La Une de Libé demain, lundi 23 juin.

Menaces de représailles iraniennes contre les Etats-Unis. Un conseiller du guide suprême iranien a déclaré dimanche que les Etats-Unis «n’avaient plus leur place» au Moyen-Orient après avoir mené des frappes contre des sites nucléaires de la République islamique. «Il n’y a plus de place pour l’Amérique ou ses bases dans cette région et dans le monde islamique», a déclaré Ali Akbar Velayati cité par l’agence de presse officielle Irna. «L’Amérique a attaqué le cœur du monde islamique et doit s’attendre à des conséquences irréparables, car la République islamique ne tolère aucune insulte ou agression à son encontre», a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une «escalade incontrôlée» au Moyen-Orient. «Aucune réponse strictement militaire ne peut produire des effets recherchés», et «la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d’obtenir l’objectif que nous recherchons tous qui est que l’Iran ne puisse pas se doter de l’arme nucléaire, mais également qu’il n’y ait pas d’escalade incontrôlée dans la région», a dit le président français ce dimanche au début du conseil de défense et de sécurité à l’Elysée. Il a évoqué un «moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective», après les frappes américaines qui ouvrent selon lui «une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et un action résolue de notre part».

Le retour de 65 000 Israéliens bloqués à l’étranger. En raison de la fermeture de l’espace aérien depuis le début de la guerre avec l’Iran le 13 juin, ces Israélien étaient bloqués à l’étranger. Ils ont pu rentrer dans leur pays, a annoncé dimanche la ministre des Transports Miri Regev. «Jusqu’à aujourd’hui, plus de 65 000 Israéliens sont rentrés à la maison par voie maritime, aérienne et terrestre» sur les 100 000 à 150 000 personnes qui se trouvaient à l’étranger quand l’offensive israélienne a commencé, a-t-elle dit.

«Même si les sites sont détruits, la partie n’est pas terminée», assure un conseiller de Khamenei. Un conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé dimanche que l’Iran possédait toujours des stocks d’uranium enrichi malgré les frappes américaines contre ses principales installations nucléaires. «Même si les sites nucléaires sont détruits, la partie n’est pas terminée, les matériaux enrichis, le savoir-faire indigène et la volonté politique restent», a déclaré Ali Shamkhani sur le réseau X. Il a ajouté que «l’initiative politique et opérationnelle est désormais du côté de celui qui agit intelligemment et évite les frappes aveugles. Les surprises continueront !», a-t-il dit.

24 morts et 1272 blessés en Israël depuis le 13 juin. Le bureau du Premier ministre israélien a annoncé dimanche que 24 personnes avaient été tuées en Israël depuis le début de l’opération contre l’Iran le 13 juin, selon un communiqué, rectifiant un précédent bilan basé sur des chiffres fournis par des autorités locales. 1 272 ont été blessées dont 14 dans un état grave, indique ce communiqué.

Les Etats-Unis évacuent les familles et les fonctionnaires non essentiels de son ambassade à Beyrouth au Liban. Les Etats-Unis ont ordonné dimanche l’évacuation de familles et fonctionnaires non indispensables de son ambassade à Beyrouth au Liban, à la suite des frappes américaines sur l’Iran.

Suspension des vols de la British Airways au départ de Londres vers Dubaï et Doha. La compagnie aérienne a annulé ces vols dimanche après les frappes américaines en Iran. «Nous contactons nos clients pour les informer des options qui s’offrent à eux», a-t-elle indiqué. Les passagers qui avaient prévu de voyager d’ici mardi depuis et vers ces destinations sont invités à réserver un vol ultérieurement. Mais British Airways n’a pas indiqué quand les vols reprendraient.

Craintes de représailles côté européen. Les dirigeants de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l’Iran «de ne pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région». «Nous appelons l’Iran à s’engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties», ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.

Des blessés qui ne présentent aucun signe de «contamination radioactive», selon l’Iran. Les frappes américaines contre des installations nucléaires ont fait des blessés, a indiqué dimanche le ministère iranien de la Santé, sans toutefois préciser le nombre de personnes hospitalisées, mais en ajoutant qu’aucune ne présentait de signes de «contamination radioactive».

L’Iran se dit prêt à se défendre «par tous les moyens nécessaires». Notre pays est «résolument déterminé à défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale, sa sécurité nationale et sa population par tous les moyens nécessaires», a écrit sur X le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï, condamnant une «agression inadmissible perpétrée par un État doté de l’arme nucléaire (...) contre un pays non doté de l’arme nucléaire».

Les frappes américaines et israéliennes sont justifiées et envoient un «signal clair», selon Kyiv. L’Ukraine a soutenu dimanche les frappes des États-Unis et d’Israël contre des sites nucléaires en Iran, estimant qu’il s’agissait d’une conséquence «des actions agressives» des autorités iraniennes. «Les mesures prises par les États-Unis avec Israël contre les installations nucléaires iraniennes envoient un signal clair au régime iranien : celui qu’il est inacceptable de poursuivre sa politique de déstabilisation de la situation sécuritaire au Moyen-Orient», a écrit la diplomatie ukrainienne dans un communiqué. Elle a par ailleurs affirmé que l’Iran était «complice» de l’invasion russe en Ukraine et fournissait une «assistance militaire» à Moscou, notamment des drones utilisés pour bombarder le territoire ukrainien.

Une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU. L’instance internationale se rassemblera dimanche à la suite des frappes américaines en Iran, a annoncé la mission du Guyana qui préside le Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’en juin. Cette réunion prévue à 15 heures (21 heures à Paris) sera la troisième du Conseil depuis le début de la guerre entre l’Iran et Israël.

Des manifestation en Iran contre les frappes américaines. Le président iranien Masoud Pezeshkian a participé dimanche à une manifestation à Téhéran pour dénoncer les frappes américaines menées la nuit dernière contre plusieurs sites nucléaires du pays, selon des images diffusées par la télévision d’État. «Revanche, revanche!», ont crié le poing levé des manifestants, tandis que le président iranien tentait de se frayer un chemin parmi la foule réunie place Enghelab (Révolution), dans le centre de Téhéran.

Israël affirme avoir frappé dimanche «des dizaines de cibles militaires» en Iran. «Une trentaine d’avions de chasse de l’armée de l’air israélienne ont frappé des dizaines de cibles militaires en Iran», notamment un «centre de commandement de missiles stratégiques» de longue portée dans le secteur de Yazd, a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué, ajoutant avoir visé «des lanceurs de missiles» dans les régions d’Ispahan (centre), Bouchehr (sud) et Ahvaz (sud-ouest).

Les États-Unis «ne sont pas en guerre contre l’Iran» selon JD Vance. «Le programme nucléaire iranien a été considérablement retardé», a expliqué le vice-président américain sur la chaîne ABC, évoquant des «années ou plus», et se félicitant de la décision de Donald Trump de mener des frappes contre les sites stratégiques du pays. Les États-Unis «ne sont pas en guerre contre l’Iran» mais contre «son programme nucléaire», a-t-il toutefois précisé.

23 blessés en Israël après des tirs de missiles depuis l’Iran. L’organisation israélienne de premiers secours Magen David Adom (MDA) a annoncé dimanche avoir pris en charge 23 personnes après les attaques iraniennes, dont «deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées». De son côté la télévision publique a diffusé des images d’importants dégâts «dans le centre» du pays.

De la friture, mais la ligne fonctionne toujours. Le Secrétaire d’État américain à la Défense, Pete Hegseth, a confirmé dimanche au cours d’une conférence de presse au Pentagone que les lignes de communication entre Washington et Téhéran restaient ouvertes. «Je peux seulement confirmer que des messages, publics et privés, sont envoyés directement aux Iraniens, à travers de multiples canaux, ce qui leur donne toutes les opportunités de s’asseoir à la table» des négociations, a-t-il dit.

L’Iran affirme que son savoir-faire en matière de nucléaire «ne peut être détruit». Alors que les États-Unis revendiquent d’avoir «dévasté le programme nucléaire iranien» avec leur attaque menée contre plusieurs installations nucléaires du pays, l’Iran conteste. Ils «doivent savoir que cette industrie (du nucléaire) est ancrée dans notre pays et que ses racines ne peuvent être détruites», a déclaré le porte-parole de l’organisation iranienne du nucléaire, Behrouz Kamalvandi, cité par l’agence Tasnim. «Bien sûr, nous avons subi des dégâts, mais ce n’est pas une première pour ce secteur», a-t-il ajouté.

De nombreux députés iraniens appellent à se venger des États-Unis. Plusieurs membres du Majlis, le Parlement iranien, ciblent ouvertement les Américains positionnés dans la région. Sur X (ex-twitter) Ebrahim Rezaei, porte-parole de la commission de la sécurité nationale du Parlement, a ainsi lancé «nous vous briserons le dos, vous le regretterez», en faisant référence aux forces américaines basés dans le Golfe persique. Toujours sur X, un autre député Hamid Razaee a appelé à «frapper l’Amérique partout où elle est représentée dans la région. Les bases américaines en Arabie saoudite ne font pas exception».