Proche-Orient : Israël prêt à reprendre les combats à Gaza «à tout moment», affirme Nétanyahou

Des tanks israéliens en Cisjordanie occupée. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Intifada – le soulèvement palestinien de 2000-2005 – l’armée israélienne a déployé des chars en Cisjordanie occupée. Un photographe de l’AFP a vu une colonne prendre position dans le camp de Jénine. Israël a précédemment expulsé, avec interdiction de rentrer chez eux, quelque 40 000 Palestiniens habitants de trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, où l’armée mène une vaste opération depuis un mois.

L’armée israélienne relève son «niveau d’alerte opérationnelle» autour de Gaza. Un communiqué militaire a indiqué, ce dimanche au soir, que les Forces de défense israéliennes relevaient leur «niveau d’alerte opérationnelle» autour de la bande de Gaza. Cette annonce intervient après les déclarations du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, indiquant que le pays était prêt à reprendre les combats «à tout moment». «Après une évaluation de la situation, il a été décidé de relever le niveau d’alerte opérationnelle dans la zone entourant la bande de Gaza. Il n’y a actuellement aucun changement dans les consignes du Commandement du front intérieur», informe le communiqué militaire. La trêve entre le Hamas et Israël, en vigueur depuis le 19 janvier dernier, est en mauvaise passe.

Shiri Bibas et ses deux garçonnets Ariel et Kfir, enterrés mercredi. La mère de famille et ses deux enfants, symboles en Israël de la tragédie des otages du 7-Octobre, seront enterrés mercredi, a annoncé leur famille, appelant les Israéliens qui le souhaitent à leur rendre hommage au passage du convoi funèbre. «Ce mercredi, nous accompagnerons Shiri, Kfir et Ariel pour leur dernier voyage», indique un communiqué publié au nom de Yarden Bibas, le père de famille désormais veuf, et de sa belle-soeur, Dana Siton Silberman. Ils précisent que les funérailles elles-mêmes seront réservées aux membres de la famille et aux amis proches pour permettre un adieu «personnel et intime». Mais compte tenu des marques de soutien reçues «en provenance de tout Israël et du monde entier», l’itinéraire «de la procession funèbre sera rendu public pour permettre à tous ceux qui le veulent d’accompagner nos êtres chers» ajoute le texte.

Où en est la trêve à Gaza ? Avec la libération, ce week-end, des six derniers otages israéliens vivants, sur les 33 libérables, la première phase du cessez-le-feu arrive à son terme. Quatre corps ont été rendus cette semaine, sur huit. Le Hamas a indiqué qu’il rendrait les quatre dernières dépouilles la semaine du 24 février, achevant ainsi la première étape de la trêve. Si tout se passe comme prévu, il resterait une soixantaine d’otages dans les souterrains de l’enclave palestinienne, dont la moitié environ serait encore en vie. Mais le mouvement palestinien a prévenu qu’il ne libérerait pas les derniers captifs sans un cessez-le-feu durable et un retrait total d’Israël du territoire gazaoui.

L’armée israélienne prête à reprendre les combats «à tout moment» selon Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre israélien a déclaré ce dimanche que l’armée était prête à reprendre les combats «à tout moment» dans la bande de Gaza, où un fragile cessez-le-feu est en vigueur depuis un peu plus d’un mois. «Nous sommes prêts à reprendre des combats intenses à tout moment, nos plans opérationnels sont prêts», a affirmé Benyamin Nétanyahou dans un discours prononcé devant une nouvelle promotion d’officiers à Holon, dans le centre d’Israël. «A Gaza, nous avons éliminé la plupart des forces organisées du Hamas […]. Nous achèverons entièrement les objectifs de la guerre, que ce soit par la négociation ou par d’autres moyens», a-t-il ajouté.

Steve Witkoff au Moyen-Orient la semaine prochaine. L’envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient a déclaré dimanche qu’il se rendrait «dans la région» cette semaine pour faire progresser les négociations sur la suite de la trêve à Gaza et le retour des otages israéliens détenus par le Hamas. «Il faut obtenir une prolongation de la première phase (du cessez-le-feu), donc je vais me rendre dans la région cette semaine, probablement mercredi, pour négocier cela», a déclaré Steve Witkoff dans un entretien à CNN.

Des avions israéliens au-dessus de Beyrouth. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a indiqué dimanche en début d’après-midi que des avions militaires survolaient actuellement Beyrouth au moment des funérailles de l’ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, afin d’envoyer un «message clair» à «quiconque menace de détruire Israël». «Des avions de l’armée de l’air israélienne qui survolent actuellement Beyrouth pendant les funérailles de Hassan Nasrallah envoient un message clair : quiconque menace de détruire Israël et l’attaque signera sa fin», a-t-il indiqué dans un communiqué.

La «résistance» contre Israël continue, assure l’Iran aux funérailles de Nasrallah. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis de poursuivre «la résistance» à Israël, dans un message publié dimanche à l’occasion des funérailles au Liban de l’ex-chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué en septembre par une frappe israélienne. «L’ennemi doit savoir que la résistance contre l’usurpation, l’oppression et l’arrogance ne prendra pas fin et se poursuivra jusqu’à son objectif ultime», a déclaré Ali Khamenei en référence à Israël, ennemi juré du pouvoir iranien et qui ne reconnaît pas son existence en tant qu’Etat.

Trois camps de réfugiés palestiniens évacués par Israël en Cisjordanie. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé dimanche que l’armée israélienne avait vidé de ses habitants trois camps de réfugiés palestiniens du nord de la Cisjordanie où elle mène une vaste opération militaire depuis un mois, et qu’elle avait pour ordre de ne pas permettre leur retour. «Quarante mille Palestiniens ont déjà été évacués des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nour Chams, et ces camps sont désormais vides de leurs habitants», a déclaré Israël Katz dans un communiqué. «J’ai donné pour instruction (aux soldats) de se préparer à un séjour prolongé dans les camps qui ont été évacués, pour l’année à venir, et de ne pas permettre le retour de leurs habitants ni la résurgence du terrorisme», ajoute-t-il.

Le Hamas accuse Israël de «mettre en grave danger tout l’accord» de trêve. Le mouvement islamiste palestinien a accusé dimanche Israël de «mettre en grave danger tout l’accord de trêve» après la décision du gouvernement israélien de reporter la libération de 620 prisonniers palestiniens qui auraient dû être libérés la veille en échange du retour de six Israéliens otages à Gaza. «En retardant la libération de nos prisonniers […] l’ennemi se comporte comme un voyou et met en grave danger tout l’accord» de trêve, a déclaré à l’AFP Bassem Naïm, haut responsable du Hamas, appelant les médiateurs ayant permis l’accord, «en particulier les Etats-Unis», à «faire pression sur l’ennemi pour qu’il mette en oeuvre l’accord et relâche immédiatement ce groupe de prisonniers».

Funérailles de Nasrallah au Liban. Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dévastatrice sur Beyrouth, le Hezbollah pro-iranien organise ce dimanche les funérailles de son ancien chef en présence de dizaines de milliers de personnes attendues. Hassan Nasrallah, qui a été durant 32 ans la figure emblématique du Hezbollah, a été tué le 27 septembre, à 64 ans, dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du mouvement armé chiite. Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre après plus d’un an de conflit avec Israël, dont le mouvement est sorti très affaibli. Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l’afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l’étranger, commenceront à midi (heure française), dans le stade de la Cité sportive en périphérie sud de Beyrouth.

Bombardements israéliens au Liban. Deux frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, a annoncé dimanche matin l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), peu avant le début d’imposantes funérailles à Beyrouth du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Les frappes ont visé la région de Tyr, à une dizaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, a précisé l’Ani. Samedi soir, l’armée israélienne avait déjà bombardé la région de la frontière libano-syrienne (est), affirmant vouloir empêcher le Hezbollah pro-iranien d’introduire des armes au Liban.

Pas de blessures provoquées par un bombardement sur les corps famille Bibas. L’autopsie de Shiri Bibas et de ses deux enfants, otages morts en captivité dont les corps ont été restitués à Israël, n’a révélé aucun indice «de blessure causée par un bombardement», a déclaré samedi soir Chen Kugel, chef de l’Institut national de médecine légale. «Nous avons identifié les restes de Shiri Bibas deux jours après avoir identifié ses enfants. Notre examen n’a permis de trouver aucun indice de blessure causée par un bombardement», déclare le Dr Kugel dans un message vidéo, sans fournir d’explication sur la façon dont ils sont morts.

Une vidéo d’otages publiée par le Hamas. La branche armée du mouvement islamiste palestinien a publié samedi soir une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat (centre de la bande de Gaza) et montrant deux otages israéliens en train de regarder la libération de trois autres remis plus tôt à la Croix-Rouge. La vidéo montre les deux hommes vêtus d’un même tee-shirt marron à manches longues regarder le spectacle à partir d’une voiture et supplier le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de les libérer en passant un accord avec leurs ravisseurs. Les deux otages, cheveux ras et courte barbe, identifiables comme Evyatar David et Guy Gilboa-Dalal, ont tous deux été enlevés le 7 octobre 2023 sur le lieu du festival de musique Nova, à la lisière de la bande de Gaza. Leurs familles ont autorisé les médias à publier cette vidéo. Le Forum des familles d’otages l’a qualifiée de «dérangeante», y voyant une «démonstration de cruauté particulièrement écœurante».

La libération de 620 prisonniers palestiniens repoussée par Israël. «Il a été décidé de retarder la libération des terroristes (prisonniers palestiniens, ndlr) qui était prévue (samedi), jusqu’à ce que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes», a déclaré Benyamin Nétanyahou dans un communiqué de son bureau dans la nuit de samedi à dimanche. Le Hamas a accusé Israël de «violation flagrante» de l’accord de trêve. L’échange de samedi a été marqué, comme les précédents, par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).