Le leader de LFI a pris la parole lors d’un discours depuis les universités d’été de son mouvement. Il s’est dit «solidaire» du président Macron, que le Premier ministre israélien a accusé de nourrir l’antisémitisme. Pour Mélenchon, c’est Benyamin Nétanyahou qui «propage l’antisémitisme». «Nous sommes solidaires du président de la République quand il dit que nous n’avons pas de leçon à recevoir de Monsieur Nétanyahou en matière de racisme parce que le raciste numéro un c’est lui. Celui qui propage l’antisémitisme, c’est Monsieur Nétanyahou», a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Caspar Veldkamp a présenté sa démission. Le chef de la diplomatie des Pays-Bas a démissionné ce vendredi soir, après un débat infructueux au sujet de possibles sanctions visant Israël lors d’un conseil des ministres. «Je constate que je ne suis pas en mesure de prendre des mesures supplémentaires significatives» pour faire pression sur Israël, a-t-il déclaré.

L’Arabie saoudite s’inquiète de la situation humanitaire à Gaza. Dans un post publié ce vendredi sur X, le ministère des Affaires étrangères saoudien a publié un communiqué où il exprime «sa profonde préoccupation» face à la déclaration de l’état de famine dans certaines zones de la bande de Gaza. Selon le texte, l’aggravation de la catastrophe humanitaire à Gaza «est la conséquence directe de l’absence de mécanismes visant à dissuader et à instruire en justice les crimes répétés de l’occupation israélienne».

«Calomnie», «mensonge éhonté». Le Premier ministre israélien n’a pas de mots assez forts pour s’opposer au rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) qui a déclaré l’état de famine dans la ville de Gaza, sur le compte X du gouvernement. Selon Benyamin Nétanyahou cette «calomnie moderne, se propage comme une traînée de poudre à travers les préjugés. L’histoire jugera ceux qui la colportent». Selon lui, le rapport «ignore les efforts humanitaires d’Israël et le vol systématique du Hamas». Il affirme que «depuis le début de la guerre, Israël a permis l’entrée de 2 millions de tonnes d’aide dans la bande de Gaza, soit plus d’une tonne d’aide par personne». «Israël n’a pas de politique de famine. Israël a une politique de prévention de la famine», indique encore le communiqué du bureau du Premier ministre, pour qui «les seuls à être délibérément affamés à Gaza sont les otages israéliens» du Hamas.

Israël, en tant que force d’occupation, a l’obligation de «subvenir aux besoins de base de la population» de Gaza selon le droit international, a rappelé vendredi le Comité international de la Croix-Rouge, alors que la famine est officiellement déclarée dans le territoire. Cela «doit servir de catalyseur pour une action immédiate et concrète. Tout retard supplémentaire coûtera des vies. Toutes les parties au conflit - et les États ayant une influence sur elles - doivent faire bien davantage pour permettre un accès humanitaire sûr, soutenu et impartial», a ajouté le CICR dans un bref communiqué.

Le chef de la diplomatie britannique David Lammy a jugé que l’état de famine dans la bande de Gaza, déclaré vendredi par l’organisme international de surveillance de la sécurité alimentaire, soutenu par l’ONU, constituait un «scandale moral», estimant dans un communiqué qu’il était «totalement évitable». «Le refus du gouvernement israélien de laisser entrer une aide suffisante à Gaza a provoqué cette catastrophe d’origine humaine. C’est un scandale moral», a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

Dans un texte publié ce vendredi, quelques heures après la publication de l’alerte de l’IPC concernant la situation de famine à Gaza, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont souligné «l’extrême urgence d’une réponse humanitaire immédiate et à grande échelle, compte tenu de l’augmentation des décès liés à la faim, de l’aggravation rapide des niveaux de malnutrition aiguë et de la chute vertigineuse des niveaux de consommation alimentaire, des centaines de milliers de personnes passant plusieurs jours sans rien manger». Ces différentes agences répètent que «la famine doit être stoppée à tout prix», tout en ajoutant que «d’ici la fin septembre, plus de 640 000 personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire catastrophique (IPC phase 5) dans toute la bande de Gaza».

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) est un outil de référence indépendant utilisé par les agences onusiennes et les ONG pour surveiller les situations de malnutrition. Décryptage de cet organe technique, familier du monde de l’humanitaire mais inconnu du grand public, soudain mis en lumière.

Les ministres des Affaires étrangères des pays européens, de l’Australie et du Royaume-Uni ont condamné ce vendredi les projets d’Israël de construire une colonie à l’est de Jérusalem, ont-ils déclaré dans un communiqué commun. «La décision du Comité supérieur de planification israélien d’approuver les projets de construction d’une colonie dans la zone E1, à l’est de Jérusalem, est inacceptable et constitue une violation du droit international», déplore notamment le communiqué. Dans le cadre de ce projet de colonisation, à l’étude depuis plus de deux décennies mais qui avait été gelé sous la pression des Etats-Unis, l’État hébreu prévoit de construire 3 400 logements en Cisjordanie occupée.

Dans un document d’une cinquantaine de pages publié ce vendredi, cet organisme des Nations unies souligne que 514 000 personnes, soit près d’un quart des Palestiniens de Gaza, souffrent aujourd’hui de famine. Ce chiffre devrait passer à 641 000 d’ici la fin septembre. Environ 280 000 de ces personnes se trouvent dans la région nord qui couvre la ville de Gaza, connue sous le nom de gouvernorat de Gaza. Par ailleurs, au moins 132 000 enfants de moins de cinq ans risquent de mourir de malnutrition aiguë. Ce nombre a doublé depuis mai et comprend plus de 41 000 cas graves. C’est la cinquième fois en 14 ans que l’IPC constate une famine, après avoir déjà déclaré des famines dans certaines régions de Somalie en 2011, du Soudan du Sud en 2017 et 2020, et du Soudan en 2024.

Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré vendredi que Berlin n’avait actuellement aucun projet de reconnaître un État palestinien, car cela compromettrait tous les efforts visant à parvenir à une solution négociée à deux États avec Israël. «Une solution négociée à deux États reste notre objectif, même si elle semble aujourd’hui très éloignée. […] La reconnaissance de la Palestine est plus susceptible d’intervenir à la fin d’un tel processus et de telles décisions seraient aujourd’hui plutôt contre-productives», a déclaré le porte-parole lors d’une conférence de presse. Des pays tels que l’Australie, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont récemment déclaré qu’ils reconnaîtraient un État palestinien sous certaines conditions.

Vingt mois après le début de l’offensive israélienne, la faim fait de plus en plus de ravages dans la bande de Gaza, et les agences onusiennes alertent sur un risque imminent de famine généralisée aux conséquences dramatiques.

«C’est le résultat direct de mois de restrictions délibérées de l’aide humanitaire». L’organisation humanitaire Mercy Corps a réagi à la confirmation de la famine dans la bande de Gaza par l’ONU, affirmant que certains de ses kits alimentaires ont été perdus. Plus de 2 700 kits alimentaires bloqués depuis des mois par Israël ont périmé, alerte l’ONG. «Mercy Corps dispose d’une aide vitale — suffisante pour aider 160 000 personnes — qui attend l’autorisation d’entrer à Gaza, a déclaré la directrice générale, Tjada D’Oyen McKenna. Mais elle est bloquée depuis des mois. Elle comprend des kits alimentaires, des produits d’hygiène et des matériaux pour construire des abris, prépositionnés et en attente d’autorisation.» Elle assure qu’«entre-temps, 2 700 de nos kits alimentaires contiennent des produits déjà périmés, perdus à cause de l’inaction politique.» Et de dénoncer «une catastrophe d’origine humaine, tout à fait évitable et tout à fait inadmissible».

Le COGAT, l’agence militaire israélienne chargée de coordonner l’aide humanitaire, a accusé ce vendredi le mouvement islamiste palestinien de mener une «fausse campagne de famine» et a déclaré que l’ONU diffusait des informations infondées sur la famine à Gaza. Cette déclaration fait suite à la publication d’un rapport d’un rapport de 59 pages de l’IPC, outil indépendant développé par les Nations unies, confirmant qu’une partie de la bande de Gaza était en état de famine. «Le rapport de l’IPC s’appuie sur des sources partielles et peu fiables, dont beaucoup sont affiliées au Hamas», dénonce le général Ghassan Alian, coordinateur du COGAT. «Au lieu de fournir une évaluation professionnelle, neutre et responsable, le rapport adopte une approche biaisée, truffée de graves défauts méthodologiques […]. Nous attendons de la communauté internationale qu’elle agisse de manière responsable et ne se laisse pas emporter par de faux récits et une propagande infondée», ajoute-t-il.

«C’est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l’avait permis. Pourtant, la nourriture s’accumule aux frontières en raison de l’obstruction systématique d’Israël», a déclaré Tom Fletcher, responsable de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies, lors d’un point de presse à Genève, ajoutant que cette crise «va et doit nous hanter tous».

«Affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre», a rappelé ce vendredi Volker Türk, après la reconnaissance officielle de l’état de famine dans la bande de Gaza par un organisme sous l’égide de l’ONU. «Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité», qui est «une catastrophe causée par l’homme», a pour sa part lancé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur X. «Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat, de la libération immédiate de tous les otages et d’un accès humanitaire total et sans entrave», a-t-il ajouté.