En résumé :
- Après quatre jours de présence de l’armée israélienne à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, l’établissement a été en grande partie évacué ce samedi matin. Tsahal traque aussi désormais les membres du Hamas dans le sud de la bande de Gaza, avec deux frappes aériennes sur des habitations qui auraient fait 32 morts.
- Le Hamas rapporte aussi des frappes dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. D’après le mouvement islamiste, l’une d’entre elles a tué au moins 50 personnes dans l’école al-Fakhoura, gérée par l’ONU et qui accueille des déplacés.
- D’après le Hamas, au moins 12 300 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Parmi les morts recensés à ce jour figureraient 5 000 enfants, selon ces chiffres qui ne peuvent être vérifiés. Côté israélien, environ 1 200 personnes ont été tuées, essentiellement des civils, massacrés le 7 octobre.
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À Tel-Aviv, quelques centaines de personnes rassemblées pour appeler à la paix. Une manifestation organisée en partenariat entre le Parti communiste juif-arabe Hadash et le mouvement de coexistence Debout ensemble a rassemblé plusieurs centaines de personnes sur le front de mer de Tel-Aviv ce samedi soir. C’est le premier rassemblement en Israël à appeler clairement à une cessation des hostilités depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre. Initialement interdit par les autorités, il a finalement été autorisé par recours à la cour suprême. La police a néanmoins vérifié scrupuleusement chaque pancarte et n’a pas hésité à confisquer celles qui lui déplaisaient.
Dans l’audience, tout le monde se connaissait - mais Maoz Inon, dont les parents ont été tués le 7 octobre et qui l’icône de ce mouvement balbutiant, voulait aussi voir « des nouveaux visages ». Au podium, devant les mots « la paix est la seule solution » en arabe, hébreu et anglais, il a fait scander à la foule « shalom, salaam, peace ». Son message a été noyé sous les quolibets de contre-manifestants - « vous êtes avec le Hamas ! » criaient plusieurs dizaines d’hommes et femmes de tous âges, drapés dans des drapeaux israéliens, quand ils ne dansaient pas sur des chansons nationalistes poussées à bloc. Par notre correspondant en Israël, Nicolas Rouger.
Les familles d’otages déçues par leur rencontre avec des membres du cabinet de guerre. Noam Dan, dont les nièces sont dans la bande de Gaza, est sortie de la réunion avec Benny Gantz, l’un des membres du cabinet de guerre, pour exprimer sa colère aux quelques journalistes présents. «On nous a toujours dit que les buts c’était éradiquer le Hamas et ramener les otages, maintenant on voit que c’est “ou” pas “et”», dit-elle. La colère des familles augmente de jour en jour, et avec elle, les démonstrations d’impatience. Au sortir de la réunion, les familles déçues dénoncent beaucoup de politique, peu d’information.
Elles se dirigent vers l’esplanade devant le musée d’art de Tel-Aviv, rebaptisée Place des Otages, à quelques centaines de mètres, où depuis la mi-journée, les Israéliens affluent. Des milliers de personnes y suivront, à 20 h 30 heure locale, la conférence de presse de Benny Gantz, Yoav Gallant et Benyamin Nétanyahou. De plus en plus d’entre eux appellent à la démission de ce dernier. Par notre correspondant en Israël, Nicolas Rouger.
Au terme de cinq jours de marche, les familles d’otages décrochent une réunion avec Nétanyahou. Des bus floqués aux couleurs d’équipes de foot locales ont déchargé des gens fourbus au quartier général des familles des otages à Tel-Aviv. Ils ont fait en 45 minutes, en cette fin de shabbat, les 83 kilomètres qui les séparent de Jérusalem ; cela leur avait pris cinq jours à pied en sens inverse. Au terme de cette marche, qui s’est achevé devant le bureau muet du Premier ministre Nétanyahou, ils ont eu ce qu’ils demandaient : une réunion avec les membres du cabinet de guerre.
Benny Gantz et Gadi Eisenkot d’abord, qui ont accepté de se déplacer au QG pour s’asseoir avec un membre de chaque famille. Et puis, le reste : sous pression, Benyamin Nétanyahou a finalement annoncé une réunion du cabinet dans son entier avec les familles pour lundi - mais on ne sait pas encore avec combien d’entre elles, et où. En limitant le nombre, ils craignent que Netanyahou essaie de diviser un forum dont l’organisation est impressionnante mais informelle. Par notre correspondant en Israël, Nicolas Rouger.
Le gouvernement du Hamas annonce un nouveau bilan de 12 300 morts. Le gouvernement du mouvement islamiste Hamas a annoncé ce samedi que 12 300 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Parmi les morts recensés à ce jour figurent plus de 5 000 enfants et 3 300 femmes, a-t-il détaillé. En outre, 30 000 personnes ont été blessées. Le ministère de la Santé du Hamas assure aussi que des dizaines de corps jonchent les rues du nord de la bande de Gaza et qu’il est impossible de les recenser car l’armée israélienne vise les ambulances et les soignants tentant de les approcher. Du fait de l’absence d’une source indépendante sur place, ces chiffres restent invérifiables.
Les frappes sur des écoles de l’ONU sont «effroyables» dénonce l’Unrwa. Le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a dénoncé ce samedi les frappes «effroyables» sur les écoles abritant des déplacés à Gaza, dans l’une desquelles un responsable du ministère de la Santé du Hamas a fait état d’au moins 50 morts dans un bombardement israélien. «Nous recevons des images effroyables de nombreux morts et blessés encore une fois dans une école de l’Unrwa qui abritaient des milliers de déplacés dans le nord de la bande de Gaza, a écrit sur X (anciennement Twitter) Philippe Lazzarini. Ces attaques […] doivent cesser. Un cessez-le-feu humanitaire ne peut plus attendre.»
Depuis l’Egypte, Ursula von der Leyen s’oppose au «déplacement forcé des Palestiniens». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé ce samedi être opposée au «déplacement forcé» des Palestiniens après avoir rencontré le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, au Caire. «Nous sommes d’accord sur le principe de non-déplacement forcé des Palestiniens et sur un horizon politique fondé sur une solution à deux Etats», a développé Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne s’est ensuite rendue au point de passage de Rafah, selon des images qu’elle a postées sur X, où elle a salué de nouveau les «efforts égyptiens» pour acheminer l’aide humanitaire à la population de Gaza.
At the Rafah border post, Egypt’s efforts to channel aid towards Gaza are impressive.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) November 18, 2023
We all agree that more aid needs to reach the Palestine people in Gaza.
We provide additional logistical support to Egypt and we back efforts to find additional routes. pic.twitter.com/FuZKdFJgAM
Des milliers de manifestants en France pour demander un «cessez-le-feu immédiat à Gaza». Plusieurs manifestations se tiennent ou se sont tenues aujourd’hui à l’initiative du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. A Paris, le cortège comptant plusieurs milliers de participants s’est élancé sous la pluie avant 15 heures depuis la place de la République, derrière une banderole «halte au massacre à Gaza et en Cisjordanie, cessez le feu immédiat». «L’heure est grave pour nos amis palestiniens, a déclaré à la presse, Bertrand Heilbronn, président de l’association France Palestine Solidarité avant le début de la manifestation. Elle l’est aussi pour la paix. Elle l’est aussi pour la cohésion de notre pays.» Des mobilisations similaires sont organisées dans 83 villes en France, a précisé la numéro 1 de la CGT, Sophie Binet.
A Marseille, plusieurs centaines de personnes se sont réunies près du Vieux-Port. Une minute de silence a été observée pour les victimes palestiniennes, a constaté une journaliste de l’AFP. A Toulouse, un cortège a rassemblé en matinée entre 1 200 personnes selon la préfecture et 4 000 selon la CGT.
L’ONU s’alarme du manque de carburant à Gaza. Le commissaire général de l’Unrwa (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), Philippe Lazzarini, a estimé ce samedi que le carburant, dont l’entrée à Gaza est contrôlée par Israël, ne représente que «la moitié du minimum quotidien» nécessaire pour répondre aux besoins des opérations humanitaires sur place. Selon lui, Gaza a besoin de beaucoup plus de carburant faute de quoi la situation humanitaire pourrait encore empirer avec l’arrêt «d’usines de dessalement, des pompes à eaux usées, des hôpitaux, des pompes à eau dans les abris, des camions d’aide, des ambulances, des boulangeries et des réseaux de communication». «Les organisations humanitaires ne devraient pas être contraintes de prendre des décisions difficiles entre des activités de sauvetage concurrentes, estime le commissaire italo-suisse. Les tensions communautaires dans une société autrefois très unie risquent d’augmenter, ce qui rendra encore plus difficile le travail de l’Unrwa et d’autres organisations dans un environnement de crise humanitaire sans précédent.» C’est pourquoi il réclame «la livraison inconditionnelle de carburant» dans l’enclave palestinienne.
Le ministère de la Santé du Hamas annonce 32 morts d’une même famille, dont 19 enfants, dans une frappe. Le bombardement israélien aurait touché une maison familiale dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Le ministère a diffusé la liste des noms de 32 membres de la famille en question, la famille Abou Habal, tués par cette frappe ce samedi. Plus tôt, le ministère avait rapporté qu’une autre frappe sur le même camp avait fait au moins 50 morts dans une école de l’ONU abritant des déplacés. Contactés par l’AFP, l’Unrwa (l’organisme de l’ONU qui gère le camp) et l’armée israélienne n’ont pas réagi pour le moment.
Partie mardi de Tel Aviv, la marche des familles des otages détenus par le Hamas à Gaza est entrée à Jérusalem ce samedi après-midi. Les protestataires, qui exigent que l’Etat israélien fasse tout pour leur ramener leurs proches, doivent à présent se rendre aux abords de la Knesset.
Le Hamas accuse Israël d’avoir mené une frappe ayant tué au moins 50 personnes dans une école abritant des réfugiés. Des corps par dizaines, d’adultes mais aussi d’enfants, dans les couloirs et les salles d’une école de la bande de Gaza. Al-Jazeera diffuse ce samedi midi les images très dures de ce qui apparaît être l’école al-Fakhoura, un établissement situé dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de l’enclave, et géré par l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Le Hamas accuse Israël d’avoir mené une frappe aérienne à l’aube ayant touché cette école et son ministère de la Santé annonce au moins 50 personnes tuées, des chiffres qui n’ont pas pu être vérifiés de source indépendante. L’UNRWA dit être avisée de l’incident et enquêter sur ce qui s’est passé. L’armée israélienne n’a pas fait de commentaires pour l’heure.
Des combats dans un lycée au nord de la bande de Gaza. La version en ligne du quotidien israélien Yediot Aharonot rapporte que de violents combats ont eu lieu ce samedi dans de nouvelles zones du nord de la bande de Gaza. L’unité antiterroriste 217, mieux connue sous le nom de Douvdevan, a notamment affronté des hommes du Hamas dans l’enceinte d’un lycée. Des armes - une kalachnikov et 11 grenades - et de l’équipement militaires ont été trouvées sur place.
La Tanzanie annonce la mort d’un étudiant enlevé par le Hamas. Le ministère tanzanien des Affaires étrangères a annoncé vendredi soir la mort d’un de ses deux ressortissants pris en otage par le Hamas lors des attaques meurtrières du 7 octobre contre Israël, sans préciser les circonstances. Il s’agissait d’un étudiant âgé de 22 ans. Le gouvernement israélien avait identifié deux Tanzaniens, Clémence Félix Mtenga (22 ans) et Joshua Loitu Mollel (21 ans) parmi les plus de 200 personnes enlevées par le mouvement islamiste. Les deux jeunes hommes se trouvaient en Israël dans le cadre d’un programme de stages agricoles, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.
La Jordanie doute qu’Israël puisse détruire le Hamas. Le ministre jordanien des affaires étrangères a exprimé ce samedi ses doutes quant à la capacité de l’Etat hébreu d’atteindre son objectif d’anéantir le Hamas par ses bombardements intensifs et son invasion de la bande de Gaza. «Israël dit vouloir anéantir le Hamas. Il y a beaucoup de militaires ici, mais je ne comprends pas comment cet objectif peut être atteint», a déclaré Ayman Safadi lors du sommet annuel sur la sécurité du Dialogue de Manama, organisé à Bahreïn. Israël a juré d’anéantir le mouvement islamiste depuis son attaque terroriste du 7 octobre. Depuis lors, Israël a bombardé une grande partie de la ville de Gaza pour la réduire en ruines, tout en soumettant le nord de l’enclave et en intensifiant ses attaques contre le Hamas dans le Sud.
Le chef de la diplomatie européenne réfléchit à l’issue du conflit. Seule l’Autorité palestinienne pourra diriger Gaza après la fin de la guerre entre le Hamas et Israël, a souligné ce samedi Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne. «Le Hamas ne peut plus contrôler la bande de Gaza», a-t-il estimé, lors du dialogue de Manama, une conférence annuelle sur la politique étrangère et de sécurité au Bahreïn. «Alors, qui contrôlera la bande de Gaza ? Je pense qu’il n’y a qu’une seule personne qui puisse le faire : l’Autorité palestinienne», a précisé Borrell.
«Nous vivons côte à côte, mais nous ne partageons plus rien». C’est à ça qu’on voit qu’un pays est en guerre : au silence lugubre qui règne dans ses universités, quand les cours ont repris partout dans les facs du monde entier. A Haïfa, ville du nord d’Israël, symbole du vivre-ensemble entre Juifs et Arabes, la plupart des quartiers sont quasi déserts depuis le 7 octobre. Si aucun incident raciste n’est survenu, autorités et habitants se préparent en vue d’une probable guerre avec le Liban tout proche. Le reportage de notre envoyée spéciale.
L’hôpital Al-Shifa presque entièrement évacué ? Des centaines de personnes ont quitté ce samedi matin le plus grand établissement sanitaire de la bande de Gaza, assiégé depuis plusieurs jours par l’armée israélienne, selon un journaliste de l’AFP. Le ministère de la Santé du Hamas, dont les affirmations sont invérifiables, a précisé que «120 blessés» et des bébés prématurés n’avaient pu être évacués. Des responsables de l’établissement avaient auparavant déclaré que 450 malades et blessés n’avaient pu quitter les lieux. L’armée israélienne, elle, assure n’avoir donné aucun ordre d’évacuation mais avoir «répondu à une requête» du directeur de l’hôpital. L’établissement de santé abritait jusqu’à présent 2 300 personnes, patients, soignants et réfugiés.
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Le flou à l’hôpital Al-Shifa. Contrairement à ce qu’a affirmé un journaliste de l’AFP présent sur les lieux, l’armée israélienne assure ne pas avoir ordonné l’évacuation du plus grand établissement sanitaire de la bande de Gaza, mais avoir accédé à «la demande du directeur de l’hôpital pour étendre et assister l’effort d’évacuation», ainsi que de le «faciliter» par «voie sécurisée». Tsahal déclare également que «le personnel médical restera à l’hôpital pour aider les patients qui ne peuvent pas être évacués». Selon des responsables de l’hôpital cités par l’AFP, 450 patients se trouvent encore dans ses murs, faute de pouvoir se déplacer. Dans le même temps, des centaines de personnes seraient en train de quitter l’établissement à pied, d’après un journaliste de l’Agence France Presse sur place.