestants ont marché silencieusement ce dimanche 19 novembre à Paris, à l’appel de plus de 500 artistes. Entre drapeaux et bandeaux blancs, tous ont demandé la paix entre le Hamas et Israël.
13 000 Palestiniens tués d’après le Hamas et 30 000 blessés depuis le 7 octobre. Au moins 13 000 Palestiniens ont été tués et 30 000 blessés à Gaza depuis le début du conflit, a déclaré dimanche le bureau des médias du gouvernement de Gaza, rattaché au Hamas. Au moins 5 500 des morts sont des enfants et 3 500 sont des femmes, ajoute le communiqué. Ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés de source indépendante.
L‘armée israélienne annonce avoir découvert un tunnel long de 55 mètres sous l’hôpital Al-Shifa. Tsahal communique ce dimanche soir sur la découverte d’un tunnel situé sous le complexe du plus grand hôpital de Gaza, dont elle accuse le Hamas de se servir à des fins militaires. Images de drone à l’appui, l’armée israélienne évalue les dimensions de la structure à une longueur de 55 mètres pour la largeur d’un homme, le tout à 10 mètres de profondeur. «Un escalier profond mène à l’entrée du puits de tunnel, qui comprend divers moyens de défense, notamment une porte anti-explosion dotée d’un œilleton pour le tir», décrit le communiqué de Tsahal, qui estime que «ce type de porte est utilisé par l’organisation terroriste du Hamas pour empêcher les forces israéliennes d’entrer dans les centres de commandement et les installations souterraines du Hamas». L’armée assure que le puits du tunnel a été découvert près d’un véhicule contenant de nombreuses armes, notamment des lance-roquettes, des explosifs et des kalachnikovs.
Une ministre israélienne propose de «réinstaller» les Gazaouis «plutôt que de reconstruire» Gaza. La ministre israélienne du Renseignement, Gila Gamliel, a appelé ce dimanche la communauté internationale à «promouvoir la réinstallation volontaire» des Palestiniens «hors de la bande de Gaza», «plutôt que d’envoyer de l’argent pour reconstruire» le territoire actuellement pilonné par Israël. Dans un texte publié par le Jerusalem Post, Gila Gamliel, membre du Likoud, le parti du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, propose «de promouvoir la réinstallation volontaire des Palestiniens de Gaza hors de la bande de Gaza, pour des raisons humanitaires». «Nous avons essayé de nombreuses solutions différentes : le retrait (des colonies de la bande de Gaza), l’enrichissement, la gestion du conflit et la construction de hauts murs dans l’espoir de garder les monstres du Hamas hors d’Israël. Toutes ont échoué, poursuit-elle. Ce serait gagnant-gagnant : pour les civils de Gaza, qui veulent une vie meilleure, et pour Israël, après cette tragédie terrible».
L’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis espère un accord sur les otages «dans les prochains jours». Les rumeurs autour d’un accord pour la libération des otages israéliens enlevés le 7 octobre dernier lors de l’attaque du Hamas continuent de bruisser. Ce dimanche, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Michael Herzog, a déclaré «espérer pouvoir voir un nombre significatif d’otages libérés dans les prochains jours». «Je ne veux pas rentrer dans les détails de ces négociations. Elles sont bien évidemment extrêmement sensibles. Moins nous entrerons dans les détails, plus de chance nous aurons de conclure un accord. Mais il s’agit d’efforts très sérieux et j’ai bon espoir que nous pourrons conclure l’accord dans les prochains jours», a-t-il dit dans This Week, l’émission télévisée dominicale de la chaîne américaine ABC. Il a écarté l’idée d’un cessez-le-feu et évoqué plutôt une pause dans les combats. «Il ne s’agit pas d’un cessez-le-feu parce que nous continuerons à repousser le Hamas pour démanteler leurs infrastructures militaires et terroristes. Nous n’allons pas cesser cela, mais nous sommes prêts à une pause, pour permettre la libération d’un nombre significatif d’otages, si nous avons un accord».
Du beau monde dans le cortège parisien.
Benyamin Nétanyahou dénonce la main de l’Iran derrière le détournement d’un navire en mer Rouge par les rebelles houthis. Par voie de communiqué, le cabinet du Premier ministre israélien a réagi au détournement du cargo Galaxy Leader par les Houthis, condamnant «fermement l’attaque iranienne contre un navire international». Le cabinet de Benyamin Nétanyahou estime le bateau a «été détourné avec l’aide de l’Iran par la milice yéménite houthie». «Il s’agit d’un nouvel acte de terrorisme iranien qui constitue un pas en avant dans l’agression de l’Iran contre les citoyens du monde libre», dit encore le communiqué.
Il souligne aussi que le navire «appartient à une société britannique et est exploité par une société japonaise» et annonce qu «se trouvent à son bord 25 membres d’équipage de diverses nationalités, notamment ukrainienne, bulgare, philippine et mexicaine. Aucun Israélien n’est à bord.»
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme dénonce des «événements horribles» qui «dépassent l’entendement» à Gaza. «Les événements horribles» survenus ces dernières 48 heures à Gaza «dépassent l’entendement», a déclaré ce dimanche le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, qui estime que certaines actions de l’armée israélienne pourraient constituer des «crimes de guerre». «Le meurtre de tant de personnes dans des écoles transformées en abris, des centaines de personnes fuyant l’hôpital al-Shifa pour sauver leurs vies alors que des milliers d’autres continuent d’être déplacées dans le sud de Gaza, sont des actions qui vont à l’encontre des protections élémentaires que le droit international doit accorder aux civils», a-t-il averti dans un communiqué.
Désormais des milliers de manifestants dans Paris, mais «ça manque de jeunes». L’appel a été lancé par quelques centaines d’artistes, le cortège lui compte plusieurs milliers de participants. Chiffons blancs scotchés hâtivement sur un bâton et bandeaux noués dans les cheveux passent devant le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme après être symboliquement partis de l’Institut du monde arabe, quand Sarah et Erwan remarquent un autre élément couleur neige autour d’eux : les cheveux grisonnants de la plupart des participants. «Je ne m’attendais pas à des personnes assez âgées. Ça manque de jeunes, de diversité, ça montre que l’on est fragmenté», observe ce quadragénaire qui, dans la vie, est pourtant habitué aux mœurs d’une autre époque. Le manifestant est chanteur. Sa spécialité ? La musique du Moyen-Âge. Par Elise Viniacourt.
⚪A la marche pour la paix des artistes, des milliers de participants passent devant le Musée d'art et d'histoire du judaïsme pic.twitter.com/vCfCrp0yOd
— Viniac (@EliseViniacourt) November 19, 2023
Après avoir menacé de s’en prendre à des navires israéliens, les rebelles yéménites houthis détournent un cargo. La chaîne saoudienne Al-Arabiya annonce ce dimanche qu’un cargo a été détourné par les Houthis, ces rebelles yéménites soutenus par l’Iran qui ont menacé cette semaine d’attaquer les navires israéliens. Le navire en question s’appelle Galaxy Leader et est immatriculé aux Bahamas. Sur le site spécialisé Marinetraffic, sa dernière position connue remonte à samedi matin en mer Rouge, près du port saoudien de Jeddah. Le navire transporte des véhicules et a quitté la Turquie en direction de l’Inde. 22 personnes seraient à son bord. L’armée israélienne confirme ce dimanche après-midi «le détournement d’un cargo par les Houthis près du Yémen, dans le sud de la mer Rouge», le qualifiant d’«incident très grave qui a des conséquences mondiales». «Le navire a quitté la Turquie à destination de l’Inde, avec à son bord des civils de diverses nationalités, dont aucun Israélien», dit encore Tsahal, qui précise qu’«il ne s’agit pas d’un navire israélien».
«L’art amène la paix, c’est le meilleur ambassadeur». Le drapeau aux bords effilochés flotte dans l’air. Dessus, quelques traits simples au feutre bleu laissent deviner un visage encadré d’ailes de colombe. Curieux, un homme en interpelle l’auteur : «C’est vous qui l’avez dessiné ?», l’interroge-t-il. «Oui, c’est une adaptation de la colombe de la paix de Picasso», réplique Jean-Pierre, 61 ans. Quand on lui demande s’il est artiste, le Francilien bafouille. Certes, il aime la sculpture et la musique, mais dans la vie, il est aussi «petit patron». Tandis que le cortège entame sa marche, ouvert par une banderole blanche portée par des personnalités de la culture, il soupire : «C’est important que les artistes se mobilisent. L’art amène la paix, c’est le meilleur ambassadeur, l’art amène la paix, c’est évident», répète-t-il, à la manière d’une incantation. Par Elise Viniacourt.
L’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, présent à la marche pour la paix.
Interview
L’actrice belge Lubna Azabal expose les motivations du cortège dimanche à l’appel de 500 personnalités de la culture. Une manifestation pour la paix et sans slogan, entre l’Institut du monde arabe et le Musée d’art et d’histoire juive.
Des centaines de personnes se rassemblent à Paris, à l’appel de personnalités du monde de la culture. Une pancarte vide tenue à bout de bras. Quelques bérets blancs ici et là. Et certains bras auréolés de brassards de la même couleur. Dans la foule de quelques centaines de participants rassemblée ce dimanche après-midi au pied de l’Institut du monde arabe, à Paris, l’appel lancé par un collectif de plus de 500 artistes à porter du blanc pour invoquer la paix entre la Palestine et Israël a été timidement suivi. Myriam fait partie des quelques bons éléments à avoir suivi la consigne au milieu du rassemblement, davantage nuancé de gris et de noir. Chemise couleur colombe, cette infirmière a tenu à se joindre depuis Montélimar (Drôme) au cortège monté par des personnalités de la culture telles qu’Isabelle Adjani ou Pierre Arditi. «Je suis venue parce que c’est une marche silencieuse, dans laquelle on peut trouver les deux parties. Elle prouve que la liaison entre les deux bords est possible», souligne la quadragénaire, qui participe à son premier rassemblement depuis le début du conflit. Autour d’elle, le bourdonnement de la foule se fait discret. Pas de slogan, pas de chant. Seul un «Foulard de la paix» est scandé à intervalle régulier par un homme distribuant des étoffes. Pour dénoncer l’horreur, tous ont opté pour la sobriété. Par Elise Viniacourt.
L’équipe israélienne de natation synchronisée se mobilise pour la libération des otages. L’équipe israélienne de natation artistique a appelé ce dimanche à la libération des otages détenus à Gaza en postant sur son compte Instagram deux photos où les nageuses forment le message «Bring them home now !» (Ramenez-les à la maison maintenant !) à la surface de l’eau. «Comme tout le pays, nous aussi attendons et espérons que toutes les personnes enlevées rentreront bientôt chez elles. Nous avons décidé de filmer ce geste dans l’espoir de sensibiliser aux crimes contre l’humanité commis contre les Israéliens et contre les citoyens de nombreux pays», a écrit l’équipe dans un message accompagnant les photos. Dix athlètes ont participé aux photos réalisées avec un drone et sous l’eau dans la piscine nationale de l’Institut Wingate situé à Netanya.
Après 72 kilomètres de marche, les familles des otages du 7 octobre réclament une avancée sur le plan des négociations.
La France se tient prête à accueillir «des dizaines d’enfants» de la bande de Gaza dans des hôpitaux français, annonce l’Élysée à LCI. Cette déclaration intervient alors que ce samedi, des centaines de personnes ont été évacuées du plus grand hôpital du territoire gazaoui. «Ce sera pour les cas les plus graves, en fonction des besoins», précise une source gouvernementale à LCI.
La France va affréter un nouvel avion transportant plus de 10 tonnes de fret médical «pour le début de semaine» annonce l’Élysée à LCI. Au cours de son entretien samedi avec le président égyptien Al-Sissi, Emmanuel Macron a annoncé un nouvel effort humanitaire. LCI en dévoile la teneur ce dimanche : la France affrétera notamment en début de semaine un avion transportant plus de 10 tonnes de fret médical. Le Palais annonce également «l’appareillage du Dixmude, porte-hélicoptères amphibie configuré pour du soutien hospitalier, qui arrivera en Egypte dans les prochains jours». «La France mobilise tous les moyens à sa disposition pour contribuer à évacuer depuis la bande de Gaza vers ses hôpitaux des enfants blessés ou malades et qui ont besoin de soins urgents. Des moyens aériens médicalisés, civils comme militaires, seront déployés à cette fin», continue la présidence de la République auprès de LCI. Ce renforcement de l’aide médicale française fait suite à un entretien téléphonique ce samedi entre le président égyptien Al-Sissi et Emmanuel Macron.